Interview de M. Gabriel Attal, secrétaire d'État, porte-parole du gouvernement, à Europe 1 le 25 novembre 2020, sur les assouplissements du confinement Covid et la situation des commerces, des restaurants et des bars affectés par les fermetures administratives.

Prononcé le

Intervenant(s) : 
  • Gabriel Attal - Secrétaire d'État, porte-parole du gouvernement

Média : Europe 1

Texte intégral

SONIA MABROUK
Bienvenue et bonjour, Gabriel ATTAL.

GABRIEL ATTAL
Bonjour.

SONIA MABROUK
28 novembre, 15 décembre, 20 janvier, 3 dates pour un allègement du confinement, est-ce que c'est un calendrier qui est figé ?

GABRIEL ATTAL
Oui c'est un calendrier qui a été fixé par le président. Il nous permet d'avoir de la visibilité, il permet, je crois, à chaque Français et puis aux acteurs économiques qui sont concernés de se projeter et évidemment comme l'a dit le président, chacune des étapes pourra être franchie dès lors que le nombre de contaminations continuera à diminuer, dès lors que la pression sur l'hôpital continuera à diminuer. Il y a des objectifs chiffrés qui sont très clairs et je pense que c'est aussi un élément qui permet de remobiliser tout le monde parce que maintenant on voit quels sont les objectifs pour pouvoir assouplir encore le confinement et ça me semble un point qui était attendue par les Français.

SONIA MABROUK
Il est fixé dites-vous, mais est-il figé par exemple si la situation sanitaire s'améliore et on n'est pas à l'abri quand même de bonnes nouvelles, on l'espère, est-ce que vous pourriez avancer les dates du 15 décembre, du 20 janvier ?

GABRIEL ATTAL
Si la situation sanitaire s'améliore le 15 décembre, le 20 janvier, on pourra franchir ces étapes, mais le calendrier a été fixé par le président.

SONIA MABROUK
Alors concrètement, Gabriel ATTAL, on va rentrer dans certains détails. Une aide équivalente à 20% du chiffre d'affaires réalisé l'an dernier pour tous ceux qui sont, qui ont été obligés de rester fermées jusqu'au 20 janvier, les restaurateurs, les salles de sport, est-ce que cette aide couvre toute la période de fermeture administrative ?

GABRIEL ATTAL
Vous savez que, il y a eu une fermeture administrative pour les commerces et les restaurants, les bars qui a couvert tout le mois de novembre et sur ce mois de novembre il y a eu un dispositif de fonds de solidarité avec un plafond à 10 000 euros qui a été mis en place. Et là ce qu'a annoncé le président de la République, c'est que nous donnons la possibilité aux restaurants et là on parle notamment des restaurants entre guillemets, soit de taille moyenne ou taille plus importante, soit les personnes qui ont par exemple un groupe de plusieurs restaurants, on leur donne la possibilité…

SONIA MABROUK
Ou des salles de sport.

GABRIEL ATTAL
Ou des salles de sport, la possibilité plutôt que les 10 000 euros si ça ne couvre pas les frais fixes et si c'est trop peu pour permettre de tenir, de choisir d'avoir 20% du chiffre d'affaires. Je vous donne un exemple.

SONIA MABROUK
Oui mais sur quelle période ?

GABRIEL ATTAL
Quelqu'un qui a plusieurs restaurants, qui fait 200 000 euros ou 100 000 euros de chiffre d'affaires, on va dire, avec le fonds de solidarité de la précédente version, il aurait eu 10 000 euros pour le mois, là il aura 20 000 euros, donc c'est un progrès qui permet de couvrir plus …

SONIA MABROUK
J'ai bien compris mais quelle période 15 novembre, 15 janvier ?

GABRIEL ATTAL
Il rentrera en vigueur au 1er décembre pour les restaurants, les bars, les salles de sport, tous ceux qui sont fermés administrativement.

SONIA MABROUK
Mais par rapport à quelle période l'année dernière, c'est ça ?

GABRIEL ATTAL
Par rapport au même mois de l'année dernière.

SONIA MABROUK
Au même mois de l‘année dernière, bon c'est clair. Certains pensent que vous considérez les restaurateurs ou les propriétaires des salles de sport comme des pestiférés, pourquoi eux les derniers ?

GABRIEL ATTAL
Pas du tout et moi je veux leur rendre hommage. Vous savez ce sont des gens qui ont envie de travailler, qui souvent ont fait beaucoup d'efforts et beaucoup de sacrifices pour monter leur affaire, qui n'ont pas envie d'ailleurs de vivre pendant très longtemps des aides de l'État, qui ont envie de vivre de leur travail et de se lever le matin pour travailler et donc moi je veux leur rendre hommage. La réalité c'est quoi ? La réalité c'est qu'on commence à avoir maintenant une littérature scientifique comme on dit assez nourrie notamment une étude très importante qui a été publiée aux États-Unis dans la revue Nature.

SONIA MABROUK
On est en France.

GABRIEL ATTAL
Oui.

SONIA MABROUK
Pourquoi on n'a pas une étude en France, on a bien Santé publique France.

GABRIEL ATTAL
Si vous avez une étude du professeur FONTANET qui va communiquer dans les prochains…

SONIA MABROUK
Je veux dire une étude…

GABRIEL ATTAL
… jours, je crois.

SONIA MABROUK
Et qui indique quels sont les principaux foyers de contamination.

GABRIEL ATTAL
Oui qui permet d'estimer où sont les principaux lieux où on se contamine, mais la réalité c'est qu'on sait maintenant que les endroits où on doit enlever son masque parce qu'on mange, parce qu'on boit, parce que l'on chante sont des endroits où on se contamine davantage. La question Sonia MABROUK, c'est un de leur donner de la visibilité et là-dessus le président a été clair.

SONIA MABROUK
Justement.

GABRIEL ATTAL
Il leur a dit qu'au 20 janvier si nous maintenons le cap qu'on s'était fixé avec une stabilisation à 5 000 contaminations par jour, ils pourraient rouvrir. Et la 2e chose, c'est de continuer à les aider à passer cette période difficile, d'où le dispositif renforcé qui a été annoncé par le président hier.

SONIA MABROUK
Très bien, encore une question pour être précis pour tous ceux qui nous écoutent, sur les 20% du chiffre d'affaires, c'est la totalité du chiffre d'affaires dont on parle ?

GABRIEL ATTAL
Oui là-dessus Bruno LE MAIRE donnera les précisions, il y a une conférence de presse demain.

SONIA MABROUK
Mais vous me dites oui apparemment c'est ce qui se dessine.

GABRIEL ATTAL
Et quand on dit 20% du chiffre d'affaires, c'est 20% du chiffre d'affaires.

SONIA MABROUK
Monsieur ATTAL et les bars ? Selon les informations d'Europe un les bars ne rouvriront pas avant le 1er février et j'ai noté mais peut-être que je me suis trompée mais hier le président n'en a pas parlé précisément des bars.

GABRIEL ATTAL
Si le président a dit que la dernière étape, c'était le 20 janvier et qu'à ce moment-là si les contaminations restaient…

SONIA MABROUK
D'accord donc bars et restaurants et salles de sport, c'est clair. Alors réouverture des commerces dès ce samedi, ça c'est un bon nouvel évidement mais pourquoi beaucoup Monsieur ATTAL, n'ont pas vu la couleur des dispositifs de compensation de l'État, vous l'entendez cette petite musique ?

GABRIEL ATTAL
Oui mais alors d'abord, je vais vous dire, il y a certain nombre de commerces, d'établissements, là on parle plutôt des restaurants, qui ont connu le couvre-feu au mois d'octobre, qui là ont eu le versement de leur fonds de solidarité et des dispositifs depuis maintenant quelques jours, donc ils en ont vu la couleur. Ensuite pour ce qui est des commerces qui étaient fermés pour le mois de novembre, pour demander les aides, c'est normal que le mois e soit achevé pour dire, voilà j'avais tant de chiffre d'affaires l'an dernier en novembre, j'ai zéro cette année, et donc la plateforme va ouvrir dans les tous les prochains jours et dans les premiers jours de décembre, je ne dis pas dans quelques semaines, les premiers jours de décembre.

SONIA MABROUK
Ce n'est pas encore la bureaucratie et la technocratie qui freine.

GABRIEL ATTAL
Vous savez on peut…

SONIA MABROUK
Je sens par votre… si.

GABRIEL ATTAL
Non, parce que enfin moi je trouve que sur un certain nombre de dispositifs cette crise a montré qu'on était capable d'aller très vite. Vous savez je me souviens du 1er confinement, en quelques jours le chômage partiel qui est mis en place, si on n'avait pas été dans une telle urgence et dans une telle situation, je pense qu'il aurait fallu beaucoup de temps pour le mettre en place, là on a honnêtement des fonctionnaires qui ont redoublé d'efficacité, d'inventivité pour que ça aille vite.

SONIA MABROUK
Alors il y a du bon sens, il y a aussi du non sens parlons-en parce que parfois on a l'impression véritablement que c'était un voyage en absurde. N'est-il pas absurde monsieur ATTAL de mettre 30 fidèles dans la cathédrale de Chartres comme dans une petite chapelle de campagne ?

GABRIEL ATTAL
Ecoutez, moi je pense qu'il faut des règles claires.

SONIA MABROUK
Elles sont claires là, est-ce qu'elles sont de bon sens surtout ?

GABRIEL ATTAL
Elles sont claires. Je vais vous dire voilà, le fait d'avoir une jauge pour tout le monde, c'est clair. La deuxième chose que je vais vous dire, c'est qu'il faut continuer à protéger la santé des Français. On a entendu les demandes des fidèles de pouvoir à nouveau se réunir pour des offices, on a entendu par ailleurs le Conseil d'État qui nous a indiqué qu'assez vite il fallait assouplir sur les lieux de cultes puisque ça relève de la liberté d'exercer son culte, dans le même temps, on a vu aussi dans cette épidémie un certain nombre d'exemples où des cérémonies religieuses avaient pu donner lieu à des contaminations.

SONIA MABROUK
Mais pourquoi, voilà une question claire, pourquoi pas une jauge par mètre carré comme pour les centres commerciaux et les grands magasins ? Ça ne pénalise personne au contraire.

GABRIEL ATTAL
Je vous ai dit parce que ça permet de rendre les choses claires, visibles pour tout le monde. On ne va pas envoyer des gens pour mesurer les mètres carrés dans une église.

SONIA MABROUK
Pourtant vous l'avez fait dans certains, dans les grands magasins, dans les grandes surfaces.

GABRIEL ATTAL
Je ne compare pas un grand magasin à une église.

SONIA MABROUK
Justement pour certains évêques, pardonnez-moi les catholiques de France, c'est inutilement vexatoire.

GABRIEL ATTAL
J'entends ce que vous dites, Sonia MABROUK, j'entends ce que vous dites, la réalité c'est que si on veut assouplir, il faut le faire en étant responsable et si on veut être responsable, il faut des règles dont on sait qu'elles seront respectées et donc qui soient claires.

SONIA MABROUK
Même si elles sont de non-sens.

GABRIEL ATTAL
Elles sont claires et je vais vous dire, notre souhait, c'est de pouvoir franchir les étapes suivantes et de continuer à assouplir évidemment si la situation continue à s'améliorer.

SONIA MABROUK
Justement les étapes, Gabriel ATTAL, tester, alerter, protéger, isoler, soigner dit le président, isoler y compris a-t-il dit de manière plus contraignante, c'est-à-dire ?

GABRIEL ATTAL
Ça veut dire qu'aujourd'hui quand vous êtes diagnostiqué positif, il faut que vous respectiez un isolement et donc il faut que l'isolement soit parfois mieux compris dans ses règles, parfois mieux appliqué. Et donc ça veut dire qu'il faut accompagner les personnes. Vous savez, j'étais en déplacement il y a 2 semaines à Lille, j'ai eu une rencontre avec l'Union régionale des professionnels de santé libéraux des Hauts-de-France qui a mis en place une plate-forme téléphonique pour accompagner à distance justement les malades et ils m'ont dit que pour beaucoup de personnes, c'est difficile…

SONIA MABROUK
C'est bien on a résolu le problème de l'isolement, il y a une plateforme téléphonique. Pardonnez-moi d'être ironique.

GABRIEL ATTAL
Non, je vous dis que ce sont des professionnels qui se sont organisés eux-mêmes et qui m'ont dit qu'ils constataient que pour beaucoup de Français, pour un certain nombre de Français être accompagnés y compris psychologiquement, expliquer les règles, pourquoi on s'isole, ça comptait.

SONIA MABROUK
Mais Monsieur ATTAL, la réalité, c'est que pour éviter le troisième confinement, beaucoup pensent qu'il faut passer par un isolement contraignant.

GABRIEL ATTAL
Mais c'est une possibilité, vous savez moi je me suis prononcé pour à titre personnel.

SONIA MABROUK
Vous y travaillez au gouvernement ?

GABRIEL ATTAL
Mais bien sûr qu'on y travaille. On y travaille et on aura un débat démocratique avec les forces politiques parce que la réalité c'est qu'aujourd'hui dans la loi française, vous ne pouvez pas contraindre un malade à s'isoler parce qu'il est malade et que jusqu'à maintenant dans la gestion de cette épidémie, on a parié sur la confiance, la responsabilité de chacun, et je vais vous dire dans une grande majorité, très grande majorité les Français sont responsables. On a des voisins y compris en Europe qui eux ont une obligation dans la loi parfois avec y compris des sanctions qui existent pour …

SONIA MABROUK
Et des amendes exorbitantes.

GABRIEL ATTAL
Oui pour assurer que les personnes restent isolées. Moi j'ai entendu beaucoup de Français dans cette crise me dire finalement on se dit est-ce que si on concentrait les contraintes sur les chaînes de contamination y compris de manière obligatoire avec des sanctions, est-ce que ça permettrait pas d'alléger les contraintes sur tous les autres ?

SONIA MABROUK
Et alors même que répondez-vous ?

GABRIEL ATTAL
Moi j'ai toujours dit qu'à titre personnel ça me semble être une piste intéressante.

SONIA MABROUK
Et est-ce que votre piste avance au sein du gouvernement et de l'exécutif au plus haut sommet de l'État ?

GABRIEL ATTAL
Enfin il y a un travail qui va être mené dans les prochaines semaines et surtout parce que c'est un modèle qui jusqu'à maintenant n'était pas appliqué en France, ça justifie qu'on ait ce débat démocratique avec les forces politiques. On peut pas nous de dire de temps en temps vous décidez tout seul de manière autoritaire et quand on veut associer, regretter qu'on ne donne pas la solution tout de suite.

SONIA MABROUK
On vous le dit souvent dans le secret du conseil de défense. Une atrophie de la démocratie et du Parlement.

GABRIEL ATTAL
Je ne comprends pas cette critique.

SONIA MABROUK
Vous ne la comprenez pas.

GABRIEL ATTAL
Je vois Jean-Luc MELENCHON qui depuis quelques semaines polémique autour de ce sujet-là, ça fait 9 mois que l'épidémie a commencé, 9 mois que le Conseil de défense et l'instance gèrent cette épidémie. J'ose espérer que s'il y avait eu un doute sur ce sujet-là, ça fait bien longtemps qu'on en aurait entendu parler. la réalité c'est que le Conseil de défense, il existe dans nos textes depuis 100 ans, qu'il a été très régulièrement utilisé par des prédécesseurs d'Emmanuel MACRON, qui vise à gérer des situations d'urgence pour le pays et je crois qu'on peut dire que la crise sanitaire en est une, et que dès lors qu'il y a des mesures ou des enjeux qui ont un impact sur les libertés publiques des Français, elles passent en conseil des ministres et elles sont discutées par le Parlement. Il y a eu plusieurs centaines d'heures de discussions au Parlement sur les différents dispositifs.

SONIA MABROUK
Monsieur ATTAL et maintenant qu'est-ce qui nous garantit que sur les vaccins on ne connaîtra pas la même organisation, certains disent erratique comme sur les masques et les tests.

GABRIEL ATTAL
Parce qu'on anticipe, parce qu'on travaille.

SONIA MABROUK
La France sera prête.

GABRIEL ATTAL
Mais bien sûr qu'elle sera prête, on a pré réservé des doses, au total je crois que ça fait autour de 90 millions de doses qui ont été réservées au niveau européen pour la France. On a mis de côté un budget dans la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2021, 1,5 milliard d'euros ce qui fait qu'on a déjà de l'argent réservé pour pouvoir payer les premières doses. On travaille pour identifier les centres de stockage, les lieux où ils pourront être distribués et on attend maintenant les avis des autorités de santé, le président de la République l'a dit dès fin décembre, début janvier si les autorités de santé françaises et européennes valident des vaccins, nous pourrions commencer à vacciner en France.

SONIA MABROUK
Gabriel ATTAL, combien de victimes collatérales, combien de milliers de victimes économiques, combien de suicides, combien de dépressions, combien de malades hors Covid non soignés, le tout, le tout pour un certain pourcentage de mort du Covid, vous l'entendez ce débat, cette question ?

GABRIEL ATTAL
Mais j'entends parfaitement ce débat, je sais aussi que si on avait décidé de vivre normalement et de ne pas faire de contraintes face à l'épidémie, qu'est-ce qui se serait passé à Sonia MABROUK, on aurait l'épidémie qui aurait circulé très largement, on aurait eu plusieurs centaines de milliers de morts, ce n'est pas moi qui le dit, c'est les scientifiques, c'est le conseil scientifique. Je crois qu'il y a même un avis qui avait parlé de 400 000 morts en France. On aurait eu un hôpital saturé et du coup, là on ne parle pas simplement…

SONIA MABROUK
Des chiffres non vérifiés.

GABRIEL ATTAL
non mais là on ne parle pas simplement des malades du coronavirus, avec un hôpital saturé si vous avez un accident de voiture, si vous faites à l'infarctus, vous êtes pas sûr d'être pris en charge et donc moi je vais vous dire si on s'était retrouvé dans une situation comme ça en France avec des gens qui meurent à domicile, faute de place à l'hôpital, avec une situation chaotique et catastrophique, je n'imagine pas que les Français auraient vécu normalement, qu'ils auraient continué à aller au restaurant, faire leurs courses normalement, donc le pays ce serait je pense par sidération de toute façon arrêté.

SONIA MABROUK
Sidération et tensions pardonnez-moi parce que je voudrais conclure sur ce climat aussi, la loi sécurité globale qui a été votée hier et son article 24 constitue, je cite, un délit d'informer, a dénoncé hier à ce micro Yannick JADOT, qu'est-ce que vous lui répondez ?

GABRIEL ATTAL
Je réponds que ce n'est pas le cas.

SONIA MABROUK
Quelle garantie il vous dira.

GABRIEL ATTAL
Précisément la garantie elle est dans le texte, il y a un amendement qui a été porté par le gouvernement qui permet de clarifier les choses pour dire évidemment que la liberté de la presse est garantie et ensuite que pour ce qui est des citoyens non-journalistes, s'ils peuvent continuer à filmer et à diffuser des images.

SONIA MABROUK
Et la preuve a été donnée lors de la nuit à la place de la République avec des images qui vous ont choqué également.

GABRIEL ATTAL
Oui mais vous savez précisément, même si le texte avait été adopté avant et que la mesure qui est prévue dans le texte était entrée en vigueur, ces images auraient pu être diffusées dans les mêmes conditions et c'est normal. On est en démocratie, c'est normal que des citoyens, des lanceurs d'alerte puissent alerter y compris avec des images. Ce qui n'est pas normal c'est quand vous avez des personnes qui utilisent le visage ou une image d'un policier pour appeler à ce qu'on le poursuive et à ce qu'on l'agresse et ça existe ça aujourd'hui. Vous avez des policiers qui se font harceler chez eux. Vous avez des enfants de policiers qui se font harceler à l'école et on doit aussi la protection à ceux qui nous protègent. Et moi là-dessus je suis totalement en phase.

SONIA MABROUK
Merci beaucoup Gabriel ATTAL, merci d'avoir répondu ce matin à nos questions. Bonne journée à vous ainsi qu'à nos auditeurs bien sûr.


Source : Service d'information du Gouvernement, le 26 novembre 2020