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© Aleks Taurus - stock.adobe.com

Défense : participation du Canada au programme d'armement européen SAFE

Temps de lecture  4 minutes

Par : La Rédaction

L'Union européenne (UE) et le Canada renforcent leur coopération en matière de défense, avec un accord qui autorise les Canadiens à participer au fonds européen SAFE de 150 milliards d’euros. Alors que les négociations entre les deux parties ont abouti, les pourparlers entre l'UE et le Royaume-Uni ont en revanche échoué.

L'Union européenne (UE) et le Canada ont annoncé le 1er décembre 2025 un accord sur la participation des Canadiens à un programme européen d'aide à l'industrie de la défense, nommé SAFE (Security action for Europe). Cet instrument européen met à la disposition des États des prêts à des conditions favorables, destinés à des achats conjoints dans l'armement.

L'UE cherche à développer son industrie de la défense dans un contexte européen marqué à la fois par l'agression continue de la Russie contre l'Ukraine depuis février 2022 et par le désengagement américain sur le continent.

Un accord avec le Canada mais pas avec le Royaume-Uni

En juin 2025, le premier ministre Mark Carney et les dirigeants européens avaient signé un partenariat en matière de sécurité et de défense. Et, début décembre, le Canada a rejoint SAFE, l’initiative de l’UE pour l’industrie de défense. Il s'agit de la première participation d'un pays hors UE. Concrètement, l’accord autorise les entreprises canadiennes à répondre aux appels d’offres liés aux acquisitions soutenues par l’UE.

Les pays hors UE prenant part au programme ne peuvent, en principe, contribuer à plus de 35% de la valeur d’un système d’armes financé par ce dispositif. Le Canada pourra toutefois dépasser ce seuil, puisqu'il s’acquitte d’un coût d'entrée négocié entre les deux parties :

  • qui est proportionnel aux avantages escomptés pour ce pays partenaire ;
  • qui est calculé en tenant compte du PIB, de la compétitivité industrielle et du niveau de coopération avec les fabricants européens.

Et pour le Royaume-Uni ? 

Toutefois, l'UE et le Royaume-Uni ne se sont pas mis d'accord sur le coût d'entrée dont auraient dû s'acquitter les Britanniques pour que leurs entreprises puissent se porter candidates à ce dispositif. En l’absence d’accord, SAFE prévoit une participation encadrée des entreprises non européennes, limitée à 35% de la valeur des achats afin de respecter la règle de préférence européenne de 65% introduite dans le règlement SAFE.

19 États de l'UE souhaitent bénéficier du programme SAFE

Le commissaire européen chargé de la Défense, Andrius Kubilius, a indiqué sur X que 19 pays participants avaient transmis leurs plans de dépenses liés aux prêts à faible taux prévus par le programme SAFE. Il a également fait état d’un engagement de 15 États membres à inclure dans leur plan de dépenses un soutien important à l’Ukraine.

 

La Commission européenne doit désormais les évaluer. Elle prévoit les premiers déboursements début 2026.

Le 9 septembre 2025,  la Commission européenne a dévoilé la répartition des 150 milliards d'euros de SAFE pour renforcer l’industrie de défense. La Pologne est la première bénéficiaire, avec 43,7 milliards d’euros (Md€) lui étant destinés. Elle est suivie par la Roumanie (16,7 Md€), la France (16,2 Md€) et l’Italie qui devrait recevoir 14,9 Md€. Bien que la Hongrie n’ait pas signé SAFE, elle devrait bénéficier d'une dotation équivalente à celle de la France.

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