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Le candidat François Mitterrand lors d'un meeting, à Rennes, le 8 avril 1988. © Durand-Mochet/AFP

Élection présidentielle 1988 : ses spécificités

Temps de lecture  2 minutes

Par : La Rédaction

Le président de la République annonce tardivement sa candidature à un deuxième mandat présidentiel. Il envoie une Lettre à tous les Français, dans laquelle il dévoile son programme. C’est la première réélection au suffrage universel direct d’un Président sortant.

Le contexte

Depuis la victoire de l’opposition parlementaire RPR-UDF aux élections législatives de mars 1986, la France connaît sa première expérience de cohabitation : un Président de gauche, François Mitterrand, et un Premier ministre de droite, Jacques Chirac qui, de plus, sont tous les deux candidats et vont s’affronter après avoir gouverné deux ans ensemble.

Ils ont comme concurrents : Raymond Barre, Premier ministre de 1976 à 1981 soutenu par l’UDF ; Jean-Marie Le Pen dont le parti le Front national fait depuis 1984 une percée électorale significative (9,8% des voix en 1986) ; André Lajoinie pour le PCF ; Antoine Waetcher pour l’écologie. L’extrême gauche est représentée par Pierre Juquin, Arlette Laguiller, Pierre Boussel.

Si François Mitterrand se déclare très tard, le 22 mars, la campagne électorale entre les deux principaux candidats a en fait débuté au lendemain des élections législatives de 1986.

Innovations et particularités

Une nouvelle réglementation du financement 

Chaque candidat est tenu d’adresser ses comptes de campagne et une déclaration de situation patrimoniale au Conseil constitutionnel (loi organique du 11 mars 1988 relative à la transparence financière de la vie politique). Le candidat élu doit adresser une nouvelle déclaration à la fin de son mandat. L’ensemble des documents est publié au Journal officiel.

Des innovations en matière de propagande audiovisuelle

Conséquence directe de la fin du monopole de l’ORTF et de l’apparition de chaînes privées non soumises à l’obligation de retransmettre les émissions officielles, la campagne audiovisuelle change. Concurrence oblige, afin de rendre les programmes de la campagne officielle plus attractifs, ces derniers sont modernisés : autorisation d’inclure des documents vidéographiques ou sonores (apparition du clip politique), débat entre le candidat et au maximum quatre personnes.

Les résultats du premier tour confirment la percée électorale de l’extrême droite (Jean-Marie Le Pen, 14,4%), l’effondrement du PCF (6,8%), la stagnation des écologistes (3,8%).

C’est la première réélection au suffrage universel direct d’un Président sortant (François Mitterrand, 54%).