L’objectif de ce texte est de favoriser le rétablissement de la stabilité politique de cette collectivité par des mesures permettant "la constitution d’une majorité stable à l’assemblée et d’autres mesures qui tendent à rationaliser les relations entre l’exécutif local et l’assemblée de la Polynésie française".
Il a été largement modifié lors du débat au Sénat.
L’effectif de l’assemblée de la Polynésie française reste fixé à 57 membres qui doivent être élus au scrutin proportionnel à deux tours avec une prime majoritaire.
Le projet gouvernemental prévoyait 5 circonscriptions élisant à l’assemblée un nombre de membres correspondant à leur population. Le Sénat a préféré instaurer une circonscription unique divisée en 8 sections, (une section disposant au minimum de 3 sièges), une prime majoritaire de 19 sièges étant attribuée à la liste arrivée en tête dans l’ensemble de la Polynésie.
Pour pouvoir se maintenir au second tour les listes devront avoir obtenu au moins 12,5% des suffrages exprimés (le texte initial prévoyait 10% des inscrits) et seules celles qui auront obtenu au moins 5% des suffrages exprimés pourront fusionner pour le second tour.
D’autres mesures "tendent à rationaliser les relations entre l’exécutif local et l’assemblée de la Polynésie française" :
- renforcement des conditions de dépôt et d’adoption d’une motion de défiance (qui ont abouti en Polynésie au renversement de 10 gouvernements depuis 2004) : désormais un tiers, au lieu du quart, des membres de l’assemblée sera nécessaire pour rendre recevable une motion de défiance et son adoption nécessitera qu’elle soit votée par une majorité qualifiée des trois cinquièmes des membres de l’assemblée, et non plus simplement par la majorité absolue,
- réduction du nombre des membres du gouvernement polynésien de 15 à un nombre compris entre 7 et 10 ministres (le texte du gouvernement le fixait à 7) ainsi que du nombre de leurs collaborateurs,
- limitation des rémunérations du président, des membres de son gouvernement et des représentants à l’Assemblée qui sont diminuées de 10%, mesure prévue par un amendement adopté par l’Assemblée nationale,
- limitation à deux mandats successifs (10 ans) l’exercice du pouvoir par le président de la Polynésie française,
- fin de la possibilité laissée à l’Assemblée de la Polynésie française de renverser chaque année son président et fin de la possibilité de renouvellement anticipé ou annuel du bureau de cette assemblée (sauf en cas de démission du président).
Cette page propose un résumé explicatif du texte pour le grand public. Elle ne remplace pas le texte officiel.
Sources
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Sénat :
Dossier législatif sur le projet de loi organique relatif au fonctionnement des institutions de la Polynésie française -
Bibliothèque des rapports publics - La documentation Française :
Sénat - Rapport d'information fait au nom de la Commission des lois constituionnelles (...) à la suite d'une mission d'information effectuée en Polynésie française du 21 avril au 2 mai 2008 -
Conseil constitutionnel :
Décision du Conseil consitutionnel sur la loi organique relative au fonctionnement des institutions de la Polynésie française -
Légifrance :
Loi organique du 1er août 2011 relative au fonctionnement des institutions de la Polynésie française