Interview de M. François Braun, ministre de la santé et de la prévention, à RTL le 28 octobre 2022, sur l'inégalité d'accès à la santé, les déserts médicaux et l'adoption en première lecture à l'Assemblée nationale après engagement de la responsabilité du Gouvernement du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2023.

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Média : RTL

Texte intégral

DIMITRI PAVLENKO
Bonjour François BRAUN.

FRANÇOIS BRAUN
Bonjour.

DIMITRI PAVLENKO
Bienvenue sur Europe 1. Vous êtes le ministre de la Santé. L'actualité ne manque pas dans votre périmètre. Pour planter le décor de notre entretien, je vais rappeler un chiffre tiré d'une étude ViaVoice du mois de juin 2022, ça n'est pas très vieux : un Français sur 3 dit avoir déjà renoncé à des soins alors qu'il en avait besoin. Alors les raisons sont nombreuses : ça peut être par manque de spécialistes, de créneaux de rendez-vous, la distance, l'argent aussi parfois est un obstacle ; tout cela place la santé très très haut dans la hiérarchie des sujets de préoccupation des Français. Vous avez annoncé François BRAUN, votre objectif il y a quelques jours : que chaque Français ait un médecin traitant ; on sait que 6 à 7 millions d'entre eux n'en ont pas à ce jour. Croyez-vous possible d'atteindre votre objectif à l'horizon disons de la fin du quinquennat François BRAUN ?

FRANÇOIS BRAUN
Oui, comme vous le dites très bien, il y a cette inégalité d'accès à la santé pour beaucoup de trop de nos concitoyens ; parmi ceux-ci, 600.000 à peu près sont ce qu'on appelle des gens qui ont une affection de longue durée, donc ces maladies chroniques et ma priorité, c'est justement pour ces 600.000 personnes, qu'elles aient un médecin traitant, qu'elles puissent être mieux suivies. Donc oui, c'est un de mes axes forts de travail et de discussion avec les médecins libéraux généralistes.

DIMITRI PAVLENKO
Alors on a en France, on le sait, un problème de démographie médicale à savoir que le quart des médecins ont plus de 60 ans et sont proches de la retraite. Emmanuel MACRON, le président de la République, a avancé une solution mercredi : il a imaginé qu'on pouvait éventuellement inciter les médecins en fin de carrière à continuer… à prolonger leur exercice avec un dispositif de cumul retraite plus travail. Est-ce que vous pouvez nous en dire plus sur ce qu’imagine le Président ?

FRANÇOIS BRAUN
Alors le Président a effectivement annoncé ce cumul emploi-retraite facilité pour les médecins généralistes, essentiellement justement dans ces zones où nous manquons de médecins généralistes…

DIMITRI PAVLENKO
Ce ne serait pas pour tout le territoire donc…

FRANÇOIS BRAUN
C’est pour tout le territoire mais on voit bien que l'objectif, c’est pour ces zones où nous manquons de médecins généralistes ; alors pourquoi cette mesure ? Parce qu'elle fonctionne et parce que nous l’avons vu fonctionner pendant la crise Covid où nombre de mes confrères médecins généralistes sont venus nous aider à l'hôpital alors qu'ils étaient en retraite, ils ont donné un peu de leur temps mais un peu de leur temps, ça fait beaucoup pour tous ces patients, tous nos concitoyens qui n'ont pas de médecin.

DIMITRI PAVLENKO
Il y a cette idée que les médecins qui prolongeraient… en cumulant… la retraite… les revenus qu'ils tireraient de cette activité prolongée, seraient exonérés de cotisation retraite. Pour combien de temps vous imaginez un tel dispositif ?

FRANÇOIS BRAUN
Ce dispositif est pour l'instant prévu pour un an ; alors pourquoi pour un an ? Il ne vous aura pas échappé que le gouvernement a démarré avec la Première ministre des travaux et des discussions dans le cadre de la réforme des retraites. Voilà, un an, ça permet d'attendre les résultats de ces négociations, de ces discussions sur la réforme des retraites et puis on verra.

DIMITRI PAVLENKO
On peut anticiper ce qui va se passer François BRAUN : ils vont travailler un an de plus, profitant d'un dispositif effectivement fiscalement très avantageux et puis partir en retraite !

FRANÇOIS BRAUN
Ou revenir dans le droit commun avec la réforme des retraites, nous allons voir ce qui va sortir de ces discussions…

DIMITRI PAVLENKO
Il y a cette idée quelque part de tuiler… finalement avant une éventuelle obligation de prolonger sa carrière du fait de la réforme des retraites, c'est ça ce à quoi vous pensez François BRAUN ?

FRANÇOIS BRAUN
En tout cas, le président de la République et la Première ministre ont annoncé une simplification aussi administrative ; donc on voit bien que l'idée, c'est de faire rentrer cette mesure dans le droit commun pour les médecins si cela est possible et si cela est issu des discussions.

DIMITRI PAVLENKO
Alors rassurez-nous François BRAUN, les jeunes médecins retraités, c'est en attendant la relève, on l’imagine bien ; elle arrive quand, cette relève de jeunes médecins ?

FRANÇOIS BRAUN
Je crois que c'est très important de dire la vérité aux Français et de leur dire surtout ce qui a été fait, heureusement, par le précédent quinquennat d'Emmanuel MACRON, c'est-à-dire cette levée du numerus clausus qui en fait bloquait le nombre d'étudiants qui pouvaient aller faire des études de médecine…

DIMITRI PAVLENKO
On en a combien l'actuellement en formation des médecins ?

FRANÇOIS BRAUN
On en a 10.000 à peu près, 10.000 par an et puis on a augmenté de 13% par rapport à cette fin du numerus clausus ; mais les études de médecine, c'est long, c’est 10 ans. Donc en attendant, il faut bien travailler avec les bras dont nous disposons, donc faciliter la prolongation pour les médecins retraités, inciter plus facilement les jeunes médecins à venir s'installer dans ces zones sous-denses, ces zones difficiles et c'est tout ce qu'il y a dans ce projet de loi de financement de la Sécurité sociale, il y a énormément de bonnes choses qui sont portées par ce projet de loi.

DIMITRI PAVLENKO
Le fameux PLFSS qui a donc été adopté en milieu de semaine mercredi soir par l'article 49.3. Il y a eu des débats assez vigoureux, on peut le dire, sur justement comment arriver à une répartition plus équitable de la population médicale ; le député Horizons Thomas MEYNIER – Horizons, je le rappelle, c'est la formation d'Edouard PHILIPPE qui fait partie en théorie de la majorité - a proposé pour les déserts médicaux de rogner sur la liberté d'installation des médecins généralistes. Vous vous y opposez François BRAUN ; est-ce que vous pouvez nous expliquer pourquoi ?

FRANÇOIS BRAUN
Je m'y oppose parce que ça ne fonctionne pas et le remède est pire que le mal. Alors je ne sors pas ça de mon chapeau, c'est déjà ce qui s'est fait dans d'autres pays où on a vu les résultats ; c'est ensuite les discussions que j'ai et que je continue à avoir avec l'ensemble des représentants de la profession, je les ai tous vus : l'ordre, les syndicats ; ils sont tous opposés à juste raison à cette mesure.

DIMITRI PAVLENKO
Ils veulent conserver cette liberté de s'installer où ils veulent, mais le problème, c'est que ça se fait au détriment des Français qui dans certains coins de France n'arrivent pas à avoir un généraliste à moins de 80 kilomètres de chez eux.

FRANÇOIS BRAUN
Oui mais si on impose l'installation d'un médecin, ce qui va se passer, c'est assez facile de le savoir : c’est un, les jeunes ne vont plus choisir cette spécialité, parce qu’ils ne voudront pas qu'on les envoie là où ils ne veulent pas aller…

DIMITRI PAVLENKO
La médecine générale…

FRANÇOIS BRAUN
Donc on aura moins de médecins généralistes et ça, ça va être très très rapidement et si quand même ils veulent faire cet exercice, ils vont choisir un exercice salarié dans des centres de santé qui sont majoritairement dans des villes où on n'en a pas forcément besoin. Donc on voit bien que quelque chose qui peut sembler simple au départ et finalement la solution qui va tout régler…. non il n’y a pas de solution miracle…

DIMITRI PAVLENKO
Bien sûr, vous avez raison, vous êtes ministre de la Santé, vous avez celle de la position très inconfortable de trouver une solution à un problème très complexe. Mais parmi les solutions que vous avez imaginées en termes de palliatif si je puis dire, c'est cette idée de créer une année supplémentaire pour les étudiants en médecine générale pour effectuer une année d'internat dans ces fameux déserts médicaux… enfin dans ce qu'on appelle les zones dites sous-dense et on voit que les étudiants sont révoltés à cette idée qu'on les envoie faire le boulot de médecins généralistes diplômés, François BRAUN ; malgré tout, on voit que c'est une solution qui est très imparfaite.

FRANÇOIS BRAUN
Alors je vais être très clair sur cette 4e année pour la formation des jeunes médecins généralistes ; ce n'est pas une 4e année où on va les envoyer au front tout seuls ; c'est une 4e année de formation. Depuis 2017, on parle de cette 4e année est une 4e année pour améliorer la formation de médecins généralistes qui est un exercice très exigeant, qui voit tout le panel de la médecine, pour leur permettre de passer leur thèse, c'est-à-dire en fait leur examen qui va leur permettre de s'installer plus vite et pour leur permettre également d'être mieux formés pour pouvoir créer tout de suite un cabinet médical. C'est ça le corps de cette 4e année face à la situation mais surtout pour qu'ils découvrent, pour certains, l'exercice dans ces zones sous-denses, effectivement – je l'assume - je souhaite privilégier cela.

DIMITRI PAVLENKO
Vous espérez que certains d'entre eux prennent racine finalement dans ces déserts médicaux où ils seraient envoyés…

FRANÇOIS BRAUN
Oui ça fait partie, ce « prendre racine » comme vous dites, ça fait partie d'une politique à moyen terme aussi pour ces déserts médicaux, c'est-à-dire faciliter les stages des étudiants de santé le plus tôt possible dans les études dans ces déserts médicaux pour qu'ils apprennent à les connaître. C'est un très bel exercice. Mais souvent, ils passent toutes leurs études en CHU dans les grandes villes et ils ne découvrent pas cet exercice professionnel ou trop tard.

DIMITRI PAVLENKO
C’est cette idée qu’un stage dans ces déserts médicaux pourrait leur donner le goût d’y rester. Mais alors vous allez faire avec ces étudiants ce que vous refusez de faire avec les jeunes médecins diplômés François BRAUN finalement ; c'est un peu comme ça qu'ils vont le prendre.

FRANÇOIS BRAUN
Non parce que c'est déjà le cas pour les autres spécialités médicales qui sont déjà au-delà de ces 3 ans supplémentaires ; donc en fait la médecine générale est une spécialité comme les autres, c'est une spécialité qui est exigeante, qui nécessite une bonne formation et qui nécessite de découvrir tout le champ de cet exercice de médecine générale.

DIMITRI PAVLENKO
Alors lors du projet de loi de financement de la Sécurité sociale, il y a eu ce drôle d'amendements d'une députée Les Républicains, qui vise à rendre obligatoire la présence d'un médecin des deux côtés de l'écran lors d'une téléconsultation ; si je veux faire une téléconsultation, il faut que j'aie un médecin à côté de moi. Est-ce que cet amendement à vocation à disparaître ou vous soutenez cette mesure qui est présentée quand même par beaucoup comme le meilleur moyen de tuer la téléconsultation (qui marche très très fort) ?!

FRANÇOIS BRAUN
La téléconsultation marche très fort ; la téléconsultation rend énormément de services ; c'est un outil…. Ce n'est pas une solution en soi, c'est un outil ; on a vu y compris pendant l'été l'intérêt de ces téléconsultations accompagnées, c'est-à-dire avec un professionnel de santé même dans le cadre des urgences, donc on voit bien que c'est un outil qui est extrêmement intéressant, qui mérite d'être un petit peu structuré. L'objectif n'est pas bien sûr de vous envoyer un professionnel de santé chez vous quand vous allez faire une téléconsultation avec votre médecin traitant.

DIMITRI PAVLENKO
Mais quel est l’utilité de faire de la téléconsultation si on doit être dans un cabinet médical ?!

FRANÇOIS BRAUN
Je ne dis pas qu'on doit être dans un cabinet médical ; je dis qu'il faut structurer, il faut organiser ces téléconsultations ; la téléconsultation dans une cabine au milieu d'un supermarché, sans professionnel de santé pour vous accompagner, ça ce n'est pas de la médecine, c'est du commerce et ce n'est pas comme ça qu'on va résoudre les problèmes. Par contre, la téléconsultation chez un pharmacien qui vous met en contact avec un médecin, la téléconsultation avec votre infirmière, votre kiné, oui, là c'est intéressant parce qu'il y a une véritable indication.

DIMITRI PAVLENKO
Ce n’est pas un médecin à côté de soi, c'est un professionnel de santé…. Si je suis malade chez moi, je n'ai pas de médecin généraliste ou j'habite dans une grande ville et que tous les généralistes autour de moi refusent de me prendre comme patient, à ce moment-là…

FRANÇOIS BRAUN
Ça reste possible. Je crois qu'il faut organiser et d'ailleurs dans ce projet de loi, il y a la structuration de ces sociétés qui font de la téléconsultation ; l'intérêt c'est bien sûr…. plus facile mais moi, mon objectif, c'est que ce soit toujours de la médecine de qualité, que ce ne soit pas de la médecine commerciale mais que ce soit de la médecine de qualité.

DIMITRI PAVLENKO
Donc cet amendement LR vous intéresse François BRAUN.

FRANÇOIS BRAUN
Soyons clairs, cet amendement sur le fond est intéressant ; sur la forme, il mérite d'être travaillé.

DIMITRI PAVLENKO
D’une crise à l'autre. François BRAUN, ministre de la Santé, est l'invité d'Europe Matin. Pour soulager la pédiatrie confrontée à un pic de bronchiolites qui a conduit au transfert d'une quinzaine d'enfants parisiens vers d'autres régions, vous allez débloquer 150 millions d'euros, annoncer aussi l'organisation prochaine d'Assises de la pédiatrie. Le problème numéro François BRAUN, on y revient, c'est la répartition très inégale de la population des pédiatres : il y en a 13 pour 100.000 habitants à Paris, moins de un pour 100.000 dans la Manche ou en Vendée et c'est pourtant à Paris qu’on ventile les enfants sur d'autres régions.

FRANÇOIS BRAUN
Le problème numéro un, c'est le problème de notre système de santé et de l'hôpital, qui manque de bras, qui a besoin de se réorganiser, de se refonder, c'est tout l'intérêt des travaux lancés avec la Première ministre et le président de la République dans le cadre de la refondation un petit peu de notre système de santé, de ce fameux CNR. Alors le problème est comme toujours multiple, il n’est pas simple, il n'y a pas une seule solution. On parle beaucoup des transferts. Je voudrais juste vous rappeler et rappeler aux auditeurs un chiffre : c'est 150.000. 150.000, c'est le nombre de transferts réalisés tous les ans par les équipes du SAMU ; dû transférer des patients, c'est quelque chose qui existe, on en fait 400 par jour. Il y a un problème de saturation mais le fait de transférer un patient, un enfant n'est pas quelque chose d’exceptionnel… La saturation est un problème récurrent lorsqu'on a des épidémies, de bronchiolite en particulier ; on voit que là, le système est arrivé à bout, il faut lui donner de l'air si je peux m'exprimer ainsi, il faut lui donner les moyens, les moyens au bon endroit ; c'est tout l'objectif de cette aide d'urgence qui est mise sur la table mais on ne s'arrête pas là bien entendu…

DIMITRI PAVLENKO
Ces 150 millions d'euros, à quoi servent-ils exactement ?

FRANÇOIS BRAUN
Ils vont servir à soutenir les services en difficulté, soit en améliorant des rémunérations soit en recrutant du personnel soit en recrutant des moyens lorsqu'ils en ont mais surtout ce que je veux dire, c'est que... on parle des Assises au printemps, bien entendu nous n'attendons pas le printemps pour travailler ; nous avons commencé à travailler. Cette date du printemps sera la date sur laquelle nous publierons, avec les professionnels, la feuille de route du gouvernement pour la santé de l'enfant.

DIMITRI PAVLENKO
Le Covid François BRAUN, on continue d'en parler ; on vient de passer le pic de la 8e vague, alors dans l'indifférence médiatique la plus totale. Vous êtes un petit peu inquiet à propos du nouveau variant BQ1.1, on aura peut-être l'occasion d'en dire un mot. Mais c'est l'actualité : les biologistes viennent d'annoncer que dans cette épidémie de Covid, ils sortiraient d'une certaine manière du jeu ; ils vont cesser d'alimenter le fichier national des tests, le fameux SIDEP qui vous permet au ministère de suivre l'épidémie ; c’est quand même ennuyeux, on va devenir aveugle sur l'épidémie de Covid ?!

FRANÇOIS BRAUN
Ce n'est pas ennuyeux, c'est inadmissible ; l'attitude des représentants des biologistes est inconséquente et inconsciente et inadmissible. Je leur ai écrit pour leur dire ; ils prennent en otage l'ensemble de la population ; ils nous rendent aveugles face à la gestion d'une épidémie qui tue encore. Donc j'espère bien sûr qu’ils vont revenir à la raison et ils vont arrêter ce genre de manoeuvre… - je ne sais même pas quel mot dire après manoeuvre - alors que nous avions entamé justement des discussions qui sont bien entendu arrêtées dans ces circonstances.

DIMITRI PAVLENKO
Eux disent : en même temps vous faites le choix de 250 millions d'euros d'économies que vous leur imposez et c'est leur réponse finalement à ce choix budgétaire.

FRANÇOIS BRAUN
Alors c'est un secteur, je suis désolé de le dire, mais qui a largement profité de la crise Covid, qui est passé de 900 millions de bénéfices en 2019 à 1,6 milliard en 2020 et à 3 milliards en 2021 – et ça c'est l'argent de la Sécurité sociale, je tiens à le préciser…

DIMITRI PAVLENKO
C’est des superprofits ?!

FRANÇOIS BRAUN
Non, je ne dirais pas ce terme mais tout le monde doit faire un effort pour que notre système de santé, notre Sécurité sociale puisse vivre, qu'on puisse continuer à rembourser les soins à l'ensemble des Français ; 250 millions dans les circonstances actuelles des bénéfices faits par la biologie, est un effort raisonnable.

DIMITRI PAVLENKO
François BRAUN, ce sera ma dernière question : votre prédécesseur à la Santé, Agnès BUZYN, est en campagne depuis quelques jours pour se défendre de sa gestion des premières semaines de l'épidémie ; elle dit : « A l'époque, tout le monde s'en foutait ». Ce sont des mots très forts, François BRAUN. Votre réaction ?

FRANÇOIS BRAUN
Je n'ai pas de commentaire à apporter à une affaire qui est devant la justice bien entendu ; je veux simplement dire que moi j'étais sur le terrain quand ça a commencé dans l'Est, sur le terrain…

DIMITRI PAVLENKO
Vous êtes urgentiste, je le rappelle…

FRANÇOIS BRAUN
Je suis urgentiste, oui, sur le terrain et dans le Grand-Est, nous avons vécu cette première vague de plein fouet ; les décisions qui ont été prises à l'époque ont été des bonnes décisions et nous ont permis de tenir pendant cette crise et les études internationales montrent maintenant que la France est si ce n'est le pays mais un des pays qui a le mieux géré cette crise sanitaire.

DIMITRI PAVLENKO
Merci François BRAUN, d'être venu nous voir ce matin sur Europe 1, je rappelle que vous êtes le ministre de la Santé. Je vous souhaite une bonne journée.

FRANÇOIS BRAUN
Merci.


Source : Service d’information du Gouvernement, le 2 novembre 2022