Interview de M. Olivier Véran, ministre délégué chargé du renouveau démocratique, porte-parole du Gouvernement, à France 2 le 14 février 2023, sur les incidents survenus à l'Assemblée nationale lors de l'examen du projet de loi de réforme des retraites, le prix des carburants, la grève des médecins généralistes pour une hausse du prix de la consultation.

Prononcé le

Intervenant(s) : 
  • Olivier Véran - Ministre délégué chargé du renouveau démocratique, porte-parole du Gouvernement ;
  • Thomas Sotto - Journaliste

Texte intégral

THOMAS SOTTO
Bonjour et bienvenue dans « Les 4V », Olivier VERAN.

OLIVIER VERAN
Bonjour.

THOMAS SOTTO
On a donc encore passé une étape dans l’excès, dans l’outrance, dans la dérive de l’Assemblée hier soir, avec un député LFI, Aurélien SATOUL, qui a traité le ministre du Travail, Olivier DUSSOPT, d’assassin, d’imposteur, l’accusant de félonie. Tout le monde est choqué, mais comment a-t-on pu en arriver là ?

OLIVIER VERAN
La montée de la violence sociale, qui peut toucher des couches de la société, et qui touche aussi certains de ses représentants. Je le déplore évidemment.

THOMAS SOTTO
Il y a plus de violences dans l’Assemblée que dans la rue, là, aujourd’hui.

OLIVIER VERAN
Alors, en tout cas, il y a des mots qui sont très forts. Et les mots ont un sens. Qu’il y ait une mobilisation parlementaire, que les gens ne soient pas d’accord, que ça puisse, je dirais, être animé, comme ça l’a été au fil du temps, même pendant la IIIe ou la IVe République, est une chose. Commencer à utiliser des menaces, des mots forts comme ceux qui ont été prononcés hier, des injures, ou commencer à utiliser des symboles à l’extérieur de l’Assemblée, ça c’est excessif, ça n’a pas sa place au Parlement. Et c'est aussi par là même, l’image, l’exemple que les parlementaires doivent renvoyer à la population, qui est bafoué.

THOMAS SOTTO
Ce député, Aurélien SATOUL, il a présenté ses excuses à Olivier DUSSOPT, le ministre du Travail. Faut-il les accepter ces excuses ou faut-il le sanctionner ?

OLIVIER VERAN
Ce n’est pas à moi d’en décider, c’est au bureau de l’Assemblée nationale, qui peut, qui a la possibilité de se réunir s’il le souhaite, pour pouvoir déterminer s’il y a une sanction, et dans ce cas-là elle doit être adoptée à la majorité des représentants, et qui inclut donc les oppositions.

THOMAS SOTTO
Quelle est votre conviction, de responsable politique ?

OLIVIER VERAN
Moi je pense qu’il faut mettre un haut-là très fort. On l’a vu ces derniers temps à l’Assemblée, avec des outrances, avec des cris parfois, des invectives, des injures. Là, ça va encore sans doute plus loin.

THOMAS SOTTO
Est-ce qu’il ne serait pas temps, justement, de calmer tout le monde, de mettre le projet à plat, d’arrêter de faire passer le texte à marche forcée, dans une procédure accélérée, et d’offrir aux Français, de droite, de gauche comme d’ailleurs, un débat digne, posé, un débat à la hauteur des enjeux, Olivier VERAN ?

OLIVIER VERAN
Alors, je ne mettrai absolument pas en corrélation, ni le texte, ni la manière dont il est examiné, avec ce dont on vient de parler jusqu’à présent. Parce que moi, j’ai été député pendant 10 ans, je sais ce que c’est qu’un député qui s’oppose, avec fermeté, avec détermination. Je sais aussi ce que c’est qu’un député qui fait de l’obstruction, mais nous découvrons là, ce que c'est qu'un député qui laisse parler la haine, et pas la mobilisation politique. Donc je ne mélangerai absolument pas les deux. Il y a du temps qui est donné à ce débat, et la Première ministre l'a dit hier : nous, notre majorité, nous souhaitons qu'il y ait un vote sur ce projet de loi. Nous l’assumons, nous voulons pouvoir compter les parlementaires de la majorité et des oppositions, dont nous estimons qu'ils sont majoritaires à souhaiter adopter cette réforme.

THOMAS SOTTO
Alors, la NUPES a retiré 1 000 de ses amendements, il en reste je crois 14 000 à examiner à peu près.

OLIVIER VERAN
Donc ils ont passé la seconde, ils n’ont pas encore mis le turbo. On a passé une semaine au Parlement, sur deux semaines consacrées à l'examen de ce texte, à examiner l'article qui supprime les régimes spéciaux. Et la bonne nouvelle, c'est qu'il y a une majorité de parlementaires qui ont voté la suppression des régimes spéciaux, là où le Rassemblement national et la NUPES se sont battus pour maintenir la possibilité, par exemple pour un conducteur de bus, de partir à 52 ans, parce qu'il conduit des bus à Paris et pas en province.

THOMAS SOTTO
Vous pensez que le projet va passer au final ? Vous aurez une majorité ?

OLIVIER VERAN
Ce que nous voulons d'abord, c'est qu'il puisse être examiné de manière rigoureuse, avec l'ensemble de ses articles, qui sont fondamentaux pour les Français. Là, nous sommes en train de sortir de cet article qui j'espère sera adopté cet après-midi, sur l'index seniors, c'est comment nous maintenons les emplois des seniors, comment nous développons la formation professionnelle pour les seniors, comment nous faisons en sorte que les entreprises arrêtent de se séparer des seniors. Donc, nous voulons que cet article soit adopté et ensuite nous voulons examiner chacun des articles, de manière rigoureuse, pour arriver à ce fameux article 7 qui porte sur l’âge…

THOMAS SOTTO
Qui est l’âge légal, 62, 64 ans…

OLIVIER VERAN
… et donc sur la mesure d'équilibre du régime de retraite par répartition.

THOMAS SOTTO
Pendant que les députés s’écharpent, beaucoup de Français tentent de boucler leurs fins de mois. Hier, Bruno LE MAIRE, le ministre de l'Economie, a annoncé la prolongation du coup de pouce de 100 €, c'est pour les foyers les plus modestes, une aide aux carburants, ils pourront demander cette aide jusqu'à fin mars. Est-ce qu'il est prévu une aide supplémentaire ou est-ce qu'on en reste à cette aide unique de 100 € par personne, travailleur, sous conditions de ressources, et par foyer… non, pas par foyer, par personne pardon ?

OLIVIER VERAN
Déjà il n'y a que la moitié des Français qui peuvent bénéficier de ce virement de 100 € qui arrive sur leur compte bancaire, qui en ont fait la demande, alors que c'est une demande qui est simple à faire sur Internet, qui prend une minute, on vous demande très peu d'informations, c'est déclaratif. Nous voulons atteindre les 11 millions de Français, presque 11 millions de Français qui peuvent y avoir droit à ces 100 €, et nous sommes à un peu plus de 5 millions, c’est pourquoi nous la prolongeons.

THOMAS SOTTO
Donc l’idée, c’est d’aller chercher les 5 millions qui manquent aujourd'hui, sur impôts.gouv.fr.

OLIVIER VERAN
Exactement.

THOMAS SOTTO
Mais, est-ce qu'il va y avoir une aide supplémentaire, est-ce que c'est prévu ?

OLIVIER VERAN
Alors, il y a une aide supplémentaire qui pourrait intervenir de la part de TOTAL.

THOMAS SOTTO
Quand, vous le savez ou pas ?

OLIVIER VERAN
Vous le savez, nous leur demandons de faire un effort… C'est à eux de se déterminer, ils ont annoncé je crois qu'ils y réfléchissaient activement, donc nous souhaitons qu'il puisse y avoir, en plus des dispositifs d'Etat qui viennent aider au pouvoir d'achat des Français, un dispositif porté par les vendeurs de carburant, les producteurs.

THOMAS SOTTO
Où est-ce que vous mettez la jauge ? Parce que Patrick POUYANNE, il l'a dit dans la Presse : « Oui, on réfléchit à quelque chose ». Vous demandez de s'engager clairement là ce matin ?

OLIVIER VERAN
Ah, on lui demande depuis quelques jours…

THOMAS SOTTO
Et il vous répond quoi alors ? Parce que ça va vite en fait s’il décide, en 5 minutes on change les prix à la pompe.

OLIVIER VERAN
Il fait face à pas mal d'enjeux de générer une mise en application. Je ne pense pas que ça se décide en 24 heures, mais j'ai entendu ses propos, il a dit : si le prix du carburant monte, on fera à nouveau un geste. Ils l’ont fait par le passé, nous pensons qu’ils le feront par le futur.

THOMAS SOTTO
Et ce qui vous semble raisonnable, c’est quoi ? C’est 10 centimes, 20 centimes par litre ?

OLIVIER VERAN
On attend déjà de voir ce qu’ils proposent.

THOMAS SOTTO
Donc on attend qu’ils…

OLIVIER VERAN
Mais on veut.

THOMAS SOTTO
Oui. « On veut ». Quand ?

OLIVIER VERAN
Le plus vite possible.

THOMAS SOTTO
Quand le plus vite possible ?

OLIVIER VERAN
Eh bien le plus vite possible.

THOMAS SOTTO
Cette semaine ?

OLIVIER VERAN
Je ne vais pas vous poser une date sur la mise en place de la ristourne, mais il faut que ça aille vite…

THOMAS SOTTO
Vous pouvez mettre une petite pression quand même.

OLIVIER VERAN
C’est allé assez vite la dernière fois. Mais je crois que je vais de la mettre.

THOMAS SOTTO
Au rang des mécontents, il faut ajouter aujourd'hui les médecins libéraux. Grèves et manifestations sont prévues ce mardi à l'appel de tous les syndicats de médecine. Aujourd'hui leur consultation est à 25 €, ils en réclament 50. Ici même, le ministre de la Santé François BRAUN était venu il y a quelques semaines, il avait dit : d'accord, on augmente la consultation, mais je veux des médecins traitants la nuit et le week-end. Au final, l’Assurance maladie a proposé à ses médecins libéraux de passer la consultation de 25 € à 26,50 €. Si vous étiez concerné, vous qui êtes médecin de formation, est-ce que vous n’auriez pas l'impression qu'on se fiche un peu de votre figure, de 25 à 26,50 € ?

OLIVIER VERAN
Alors, ce n’est pas « si j'étais concerné », je suis médecin et je le resterai dans mon âme et dans mon corps, comme dirait l’autre…

THOMAS SOTTO
Vous n’êtes pas médecin libéral aujourd’hui, vous êtes porte-parole du gouvernement.

OLIVIER VERAN
Et je ne suis plus ministre de la Santé, et François BRAUN est un excellent ministre, et il aura l'occasion de s'exprimer. Néanmoins, vous dire que ce qui se passe dans notre pays n'est la faute, ni des médecins, ni des Français. Les Français, ils veulent pouvoir accéder à un médecin quand ils en ont besoin. Et les médecins, ils veulent pouvoir répondre à la demande de leurs patients, dans de bonnes conditions. Or…

THOMAS SOTTO
Là-dessus, vous faites 100 % de convaincus.

OLIVIER VERAN
Or, il se trouve qu'on manque de médecins, et donc ils ne sont pas assez nombreux dans notre pays, mais parce que les Pouvoirs publics, pendant des décennies, ont empêché les jeunes Français de se former à la médecine en France. Le président de la République l’a supprimé, ce dispositif, en 2018, et donc on est en train de former la relève, et qui va arriver en grand nombre. Mais il faut un peu de temps, et donc il faut être capable d'innover. Ce que je constate, c'est qu'il y a des pays autour de nous, dans lesquels il n’y a pas forcément plus de médecins par habitant, mais où les médecins se disent plus heureux dans leur exercice et où les patients sont parfois moins en galère. Ce sont des pays qui ont repensé une organisation, qui s'appuie davantage sur la coopération avec des paramédicaux…

THOMAS SOTTO
Pardon, je crois que ma question vous a échappée. Vous passez la consultation de 25 à 26,50, est-ce que c’est sérieux ?

OLIVIER VERAN
Mais j’y viens. C’est que je considère que, s'il y a un effort financier à faire, il faut aussi que cet effort financier et puisse aller aider au changement des pratiques, accompagner, ce que nous faisons depuis plusieurs années, en ayant financé des assistants médicaux etc. par exemple. Le 1,50 € par consultation, ça fait à peu près 7 000 € par an de gains. Je vous dis jusque que je considère, mais je ne vais pas parler à leur place, que l’un des grands problèmes de la médecine aujourd'hui, c'est d'abord beaucoup d'administratif et ensuite être saturé de demandes auxquelles ils ont du mal à répondre. Donc s'appuyer davantage sur les pharmaciens, sur les infirmiers formés, sur les kinés…

THOMAS SOTTO
Ça, c’est prévu par un projet de loi qui est examiné à partir d’aujourd’hui, donc, au Sénat.

OLIVIER VERAN
Exactement, c'est ce qui doit permettre, c'est ce qui permet à l'étranger, aux médecins, de dire qu'ils sont aujourd'hui plus heureux qu'avant.

THOMAS SOTTO
Est-ce qu'il faut pousser un peu plus cette augmentation ? Est-ce qu'elle n'est pas humiliante ? Honnêtement, quand vous revendiquez depuis des semaines, 25 € d'augmentation, qu'on propose 1,50 €, pardon d'insister, mais est ce qu'il n’y a pas un petit truc qui vous choque quand même ?

OLIVIER VERAN
Non mais les 25 € de hausse par consultation, ça représente je crois 7 milliards d'euros par an. Donc personne ne considère que c'est une demande. J'entends la demande des médecins comme davantage d'heures de… une valorisation de leur activité plus importante, et je dis juste que je considère, je ne vais pas parler, encore une fois leur place, c'est que même si vous augmentiez fortement la valorisation, dès lors qu'ils sont aujourd'hui pas assez nombreux pour répondre aux missions qui sont les leurs, et que c'est aussi ça qui leur met la tête sous l’eau…

THOMAS SOTTO
Mais vous entendez qu’ils demandent un peu plus que ce qui est proposé.

OLIVIER VERAN
C'est aussi ça qui leur met la tête sous l’eau. Moi je dis : faisons-en sorte de mieux valoriser, ce qui vous permettra d'être plus épanoui dans votre exercice, et notamment la coopération et la continuité des soins lorsqu'elle est bien organisée.

THOMAS SOTTO
Beaucoup de ces médecins souffrent de rendez-vous pris avec des patients qui ne viennent pas, sans même prévenir…

OLIVIER VERAN
Ça c'est un vrai problème.

THOMAS SOTTO
Je crois qu’il y a 27 millions de rendez-vous non honorés chaque année en France, c'est un peu l'effet Doctolib en quelque sorte. Est-ce qu'il faut rendre les annulations de rendez-vous payantes ? Est-ce qu'il faut y réfléchir ?

OLIVIER VERAN
En tout cas, il faut réfléchir à des dispositifs qui fassent qu'a minima, quelqu'un qui ne va pas à sa consultation, puisse l'anticiper, pour libérer un créneau pour d'autres patients.

THOMAS SOTTO
Est-ce qu’il faut une sanction financière ?

OLIVIER VERAN
Lorsque vous avez 10 % de l'agenda d'un médecin, qui arrive le matin en se disant qu'il va passer encore une grosse journée de travail, et qu'il a 10 à 15 % des patients qui ne viennent pas, et qui n'ont pas annulé, je peux vous dire que je comprends que le médecin, dans sa tête, il se dise « Il y a un truc qui ne va pas ». Donc il faut fléchir à tous les dispositifs…

THOMAS SOTTO
Y compris une sanction financière ?

OLIVIER VERAN
C'est au ministre de la Santé de s’exprimer sur ce sujet et de faire des propositions. Et je sais qu'il y travaille avec l'Assurance maladie et les et les représentants des personnels.

THOMAS SOTTO
Il est prudent le porte-parole du gouvernement ce matin.

OLIVIER VERAN
Mais non, mais je ne suis plus ministre de la Santé. Vous savez que si vous me lancez sur des sujets comme ça, je suis passionné…

THOMAS SOTTO
Vous avez une vision globale, mais voilà…

OLIVIER VERAN
Je suis passionné, mais je vous ai dit, moi je suis pour qu'on aille vers un dispositif qui de toute façon fasse en sorte que le temps médical disponible, soit du temps utile pour les malades qui en ont besoin.

THOMAS SOTTO
L'actualité c'est aussi le drame de la route dans lequel est impliqué de Pierre PALMADE. Olivier VERAN, un bébé mort dans le ventre de sa maman, un petit garçon de 6 ans n'est pas sûr de survivre au moment où nous nous parlons. L'enquête déterminera les circonstances exactes de ce drame. Mais on sait déjà que Pierre PALMADE avait pris de la drogue. Aujourd'hui en France, on contrôle très bien l'alcoolémie au volant, est-ce qu'il faut durcir les contrôles de toxicomanie au volant, là encore ?

OLIVIER VERAN
On réalise près de 500 000 contrôles par an de conduite sous l'emprise de stupéfiants, et on a l'intention de doubler. Ce sont des objectifs qui ne datent pas d'hier, et donc on augmente le nombre de contrôles. Pourquoi, parce que près d'un mort sur cinq lié à un accident de la route, est en lien avec la prise de drogue de stupéfiants. C’est 700 morts par an, deux morts par jour sont liées à la prise de stupéfiants au volant. Et là, si vous réinterrogez le médecin, je vous expliquerai bien volontiers que la réactivité est moins bonne, il y a des gestes qui peuvent être impulsifs, des troubles de la coordination, donc on comprend pourquoi…

THOMAS SOTTO
Est-ce qu’il faut un tour de vis supplémentaire contre ceux qui conduisent en ayant pris de la drogue ?

OLIVIER VERAN
Il y a déjà une majoration des délits, du délit pénal, et des sanctions en termes d'amendes et de peines de prison, si vous provoquez un accident, et si vous provoquez un accident mortel sur l'emprise de stupéfiants. Là, l'enjeu c'est la prévention, la répression sur tout ce qui est trafic de drogue et davantage de contrôles. Et nous les augmentons. On les a augmentés je crois de près de 30 % en 5 ans, et nous voulons les augmenter de 50 %.

THOMAS SOTTO
Olivier VERAN, est-ce qu'il n’y a pas aujourd'hui une forme de tolérance un peu « chic », entre guillemets vraiment, dès qu’on parle de cocaïne dans le show-biz, dans le milieu médiatique, ou même dans le milieu politique. Est-ce qu’il n’y a pas une prise de conscience culturelle à avoir ?

OLIVIER VERAN
La prise de… C'est vrai que la consommation, la nature du stupéfiant qui va être consommé, peut dépendre, et en fonction des lieux, si vous êtes en métropole ou en réalité, du profil social de l'usager. Moi je ne crois pas qu'il y ait une tolérance sociale, sociétale et encore moins politique vis-à-vis de telle ou telle drogue, sous prétexte que tel ou tel public le consomme plus favorablement. La drogue, la cocaïne, les opiacées, sont des drogues extrêmement dangereuses, avec un pouvoir addictif extrêmement puissant et qui conduisent à des drames humains, qu'il nous faut éviter par tous les moyens.

THOMAS SOTTO
La dernière question concerne le foot. Demain, le rapport d'audit de la Fédération française sera remis officiellement. On sait déjà qu'il est très chargé pour Noël LE GRAËT. On peut y lire que compte tenu de son comportement envers les femmes, ses déclarations publiques et les défaillances de la gouvernance de la FFF, Noël LE GRAËT ne dispose plus de la légitimité nécessaire pour administrer et représenter le foot français. Est-ce que le gouvernement souhaite qu'il démissionne, qu'on arrête les frais ? La décision lui appartient à lui. Est-ce que vous demandez ce matin : partez ?

OLIVIER VERAN
On va voir d'abord la publication de ce rapport d’audit…

THOMAS SOTTO
On sait ce qu’il y a dedans.

OLIVIER VERAN
… que la ministre des Sports avait demandé, avait réclamé, et je crois que, à la lecture des premiers éléments, on peut se satisfaire d'avoir mis la pression déjà pour qu'il y ait cette mission d'audit et de contrôle, et d’avoir mis la pression pour que Noël LE GRAËT se mette en retrait…

THOMAS SOTTO
Mais ce n’est pas une atteinte à l’image du pas, qu’il soit encore là, Noël LE GRAËT, quand on fait de la lutte contre les violences aux femmes une priorité du quinquennat ?

OLIVIER VERAN
Je suis très clair, je l'ai été déjà il y a 2 mois, je n’ai pas changé d'avis. Je pense que la place de monsieur Noël LE GRAËT n'est plus à la tête de la Fédération française de football. Clairement.

THOMAS SOTTO
Donc vous lui dites partez, partez de vous-même.

OLIVIER VERAN
Clairement.

THOMAS SOTTO
Merci beaucoup Olivier VERAN, d’être venu dans les « 4V ». Je n’aurai pas la réponse pour les consultations de médecins, mais ça viendra la prochaine fois.


Source : Service d’information du Gouvernement, le 16 février 2023