Une note du ministère de l’éducation nationale fait le bilan des signalements d’incidents graves recensés par les chefs d'établissement dans les écoles publiques, les collèges et lycées publics et privés sous contrat en 2022-2023.
Des incidents plus fréquents dans le secondaire
Dans le premier degré, les inspecteurs de l'éducation nationale (IEN) ont déclaré en moyenne 4,6 incidents graves pour 1 000 écoliers en 2022-2023, contre 3 incidents l’année précédente, marquée par les contraintes de la crise sanitaire.
Dans le second degré, la violence scolaire est plus élevée que dans le premier degré. Le nombre de signalements des chefs d’établissement des collèges et lycées atteint 13,7 incidents graves pour 1 000 élèves en 2022-2023, contre 12,3 en 2021-2022. Cette hausse est principalement portée par les collèges qui sont le lieu de près de trois incidents sur quatre dans le secondaire.
Les lycées professionnels présentent le taux le plus élevé (20,2), suivis des collèges (15,8) et des lycées d'enseignement général et technologique ainsi que des lycées polyvalents (5,1).
Environ 33% des chefs d’établissement du second degré ne déclarent aucun incident grave. L'absence d'incidents est plus répandue dans les collèges et lycées socialement favorisés (56%).
Une violence qui se manifeste principalement par des atteintes aux personnes
Ces incidents graves sont principalement des atteintes aux personnes :
- les violences verbales représentent 43% de l’ensemble des signalements, quel que soit le niveau d’enseignement ;
- les violences physiques représentent 40% du total dans les écoles, mais sont moins importantes dans les collèges et lycées (24%) ;
- les autres atteintes, telles les violences sexuelles, le racket, le bizutage ou encore le happy slapping (pratique qui consiste à filmer l’agression physique d’une personne avec un téléphone portable) ne représentent que 6% des signalements dans les collèges et lycées et 3% dans les écoles.
Les atteintes aux biens (vols, dommages matériels…) sont moins fréquentes. Environ 18% des incidents graves dans le second degré et 8% dans le premier degré sont relatifs à des atteintes à la sécurité autour de conduites à risque ou d’agissement illégaux n’engageant pas de victime. Les atteintes à la laïcité représentent 3% de l’ensemble des signalements. La part des incidents motivés par le racisme, l'antisémitisme, la xénophobie ou l'homophobie est de 8% dans les collèges et lycées et de 4% dans les écoles publiques.
Dans le secondaire, les auteurs d'incidents graves sont à 93% des élèves. Dans les écoles publiques, les familles d'élèves sont responsables de ces incidents dans 30% des cas. Dans le premier degré, les personnels enseignants sont les principales victimes de ces violences, tandis que les élèves sont davantage touchés dans le second degré.