Le nombre de salariés en télétravail au moins occasionnellement est passé de 9% en 2019 à 26% en 2023 (+17 points). Ce constat est tiré des études publiées le 5 novembre 2024 par le service statistique du ministère du travail (Dares).
44% des personnes en télétravail souhaitent télétravailler davantage. Quant aux salariés qui ne pratiquent pas le télétravail, "plus d’un sur dix juge son poste télétravaillable et souhaite adopter cette pratique."
Hausse du télétravail chez les cadres
L'augmentation du télétravail est portée largement par les cadres qui représentent 61% des télétravailleurs en 2023 (contre 45% en 2021). À l'inverse, le télétravail baisse de 10 points pour les professions intermédiaires (de 36% à 26%). La part de télétravailleurs est de 12% chez les employés et de 1% chez les ouvriers.
La part des femmes en télétravail augmente de huit points entre 2019 et 2023.
Au total, un tiers (34%) des salariés souhaite travailler à distance, parmi lesquels 8% souhaitent télétravailler à temps plein.
Le profil type du télétravailleur
En 2023, le télétravailleur est :
- un cadre (61%) : ingénieur informatique, professionnel de la communication... ;
- une femme (51%) ;
- un diplômé (bac +5 ou plus) ;
- un salarié du secteur privé (83% des télétravailleurs sont dans le secteur public, 17% dans la fonction publique).
Amélioration globale des conditions de travail et de l'état de santé des télétravailleurs
Les télétravailleurs ont globalement de meilleures conditions de travail que les non-télétravailleurs. Ils disposent de plus d'autonomie (dans la gestion de leur temps de travail essentiellement) et "l'intensité de leur travail est moindre" (moins d'interruptions).
Les télétravailleurs sont globalement en meilleure santé que les autres salariés, selon la Dares, et sont moins fréquemment malades.
Le télétravail favorise également une meilleure articulation entre vie privée et vie professionnelle dans les couples en télétravail. Toutefois, cet avantage bénéficie surtout aux hommes. Les femmes restent davantage préoccupées par la gestion quotidienne de leur foyer que les hommes. Les inégalités en termes de charge mentale sont même accrues en défaveur des femmes en cas de télétravail.
Les limites : moins de soutien social et davantage de présentéisme
Les salariés en télétravail bénéficient de moins de soutien social. L'enquête pointe des rapports sociaux plus dégradés à distance qu’en présentiel (moins de soutien du supérieur hiérarchique et des collègues), notamment en raison d'une diminution des discussions sur l'organisation du service.
Les télétravailleurs pratiquent un "présentéisme accru" (proportion de jours finalement travaillés sur l’ensemble des jours d'arrêt maladie). Les femmes présentent le taux le plus élevé (53%, contre 45% pour les non-télétravailleurs). La Dares suppose que les salariées interrogées ont intégré dans leur réponse les jours consacrés à la garde des enfants malades. Ce sont toujours les femmes qui assurent le plus souvent la garde des enfants malades et le télétravail pourrait permettre la poursuite de l'activité.