Image principale 1
Image principale 1
© Jean-Luc Flémal - BE - stock.adobe.com

Fiscalité : le regard des Français sur leurs impôts en 2025

Temps de lecture  4 minutes

Par : La Rédaction

Le dernier baromètre du Conseil des prélèvements obligatoires révèle des résultats globalement stables sur la perception qu'ont les Français de leurs impôts. Cependant, il met en évidence une insatisfaction croissante concernant l'utilisation de l'argent public et une perte de confiance envers l'État dans sa capacité à le gérer efficacement.

Tous les deux ans, le Conseil des prélèvements obligatoires (CPO), une institution associée à la Cour des comptes, publie son baromètre des prélèvements fiscaux et sociaux. La troisième édition de ce baromètre a été publiée le 27 novembre 2025.

Une acceptation nuancée de l'impôt

Comme en 2021 et 2023, les Français interrogés continuent de porter un jugement négatif sur le niveau général d’imposition : 78% considèrent qu'il est trop élevé (contre 75% en 2021 et 2023), tandis que 19% le jugent au bon niveau et 3% trop bas. En revanche, ils se montrent moins critiques lorsqu’il s’agit de leur propre situation fiscale : 61% considèrent payer trop d’impôts, 36% les estiment appropriés et 3% trop faibles. Les cotisations sociales sont perçues de manière comparable. Plus le niveau de revenus des sondés est élevé, plus l’acceptation de leurs impôts est faible.

Malgré tout, le civisme fiscal demeure solidement ancré : 79% des sondés voient le paiement des impôts comme un acte citoyen. L’enquête révèle néanmoins une tolérance envers certaines pratiques d’évitement fiscal ou social, qu’il s’agisse de fraude (illégale) ou d’optimisation (légale mais moralement condamnable). Si 45% des Français jugent qu’il n’est jamais justifié de frauder, seuls 25% condamnent le fait de s’expatrier pour réduire ses prélèvements (contre 28% en 2023). Le travail non déclaré par un employeur est aussi jugé plus sévèrement que lorsqu’il est effectué par un salarié. 

Une critique sur l'utilisation des fonds publics

Le baromètre 2025 confirme que la satisfaction concernant l'utilisation des fonds publics, le sentiment d’équité fiscale et la confiance dans les institutions restent les principaux moteurs de l’acceptation fiscale. La connaissance du système socio-fiscal n’est plus un facteur déterminant. 

72% des Français se déclarent insatisfaits de la façon dont l’argent public est utilisé. Ce chiffre progresse par rapport aux précédents baromètres : 65% en 2021 et 68% en 2023.

 

Une majorité estime qu’il est possible d’améliorer la qualité des services publics sans augmenter les prélèvements, voire en les réduisant.

 

La confiance accordée à l’État dans l’utilisation des fonds publics est également en net recul, passant de 33% en 2023 à 22% en 2025. Cette confiance augmente pour les autres échelons décisionnaires (56% pour les régions, 58% pour les départements, 69% pour les communes).

Parmi les nouveautés de ce baromètre 2025, trois questions portent sur :

  • le financement de la hausse du budget de la défense annoncée à l’été 2025 : 86% des sondés ne veulent pas le financer par plus d’impôts, mais par une diminution d’autres dépenses (62%) ;
  • les prélèvements sur la transmission du patrimoine : 56% jugent ces impôts trop élevés et 31% les trouvent insuffisants. Par ailleurs, 90% estiment normal que des parents lèguent leur patrimoine à leurs enfants, même si cela perpétue des inégalités de richesses ;
  • la complexité du système fiscal : la majorité des personnes interrogées considère que le système fiscal de la France est plus complexe que celui des autres pays. Toutefois, 64% déclarent que remplir leur déclaration de revenus est plutôt facile, et 90% plébiscitent le pré-remplissage des déclarations, jugé très utile pour simplifier les démarches.

En ce moment