Environ un quart des ponts communaux recensés en France entre octobre 2021 et octobre 2024 sont en bon état. C'est le constat du rapport de synthèse publié par le Cerema en novembre 2024, dans le cadre d'un programme spécifique confié par l'État de 2021 à 2025.
L'état des ponts du réseau routier communal est devenu une priorité de sécurité publique, notamment depuis le rapport du Sénat en 2019, publié à la suite de l'effondrement d'un pont de Gênes, en Italie.
Des ponts communaux globalement en mauvais état
Sur les 63 180 ouvrages d'art communaux recensés (dont 40 711 ponts) :
- 36% des ponts ont au moins un défaut nécessitant des travaux dans les cinq à dix ans ;
- 25% des ponts présentent "des désordres structuraux significatifs ou majeurs" qui nécessitent des réparations à brève échéance ;
- 5% des ponts et des murs ont des problèmes de sécurité du fait "de désordres graves sur la structure avec préconisation immédiate de limitation de tonnage ou de fermeture" ;
- 6% des ponts et des murs exigent une action immédiate liée au mauvais état des équipements (garde-corps, chaussées…).
Les ouvrages en mauvais état souffrent essentiellement de :
- défauts de maçonnerie ;
- corrosion des aciers ;
- l’action d’un courant d’eau altérant les appuis.
Le coût des travaux
Pour le Cerema, l'entretien annuel des ponts communaux nécessite 140 millions d'euros. La remise en état seule représenterait un rattrapage de près de 3,3 milliards d’euros dont 740 millions d’euros "pour les ouvrages nécessitant une action immédiate compte tenu de désordres graves de structure".
Un programme de financement de 55 millions d’euros, actuellement en cours (2023-2025), concerne les 500 ponts les plus dégradés qui présentent notamment "un enjeu de sécurité des usagers ou de continuité de desserte locale".
Au 31 octobre 2024 :
- 16,6 millions d'euros ont déjà été attribués (123 000 euros de subvention en moyenne par ouvrage d'art) ;
- 42 ouvrages sont en cours de réparation ;
- 313 dossiers ont été déposés via SOS Ponts.