Un rapport publié le 24 janvier 2025 par la Cour des comptes met en lumière la surexposition croissante de ces territoires aux risques littoraux et d’inondation, ainsi que les défaillances de la réponse publique. Il avance des pistes pour l'améliorer.
Un littoral de plus en plus vulnérable
Le développement du littoral méditerranéen français repose sur l’économie maritime et les attraits du bord de mer. L’urbanisation des communes littorales et l’artificialisation des sols ne cessent de progresser. La suroccupation des espaces littoraux accentue leur exposition aux risques liés à la mer et aux inondations, amplifiée par le changement climatique :
- les tempêtes et les pluies intenses, plus fréquentes, aggravent les risques de submersion et d’inondation par débordement de cours d’eau ou d'étangs ou par ruissellement ;
- l’élévation du niveau marin accroît la mobilité du trait de côte.
Le rapport note que :
- les risques littoraux et inondations sont mieux connus mais l’information reste fractionnée et peu accessible. La carte des risques n’est pas toujours consolidée à l’ensemble du littoral et se borne souvent à l’étude d’une seule menace ;
- les populations et certains élus sous-estiment les périls ;
- le coût de leur impact et ses répercussions économiques n’est pas évalué précisément.
Une intervention publique à renforcer
La Cour constate que :
- les plans de prévention des risques (PPR) mis en place par l’État ne couvrent pas toute la façade méditerranéenne, prennent peu en compte les risques de submersion et d’érosion côtières et peuvent voir leurs prescriptions remises en cause lors d’opérations d’aménagement locales ;
- la planification régionale traite peu des aléas littoraux ;
- les mesures mises en œuvre par le bloc communal ne sont pas à la hauteur des enjeux.
Pour la Cour, il est impératif que tous les acteurs publics se préparent aux conséquences du changement climatique. Par exemple, la valeur des biens exposés à la seule montée des eaux d’ici à 2100 sur le littoral méditerranéen pourrait s’élever à 11,5 milliards d'euros. Le système assurantiel et indemnitaire ne pourra supporter la couverture de la réalisation et de l’intensification des risques.
La Cour préconise notamment :
- de compléter la connaissance de la vulnérabilité physique d’un territoire par une projection des coûts de destruction, d’interruption des activités et de remise en état ;
- d'exiger l'élaboration d'une stratégie locale de gestion du trait de côte dans les zones les plus menacées ;
- de créer dans les établissements publics fonciers de Provence-Alpes-Côte d’Azur et d’Occitanie des filiales foncières pour financer l'aménagement et la recomposition du littoral.