5,2% des 18-79 ans ont déclaré avoir eu des pensées suicidaires dans les douze mois précédents (contre 4,2% en 2020). Si le nombre de passages aux services d'urgence pour automutilation et tentative de suicide reste stable (77 041 passages), le taux d'hospitalisation continue d'augmenter (+7% par rapport à 2023 avec 97 302 hospitalisations). Les filles et jeunes femmes sont les plus touchées. C'est le constat du Bulletin de Santé publique France sur les conduites suicidaires en 2024, publié le 10 octobre 2025.
Une hausse des hospitalisations plus marquée chez les jeunes femmes
Près de deux passages aux urgences sur trois pour tentatives de suicide et auto-mutilation ("gestes auto-infligés") concernaient des femmes (soit 66,7%), souligne le bilan. Plus précisément, les filles de 11 à 17 ans et les femmes de 18 à 24 ans sont "les classes d’âge avec les parts d’activité pour geste auto-infligé les plus élevées (respectivement 17,8 ‰ et 14,1 ‰)." Par ailleurs, "les 11-17 ans et les 18-24 ans étaient les seules classes d’âge chez les femmes pour lesquelles la part d’activité augmentait au cours des cinq dernières années".
Quant aux hospitalisations pour geste auto-infligé (HGAI), elles continuent à augmenter sur tout le territoire (+7% par rapport à 2023) et concernent les deux sexes. Le nombre d'hospitalisations des jeunes filles et jeunes femmes continue sa progression à des niveaux supérieurs aux autres classes d’âge :
- près de 2 HGAI sur 3 concernaient des femmes (65,3%) ;
- les jeunes filles de 15-17 ans ont le taux de recours le plus élevé (878 HGAI pour 100 000 jeunes filles).
L’intoxication médicamenteuse volontaire est la plus fréquente (77% des hospitalisations) chez les femmes (81%) et les hommes (71%) ).
De fortes disparités territoriales
Les HGAI (femmes et hommes) sont les plus nombreux dans les Hauts-de-France (251 pour 100 000 habitants), en Normandie et en Bretagne. À l'inverse, les taux d'hospitalisation les plus faibles se trouvent en Île-de-France (80 pour 100 000 habitants).
Le nombre d'hospitalisations est plus faible dans les départements et les régions d'outre-mer (DROM) excepté pour La Réunion avec 145 hospitalisations pour 100 000 habitants.
Les décès par suicide plus fréquents chez les hommes
Avec 8 848 décès par suicide soit 13 décès par suicide pour 100 000 habitants tout âge confondu en 2023, le taux de décès par suicide reste relativement stable en France, selon Santé publique France. La stabilité du nombre de décès par suicide est globalement observée depuis les cinq dernières années, au niveau national et pour les deux sexes.
Toutefois, les décès par suicide des hommes d'au moins 65 ans (37 pour 100 000) et de 45 à 64 ans (29 pour 100 000) sont les plus nombreux. Chez les femmes, c'est à partir de 85 ans qu'on constat le plus de décès par suicide (taux de 12 décès pour 100 000 femmes), puis les 45-64 ans (10 décès pour 100 000 femmes), suivi par les 65 ans et plus (9 décès pour 100 000).