La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) a publié en décembre 2022 une étude sur les causes de décès en France en 2020. Elle révèle que le Covid-19 a été la troisième cause de décès cette année-là, alors que les autres grandes causes de décès reculaient.
Principales causes de mortalité en France en 2020
Il s’agit :
- des tumeurs (25,6% de l’ensemble des décès), première cause de décès depuis 2004. Le risque de mourir d’une tumeur est 1,8 fois plus élevé chez les hommes que chez les femmes, à âge comparable. Plus de la moitié des personnes décédées d’une tumeur avaient entre 65 et 84 ans ;
- des maladies cardio-neurovasculaires (20,2%). Elles sont responsables de 25% des décès des 85 ans ou plus (contre 11,9% pour les moins de 65 ans) ;
- du Covid-19 (10,4%) ;
- de causes externes (6%) : accidents et suicides.
69 238 décès provoqués par le Covid-19
Parmi les victimes du Covid-19 en 2020 figurent davantage :
- d’hommes. Le virus a tué quasiment autant de femmes (34 161) que d’hommes (35 077) mais les hommes ont, à âge comparable, un taux de mortalité deux fois supérieur à celui des femmes ;
- de personnes âgées, voire très âgées. 56,8% des victimes avaient 85 ans ou plus, et 6,2% d’entre elles moins de 65 ans. L’âge médian des individus décédés du Covid-19 est de 86 ans (88 ans chez les femmes et 83 ans chez les hommes) ;
- de patients présentant au moins une comorbidité ou une complication (86,5% des décès dus au Sars-CoV-2) : maladie respiratoire (50,5%), cardio-neurovasculaire (36,5%)…
Le taux de mortalité due au Covid-19 s’élève à 92,9 pour 100 000 habitants en 2020 ; il a atteint un pic (187,5) lors de la deuxième vague épidémique (octobre à décembre). La mortalité liée au coronavirus a été plus importante en Île-de-France, dans le Grand Est et en Auvergne-Rhône-Alpes.
Baisse de la mortalité hors Covid-19
Les décès liés à des tumeurs, des maladies cardio-neurovasculaires, des pathologies du système nerveux (maladies d’Alzheimer, de Parkinson…) et à des troubles mentaux et du comportement (dont les addictions) ont diminué en 2020 par rapport à la période 2015-2017, surtout chez les 85 ans ou plus. Le recul peut s’expliquer par le fait que des personnes qui seraient mortes de ces maladies dans l’année ont succombé, à la place, au Sars-CoV-2. Certaines de ces pathologies augmentent aussi le risque de décès en cas d’infection au virus.
Les mesures prises pour limiter l’impact de la crise sanitaire (confinements, port du masque, gestes barrières) expliquent sans doute la baisse constatée de la mortalité due :
- aux maladies respiratoires (grippe, pneumonie…) et infectieuses (tuberculose, hépatite virale, sida…) ;
- aux accidents de transport et aux noyades.
En revanche, les décès pour chutes chez les 85 ans ou plus ont progressé en 2020, favorisés par les confinements et la réduction des contacts. Ils représentent 1,8% des décès dans cette classe d’âge.