Lors de la COP28, les dirigeants mondiaux devront prendre de nouveaux engagements pour accélérer les actions en faveur du climat.
Dans le cadre de son mandat, le Haut conseil pour le climat (HCC) s'est autosaisi de la question et a publié un avis sur les principaux enjeux de ce sommet et sur le rôle de la France dans la réponse mondiale au changement climatique.
L’heure du premier bilan mondial
La COP28 doit dresser le premier bilan mondial des "progrès" réalisés par les pays depuis la signature de l'Accord de Paris de 2015.
Les États signataires de l’Accord de Paris s'étaient engagés à maintenir le réchauffement climatique en dessous de 2°C, voire 1,5°C par rapport aux niveaux préindustriels. Or, les émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) ont atteint un niveau record en 2022 (57,46 milliards de tonnes équivalent CO2), mettant le monde sur une trajectoire incompatible avec cet objectif.
Les engagements climatiques nationaux, dits CDN (Contributions Déterminées au niveau National), conduiraient à une légère baisse des émissions mondiales en 2030, avec un réchauffement planétaire estimé à +2,9°C d’ici à la fin du siècle (+4°C en France).
Selon le Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (GIEC), les pays doivent tendre vers une réduction des émissions mondiales de GES de 69% d'ici 2040 par rapport aux niveaux de 2019 et vers la neutralité carbone pour le CO2 d'ici 2050. À l’échelle de l'Union européenne, le Conseil scientifique consultatif européen sur le climat recommande de réduire les émissions de GES de 90 à 95% d'ici 2040 par rapport à 1990.
Dans son avis, le HCC constate que les engagements de neutralité carbone varient beaucoup selon les pays, notamment en fonction de leur couverture (CO2 seulement ou tout gaz à effet de serre), de l’inclusion ou non des émissions liées aux transports internationaux… L’instance estime que la COP28 doit contribuer à clarifier les engagements de neutralité carbone.
Quel rôle pour la France ?
Au cœur des discussions de la COP28 se trouve la formulation de nouveaux objectifs de transition énergétique mondiale :
- formuler une vision globale pour la réduction et, dans la mesure du possible la sortie des énergies fossiles ;
- limiter la place des technologies de capture, utilisation et stockage du carbone (CCUS) dans la transition énergétique mondiale en raison de contraintes techniques et de leur coût élevé. Ces technologies doivent être utilisées pour réduire les émissions de GES des secteurs ayant peu d'alternatives de décarbonation comme l’industrie ;
- accélérer le déploiement des énergies renouvelables et améliorer l’efficacité énergétique ;
- rediriger les flux financiers vers les actions en faveur d’une économie mondiale neutre en carbone, avec un accent particulier sur l'adaptation au changement climatique.
Le HCC estime que la France joue un rôle important pour relancer la dynamique internationale dans la lutte contre le changement climatique. Mais, elle doit clarifier certains aspects de sa politique climatique, notamment concernant son objectif de neutralité pour le CO2 et ses émissions dans le secteur des transports internationaux. Le pays est appelé à renforcer ses propres objectifs au sein de sa Stratégie nationale bas carbone en cours de révision.