Texte intégral
NICOLAS DEMORAND
Et avec Léa SALAME, nous recevons ce matin la secrétaire d'Etat, chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations. Le standard est ouvert, mais suite au mouvement social que traverse Radio France, nous ne pourrons vous donner la parole à l'antenne en direct, c'est moi qui lirai vos questions. Vous pouvez par ailleurs passer par les réseaux sociaux et l'application mobile d'Inter. Marlène SCHIAPPA, bonjour.
MARLENE SCHIAPPA
Bonjour.
NICOLAS DEMORAND
Et merci d'être à notre micro.
MARLENE SCHIAPPA
Merci à vous.
NICOLAS DEMORAND
Hier, c'était la clôture du Grenelle contre les violences conjugales, depuis le début du mois de septembre, associations, spécialistes, acteurs de terrain ont pu échanger, travailler sur les multiples facettes d'une réalité qui continue à tuer en France, 117 féminicides jusqu'à présent, en 2019. On va entrer dans le détail des mesures comme l'introduction de l'emprise dans le code pénal, le renforcement du numéro 39.19, la question de la levée du secret médical, il y en a bien d'autres. Mais un mot d'abord sur l'esprit de ce Grenelle, Marlène SCHIAPPA, l'enjeu pour vous, c'était de montrer que les violences faites aux femmes sont désormais au coeur des préoccupations du gouvernement, et même de chaque ministère, c'était la mobilisation générale en somme ?
MARLENE SCHIAPPA
Oui, c'est tout à fait ça, vous l'avez très bien dit, c'est une mobilisation générale, puisque ce Grenelle, il a eu lieu en trois temps, un premier temps de mobilisation donc autour du Premier ministre, avec 12 à 15 ministres, mais aussi le président de l'Association des Maires de France, François BAROIN, des soignants, des représentants de la gendarmerie, de la police, de la justice, des associations des familles de victimes de féminicides. Il y a eu un deuxième temps de construction où toutes ces personnes, ensemble, ont travaillé, il y a eu 4.500 participants, dans 11 groupes de travail, à proposer des mesures, et là, depuis hier, nous sommes dans le temps de la mise en action, et donc chaque jour, avec un ministre en charge d'un sujet, nous mettons en action la cinquantaine de mesures annoncées par le Premier ministre.
LEA SALAME
On va les détailler ces mesures, on va en parler très longuement, mais dites-nous d'un mot, quand ces mesures vont-elles porter leurs fruits selon vous ? En Espagne, le plan qu'ils ont lancé a eu une efficacité massive, le nombre de femmes tuées a diminué drastiquement. Pensez-vous que ces mesures, vos mesures, celles que vous avez annoncées, auront en France, un effet, je ne sais pas, l'année prochaine, celle d'après, est-ce qu'on verra dans les prochains mois, dans les prochaines années, ce nombre atroce de morts de femmes baisser de manière significative ?
MARLENE SCHIAPPA
Moi, vous savez, c'est évidemment la volonté du gouvernement et c'est évidemment mon engagement, mais je trouve que le sujet… enfin, le sujet, je l'aborde avec méthode et avec sérieux, et le sujet, il est trop sérieux pour que quelques membres du gouvernement de quelque gouvernement que ce soit vous promettent : oui, à telle date, nous allons avoir tant de féminicides, parce que là…
LEA SALAME
Bien entendu…
MARLENE SCHIAPPA
On est dans quelque chose, on n'est pas dans des chiffres, on est dans l'humain, on n'est pas dans quelque chose de mécanique, moi, tout ce que je peux promettre, et ce à quoi je peux m'engager, c'est de faire tout ce qui est en mon pouvoir pour créer toutes les conditions pour mieux protéger les femmes, il y a des mesures qui sont déjà entrées en vigueur, d'autres qui entrent en vigueur ces jours-ci, d'autres qui vont passer par la loi, donc ce sera à partir de janvier 2020, mais en tout cas, en Espagne, ils ont pris ce sujet à bras-le-corps en 2004. Et donc, ils ont eu des résultats, mais au long cours, nous sommes en 2019, nous ça fait à peine quelques mois qu'il y a eu ce Grenelle des violences conjugales. La grande cause du quinquennat pour l'égalité femmes/hommes, c'était 2017, des choses ont été faites avant par les précédents gouvernements, je ne dis pas que rien n'a été fait, mais je crois que la société commence à peine maintenant à prendre la mesure de l'ampleur des violences conjugales et à cesser de considérer que ce sont des faits privés, une fatalité, et que ça ne nous regarde pas.
NICOLAS DEMORAND
Edouard PHILIPPE souhaite – et il l'a dit hier – permettre aux médecins de déroger au secret médical en cas d'urgence absolue pour la victime. Vous allez rencontrer l'Ordre des médecins, est-ce que la procédure va être codifiées ou est-ce qu'elle sera laissée à l'appréciation de chaque médecin ?
MARLENE SCHIAPPA
Oui, je vois juste après la matinale de France Inter le président de l'Ordre des médecins, et nous allons travailler ensemble, et bien sûr avec la ministre de la Santé et la ministre de la Justice à une rédaction qui s'approche d'un objectif qui a été défini par le Premier ministre. Cet objectif, c'est, 1°) : préserver le principe du secret médical, parce que le lien de confiance soignants/patients, il passe aussi par ce secret médical, mais de faire en sorte que quand un soignant a connaissance d'un danger de mort imminente pour une femme, il puisse faire un signalement sans avoir de réprobation de la part de sa hiérarchie, et donc cela, se sera laissé à l'appréciation du soignant qui est un professionnel et qui est fondé à identifier quand il y a un danger imminent…
LEA SALAME
Ça fait grincer des dents chez les médecins, cette mesure, elle est délicate, Gilles LAZIMI, médecin, membre de SOS Femmes 93 et du collectif féministe contre le viol dit, sur le sujet, que c'est une fausse bonne mesure, qu'il y a un risque de briser la confiance, alors que le médecin est le premier recours, je le cite : on ne doit pas prendre les décisions à la place des femmes, car si vous prenez les décisions à leur place, elles vont fuir, elles vont dire : jamais de la vie, je retourne chez ce médecin.
MARLENE SCHIAPPA
Moi, j'écoute toujours ce que dit Gilles LAZIMI, c'est un expert de ces sujets et un professionnel de terrain, donc j'écoute vraiment ce qu'il nous dit, mais j'ai un désaccord sur l'approche, je comprends qu'on se dise : les femmes ne vont plus avoir confiance, mais c'est la raison pour laquelle on préserve le secret médical. Mais moi je crois que quand une vie de femme est en danger, la priorité, c'est : sauver la vie de cette femme, quand vous voyez une femme qui a la mâchoire multiplement fracturée, qui a la langue déchirée, comme certaines l'ont raconté, qui vient d'être tabassée, et qu'elle repart chez elle avec son mari violent qui l'a menacée de mort en lui disant : si tu reviens, je termine le travail, ce sont des mots qu'on a déjà entendus. Je crois que c'est de la responsabilité de chacun de faire un signalement au procureur en prévenant la femme, bien évidemment, il ne s'agit pas de faire quoi que ce soit derrière son dos…
LEA SALAME
Et si elle dit non ? Si elle dit non au médecin, elle dit : je ne veux pas que vous portiez plainte, il fait quoi…
MARLENE SCHIAPPA
Moi, vous savez, Léa SALAME, je crois que chacun doit prendre ses responsabilités, et je pense qu'on ne peut pas dire : maintenant, on va tous transformer la société et éradiquer les violences conjugales, mais il faut surtout bousculer aucune habitude aucun process et il ne faut rien changer, non, il y a des choses qu'on doit changer, il y a des habitudes qu'on doit bousculer…
LEA SALAME
Donc vous dites aux médecins, même si la femme vous dit non, ne le faites pas, faites-le, parce qu'il en va de votre responsabilité…
MARLENE SCHIAPPA
Moi, je ne dis rien aux médecins, ma responsabilité, ce n'est pas de faire à la place des médecins, ma responsabilité, c'est créer et conduire des politiques publiques. Et il y a une politique publique que nous conduisons, c'est celle de la tolérance zéro, du principe de précaution, eh oui, quand une femme est en danger de mort, et qu'on sait qu'un tueur l'attend chez elle, je crois que c'est une responsabilité citoyenne de faire en sorte que cette femme ne soit pas tuée.
NICOLAS DEMORAND
Sur différents points, Marlène SCHIAPPA, la réaction des associations est extrêmement vive. « Osez le féminisme ! », dans un communiqué, prend certaines annonces qui ont été faites hier par le Premier ministre et dit, et je cite ce communiqué, que la formation des enseignants sur la question des violences sexistes est prévue dans la loi depuis 2010, que l'interdiction pour le juge de proposer une médiation entre un conjoint violent et sa victime est obligatoire depuis 2014, que même la grille d'évaluation mise à disposition des commissariats est censée aider les forces de police à prendre en charge les victimes correctement, que même ça, donc n'est pas une nouveauté, et ces associations vous reprochent donc d'avoir recyclé un certain nombre de choses qui existaient déjà et qui n'étaient pas appliquées et de les présenter comme des nouveautés, que leur répondez-vous ?
MARLENE SCHIAPPA
Plusieurs choses, d'abord, il y a effectivement des associations qui font part de leur mécontentement, il y a des associations qui, systématiquement, sont en opposition au gouvernement, et pourquoi pas, chacun a le droit d'avoir le positionnement qu'il souhaite avoir. Il y a aussi énormément d'associations qui ont participé au Grenelle des violences conjugales, ce n'est pas le cas de « Osez le féminisme ! », mais il y a des dizaines d'associations qui ont pris part à ce Grenelle des violences conjugales et qui en sont ressorties très satisfaites, la Fédération Nationale Solidarité Femmes à Matignon nous a dit que c'était pour elle un moment fort qui allait changer les choses. Marie CERVETTI, la présidente de « Une femme, un toit », a dit que c'était une démarche courageuse. Même la Fondation des femmes, qui est mitigée sur certaines mesures, a salué globalement de très grandes avancées menées par le gouvernement. Donc je pense qu'il faut regarder les choses avec précision. Sur les mesures, il y a effectivement des mesures qui sont de nature à renforcer quelque chose qui existe déjà, comme nous l'avons fait dans le passé, par exemple, et je suis très rapide là-dessus, la loi prévoit depuis 2001 trois séances d'éducation à la vie affective et sexuelle par an. Cette loi, elle n'était pas mise en oeuvre, une loi de 2001. Elle a été mise en oeuvre en 2018 par Jean-Michel BLANQUER et moi. Et pour tout ce que vous avez cité, ce sont des choses qui ne sont pas assez spécifiées dans la loi, et donc qui ne sont pas appliquées par les professionnels de terrain. Je rappelle que ces mesures, nous ne les avons pas décidées Edouard PHILIPPE et moi dans son bureau, elles ont été décidées pendant trois mois de process de construction commun avec les professionnels de terrain qui les ont demandées.
LEA SALAME
Marlène SCHIAPPA, vous avez raison, il y a beaucoup d'associations qui ont dit qu'il y avait quelque chose qui avait clairement été fait avec ce Grenelle contre les violences faites aux femmes, mais la plupart, de manière écrasante, des associations ont un bémol, un grand bémol, qui s'appelle l'argent, elles disent toutes qu'il n'y a pas d'argent, le compte n'y est pas, je cite #NousToutes, Caroline de HAAS, c'est un montage de communication, un mensonge, c'est un scandale, le budget n'augmente pas, si le budget n'augmente pas, les féminicides ne reculeront pas, elle dénonce une escroquerie dans les chiffres avancés.
MARLENE SCHIAPPA
N'ayons pas peur des mots…
LEA SALAME
C'est Caroline de HAAS, ce n'est pas moi…
NICOLAS DEMORAND
C'est une citation…
MARLENE SCHIAPPA
Oui, oui… n'ayons pas peur des mots…
LEA SALAME
Eh bien, elle n'a pas peur des mots, mais vous, le sonnant et trébuchant, je peux vous citer beaucoup d'autres associations qui ont dit la même chose, n'y est pas, le compte y est pas.
MARLENE SCHIAPPA
D'abord, je pense qu'il faut être un peu rationnel dans ce débat, je comprends que ce soit un débat qui génère énormément de colère, moi, cette colère, je la partage, c'est le moteur de mon engagement, c'est pour ça que je me suis engagée en politique, c'est parce que je suis révoltée par la situation des femmes dans notre pays et dans le monde en général. Maintenant, je pense que la décence appelle de faire attention aussi aux mots que l'on emploie. Parler d'escroquerie, pardon, mais pour moi, c'est aller quand même un tout petit peu trop loin, et j'ai pourtant beaucoup de respect pour ce que fait ce collectif qui a organisé une grande marche samedi qu'on peut saluer et à laquelle on peut adresser un message de solidarité. Le budget, il est de 1,116 milliards d'euros pour 2020, ce n'est pas moi, Marlène SCHIAPPA, qui le dit, c'est la direction du budget de l'Etat, la direction de Bercy, elle n'est pas réputée pour être extraordinairement féministe ni pour lâcher de l'argent…
NICOLAS DEMORAND
Mais la construction de ce budget est contestée, on va y venir, mais je vous laisse finir votre phrase…
MARLENE SCHIAPPA
Oui, on peut, mais à un moment, on peut faire aussi deux secondes de finances publiques, la construction de ce budget, c'est un DPT, un Document de Politique Transversale, ça existe depuis des années, ça n'a pas été inauguré maintenant, et ça se fait pour plein de sujets, pour l'écologie, pour le handicap, pour les Outre-mer. Il s'agit simplement de regarder dans tous les ministères ce qui est engagé pour l'Egalité femmes/hommes, et ça nous amène pour 2020, Source : direction du budget de l'Etat de la France à 1,116 milliards d'euros, qu'on peut détailler si vous le souhaitez…
LEA SALAME
Oui, alors, on va le détailler tout de suite, Marlène SCHIAPPA, sur ce chiffre symbolique de plus d'un milliard d'euros, eh bien, il y a 834 millions d'euros qui vont à la solidarité et à l'aide économique aux pays en développement, en clair, qui vont – et c'est très bien – à l'aide au développement et aux femmes probablement dans les pays en voie de développement, mais si, moi, je suis une association qui lutte en France contre les violences faites aux femmes, le chiffre d'un milliard, est-ce qu'il n'est pas un peu tronqué vu que ça va à l'étranger pour d'autres femmes, là, on parle des violences faites aux femmes…
MARLENE SCHIAPPA
Eh bien, ça nous montre, bien sûr, ça nous montre à quel point le débat du milliard, j'ai entendu le Premier ministre sur votre antenne parler de fétichisme du milliard, mais ça nous montre à quel point le débat sur un milliard ou pas un milliard, en fait, il est inopérant au concret, la vraie question, c'est : y a-t-il assez d'argent sur le terrain ?
LEA SALAME
Et votre réponse…
MARLENE SCHIAPPA
Moi, je vais vous donner deux exemples, ma réponse, c'est : oui, on peut toujours mettre plus d'argent, et on sait toujours quoi faire de plus d'argent, vous savez, moi, le budget, je n'ai eu de cesse de le faire augmenter, depuis 2012, il a été multiplié par deux, j'ai rajouté 800.000 euros pour les Outre-mer, j'ai rajouté 5 millions d'euros de ma collègue du ministère de la Justice pour les bracelets anti-rapprochement, 4 millions d'euros pour les campagnes de prévention qui interpellent les témoins, un million d'euros pour créer le Fonds Catherine contre les Féminicides qui vient en réparation pour des toutes petites associations ultra locales. Mais moi, je suis très fière que la France soit le premier pays du monde à financer le fonds Mukwege, du Co-Prix Nobel de la Paix, Denis MUKWEGE, qui répare les femmes victimes de violences sexuelles et de viols de guerre au Congo et à accueillir par exemple des familles Yazidies, comme le demande le Co-Prix Nobel de la Paix…
LEA SALAME
Evidemment, personne ne va dire le contraire, mais les associations disent qu'en gros…
MARLENE SCHIAPPA
Je termine juste, encore deux phrases…
LEA SALAME
Ça ne sert à rien de parler de milliard, parce que ce n'est pas un milliard pour les violences faites aux femmes, c'est à peu près 300 millions.
MARLENE SCHIAPPA
Mais parlons de ce qui est concrètement sur le terrain, concrètement, aucune association nationale qui accueille des femmes victimes de violences conjugales n'a eu de baisse de subventions, au contraire, il y a eu en moyenne une augmentation de plus 21 %. Et ça, c'est concret et c'est vrai, aucune association ; vous ne trouverez en France aucune association nationale dont le travail et l'accueil et l'accompagnement des femmes victimes de violences conjugales qui, de la part de mon ministère, ont eu une baisse, il y a eu plus 20 %. Et sur les moyens, j'en termine-là, on voit que parfois, ça n'est pas une question de moyens, mais de volonté politique, les Téléphones Grave Danger sont financés par l'Etat, le financement a été augmenté et sécurisé par Nicole BELLOUBET et moi-même, mais un tiers des Téléphones Grave Danger ne sont pas attribués, faute de décision de justice, faute de volonté donc, et pas faute de moyens.
NICOLAS DEMORAND
Une question supplémentaire sur les moyens, et là, vous l'avez déjà cité, mais plus précisément, le député LR, Aurélien PRADIE, demande, pose la question suivante : où sont les 5 millions nécessaires pour déployer les bracelets anti-rapprochement ? Sur ce point-là, très précis, ce budget-là très précis, quelle est votre réponse ?
MARLENE SCHIAPPA
Bien sûr, eh bien, tout simplement, ils sont dans le budget de la Justice, vous savez que le…
NICOLAS DEMORAND
Donc ils sont là, c'est ça ce que vous répondez ?
MARLENE SCHIAPPA
Bien évidemment, bien évidemment, il y a d'abord 5 millions et quelques engagés pour la création et la mise en oeuvre, vous savez, pour être un peu technique deux secondes, pour répondre précisément à la question, une fois que les bracelets éloignement de l'ex-conjoint violent sont votés, il faut ensuite les mettre en oeuvre, pour les mettre en oeuvre, il faut passer par un marché public, c'est-à-dire qu'il y aura un appel d'offres, etc., qui sera ensuite étudié par une commission indépendante, et pour cela, il y a 5 millions d'euros du ministère de la Justice, et ensuite, en prévisionnel, 1,8 million d'euros par an pour faire fonctionner ces bracelets d'éloignement.
LEA SALAME
Dernière question avant que Nicolas vous lise les questions d'auditeurs…
MARLENE SCHIAPPA
Avec plaisir…
LEA SALAME
Parce que vous n'entendrez pas leur voix ce matin…
MARLENE SCHIAPPA
Dommage…
LEA SALAME
Il y avait une option pour permettre aux femmes de porter plainte à l'hôpital. Je ne l'ai pas entendue dans les propositions du Premier ministre.
MARLENE SCHIAPPA
Non, parce qu'il l'a déjà annoncée le septembre, alors, on l'accuse déjà de recycler des choses, donc il y a eu une douzaine d'annonces très fortes qui ont été menées le 3 septembre, sur la question de la déchéance de l'autorité parentale pour les conjoints violents, le fait que maintenant l'Etat va se porter garant pour les femmes victimes de violences qui veulent louer un appartement, c'est important, je me permets de le dire à votre micro, parce que c'est déjà en oeuvre, une femme qui est victime de violences conjugales qui veut louer un appartement, via le dispositif Visale Action Logement, l'Etat se porte garant pour elle pour qu'elle puisse relouer un appart.
LEA SALAME
A partir de quand on va pouvoir porter plainte à l'hôpital ?
MARLENE SCHIAPPA
Alors, il faut qu'il y ait des conventions. Donc il y a déjà certains endroits dans lesquels c'est possible, qui sont expérimentaux, et qui l'ont lancé, c'est le cas par exemple à La Maison des femmes, qui n'est pas à proprement parler un hôpital, mais qui est un lieu où on peut soigner les femmes en Seine-Saint-Denis, mais également avoir accès à des OPJ et déposer des plaintes. Et il faut que des conventions soient menées entre le ministère de la Santé et le ministère de l'Intérieur, mes deux collègues qui étaient là hier à la fin du Grenelle des violences conjugales sont mobilisés là-dessus, je souhaite que ça se fasse le plus vite possible.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 27 novembre 2019