Texte intégral
LAURENCE FERRARI
Bonjour Elisabeth BORNE.
ELISABETH BORNE
Bonjour.
LAURENCE FERRARI
Bienvenue dans La Matinale de CNews. Un mot sur les soldes d'hiver qui viennent d'être repoussés officiellement au 20 janvier. Ce n'est pas votre dossier, c'est celui de votre collègue Alain GRISET. Néanmoins, l'ouverture du dimanche c'est votre dossier. Il y a eu des ouvertures de dimanche permises pour ce mois de décembre. Est-ce qu'elles vont être pérennisées au mois de janvier, février, mars ? Est-ce qu'on va rentrer dans un système maintenant régulier d'ouverture le dimanche ?
ELISABETH BORNE
Alors je pense qu'il faut être vigilant, ne pas recourir excessivement au travail du dimanche. Moi j'avais donné des instructions aux préfets pour le mois de décembre pour qu'ils donnent immédiatement des dérogations pour ces ouvertures du dimanche. Pour les ouvertures au mois de janvier, il faut que les commerçants fassent leur demande dès maintenant pour que les procédures normales de concertation avec les collectivités, avec les partenaires sociaux puissent se dérouler et qu'ils puissent avoir leurs autorisations d'ouverture du dimanche.
LAURENCE FERRARI
Mais vous y êtes plutôt favorables.
ELISABETH BORNE
Ecoutez, je pense que c'est vrai qu'il y a beaucoup de commerçants qui ont perdu du chiffre d'affaires et qui ont besoin effectivement de retrouver de l'activité, donc dès lors que ça se fait dans la concertation avec les organisations syndicales, je pense que c'est une bonne chose.
LAURENCE FERRARI
Un mot des professionnels de stations de ski, à la fois en Savoie ou dans les Pyrénées. Ils ont manifesté encore une fois leur mécontentement, d'autant que les stations seront fermées à Noël mais on n'a pas de date de réouverture. Est-ce que vous savez à quel moment les remontées mécaniques, puisqu'on parle des remontées mécaniques, pourront ouvrir à nouveau en station ?
ELISABETH BORNE
Forcément ça dépendra de la situation sanitaire. Je crois qu'on souhaite tous que les professionnels puissent démarrer la saison le plus tôt possible en janvier. En tout cas dans mon secteur, moi j'ai tenu à permettre aux employeurs de ne pas attendre pour embaucher des saisonniers. Vous savez qu'on a annoncé que si des embauches avaient lieu et que la saison ne démarrait pas immédiatement, alors les salaires seraient pris en charge au titre de l'activité partielle. Je vois que notamment dans les remontées mécaniques, il y a eu des embauches qui se sont effectivement faites et moi j'invite tous les employeurs à embaucher ces saisonniers. C'est évidemment très important pour eux. Ils ont souvent des contrats de quatre mois, de cinq mois et il faut effectivement qu'on puisse les sécuriser au travers de ces embauches.
LAURENCE FERRARI
Vous avez un retour sur le nombre de saisonniers qui ont été embauchés malgré la fermeture des stations et des remontées mécaniques ?
ELISABETH BORNE
Je n'ai pas les derniers chiffres mais, vous savez, dans les remontées mécaniques 85 % des saisonniers ont des contrats qui se renouvellent d'année en année. Donc je n'ai pas de doute que les remontées mécaniques vont bien embaucher les saisonniers.
LAURENCE FERRARI
Quid des restaurateurs ? Est-ce que l'élaboration des nouveaux protocoles sanitaires est définie ? Est-ce qu'on sait exactement dans quelles mesures ils pourront recevoir du public à partir du 20 janvier ou peut-être un peu plus tôt ?
ELISABETH BORNE
Le travail se fait notamment avec Alain GRISET que vous citiez tout à l'heure, avec Bruno LE MAIRE, avec évidemment le ministère de la Santé. On va trouver une solution pour permettre aux restaurateurs de rouvrir en conciliant aussi les enjeux de santé. Voilà. Donc le travail est en cours.
LAURENCE FERRARI
Sur la prise en charge des dix jours de congés payés, c'est ce que vous avez annoncé dans ces entreprises, notamment les plus lourdement impactées par la crise. Est-ce que ça suffit et combien ça coûte déjà à l'Etat ?
ELISABETH BORNE
Alors ça va coûter des centaines de millions d'euros, plus de 600 millions d'euros, donc c'est à nouveau une aide massive supplémentaire à ces secteurs, ceux qui ont été le plus impactés par la crise sanitaire. On sait que par exemple que les restaurateurs ont été fermés plus longtemps dans le premier confinement, ils sont encore fermés aujourd'hui. C'est la même chose pour les salles de sport, pour les discothèques et aussi beaucoup d'entreprises dans l'événementiel et donc…
LAURENCE FERRARI
Ils bénéficieront aussi de ces dix jours de congés payés pris en charge.
ELISABETH BORNE
Voilà. Tous ces secteurs bénéficieront de la prise en charge par l'Etat de ces dix jours de congés payés. Je pense que c'est important de permettre de solder ces congés en étant attentif à la trésorerie des entreprises qui ne permettait pas forcément de les payer. Donc voilà, cet accompagnement massif ; plus de 600 millions d'euros.
LAURENCE FERRARI
D'accord. Ça représente toutes les entreprises impactées par la crise ou pas toutes ? Parce qu'il y est évidemment un critère : c'est plus de 90 % de chute du chiffre d'affaires pendant la période de confinement. Est-ce que juste en dessous, le seuil juste en dessous, 70 %, ça n'aurait pas aidé un peu plus d'entreprises ?
ELISABETH BORNE
Alors là, ça finit par couvrir beaucoup, beaucoup d'entreprises. Vous savez, ça va déjà être des centaines de milliers de salariés dont les congés payés vont pouvoir être pris en charge par l'Etat avec cette mesure. Donc soit vous avez été fermé pendant à peu près cinq mois au cours de l'année 2020 ; soit votre chiffre d'affaires a chuté drastiquement de l'ordre de 90 %.
LAURENCE FERRARI
Donc on n'ira pas en dessous de ce seuil de 90 % du chiffre d'affaires.
ELISABETH BORNE
Moi, j'ai répondu à la demande. Je pense que c'est un geste très important. Vous savez, c'est aussi beaucoup d'argent. Donc voilà, on accompagne les secteurs qui sont les plus impactés par la crise.
LAURENCE FERRARI
Il y a un effort qui est fait en direction des jeunes qui payent un lourd tribut à la crise avec encore une fois une prime, et puis il y a aussi une prime pour les travailleurs précaires, 900 euros. Ç'a été annoncé la semaine dernière. Elle va aller jusqu'à quand cette prime ?
ELISABETH BORNE
C'est pendant quatre mois, donc sur les mois de novembre à février. On sait qu'on a beaucoup de saisonniers là encore dont la saison a été écourtée ou qui n'ont carrément pas eu de saison. Et puis on sait qu'on a aussi un certain nombre de Français qui enchaînent des contrats courts, qui arrivent à avoir un niveau de vie satisfaisant en enchaînant des contrats courts et des périodes au chômage. Au printemps notamment, les contrats courts se sont effondrés avec le confinement et donc c'était important de leur donner une garantie d'un revenu… De 900 euros, pardon, pendant quatre mois.
LAURENCE FERRARI
Est-ce qu'on va vers le revenu universel ? Est-ce qu'on va le pérenniser dans la durée cette aide de 900 euros ?
ELISABETH BORNE
Ecoutez, moi je souhaite surtout que l'activité économique reparte. Je crois qu'on a vu que notre économie, elle a une capacité de rebondir. C'est ce qu'on a eu au troisième trimestre. On a eu une croissance de plus 18 %, donc je pense que quand les mesures sanitaires pourront être levées parce que la situation s'est améliorée, je n'ai pas de doute que l'économie va repartir et c'est quand même la meilleure chose : que chacun puisse retrouver effectivement du travail.
LAURENCE FERRARI
Génération Covid, génération où on doit être assisté pour ces jeunes et ces travailleurs précaires ?
ELISABETH BORNE
On a voulu, en tout cas pour tous les jeunes qui arrivent sur le marché de l'emploi dans une période qui est particulièrement difficile, mobiliser un accompagnement massif. Vous savez, c'est plus de 6,7 milliards d'euros qu'on a mis sur la table dès le mois de juillet pour accompagner les jeunes. Je pense que les résultats sont là. Vous savez, on a eu un million d'embauches de jeunes en CDD de plus de trois mois ou en CDI sur les mois d'août-septembre-octobre. On sait qu'on a aussi 400 000 contrats d'apprentissage qui ont été signés, donc ça veut dire que les primes qu'on a données pour l'embauche pour les contrats d'apprentissage, elles fonctionnent. Il y a néanmoins des jeunes qui sont encore en difficulté. C'est pour ça que la semaine dernière, on a annoncé des mesures complémentaires pour accompagner par exemple les jeunes diplômés qui sont en recherche d'emploi, pour accompagner tous ceux qui s'engagent dans une démarche vers l'emploi. Moi je souhaite que tous ces jeunes puissent, s'ils en ont besoin, avoir une aide financière. C'est de l'ordre de 500 euros renouvelable six fois. Et je pense que c'est important aussi de revaloriser la rémunération qu'ils touchent quand ils sont formation. Mon objectif, c'est vraiment que tout jeune ait droit à un accompagnement, une rémunération s'il en a besoin, que personne ne soit empêché de s'engager dans une formation ou une démarche vers l'emploi parce qu'il aurait des difficultés financières.
LAURENCE FERRARI
Ça concentre quoi ? 400 000 personnes, ces primes ?
ELISABETH BORNE
Alors les primes pour les travailleurs précaires, c'est 400 000 personnes et puis sur les jeunes, vous savez, c'est des centaines de milliers de jeunes qui sont en difficulté qui vont être accompagnés.
LAURENCE FERRARI
Et où est-ce qu'ils font les démarches ? Parce que la plupart d'entre eux ne savent même pas qu'ils ont droit à cette aide et à qui s'adresser.
ELISABETH BORNE
Alors les jeunes, ils s'adressent soit aux missions locales qui s'adressent plutôt aux jeunes les plus en difficulté.
LAURENCE FERRARI
Le Pôle emploi ?
ELISABETH BORNE
Pôle Emploi. Aussi pour les jeunes diplômés, vous savez, c'est l'Association pour l'Emploi des Cadres, l'APEC. Où que vous vous adressiez, vous aurez un accompagnement et une aide financière si c'est nécessaire de l'ordre de 500 euros, renouvelable six fois.
LAURENCE FERRARI
Un mot d'autres travailleurs précaires, les livreurs à vélo, les chauffeurs VTC. Il y a un rapport qui vous a été remis pour trouver une façon pour ces gens qui gagnent très, très peu d'argent en s'échinant tous les jours de les sécuriser, un minimum de protection sociale. Qu'est-ce que vous, vous proposez ?
ELISABETH BORNE
Ecoutez, en tant que ministre du Travail, moi je ne peux pas ignorer qu'il y a des nouvelles formes de travail qui arrivent avec ces travaux des plateformes. C'est à la fois une bonne nouvelle parce qu'on sait qu'on a des jeunes qui préfèrent finalement plus de liberté, plus d'indépendance et qui n'ont pas envie d'être salarié. En même temps, on voit qu'il y a beaucoup de précarité. Donc on a décidé d'ouvrir une concertation avec les organisations patronales et syndicales. Elle va démarrer en décembre. Le rapport qui a été remis sera une brique pour avancer sur ces sujets-là. L'objectif, c'est de déboucher en 2021 d'abord sur l'organisation du dialogue social avec les plateformes, la représentation de ces travailleurs des plateformes pour qu'ils puissent mieux faire valoir leurs droits. Et puis ensuite dans un deuxième temps…
LAURENCE FERRARI
Ce qu'ils ont beaucoup de mal à faire aujourd'hui.
ELISABETH BORNE
Aujourd'hui, c'est vrai qu'ils sont… Chacun est un peu isolé face à des plateformes qui peuvent être très puissantes, donc c'est important qu'ils puissent mieux s'organiser pour faire valoir leurs droits.
LAURENCE FERRARI
En coopérative ? Ils pourraient créer des coopératives ? Ce serait l'interface avec les plateformes.
ELISABETH BORNE
Il y a différentes pistes. Il y a différentes pistes et on en parlera avec les organisations syndicales et patronales. Et puis il y a un deuxième chantier, c'est une meilleure protection sociale. Vous savez qu'ils n'ont pas de mutuelle, qu'ils n'ont pas forcément accès à la formation. Donc on a ces chantiers très importants où on veut déboucher l'an prochain.
LAURENCE FERRARI
Un mot sur le SMIC. Il n'y a pas eu de coup de pouce annoncé par le Premier ministre, mais vous avez eu, vous, une réunion avec vos partenaires européens sur le SMIC européen. Ça donne quoi ? Ça va être encore une usine à gaz ou pas ?
ELISABETH BORNE
Vous dites il n'y a pas eu de coup de pouce Je crois qu'il faut qu'on ait en tête…
LAURENCE FERRARI
La revalorisation automatique.
ELISABETH BORNE
Oui. Je crois qu'il faut qu'on ait en tête qu'on est un des rares pays qui a une revalorisation automatique. Donc c'est important pour tous les salariés qui touchent le SMIC de savoir qu'il y aura de l'ordre de un pour cent au-dessus de l'inflation de revalorisation du SMIC. Ça n'existe pas dans les autres pays européens. Et effectivement l'objectif, c'est que dans tous les pays européens on ait un salaire minimum décent, et donc c'est les discussions qu'on mène avec les partenaires européens.
LAURENCE FERRARI
Mais alors, on n'arrive même pas à se mettre d'accord sur le plan de relance européen. On n'arrive pas à se mettre d'accord sur même la fermeture des stations de ski. Vous pensez qu'on va réussir à se mettre d'accord sur un SMIC européen ? C'est-à-dire qu'il serait le même partout ?
ELISABETH BORNE
Non, qui ne serait pas le même partout. C'est déjà qu'il a un salaire minimum partout et que ce salaire minimum partout permette des conditions de vie décentes. C'est à la fois un enjeu de protection sociale en Europe et puis c'est aussi un enjeu de ne pas avoir des distorsions de concurrence avec des pays qui font du dumping social.
LAURENCE FERRARI
Mais vous y croyez ?
ELISABETH BORNE
Je pense que c'est un chantier qui ne va pas avancer du jour au lendemain mais qu'il faut prendre à bras-le-corps et moi je suis vraiment très motivée sur ce sujet.
LAURENCE FERRARI
Bon. Un mot de la campagne de vaccination qui a été annoncée hier par le Premier ministre Jean CASTEX. Il y a aussi du dépistage massif annoncé à Lille, Saint-Etienne et Le Havre. Est-ce que les entreprises seront sollicitées pour tester d'abord leur personnel et puis pour la vaccination ?
ELISABETH BORNE
Alors pour les tests en entreprise, maintenant c'est possible. Depuis qu'on a les tests antigéniques, vous savez, ceux où on peut avoir le résultat immédiatement sans passer par un laboratoire, les entreprises peuvent organiser des tests. Je pense que c'est important pour les salariés et ça évite de devoir courir dans un laboratoire. Ça peut aussi rassurer tous les salariés. Pour les vaccins, c'est trop tôt pour le dire pour l'instant. Vous avez vu qu'on va démarrer en priorité sur les personnes qui sont hébergées en EHPAD et sur les personnels soignants. Si les recommandations…
LAURENCE FERRARI
Avec des médecins généralistes qui feraient les vaccinations.
ELISABETH BORNE
Voilà. Avec aussi une volonté que cette vaccination, elle se fasse en proximité pour les Français, comme vous dites avec les médecins généralistes. Aujourd'hui les autorités sanitaires n'ont pas encore traité le sujet de la vaccination en entreprise. Moi je pense que le moment venu, ce sera quelque chose d'utile comme les entreprises le font pour la grippe. Mais les cibles prioritaires aujourd'hui, c'est d'abord les personnes âgées et vulnérables.
LAURENCE FERRARI
Sauf que ce n'est tout à fait pareil la grippe et le Covid. Est-ce que par exemple, les entreprises pourront exiger de leurs salariés qu'ils soient vaccinés ? Et ça, c'est un point qui intéresse beaucoup nos téléspectateurs.
ELISABETH BORNE
Non, non. Vous avez vu que le président de la République a dit clairement que ça ne serait pas une vaccination obligatoire donc les entreprises ne pourront pas exiger des salariés…
LAURENCE FERRARI
J'entends. Mais elles ne pourront pas exiger de leurs salariés qu'ils soient vaccinés pour revenir au travail.
ELISABETH BORNE
Non. Non, non, non, non. Enfin je pense qu'en entreprise, on a des protocoles sanitaires qui permettent de lutter contre la propagation de l'épidémie qui sont très efficaces, qui sont bien respectés, et donc il n'est pas question de pouvoir exiger une vaccination pour être en entreprise.
LAURENCE FERRARI
Vous pourrez vous en assurer encore une fois de cela ? Certains entrepreneurs, notamment les restaurateurs, ne diront pas à leurs employés : si on veut reprendre le boulot, il faudra être vacciné ?
ELISABETH BORNE
On a une inspection du travail qui est très présente et qui vérifiera que tout le monde applique le droit.
LAURENCE FERRARI
La réforme des retraites, il faut la remettre sur l'ouvrage ou pas ? C'est une priorité absolue pour Bruno LE MAIRE.
ELISABETH BORNE
Alors vous savez, je crois que la priorité absolue du président de la République et de tout le gouvernement, c'est de surmonter la crise sanitaire, économique, sociale.
LAURENCE FERRARI
Donc on oublie la réforme des retraites.
ELISABETH BORNE
Non, non. Moi je pense qu'il ne faut pas oublier la réforme des retraites.
LAURENCE FERRARI
On la met à la trappe ?
ELISABETH BORNE
C'est une réforme qui est importante, c'est une réforme de justice sociale. Vous savez qu'on a beaucoup d'inégalités entre les Français vis-à-vis de la retraite. Il faut que cette réforme, elle puisse se mener mais il faut le faire dans le dialogue social avec les partenaires sociaux là encore. Moi je chercherai à reprendre des discussions avec les partenaires sociaux quand on aura pu surmonter l'urgence du moment qui est la crise.
LAURENCE FERRARI
Donc 2022 ?
ELISABETH BORNE
Ça fait partie de notre agenda social pour 2021.
LAURENCE FERRARI
D'accord. Un tout petit mot des tensions qui ont existé dans la majorité ces derniers jours autour de la loi sécurité globale. On a vu que la majorité s'est fracturée, qu'il y a eu des voix dissonantes aussi au gouvernement. Vous êtes de Territoires de progrès, donc c'est l'aile gauche du gouvernement. Est-ce qu'encore une fois vous avez été mal à l'aise sur certaines prises de position de Gérald DARMANIN, sur l'article 24, sur cette loi de sécurité globale ? Est-ce que vous vous sentez bien ?
ELISABETH BORNE
Je pense que sur ces sujets qui sont compliqués, quand on veut à la fois concilier la protection des policiers, éviter qu'il y ait des diffusions d'images qui appellent à la haine sur les réseaux sociaux, et en même temps garantir la liberté d'information, c'est des sujets délicats sur lequel il faut prendre le temps de légiférer avec beaucoup de précision…
LAURENCE FERRARI
On est allé trop vite ? Le gouvernement est allé trop vite ?
ELISABETH BORNE
Ecoutez, en tout cas on a un temps de débat parlementaire qui va se poursuivre et ça permettra de trouver le bon équilibre sur des sujets délicats.
LAURENCE FERRARI
Le Ministre de l'Intérieur est allé trop vite.
ELISABETH BORNE
Et on va prendre le temps avec… Enfin, c'est surtout le Parlement qui va prendre le temps de trouver les bonnes rédactions sur des sujets qui méritent effectivement qu'on soit très attentif aux équilibres.
LAURENCE FERRARI
Merci beaucoup Elisabeth BORNE d'être venue ce matin dans La Matinale de Cnews.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 7 décembre 2020