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Le documentaire est un secteur vivace qui s'inscrit dans une économie fragile. La mission explore les modèles économiques des producteurs, à la fois dans l’audiovisuel et le cinéma. Elle analyse la situation des documentaristes, dont la double casquette d’auteur et de réalisateur rend le statut flou. Elle approfondit la notion même de documentaire, dont les frontières avec des genres voisins comme le reportage sont poreuses, et dont la délimitation de sous-domaines comme celui du documentaire de création fait l’objet de débats animés au sein de l’interprofession.
Des recommandations sont émises concernant les producteurs, les auteurs, le Centre national du cinéma et de l'image animée (CNC) et la Cinémathèque du documentaire.
SYNTHÈSE
A. Le documentaire s’inscrit dans une économie traditionnellement fragile
1. Une fragilité qui tient au foisonnement de petites entreprises de production…
2. …et n’épargne pas les auteurs-réalisateurs
3. Dans un contexte de plateformisation de l’offre, générateur d’incertitudes
4. Les réformes des aides du CNC de 2014 et 2017 ont renforcé le soutien unitaire aux oeuvres mais baissé le budget global alloué au secteur, renforçant cette fragilité structurelle…
5. …en dépit du rôle stabilisateur de l’audiovisuel public
B. Vers une évolution des dispositifs d’aides au documentaire et un renforcement de la Cinémathèque du documentaire
1. Pour une reprise mesurée de la croissance des aides au genre documentaire…
2. …Et une plus juste rémunération ainsi qu’un meilleur accompagnement des auteurs-réalisateurs
3. Avec une Cinémathèque du documentaire renforcée, au service du rayonnement et de la découvrabilité du genre
CHIFFRES-CLÉS DU DOCUMENTAIRE
LISTE DES RECOMMANDATIONS
INTRODUCTION
I. LE SECTEUR DE LA PRODUCTION DOCUMENTAIRE EST HISTORIQUEMENT PAUVRE ET SECOUÉ PAR DE RÉCENTES ÉVOLUTIONS
A. Un secteur hétérogène, atomisé, en cours de structuration et globalement fragile
1. Un champ très hétérogène et difficile à cerner
2. Un écosystème atomisé, avec des mouvements de concentration entraînant une forme de bipolarisation
3. Une structuration récente
4. Des fragilités intrinsèques
B. Une production audiovisuelle impactée par la réforme de 2014 et 2017 des aides du CNC
1. Le documentaire, genre le plus aidé en volume, a connu un resserrement depuis une dizaine d’années, amorti par l’effet stabilisateur de chaînes de l’audiovisuel public
2. La réforme du CNC se traduit par un meilleur financement des programmes aidés mais par une baisse globale des aides au secteur
3. Les producteurs, contraints d’augmenter leurs apports, se trouvent fragilisés et subissent majoritairement des pertes
C. Le secteur également touché par les contraintes économiques de la télévision
1. La télévision est par nature favorable au documentaire, genre de prédilection des Français
2. Les diffuseurs se trouvent cependant dans une phase de repli, avec un effet à nouveau stabilisateur des sociétés de l’audiovisuel public
D. Les « décrets de production », facteurs d’inquiétudes supplémentaires
1. Les modulations permises par la réglementation sont perçues comme des menaces par les acteurs historiques, qui doivent s’emparer de ces nouvelles facultés de négociation
2. Une dynamique conventionnelle qui semble prometteuse
E. Le documentaire de cinéma précarisé par une hausse de sa production supérieure à celle de la fréquentation
1. Une offre qualitative, dont la forte croissance peine à décoller auprès d’un large public et engendre une dégradation de la rentabilité en salle
2. Les résultats des producteurs dégradés par cette production abondante
F. Des relais incertains à travers les autres canaux de diffusion
1. La montée en puissance de l’offre délinéarisée des acteurs du web est porteuse d’opportunités et de menaces
2. L’export, un facteur de diversification économique et de rayonnement international, à développer plus encore
3. La diffusion spécialisée, un relais essentiellement qualitatif
II. LES AUTEURS-RÉALISATEURS DEMEURENT DANS UNE SITUATION PRÉCAIRE FINANCIÈREMENT ET SOCIALEMENT
A. Une profession en croissance, peu connue et mal représentée
1. Une population en forte hausse depuis 25 ans
2. Des auteurs œuvrant dans l’anonymat
3. Une représentation émiettée
4. Un début de structuration depuis le rapport Racine
B. Un niveau de rémunération jugé insuffisant
1. Une grande difficulté à appréhender les rémunérations des auteurs
2. Un contexte difficile dans toutes les professions culturelles, notamment dans l’audiovisuel
3. Les documentaristes particulièrement touchés au sein de l’audiovisuel
C. Des chantiers d’amélioration ont été lancés et doivent désormais aboutir
1. Un accord conclu sur la rémunération de l’écriture
2. Le sujet récurrent du salaire minimum
3. Une définition des revenus accessoires à élargir, en particulier à la rémunération des débats en salle
4. Des droits d’exploitation qui pourraient être renforcés
D. Un mal-être au travail et des protections faibles
1. Des études réalisées par une organisation professionnelle traduisent les difficultés rencontrées par les auteurs-réalisateurs dans l’exercice de leur métier
2. Une répartition entre salaires et droits d’auteur semblant répondre à une logique plus économique que sociale
3. Une transparence encore insuffisante des comptes de production
E. Des aides plus orientées vers les producteurs que les auteurs
1. Des aides directes aux auteurs très minoritaires, en cours de renforcement par le CNC
2. L’importance du suivi des artistes et de leur soutien, y compris hors temps de production
3. Pour une extension des mécanismes vertueux de l’aide à la conception
III. LES RÉFORMES SUCCESSIVES DES AIDES AU DOCUMENTAIRE APPELLENT DES MESURES D’AJUSTEMENT ET DE NOUVELLES ACTIONS
A. Un resserrement des aides à partir de 2014
1. Une nouvelle courbe des aides et des bonifications ciblées sur les documentaires les plus qualitatifs
2. L’inscription pour la première fois d’une définition du documentaire de création dans le règlement général des aides
B. Un bilan nuancé des réformes appelant des mesures d’ajustement
1. Des évolutions diversement ressenties par la profession
2. Un consensus en vue autour de la nouvelle définition
3. Un système complexe appelant des simplifications, en concertation avec le secteur
C. De nouvelles actions envisageables pour consolider et structurer le secteur
1. Plusieurs chantiers ont déjà été lancés par le CNC
2. Une reprise mesurée de la croissance des aides au profit du documentaire paraît souhaitable si les ressources du CNC le permettent
3. Un soutien à la structuration des entreprises du secteur mérite réflexion
IV. LA CINEMATHÈQUE DU DOCUMENTAIRE EST UN PROJET PROMETTEUR ET FÉDÉRATEUR NÉCESSITANT UN COUP D’ACCÉLÉRATEUR DÈS 2023
A. Une entité faisant consensus, mais à l’identité floue et aux moyens faibles l’ayant empêchée de prendre son essor
1. Un groupement faisant consensus depuis sa création en 2017
2. Le rôle clé des partenaires de la Cinémathèque
3. Une BPI omniprésente
4. Une équipe semblant trop restreinte
5. Un budget inférieur aux prévisions et rigide
6. Une activité de programmation de documentaires au Centre George Pompidou qui n’a pas encore atteint l’audience escomptée
B. Pour une Cinémathèque renforcée
1. Un réseau à étendre et densifier
2. Un rapprochement des catalogues de films documentaires sous l’égide de la Cinémathèque
3. Une visibilité accrue au Centre Georges Pompidou
4. Déployer les missions prévues dans les statuts et non assurées, à mesure du renforcement de ses moyens
5. Donner au GIP les moyens de ses ambitions
C. Un momentum idéal en 2023 avec « l’Année du documentaire »
1. Un projet rencontrant un soutien de principe mais un accueil sceptique compte tenu de l’absence de moyens et de direction claire 2. Les actions qui se précisent mériteraient une ligne directrice et de la visibilité
CONCLUSION
V. LISTE DES PERSONNES RENCONTRÉES
VI. GLOSSAIRE
VII. LISTE DES ANNEXES
- Type de document : Rapport d'inspection
- Pagination : 166 pages
- Édité par : Ministère de la Culture