Texte intégral
PASCALE DE LA TOUR DU PIN
Elizabeth MARTICHOUX, vous recevez d'abord Jean-Baptiste DJEBBARI.
ELIZABETH MARTICHOUX
Oui, le secrétaire d'Etat aux Transports.
ELIZABETH MARTICHOUX
Bonjour à vous Jean-Baptiste DJEBBARI, merci d'être avec nous ce matin. Nous entrons dans une nouvelle phase de lutte contre l'épidémie, vous-mêmes, comme les Français vont subir beaucoup de contraintes, vous-mêmes vous avez reçu la consigne de ne plus vous rendre physiquement sur les plateaux, vous êtes en direct, en duplex du ministère des Transports, pour nous donner ce matin toutes les précisions sur cette question fondamentale, qui change, qui bouleverse nos vies quotidiennes, c'est-à-dire les transports. On l'a compris, d'une façon générale, Jean-Baptiste DJEBBARI, la règle c'est de rester chez soi, l'exception c'est d'en sortir.
JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Absolument. L'obligation qui est obligatoire pour les Français à compter de midi, c'est de rester chez soi, sauf pour les quatre motifs qui ont été annoncés hier par le président de la République, et confirmés par le ministère de l'Intérieur, par le ministre de l'Intérieur Christophe CASTANER. Nous pouvons sortir pour nous rendre travailler quand le télétravail n'est pas possible. Nous pouvons sortir évidemment pour faire nos courses dans la mesure du possible évidemment. Nous pouvons sortir pour nous faire soigner ou pour porter assistance à nos proches. Mais en dehors de ces quatre cas limitatifs, nous avons obligation de rester chez nous, pour endiguer de façon résolue ce virus, qui comme vous le savez aujourd'hui se propage très rapidement, en France, mais plus largement partout dans le monde.
ELIZABETH MARTICHOUX
En attendant, Jean-Baptiste DJEBBARI, les Français ont pris d'assaut les trains, clairement pour fuir le confinement. Encore ce matin il y en a beaucoup qui se mettent au vert, qu'est-ce que ça vous inspire d'ailleurs ce réflexe d'exode, d'une certaine façon ?
JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Oui oui, alors on l'a comparé effectivement à l'exode rural qu'on a connu dans d'autres temps, mais ça m'inspire d'abord que c'est assez irresponsable sur le plan de la circulation du virus. Il y a évidemment une tolérance qui est donnée aux Français qui veulent se positionner par exemple dans leur résidence secondaire, quand ils en ont une, mais je vous le dis, nous allons réduire la fréquence et la cadence des trains, notamment les trains longue distance, pour éviter, par ces phénomènes « d'exode », que le virus circule davantage sur le territoire. Vous l'avez compris, nous appelons ici chacun à la responsabilité.
ELIZABETH MARTICHOUX
Alors, vous réduisez, par principe Jean-Baptiste DJEBBARI on a encore le droit de prendre le train, le bus, le métro, à partir de midi, quand même, dans certaines circonstances.
JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Oui, absolument, si vous devez vous rendre chez vous, si vous devez vous rendre, pardon, au travail, si vous devez vous rendre quelque part notamment à l'hôpital... J'entends plein de retours, je suis désolé... si vous devez satisfaire les besoins des quatre cas limitatifs que j'ai pu évoquer. Nous allons progressivement réduire l'offre de transport public. Aujourd'hui il y a 70 % de bus et de métro qui roulent, il y a environ 50 % le trafic RER et TER, et nous allons le réduire très progressivement dans les jours qui viennent, en lien évidemment avec les opérateurs de transport. Je les réunis chaque jour, tant les opérateurs du transport terrestre, RATP, SNCF, que les opérateurs du transport aérien, pour piloter chaque jour l'offre que nous mettons à disposition des Français.
ELIZABETH MARTICHOUX
Alors, vous avez un petit problème de retour, je le comprends, merci en tout cas de vous adapter, on avance en marchant et effectivement on va y arriver, mais encore une fois l'important c'est de donner des informations pratiques. Monsieur le Ministre, quand on va prendre le métro, est-ce qu'il y aura des mesures de sécurité sanitaires particulières ?
JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Alors, absolument, nous allons même prendre un texte qui sera officiel a priori jeudi, présenté en Conseil des ministres, de manière à rassurer et les voyageurs, en établissant des procédures particulières. Je prends un exemple : quand les voyageurs qui en ont besoin, qui ont besoin de se déplacer, devront prendre le bus, ils entreront par l'arrière du bus, il y aura une rangée qui sera laissée libre entre le conducteur et les voyageurs, et puis nous inscrirons dans la loi l'obligation de désinfection quotidienne, au moins une fois par jour, de l'ensemble des véhicules de transport public, cela est tout à fait nécessaire, ça a été fait par l'Italie, cela fonctionne très bien et cela permet à la fois de rassurer ceux qui aujourd'hui opèrent les moyens de transports publics, et puis de rassurer la partie de la population qui nécessite encore les transports, notamment pour se rendre à leur travail, quand celui-ci est nécessaire.
ELIZABETH MARTICHOUX
Donc, vous nous le dites, un décret jeudi, on entre par l'arrière dans le bus, une rangée séparera les voyageurs du conducteur, et dans le métro ?
JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Et dans le métro, de la même façon, nous veillerons à ce que les distances de sécurité sanitaire soient respectées. Nous mettons à disposition de l'ensemble des agents, des kits avec du gel hydroalcoolique, de manière à ce que ceux-ci se sentent tout à fait sereins dans leur travail, et les mêmes opérations de désinfection des rames sont prévues, et sont déjà d'ailleurs en cours, je le dis, mais simplement nous l'inscrirons dans la loi pour aussi avoir les outils de sanctions. Et je le dis, tous les opérateurs de transports publics qui ne respecteront pas ces obligations de désaffection, pourront se voir retirer leur agrément d'exploitation, c'est donc une mesure de contrôle et une possibilité de sanction tout à fait importante.
ELIZABETH MARTICHOUX
Retirer l'agrément d'exploitation, c'est-à-dire l'autorisation de travailler dans cet opérateur, pour cet opérateur, c'est ça ?
JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Absolument. Prenons l'hypothèse d'un opérateur de bus qui ne respecterait pas les préconisations, les recommandations, les obligations que je viens de vous dire, l'Etat se donne la capacité de retirer l'agrément, pour que les opérations qui seront demain et dans les jours qui viennent, mises en œuvre, respectent tout à fait le cahier des charges sanitaire que nous nous fixons pour nous-mêmes.
ELIZABETH MARTICHOUX
Donc c'est très coercitif comme mesure, effectivement. Une menace...
JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
C'est très protecteur des Français, et je crois que c'est important aujourd'hui que, à la fois les opérateurs de transport, le conducteur de train, de bus, de métro, puisse aller sereinement faire son travail, et c'est très important pour les Français qui doivent continuer à se déplacer, pour les soignants qui doivent se rendre aux hôpitaux par exemple, qu'ils sachent qu'ils le font dans des bonnes conditions sanitaires, et que donc ils ne se mettent pas en danger en prenant les transports publics qui vont continuer à fonctionner, même si ceux-ci, je l'ai dit, vont être amenés à diminuer en volume.
ELIZABETH MARTICHOUX
Jean-Baptiste DJEBBARI, parlons du volume justement, en ce qui concerne les Thalys, les Eurostar, toutes ces liaisons entre Paris – Londres, Paris – Bruxelles, parfois même on peut aller en Suisse en TGV, bref est-ce qu'on peut passer la frontière par le train et dans quelles circonstances, dans quelles conditions ?
JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Alors, vous savez que suite à l'initiative du président de la République hier, nous allons à compter d'aujourd'hui midi, fermer les frontières extérieures de l'Union européenne et de l'espace Schengen, mais il y aura toujours libre circulation entre les pays de l'Union avec parfois des contrôles aux frontières, j'y je reviendrai peut-être, c'est notamment le cas à la frontière du Grand-est et de l'Allemagne. Je le dis aussi, s'agissant des Britanniques, ils sont actuellement inclus dans l'espace où nous pouvons circuler et notamment les Français qui sont par exemple en Grande-Bretagne, peuvent tout à fait rentrer par l'Eurostar. De la même façon nous avons plusieurs dizaines de milliers de compatriotes qui sont un peu partout dans le monde, qui sont par exemple au Maroc, où des Français d'Outre-mer qui sont actuellement en métropole et qui vont pouvoir rentrer par avion à leur domicile, tout ça nous l'assurons. Nous assurerons le rapatriement de tous les Français à leur domicile, qu'ils soient Français et résidant habituellement en Outre-mer, où qu'ils soient français aujourd'hui à l'étranger. Et nous ferons ce travail très fin, avec nos contacts diplomatiques, je m'entretiens très régulièrement avec mon homologue anglais, avec mon homologue allemand, avec mon homologue italien, de manière à fluidifier les mesures là où c'est nécessaire, mais je le dis aussi, nous observerons de façon très détaillée les mesures sanitaires qui sont mises en place Outre-manche. J'ai cru comprendre que Boris JOHNSON et le gouvernement anglais, avaient quelque peu revu leur doctrine sanitaire, et je m'en réjouis, parce qu'il est évident que les doctrines sanitaires et notamment les opérations de confinement qui sont aujourd'hui la norme quasiment partout en Europe, doivent être disons rendues ou effectuées de façon symétrique Outre-manche, si nous voulons une bonne protection sanitaire des populations.
ELIZABETH MARTICHOUX
Alors, plusieurs informations dans ce que vous venez de dire Jean-Baptiste DJEBBARI. D'abord, les compatriotes, nos compatriotes qui sont en Outre-mer, sont assurés de pouvoir rentrer sur AIR FRANCE, sur une compagnie, c'est vous finalement qui donnez l'ordre à AIR FRANCE de les rapatrier, avec un billet de ligne classique, c'est ça ?
JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Alors, chaque jour nous avons une réunion avec notamment AIR FRANCE, mais l'ensemble des compagnies aériennes. Les vols les jours prochains vont effectivement être essentiellement des vols de rapatriement, soit des vols de rapatriement des Français vers la France, c'est notamment par exemple le cas des quelques 10 000 Français qui sont actuellement au Maroc, et pour lesquels nous avons mis en place des vols d'AIR FRANCE, de TRANSAVIA, et de quelques autres compagnies aériennes. Et puis nous avons aussi environ 10 000 Réunionnais et autant de Martiniquais qui sont aujourd'hui en France métropolitaine, et qui pourront rentrer chez eux au travers des liaisons aériennes qui vont être affrétées dans les jours qui viennent. Donc il y aura, de toute évidence, une offre aérienne pour que chacun puisse rentrer chez soi, et c'est l'objet effectivement du pilotage de l'Etat et notamment du ministère des Transports, en lien avec les compagnies aériennes, pour offrir une solution à chaque Français, dans les jours qui viennent.
ELIZABETH MARTICHOUX
Et en ce qui concerne les Français qui sont à Londres, ou en tout cas au Royaume-Uni, pour l'instant il n'y a pas de contrôle, mais compte tenu de la politique sanitaire mise en place par Boris JOHNSON, qui peut paraître surprenante, on en a déjà parlé sur LCI, vous vous réservez le droit d'effectuer des contrôles, est-ce que j'ai bien compris ?
JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Alors, vous avez tout à fait bien compris, mais j'observe depuis hier soir que Boris JOHNSON revient sur la doctrine, qui consistait vous l'avez dit, finalement à miser ou à parier sur l'immunité communautaire, c'est-à-dire à laisser le virus circuler librement, j'observe que depuis hier soir il commence à prendre des mesures de confinement qui sont donc sensiblement symétriques à celles que prend l'Etat français, et donc j'ai bon espoir que les mesures sanitaires soient symétriques, de part et d'autre de la Manche, et que nous réussissions à préserver cette bonne relation avec nos amis Britanniques, bien sûr.
ELIZABETH MARTICHOUX
Dans le fond, Jean-Baptiste DJEBBARI, vous êtes au ministère des Transports, c'est l'Etat qui a, disons, pris la main, et on le comprend, dans cet état d'urgence, pris la main sur le niveau de trafic, ou ce qu'on appelle le plan de transport à la SNCF, à la RATP, à AIR FRANCE, on peut dire les choses comme ça ?
JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Dans les moments de crise profonde, c'est le rôle de l'Etat que de protéger les Français. Donc nous protégeons les salariés qui vont se retrouver au chômage partiel, nous protégeons les entreprises en permettant d'avoir des soutiens massifs en trésorerie, en permettant d'avoir recours à des prêts garantis par l'Etat, et évidemment nous préservons les Français sur le plan sanitaire, c'est l'objet des mesures qui ont été annoncées hier, et l'Etat effectivement donne des indications, des ordres, des restrictions, de manière à ce que les Français puissent, notamment les Français qui ont besoin de se déplacer pour des motifs impératifs ou qui ont besoin de rentrer chez eux, puissent le faire. Je crois qu'aucune entreprise privée, il faut que les Français d'ailleurs en aient conscience, mais je crois qu'ils commencent à en avoir conscience, c'est la grandeur de l'Etat, d'être en capacité de pallier en situation de crise à toutes ces solutions, de prendre des mesures majeures, massives, et tout à fait déterminées, pour les protéger, leur permettre de se déplacer dans les bonnes conditions, et puis arriver à quelque part endiguer ce qui est aujourd'hui notre défi collectif, c'est-à-dire la propagation de ce virus et donc préserver le maximum de vie. Tout ce que nous faisons aujourd'hui, c'est bien pour préserver le maximum de vies des Français, et au-delà de l'ensemble de la communauté humaine.
ELIZABETH MARTICHOUX
Vous allez maintenir quel niveau de transport à la SNCF ? 50 % ?
JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Environ 50 % cette semaine, peut-être un peu moins entre 30 et 40 % la semaine prochaine. Je l'ai dit, nous allons beaucoup réduire sur les longues distances, parce qu'il ne faut pas que le virus circule, et donc sur les trajets notamment TGV longue distance, sur les trajets Intercités longue distance, nous allons beaucoup réduire cette offre, en revanche sur le TER nous garderons une offre pour l'instant évaluée à 35, 40 %, mais je le dis, nous pilotons les besoins au jour le jour. Et nous ne voulons surtout pas sous-dimensionner l'offre, parce que nous voulons que les trajets qui vont se faire dans les jours prochains, se fassent dans les bonnes conditions, donc j'aurai à nouveau une réunion, je piloterai à nouveau à une réunion à 14h00 avec l'ensemble des opérateurs, puis à 17h00 avec les opérateurs aériens, de manière à préciser chaque jour le besoin et l'offre de transport, et celle-ci sera communiquée évidemment en toute transparence par les opérateurs.
ELIZABETH MARTICHOUX
Mais, et le trafic aérien, le trafic d'AIR FRANCE par exemple, vous voudriez le maintenir à quel niveau ? Très faible ?
JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Alors, le trafic d'AIR FRANCE va beaucoup diminuer, je le dis, essentiellement dans les jours prochains il y aura les vols de rapatriement, il y aura les vols qu'on appelle la continuité territoriale vers les Outre-mer, il y aura certainement quelques vols vers des capitales économiques européennes, des vols qui demeurent essentiels. Il y aura peut-être aussi quelques vols pour acheminer des professionnels, des personnels soignants, sur ce qu'on appelle des liaisons transversales entre province-province, pour dire comme ça, mais il y aura de toute façon un programme très réduit. Nous envisageons de réduire à peu près de 80 % le programme d'AIR FRANCE, en tout cas ce sont les chiffres qui ont été communiqués par la compagnie, et qui semblent tout à fait conformes à nos prévisions de notre côté, et on pense, nous pensons collectivement que cette réduction de 80 % va être durable plusieurs semaines, voire un mois et demi à 2 mois.
ELIZABETH MARTICHOUX
80 % des vols supprimés à AIR FRANCE pendant un mois et demi 2 mois, nous dites-vous. Comment faites-vous pour soutenir la compagnie nationale ? Des avions cloués au sol pendant des semaines.
JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Trois choses. D'abord effectivement le recours massif au chômage partiel, de manière à protéger le pouvoir d'achat des salariés du groupe AIR FRANCE, et d'une manière générale de l'ensemble de la chaîne des transports, des sous-traitants, des petites PME. Nous pensons d'ailleurs particulièrement à ceux qui sont aujourd'hui au niveau du SMIC, et nous garantissons 100 % du SMIC au travers du mécanisme de chômage partiel. Bruno LE MAIRE a annoncé tout à l'heure 45 milliards de soutien aux salariés et aux entreprises, et donc nous mettons massivement des moyens au profit des entreprises, notamment en trésorerie et de manière à avoir des prêts qui sont de garantis par l'Etat à hauteur de 90 % par la BPI. Et puis nous avons un travail assez important, vous avez parlé des avions cloués au sol, et notamment des qualifications des personnels. Donc nous faisons un travail avec les services du ministère, de manière à souvent prolonger de quelques mois les qualifications, pour les transporteurs routiers, pour la SNCF, la RATP, pour évidemment l'aérien, de manière à préserver les compétences, préserver la capacité d'opérations pendant les semaines compliquées que nous avons vivre, tout en préservant un haut niveau de sécurité. Evidemment il n'est jamais question dans les transports de transiger avec la sécurité qui est fondamentale, primordiale.
ELIZABETH MARTICHOUX
Compte tenu du risque industriel pour AIR FRANCE, du risque de l'avenir économique d'AIR FRANCE, ce que vous voulez c'est que la compagnie puisse redémarrer dès que le virus aura fait place nette ? C'est ça l'objectif.
JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Oui, et c'est une préoccupation pour l'ensemble du secteur des transports, mais aussi pour l'industrie. Nous savons que nous avons affaire à 2 mois, peut-être 3 mois, qui vont être très difficiles, donc nous voulons maintenir les Français dans les entreprises, maintenir les compétences, c'est l'objet des mesures de soutien que j'ai annoncées, en tout cas qui ont été annoncées par Bruno LE MAIRE, et que je relaie ici, et nous voulons pouvoir redémarrer très vite, parce qu'évidemment nous voyons déjà chez les Chinois, mais nous pouvons anticiper chez les Américains, il y aura un enjeu de redémarrer très vite pour reprendre très fortement, très puissamment nos positions, sur des marchés qui par nature sont concurrentiels, et nous avons à déterminer la meilleure stratégie pour le groupe AIR FRANCE-KLM, d'une manière générale pour la souveraineté européenne, dont on voit qu'elle est essentielle dans ces moments, parce qu'in fine dans les mois que nous aurons à vivre, il faudra que l'Europe s'affirme comme une puissance souveraine sur quantité de sujets, pour pouvoir résister économiquement, pour pouvoir préserver le maximum d'emplois, et pour pouvoir asseoir des solidarités nouvelles, qui peut être dans les semaines, dans les mois passés, dans les années passées, ont manqué à l'Europe et à la France.
ELIZABETH MARTICHOUX
Merci beaucoup Jean-Baptiste DJEBBARI. On va rejoindre Jean ROTTNER dans un instant, vous le savez, il est président de la région Grand Est, et il a beaucoup à faire parce que le virus est excessivement agressif dans la région. Juste un mot, vous allez travailler différemment
Jean-Baptiste DJEBBARI ?
Ah... il a disparu Jean-Baptiste DJEBBARI ?
JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Je n'ai pas disparu.
ELIZABETH MARTICHOUX
Ah ben il est là, pardon. Ah vous êtes là.
JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Toujours là.
ELIZABETH MARTICHOUX
Vous allez travailler différemment ?
JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Je vais travailler différemment, absolument. Nous avons réduit le personnel présent au ministère, donc les conseillers strictement nécessaires, et puis vous avez vu, nous travaillons maintenant en duplex, donc je n'ai pas le plaisir de vous voir, mais nous resterons en contact régulier. Et puis évidemment nous faisons un travail par visioconférence, par téléconférence, très important avec nos partenaires, nous aurons demain un Conseil des ministres des Transports européen, dans lequel nous coordonnerons l'ensemble des mesures que nous avons peu évoquées ensemble, donc nous sommes pleinement au travail, pleinement concentrés, mais nous utilisons des moyens qui, comme vous le voyez, sont de plus en plus numériques, et moins en proximité humaine.
ELIZABETH MARTICHOUX
Merci beaucoup en tout cas d'avoir été avec nous en direct de la rue du Bac à Paris, de votre ministère des Transports, Jean-Baptiste DJEBBARI, pour toutes ces précisions sur la vie quotidienne des Français.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 18 mars 2020