Plus d’une personne sur deux rejette les stéréotypes de genre, selon le baromètre d’opinion de la DREES en 2020 et 2022. Publiée le 8 février 2024, l'étude analyse la perception des rôles ou des tâches définis pour chaque sexe.
La Drees publie, chaque année depuis 2000, une enquête sur la perception des inégalités et l’opinion des individus sur les politiques sociales et de santé. L'étude se déroule auprès d’un échantillon de 4 000 personnes, représentatif de la population française âgée d'au moins 18 ans.
Le rejet majoritaire des stéréotypes sur les hommes et les femmes
Plus de la moitié des personnes interrogées sont en désaccord avec les clichés femme-homme. 13% rejettent fortement les stéréotypes et 41% y sont modérément opposées, selon la Drees.
Les personnes les plus opposées aux stéréotypes sont :
- les femmes ;
- les personnes âgées de 25 à 34 ans et, dans une moindre mesure, celles de moins de 50 ans ;
- les diplômées du supérieur, qui sont surreprésentées ;
- les cadres et professions libérales et les professions intermédiaires.
Le baromètre relève un consensus sur "l’idée que les filles ont autant l’esprit scientifique que les garçons".
Les clichés sur les femmes plus présents chez les hommes
L’adhésion aux stéréotypes femmes/hommes est plus marquée parmi les hommes qui se retrouvent deux fois plus souvent que les femmes dans la catégorie "adhésion forte" aux stéréotypes de genre (6% contre 12%) et sont moins nombreux dans la catégorie "rejet total" (10% contre 15%).
L'étude souligne par ailleurs que cette adhésion se trouve, en particulier chez les hommes "les plus âgés, les immigrés et les personnes ayant une pratique religieuse".
Les stéréotypes très ancrés sont le plus souvent liées au soin apporté aux autres (enfants, personnes âgées et adultes dépendants). Une majorité de personnes estiment que les mères savent mieux s’occuper des enfants que les pères et qu'elles font de meilleures infirmières. Les hommes sont perçus comme de meilleurs "managers".
Une forte inégalité dans les couples
54% des femmes déclarent prendre majoritairement en charge les tâches ménagères contre 7% des hommes. La Drees note un lien entre stéréotypes et pratiques domestiques : "plus les personnes adhèrent aux stéréotypes de genre, moins elles déclarent un partage égalitaire dans leur couple."