Publié par Pôle Emploi le 16 mai 2023, un article fait le point sur les mutations introduites dans le rapport au travail à la suite de la pandémie de Covid-19.
Pas de rejet ou d'abandon du travail
Les États-Unis ont connu une vague de démissions extrêmement importante du printemps 2021 au printemps 2022 (près de 20 millions dans les premiers mois de 2022), qualifiée de "grande démission". Une étude du ministère du travail en date d'octobre 2022 montre qu’un tel phénomène ne s’est pas produit en France même si, fin 2021 et début 2022, le nombre de démissions a atteint un niveau historiquement haut.
D'après cette étude : "Le taux de démission est un indicateur cyclique. Il est bas durant les crises et il augmente en période de reprise, d’autant plus fortement que l’embellie conjoncturelle est rapide. Durant les phases d’expansion économique, de nouvelles opportunités d’emploi apparaissent, incitant à démissionner plus souvent." Ces démissions ne sont donc pas majoritairement synonymes d'un retrait de la population active ou d'un rejet du salariat.
De même, selon Pôle Emploi, il convient de relativiser le phénomène de "démission silencieuse" (quiet quitting), c'est-à-dire une diminution volontaire de l’implication au travail : "plutôt qu’une démission silencieuse, le "quiet quitting" dénoterait le besoin que ressentent les salariés de cloisonner le temps de travail et le temps personnel ainsi qu’une véritable baisse de motivation liée notamment à un manque de reconnaissance."
Un équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle
Si la crise sanitaire a eu des effets sur le rapport au travail, cela ne concerne pas tant la satisfaction à l'égard du travail que la place et le temps qui lui sont accordés. Aux termes de l'article de Pôle Emploi : "la crise sanitaire a redéfini la place du travail dans la vie des individus".
À cet égard, l’essor du télétravail présente de nombreux avantages pour les salariés pouvant en bénéficier :
- gain de temps et diminution de la fatigue liés aux transports ;
- flexibilité entre vie personnelle et vie professionnelle.
En dépit de la diminution effective du temps de travail depuis les années 1970, de nombreux salariés estiment qu'ils passent trop de temps au travail à cause d'une charge de travail excessive. Ce ressenti peut aussi s'expliquer par :
- des relations dégradées avec le management ;
- un manque d’autonomie ;
- ou encore une charge psychique importante.