Interview de M. Jean-Baptiste Djebbari, ministre délégué chargé des transports, à LCI le 29 octobre 2020, sur les modalités de déplacement durant le deuxième confinement.

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Média : La Chaîne Info

Texte intégral

ELIZABETH MARTICHOUX
Bonjour Jean-Baptiste DJEBBARI.

JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Bonjour Madame MARTICHOUX.

ELIZABETH MARTICHOUX
Ministre des Transports au gouvernement. Merci d'être là parce que c'est très bien, évidemment. Qui dit confinement dit limitation des déplacements donc on a beaucoup de questions à vous poser pour clarifier…

JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Je vais essayer.

ELIZABETH MARTICHOUX
Ce qu'on pourra faire ou ne pas faire à partir de ce soir minuit. Tout commence demain 0 heure.

JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Dans la nuit de jeudi à vendredi et puis demain vendredi avec la particularité que ce week-end sera aussi un week-end de retour de vacances, donc j'en dirai un mot.

ELIZABETH MARTICHOUX
Donc à partir de demain 0 heure ou ce soir minuit. Aucune sortie non essentielle n'est possible pendant ce nouveau confinement. C'est-à-dire que la règle, c'est de rester chez soi hors raison professionnelle.

JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
La règle, c'est de rester chez soi hors raison professionnelle…

ELIZABETH MARTICHOUX
Donc hors raison professionnelle, qu'est-ce qu'on a le droit de faire ?

JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Hors raison professionnelle ou pour porter assistance à un proche ou pour vous soigner vous-même ou pour faire vos courses ou pour aller faire votre footing. Bref, on retrouve l'ensemble des raisons ou des motifs d'exception qu'on avait connus à l'époque du confinement et ç'a évidemment des conséquences directes sur les transports puisque vous ne pouvez vous déplacer notamment d'une région à une autre que pour des motifs impérieux, ceux que je viens de citer.

ELIZABETH MARTICHOUX
Donc on peut minuit aucune sortir une heure de chez soi…

JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Notamment pour faire…

ELIZABETH MARTICHOUX
Une heure par jour seulement.

JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Voilà. Une heure, ça c'est pour les activités pour prendre l'air, pour le dire clairement.

ELIZABETH MARTICHOUX
Oui, pour aller faire les courses, pour aller à la pharmacie, pour aller chez le médecin.

JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Absolument. Tout ce qu'on a besoin de faire à proximité et puis évidemment vous pouvez vous rendre au travail, que votre travail soit proche ou que votre travail soit lointain. Et vous pouvez vous rendre et vous déplacer d'un endroit à un autre si vous avez un motif impérieux. Et donc c'est, rappelez-vous, la case que vous cochiez à l'époque pour…

ELIZABETH MARTICHOUX
C'est le retour de la bonne vieille attestation.

JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
C'est le retour de la bonne vieille attestation qui est disponible, je le dis, au format papier, sous format numérique y compris sur l'application TousAntiCovid qui a vocation à vraiment concentrer toutes les informations et notamment l'attestation de manière à pouvoir vous pré-enregistrer et n'avoir qu'une seule plateforme pour l'ensemble des procédures dans cette période de nouveau confinement.

ELIZABETH MARTICHOUX
Rappelez-nous, toujours hors raisons professionnelles. On a le droit de sortir une heure ; dans quel périmètre ?

JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Alors une heure pour prendre l'air, c'est dans le périmètre d'un kilomètre. Typiquement vous faites votre footing, vous allez marcher, vous promenez votre chien ou vos enfants dans un périmètre d'un kilomètre, comme à l'époque du confinement entre mars et mai. Et puis si vous avez besoin de vous rendre dans votre supermarché qui est à un kilomètre deux, ou dans votre supermarché, votre pharmacie à cinq kilomètres, à votre pharmacie si elle est à cinq kilomètres si elle est ouverte à ce moment-là. Vous voyez, il faut être très pragmatique sur la question. L'idée c'est de passer le maximum de temps chez soi pour les raisons sanitaires que vous connaissez bien.

ELIZABETH MARTICHOUX
La règle des 100 kilomètres à vol d'oiseau, vous vous rappelez c'est une règle qui avait accompagné le tout début du déconfinement, l'après-11 mai. C'était à l'intérieur d'un département à vol d'oiseau, 100 kilomètres. Ça, ça existe ou ça n'existe pas ?

JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Non, ça n'existe pas. C'était une règle que nous avions posée pour le déconfinement, quand on commençait à rouvrir progressivement le pays entre guillemets. Et rappelez-vous qu'à l'époque, on avait des zones de virus très localisées : le Grand Est, Hauts-de-France et notamment l'Ile-de-France. Aujourd'hui on a du virus partout, donc le principe pendant le confinement c'est que vous ne vous déplacez que pour les trajets qui sont essentiels, motifs impérieux qu'on a évoqués tout à l'heure et notamment les motifs professionnels et il n'y a pas de règle de 100 kilomètres. Nous verrons dans la phase suivante, qui va être à nouveau une phase de déconfinement, quelles règles de restrictions de transport le cas échéant que nous posons.

ELIZABETH MARTICHOUX
Vous vous situez quand ? On y reviendra mais… Par exemple, est-ce qu'il peut y avoir une clause de revoyure, il l'a dit le président, pour les commerces, dans 15 jours ?

JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
D'abord il y a une clause de revoyure…

ELIZABETH MARTICHOUX
Pour les déplacements aussi ?

JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Pour les commerces dans 15 jours. Il y a une première période d'un mois qui nous amène au 1er décembre dans laquelle nous espérons évidemment les résultats sanitaires les plus positifs. Et au bout d'un mois, nous ferons le point comme nous l'avons fait hier en Conseil de défense, en Conseil des ministres sur les mesures qui sont à prendre et qui ne seront prises qu'au regard de l'état de la France au niveau sanitaire à ce moment-là.

ELIZABETH MARTICHOUX
On y reviendra parce que c'est très important pour les perspectives des Français, mais on continue sur les règles. Vous ne pourrez pas, a dit le Président, vous déplacer d'une région à une autre, donc ça c'est la règle : on ne peut pas passer d'une région à une autre.

JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Sauf motifs impérieux.

ELIZABETH MARTICHOUX
Sauf motifs impérieux. Alors les raisons professionnelles : on a le droit, parce que c'est un déconfinement sauf pour ceux qui travaillent, c'est ça la définition. Donc si on a une raison professionnelle, on doit avoir son attestation, l'attestation de l'employeur, il faut l'avoir ?

JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
L'attestation de l'employeur oui, et d'ailleurs très largement elles ont déjà été produites puisque où toutes les personnes qui, y compris pendant le couvre-feu, ont eu des attestations. Ça emportera une conséquence, c'est qu'on va adapter, nous l'offre de voyages. Rappelez-vous que pendant le confinement, de la même façon les Français pouvaient se déplacer pour des motifs professionnels, mais nous avions beaucoup réduit le nombre de TGV, le nombre de trains grandes lignes pour simplement adapter l'offre. Aujourd'hui on a 100% des TGV, des trains, des bus, des métros qui roulent partout en France. Nous allons faire ça très progressivement. D'abord les retours de week-end vont évidemment être assurés. J'ai demandé à la SNCF de communiquer dès hier soir…

ELIZABETH MARTICHOUX
Les retours de ce week-end.

JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
De ce week-end, de vacances.

ELIZABETH MARTICHOUX
C'est un week-end de Toussaint, c'est des vacances de Toussaint. Il n'y a pas un train qui sera supprimé avant…

JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Pas un train supprimé ni jeudi, ni vendredi, ni samedi, ni dimanche pour d'abord rassurer les Français où qu'ils soient, leur permettre de revenir là où ils habitent. Et donc j'ai demandé à la SNCF d'ailleurs dès hier soir et à AIR FRANCE du reste également de communiquer très clairement en disant que l'ensemble des services de transport qui étaient prévus, programmés soient évidemment maintenus jusqu'à dimanche inclus.

ELIZABETH MARTICHOUX
Pas d'inquiétude donc. Tous les trains qui étaient prévus pour les retours.

JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Pas d'inquiétude. Ce qui a été réservé sera…

ELIZABETH MARTICHOUX
Donc tous les trains qui étaient prévus pour les retours. Donc si on est vacances, on peut revenir samedi, dimanche même demain malgré l'instauration de ce confinement.

JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Absolument.

ELIZABETH MARTICHOUX
C'est une tolérance.

JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
C'est une tolérance. Le président de la République l'a dit lui-même. C'est aussi une façon de mieux organiser les flux de transport. On ne peut pas avoir des afflux en gare demain matin ou samedi matin. Vous avez réservé votre billet, vous prenez votre billet comme prévu et vous pouvez revenir sur la période que vous avez décrite entre aujourd'hui et dimanche. Faites-le comme prévu, c'est plus simple à gérer pour vous et c'est plus simple à gérer en flux ; ça évite les agglutinements et c'est mieux pour tout le monde.

ELIZABETH MARTICHOUX
Pas de panique, pas la peine de prendre le train aujourd'hui pour ceux qui avaient prévu de revenir de vacances. Il n'y aura pas de contrôles donc ? Parce que les gens vont prendre le train, on ne va pas voir ceux qui reviennent de vacances et ceux qui ne reviennent pas de vacances. C'est impossible.

JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Les dispositifs de contrôle seront en place mais il y aura beaucoup de pédagogie et, évidemment, on aura de toute façon du mal à distinguer la personne qui va travailler le dimanche en métro de la personne qui rentre de vacances. Donc de toute façon, le message c'est un message d'apaisement, de tranquillité. Vous rentrez de vacances, vous prenez votre train comme prévu, la réservation comme prévu et après évidemment vous vous soumettez aux règles de confinement telles qu'éditées par le président de la République hier soir.

ELIZABETH MARTICHOUX
D'accord. On peut considérer que dans les gares - on va voir dans les dans les aéroports après - mais dans les gares finalement la règle vraiment drastique elle se met en place dimanche soir/lundi matin. C'est ce qu'il faut comprendre, Monsieur le ministre.

JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Oui, pour les transports du quotidien dès demain. De toute façon, la logique du confinement prévaut mais pour les trajets de longue distance puisque c'est de ça dont on parle…

ELIZABETH MARTICHOUX
Les retours de vacances.

JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
On fera de la pédagogie ce week-end comme on l'avait fait du reste pour le premier week-end à l'occasion du confinement. Et puis après, la règle s'appliquera plus strictement.

ELIZABETH MARTICHOUX
Mais par exemple je suis retraité, j'avais prévu de rentrer mardi parce que je n'ai pas de contrainte. Il faut que j'anticipe ?

JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
La souplesse pour le coup, elle ne vaut que jusqu'à dimanche inclus. On a dit que pour le week-end…

ELIZABETH MARTICHOUX
Ah oui ? Donc il faut que je trouve un train ce week-end.

JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Oui, mais on aura dix cas d'espèce et dix mille… Or la majeure, la très grande majorité des gens ont prévu de rentrer dans le week-end, soit samedi, soit dimanche. Et après, à partir de toute façon de lundi – enfin de vendredi et de lundi - le cas des retraités on l'a eu beaucoup pendant le cadre du confinement. On avait des retraités qui sont partis par exemple deux, trois jours avant la date d'effet du confinement pour se mettre dans leur maison secondaire et y rester pendant le confinement. Peut-être que les bouchons que nous avons vus hier soir reflètent aussi cette tendance…

ELIZABETH MARTICHOUX
Vous parlez des 400 kilomètres de bouchons aux sorties de Paris.

JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Absolument.

ELIZABETH MARTICHOUX
C'était le nouvel exode ?

JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Mais c'est probablement soit les personnes retraitées, soit des personnes qui pourront télétravailler et qui effectivement ont rejoint un domicile secondaire ou un autre lieu pour pouvoir passer le confinement.

ELIZABETH MARTICHOUX
Ça avait beaucoup choqué à l'époque. Parce qu'en plus, on passait d'une région à une autre.

JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Je pense que ça a beaucoup choqué sur le plan de la solidarité, certains se disant effectivement que tout le monde ne vit pas le même confinement, ce qui est une réalité. Et d'ailleurs ça doit évidemment politiquement nous intéresser et on doit, notamment auprès des plus précaires, mettre le paquet pour le confinement se passe le mieux possible. Le président de la République a été très clair là-dessus hier. Après en termes d'évaluation sanitaire, ce qu'on avait pu observer c'est que ça avait quand même aussi décongestionné un peu les villes, donc ça évite de sursaturer les hôpitaux. Voyez, moi je ne sais pas vraiment dire au global si c'était positif ou négatif. En tout cas on avait observé ces effets-là très concrets des saturations un petit peu des systèmes métropolitains.

ELIZABETH MARTICHOUX
Et donc il y a des gens effectivement qui vont télétravailler ou des retraités…

JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
D'abord le télétravail est généralisé tant que faire se peut.

ELIZABETH MARTICHOUX
Et qui est encouragé.

JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Qui est encouragé et qui est organisé et qui serait une réalité. On sait aussi qu'on a 40% des Français qui ne peuvent pas télétravailler. Travaux postés, notamment tous ceux qui en première ligne et en deuxième ligne assurent que le pays reste debout, que la chaîne logistique se fasse, que nous puissions manger, nous déplacer et évidemment subvenir à nos besoins essentiels.

ELIZABETH MARTICHOUX
Beaucoup, beaucoup de questions évidemment. Vous nous avez dit que la SNCF donc maintient son trafic intact. Elle va l'ajuster à partir de lundi.

JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Alors ce que je demande à la SNCF : on maintient le trafic jusqu'à dimanche inclus. En fait, vous avez compris que le confinement est un confinement un peu adapté par rapport à celui de mars-avril, puisque nous aurons notamment tous les services publics ouverts et toutes les écoles ouvertes. Ça veut dire qu'on aura aussi beaucoup plus de personnes dans les transports en commun comparé au premier confinement. Donc on va regarder ça très précisément lundi et mardi pour voir réellement quelles sont le nombre de personnes et la fréquentation dans les transports en commun, et on aura une clause de revoyure en milieu de semaine prochaine avec l'ensemble des opérateurs : SNCF, RATP les opérateurs de bus, pour regarder comment on ajuste. On va le faire de façon très pragmatique, très organisée. On a déjà échangé hier soir.

ELIZABETH MARTICHOUX
Mais il y aura une baisse de trafic.

JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Oui, parce que pendant le confinement pour vous donner des chiffres sur les TGV, on avait 1% des passagers dans les TGV. On en aura plus mais peut-être pas 15, 20 ou 30 et donc on adaptera parce que c'est normal et c'est rationnel de le faire ainsi.

ELIZABETH MARTICHOUX
Oui. On ne pourra plus aller d'une région à une autre, ça on l'a dit. Une attestation professionnelle. Nouvelle raison d'attestation de sortie du quotidien, c'est d'accompagner ses enfants à l'école. Ça, ça n'existait pas en mars.

JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Oui. Ça a été ajouté.

ELIZABETH MARTICHOUX
Il y aura quand même pas mal de Français dans les rues à l'heure de l'ouverture des écoles primaires et maternelles notamment. Il faudra sa petite attestation aussi quand on a son petit enfant, quand…

JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Oui, c'est une nouvelle case et effectivement, ça compte beaucoup notamment pour les transports, parce que vous savez qu'il y a plusieurs millions d'élèves qui chaque matin rejoignent - parfois en autonome bien sûr quand ils sont autonomes - mais effectivement ça compte, nous, pour dimensionner l'offre de transport parce qu'on sait chaque matin que 4 millions d'élèves prennent les transports en commun et notamment…

ELIZABETH MARTICHOUX
Deux cas de figure rapides qu'on m'avait transmis sur Twitter d'ailleurs. On va faire un peu de service, on continue.

JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
On est là pour ça.

ELIZABETH MARTICHOUX
Cas de figure : un étudiant parti étudier à Bruxelles, un salarié parti en mission à Marseille, est-ce qu'il peut rentrer chez lui dans une semaine, dans 10 jours ?

JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Oui. Ça, ce sont des motifs professionnels ou des formations, donc ils peuvent rentrer chez eux dans les cas…

ELIZABETH MARTICHOUX
D'accord. Est-ce qu'on pourra se rendre à l'aéroport comme prévu si on a un long voyage prévu de longue date, on devait partir pendant le confinement ? Oui ou non ? Il faut annuler son voyage ?

JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Le principe c'est que non, puisqu'on restreint les déplacements et qu'on essaye de se déplacer que quand on en a l'obligation et donc pour des motifs essentiellement impérieux, professionnels ou de santé.

ELIZABETH MARTICHOUX
Les métros, on n'en a pas parlé encore, en Ile-de-France - très important - ils seront aussi réduits ?

JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Alors vous savez qu'il y a déjà une réduction qui avait été décidée par Valérie PECRESSE qui organise les transports en Ile-de-France le soir…

ELIZABETH MARTICHOUX
A partir de 21 heures pour tenir compte du couvre-feu.

JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Pour mettre plus de métros de 20 heures à 21 heures et un peu moins à compter de 21 heures. Il est évident que la situation et les cartes sont rebattues. Donc de la même façon, nous ne touchons pas à l'offre d'ici à la fin de semaine, la logique prévaut. Nous nous verrons avec les opérateurs et la région Ile-de-France en début de semaine prochaine pour adapter l'offre. Encore une fois il faut être précautionneux parce que, vous l'avez dit, on aura des élèves, on aura les services publics offerts et on sait qu'on est toujours dans des sujets d'heures de pointe et donc de concentration de personnes au même moment le matin et le soir. Donc il faut faire tout ça avec beaucoup de doigté si je puis dire.

ELIZABETH MARTICHOUX
Vous parliez du couvre-feu, on passe au confinement jusqu'au 1er décembre a dit le Président. Si l'épidémie n'est pas maîtrisée le 1er décembre, Jean-Baptiste DJEBBARI, vous êtes responsable politique, il faut tout envisager, ce sera prolongé ?

JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
La logique veut que d'abord chaque semaine nous allons évidemment regarder les indices et les données épidémiologiques, mais la logique veut qu'effectivement nous sommes maintenant dans une phase de restrictions pour inverser les courbes, pour faire diminuer la charge sur les hôpitaux, pour faire en sorte qu'il y ait moins de contaminations journalières, moins de morts par jour. Je rappelle qu'hier, il y a eu plus de 500 morts donc ce n'est pas du tout rien à l'échelle de la France et je crois que chacun autour de nous maintenant, dans cette deuxième vague, on a des amis qui sont touchés, qui sont positifs, qui sont parfois chez eux, dans des états qui sont d'ailleurs variés. Moi j'ai des amis en très bonne forme, qui ont eu beaucoup, beaucoup de mal à récupérer de la première phase du Covid. Donc vous voyez, c'est une pathologie, c'est un virus qui n'est pas du tout anodin et ça, il faut le rappeler à chacun d'entre nous et donc, oui, il y aura à ce moment-là revue, consultation des scientifiques et décision du président de la République dans le même cadre et avec la même philosophie, l'idée étant d'inverser la courbe, de revenir à des taux qui soient supportables pour la population et pour le niveau de saturation, notamment de nos réanimations.

ELIZABETH MARTICHOUX
Le Président l'a dit, il a dit cette phrase : nous verrons si Noël peut se fêter. Si Noël. Donc il y a un conditionnel.

JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Oui.

ELIZABETH MARTICHOUX
Donc il n'est pas exclu, dans les hypothèses que vous aviez étudiées, que vous aviez posées sur la table en Conseil de défense avec vos confrères ministres, avec le président, il y a cette hypothèse que ce confinement soit prolongé.

JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Dans "vivre avec le virus" il y a vivre avec le virus et aujourd'hui le virus circule activement. J'écoutais le professeur DELFRAISSY il y a quelques instants chez un de vos confrères qui évoquait déjà un peu la suite d'un point de vue scientifique.

ELIZABETH MARTICHOUX
Avec un couvre-feu à Noël par exemple ?

JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
C'est ce qu'il a évoqué par exemple, mais alors n'anticipons pas. On n'est même pas encore dans le reconfinement mais ce que je veux dire par-là…

ELIZABETH MARTICHOUX
Non mais les Français…

JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Les Français ne comprendraient pas…

ELIZABETH MARTICHOUX
Vous savez, il ne faut pas les infantiliser. Hier le Président a fait en sorte de ne pas les infantiliser, il faut continuer.

JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Bien sûr, absolument.

ELIZABETH MARTICHOUX
Noël, il ne faut pas croire que c'est gagné.

JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Oui. Et il ne faut pas croire qu'on aura un Noël tout à fait similaire aux Noëls que nous avons vécus les années précédentes probablement.

ELIZABETH MARTICHOUX
C'est-à-dire ?

JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Je n'anticipe rien. Ce que je veux dire par-là, c'est qu'effectivement il faut avoir une forme de principe de précaution politique…

ELIZABETH MARTICHOUX
C'est-à-dire un Noël à effectifs réduits. C'est ça par exemple ?

JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Probablement que le virus circulera encore courant du mois de décembre et qu'il faudra continuer à adapter et appliquer les gestes barrières, à se réunir moins dans l'enceinte familiale, en tout cas moins nombreux, donc tout ça probablement que ces mesures-là, elles sont toujours valides, pertinentes sur le plan scientifique et qu'elles sont donc très probablement appliquées. Mais encore une fois on est dans une phase qui visent vraiment à faire le maximum, avoir le maximum d'impact collectif contre le virus, essayons déjà collectivement d'être tous coproducteurs d'une action sanitaire positive.

ELIZABETH MARTICHOUX
Encore deux questions dont une pratique, dans les aéroports, vous êtes responsable le ministre des Transports, les frontières restent ouvertes à l'intérieur de l'Europe, on a compris, les tests antigéniques c'est important, ils devaient être mis en place là début de la semaine, ça commence ?

JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Ça commence, ça commence par exemple demain avec l'aéroport de Nice. on a travaillé avec Monsieur ESTROSI depuis le début de semaine dernière qui a fait un gros travail pour qu'on ait des tests antigéniques disponibles dès demain, il a fait un gros travail avec ses services municipaux notamment pour avoir des tests qui sont certifiés, mais qui seront mis en place au départ et à l'arrivée de manière à ce que tous ceux qui rentrent ou qui sortent de France soient testés et c'est ce que le président de la République nous a demandé hier, que l'ensemble des arrivées notamment dans les ports et les aéroports soient systématiquement testés avec des tests rapides, nous avons donc une réunion tout à l'heure avec Gérald DARMANIN et Jean-Yves LE DRIAN pour mettre ça en musique. L'idée étant de simplifier les normes et les procédures quand elles existent, de décentraliser on l'a vu avec Monsieur ESTROSI, maire de Nice, qu'on peut aller très vite quand on met à profit les énergies et territoriales, donc on va se mettre en ordre de marche pour réaliser tout ça dans les ports et les aéroports.

ELIZABETH MARTICHOUX
Donc ça c'est une annonce que vous nous faites, ça, ça commence à Nice, les tests antigéniques, les tests rapides. À l'instant le président du MEDEF dit que c'est une erreur de fermer les commerces.

JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
oui mais vous savez il y a une forme de confort à ne pas être responsable politique, être responsable politique c'est toujours regarder des injonctions qui sont contraires, le sanitaire et l'économique et je crois que ce qu'a fait le président de la République hier, c'est un exercice de pédagogie pour tout mettre sur la table, vous l'avez dit ne pas infantiliser, donner à voir les solutions qui étaient envisagées, celles qui sont possibles et la décision politique in fine est prise en responsabilité. C'est le président de la République a été élu par les Français.

ELIZABETH MARTICHOUX
Il a tort de dire ça, il joue contre…

JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Non mais je comprends, il défend et il a raison de craindre que la crise économique et sociale soit profonde. Je crois que l'état, mais en général la société française se donne les capacités d'amortir la crise et de repartir après, c'est le bien notamment du plan de Relance mais je pense que dans ce moment-là l'unité doit prévaloir évidemment.

ELIZABETH MARTICHOUX
Pour finir entre émotion et tristesse titre ce matin Le Parisien ? Surtout de la tristesse et la colère pour ceux qui ont peur pour les leurs, mais aussi ont peur pour leurs commerces.

JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
je comprends ça très bien, vous savez j'ai investi de mes économies il y a quelques années dans les projets personnels d'entreprises, donc je vois très bien ce que ça veut dire de redouter les factures qui ne soient pas honorées ou d'avoir des traites qui arrivent et quand c'est votre argent que vous avez investi au gré d'un labeur passer pour vous forger une nouvelle vie, enfin je vois très bien ce que ça veut dire et croyez-moi je ne mésestime pas du tout à l'émotion et la tristesse, parfois la colère qui peuvent être suscitées ici et là. Je crois que la décision d'équilibre qui a été prise par le président, c'est de préserver au maximum l'économie, de préserver notre santé, nos vies, que c'est compliqué, que c'est un premier mois et que si nous nous y mettons tous ensemble, nous avons de bonnes chances de réussir.

ELIZABETH MARTICHOUX
Va on va essayer un truc ? Une raison de se réjouir ce matin c'est quoi Jean-Baptiste DJEBBARI ?

JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Une raison de se réjouir.

ELIZABETH MARTICHOUX
Eh bien vous ne la trouvez pas, voilà on va la trouver nous sur LCI, on vous la donnera.

JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Super.

ELIZABETH MARTICHOUX
Merci beaucoup d'avoir été avec nous ce matin sur LCI pour nous donner toutes ces informations très pratiques qu'on va continuer à comprendre, à décliner, à illustrer sur LCI, bonne journée à vous.

JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Merci à vous.


Source : Service d'information du Gouvernement, le 30 octobre 2020