La place de la recherche dans les grandes écoles et les écoles d'ingénieurs

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La place de la recherche dans les grandes écoles et les écoles d’ingénieurs est régulièrement interrogée. La montée en puissance de la coopération et de la compétition internationales, celle concomitante des classements internationaux et des appels à projet recherche, ont conduit de nombreuses écoles, qui étaient avant tout orientées vers la formation, à faire de la recherche et à la valoriser.

La mission a plus particulièrement analysé la position des écoles d’ingénieurs qui sont habilitées à délivrer un diplôme d’ingénieur et les écoles de commerce qui délivrent une formation octroyant le grade de master. Elle a également conduit des entretiens et porté une attention particulière au rôle de la recherche au sein des politiques de site. En premier lieu, la mission fait le constat que l’adossement des formations à la recherche s’est clairement accentué depuis ces dix dernières années sous le double mouvement des évaluations nationales et internationales. Des écoles qui pouvaient être tournées principalement vers l’enseignement ont investi le champ de la recherche. Non seulement, certaines écoles forment avec et par la recherche, mais elles forment aussi maintenant pour la recherche. Ce tournant « recherche » est clairement perceptible via le changement de composition du corps enseignant, très largement constitué de titulaires d’un doctorat (ou parfois d’un PhD en ce qui concerne les écoles de commerce). L’accentuation de la compétition internationale pour recruter les meilleurs étudiants et enseignants a incité les établissements à investir dans la recherche, qui constitue le critère différenciant dans une logique de « concurrence positionnelle ».

Des éléments font toutefois encore obstacle à ce mouvement que ce soit des logiques de réseau, de réputation au niveau national fondée sur d’autres critères, de poursuite encore faible des ingénieurs en doctorat ou encore l’organisation même de l’architecture des formations avec une très faible présence de la recherche dans les classes préparatoires aux grandes écoles. Si certaines écoles fonctionnent comme des opérateurs de recherche ou sont intégrées dans des politiques de site dynamiques, d’autres suivent sans être motrices, voire ont une faible production scientifique, ce qui est problématique au regard de leur statut et du devenir de leurs étudiants. La mission présente dans ce rapport 9 recommandations.

Synthèse
Liste des préconisations
Introduction

1. Former avec et par la recherche : un adossement des formations et des établissements à la recherche devenu progressivement incontournable pour obtenir une reconnaissance de l’État

1.1. L’adossement à la recherche dans les procédures d’évaluation des formations en gestion reconnues par l’État : un processus au milieu du gué

1.2. L’adossement à la recherche dans la procédure d’évaluation des formations d’ingénieurs : une importance grandissante qui nécessite des investissements

1.3. Des freins structurels à un adossement systématique de la formation à la recherche qui dépassent la question de l’évaluation des grandes écoles

2. Former pour la recherche : le doctorat trace une ligne de démarcation entre établissements de recherche et d’enseignement

2.1. Un taux de poursuite en thèse des étudiants encore faible et très variable selon les écoles

2.2. La recherche est un investissement bénéfique pour les étudiants et diplômés

2.3. Le doctorat trace, au sein du corps enseignant, la frontière entre secteurs académique et professionnel et il est parfois contourné par le PhD

3. Se différencier par la recherche : une logique de concurrence positionnelle des établissements qui les poussent à devenir des opérateurs de recherche

3.1. L’évolution et le type de recherche dans les écoles : une prépondérance de la recherche et développement

3.2. Les écoles d’ingénieurs : quelques écoles ont un investissement et un impact plus significatifs en recherche

3.3. Les écoles de commerce : une course à la publication pour se différencier

3.4. Une première typologie d’écoles au regard de leur production scientifique : d’une recherche très faible à de véritables opérateurs de recherche

4. Au-delà des coopérations au travers des unités mixtes de recherche, des logiques institutionnelles parfois peu favorables au développement d’une taille critique en matière de recherche

4.1. La recherche pousse certaines grandes écoles à acquérir une taille critique

4.2. Cette taille critique peut être recherchée par l’intermédiaire d’une coopération via les laboratoires de recherche, qui participent à une intégration « par la base » au sein d’un site

4.3. L’identité et les logiques de réseau des grandes écoles sont des forces centrifuges

5. Un mouvement d’académisation et d’internationalisation des écoles qui interroge leur stratégie d’ensemble

5.1. Faire de la recherche pour « tenir son rang » ou gagner en notoriété internationale

5.2. Les écoles sont à la recherche d’une cohérence en termes de positionnement dans le domaine de la recherche


Conclusion

Annexes
Bibliographie
Table des illustrations

  • Type de document : Rapport d'inspection
  • Pagination : 85 pages
  • Édité par : Ministère de l’éducation nationale, de la jeunesse et des sports