L'Inspection générale des affaires sociales (Igas) a publié, le 15 septembre 2025, une note consacrée aux mesures visant à améliorer la qualité du travail et de l'emploi dans différents pays de l'Union européenne (UE) dont l'Allemagne, l'Espagne, l'Italie ou encore la Suède.
Faire évoluer les pratiques managériales
La qualité des pratiques managériales détermine la santé des salariés, la qualité de l’emploi et la qualité du travail. Selon la note, "les critères d’un management de qualité, loin d’être dispersés et hétérogènes selon les pays, les secteurs d’activité ou la taille des organisations, sont en réalité très convergents".
Dans tous les pays étudiés, un "bon" management se caractérise par :
- un fort degré de participation des travailleurs ;
- la reconnaissance du travail accompli ;
- l'autonomie.
D'après l'Igas, en France, les pratiques managériales apparaissent très verticales et hiérarchiques. La reconnaissance du travail y est plus faible que dans les autres pays et la formation des managers est trop académique et peu tournée vers la coopération (malgré des progrès que le développement de l’apprentissage dans le supérieur devrait amplifier).
Pour améliorer les pratiques managériales, le rapport recommande notamment :
- de prolonger les débats des Assises du travail autour de la question du management (cette réflexion publique pourrait aboutir à un nouvel accord national interprofessionnel sur le sujet) ;
- de faire évoluer le système éducatif pour réduire la distance hiérarchique ;
- de renforcer l’accompagnement des managers vers un management plus participatif, innovant et décentralisé, en étendant les missions de l’association pour l'emploi des cadres (APEC) ;
- d'inscrire la qualité des pratiques managériales dans les objectifs poursuivis par la négociation de branche ;
- d'améliorer les pratiques managériales dans le secteur public (publication d'un document présentant la politique managériale de chaque service public, développement des formations au management).
Mieux prendre en compte la santé des femmes au travail
Le rapport relève que :
- les inégalités de sexe sont actuellement peu présentes dans les données relatives à la santé au travail ;
- les obligations de sécurité des conditions de travail qui s’imposent aux employeurs ne distinguent pas, a priori, les besoins selon le sexe.
Concernant les périodes menstruelles, seule l’Espagne a légiféré (en 2023) sur ce sujet en créant un congé menstruel. Il est destiné aux femmes qui souffrent de règles douloureuses. Il s'agit d'une autorisation d’absence rémunérée de trois jours en cas de "menstruations invalidantes" (dysménorrhée), accordée par le médecin et financée par la Sécurité sociale. L’Espagne est le premier pays d’Europe à reconnaître ce droit qui existe déjà au Japon, en Corée du Sud ou en Indonésie.
Selon l'Igas, "de nombreuses initiatives sont prises sur la période de ménopause, mais elles paraissent souvent encore au stade de la réflexion, ou reposent sur des recommandations d’adaptation des conditions de travail, laissées à la libre initiative des entreprises."
Quant à l’endométriose, aucun des États membres de l’UE ne paraît disposer d’une législation applicable sur ce sujet.