Implication du ministère de la Culture dans la lutte contre l'illettrisme

Remis le :

Auteur(s) : Isabelle Maréchal ; Nathalie Sultan ; Paul-Eric Hen

Auteur(s) moral(aux) : Inspection générale des affaires culturelles

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L'Inspection générale des affaires culturelles a été missionnée pour faire un état des lieux de l'action du ministère de la Culture, du rôle et de l'organisation au niveau déconcentré du ministère, afin de formuler des recommandations en matière de prévention et de lutte contre l'illettrisme.

Le rapport évalue dans une première partie la place du ministère de la Culture parmi les acteurs de la lutte contre l'illettrisme avant d'examiner les différentes modalités de son intervention, directe ou indirecte. Dans un deuxième temps, des pistes d'amélioration et de développement sont présentées, tant au niveau du pilotage et de la coordination des actions existantes qu'en termes de moyens.

LETTRE DE MISSION 
SYNTHESE 
LISTE DES RECOMMANDATIONS PAR PRIORITES 
INTRODUCTION

I. UNE ACTION DU MINISTERE DE LA CULTURE NECESSAIREMENT SECONDE MAIS REELLE, MULTIFORME ET SPECIFIQUE, MEME SI SES EFFETS DEMEURENT DIFFICILEMENT EVALUABLES

A. Un rôle second dans la lutte contre l'illettrisme qui, elle-même, souffre d'un manque d'incarnation au niveau national 
1. La lutte contre l'illettrisme ne constitue pas un objectif premier de l'action du ministère de la Culture, et d'autres ministères apparaissent plus directement concernés 
a. La mission première du ministère est d'apporter la culture au plus grand nombre sans pour autant que la remédiation à des difficultés langagières relève de son ressort direct
b. La définition stricte de l'illettrisme de l'ANLCI, unique dans le monde, place d'abord le ministère en charge de l'Education en première ligne 
c. D'autres ministères apparaissent aussi plus directement concernés 
d. Les actions menées par le ministère de la Culture susceptibles d'entrer dans ce champ sont rarement ciblées explicitement sur l'illettrisme et ne répondent pas non plus à la définition restrictive de l'illettrisme de l'ANLCI 
e. Le ministère de la Culture n'est pas le mieux placé pour repérer le public en situation d'illettrisme 
2. La lutte contre l'illettrisme souffre par ailleurs d'un manque de définition et d'incarnation sur le plan national 
a. L'échec de la réforme de 2017-2019 
b. Les limites de l'ANLCI en dépit de sa reconfiguration 
c. Le réseau des Centres ressources illettrisme et analphabétisme (CRIA) reflète le manque de structuration de la lutte contre l'illettrisme 

B. Une action du ministère de la Culture néanmoins réelle, multiforme et spécifique dans la lutte contre l'illettrisme même si son évaluation demeure problématique 
1. Une action majoritairement axée sur la prévention, notamment à travers l'accès à la lecture, mais touchant aussi d'autres domaines 
a. L'action du ministère en faveur de la promotion de la lecture 
b. L'accès à la culture (hors lecture) des publics « éloignés » 
c. Le cas particulier du programme « Action culturelle et langue française » 
d. La participation de l'audiovisuel public à l'action globale de prévention avec la plateforme numérique Lumni 
e. Un fonctionnement fondé en général sur le financement de structures du champ social 
f. Synthèse des informations financières transmises à la mission comme participant à la lutte contre l'illettrisme 
2. Une multiplicité d'acteurs au sein du ministère dont aucun n'a de compétence explicite en matière de lutte contre l'illettrisme, et qui agissent le plus souvent seuls 
a. Dans le domaine de la lecture au niveau central : SLL, CNL, DGLFLF, DG2TDC
b. Le rôle majeur des DRAC 
c. Un nouvel acteur potentiel avec la Cité internationale de la langue française de Villers-Cotterêts
3. Des différences régionales
a. Certaines régions hexagonales plus touchées par l'illettrisme mettent un accent particulier sur cette question 
b. Le cas particulier de l'outre-mer 
4. Une évaluation délicate 
a. L‘absence de ciblage sur l'illettrisme de la plupart des actions menées aboutit le plus souvent à une absence de données significatives sur ce phénomène 
b. Même l'évaluation du programme ACLF, partiellement ciblé sur l'illettrisme, se révèle malaisée 
5. Une plus-value culturelle spécifique 
a. Une certaine « efficacité culturelle » en matière de traitement de l'illettrisme
b. …qui devrait conforter le ministère de la Culture dans les instances de coordination de lutte contre l'illettrisme.

II. POUR UNE IMPLICATION PLUS EFFICIENTE, VOIRE PLUS IMPORTANTE, DU MINISTERE DANS LA LUTTE CONTRE L'ILLETTRISME

A. Viser une meilleure coordination au sein du ministère 
1. Les difficultés liées à la multiplicité des structures œuvrant dans le champ de la prévention, voire de la lutte contre l'illettrisme reflètent celles liées à l'organisation du secteur du livre et de la lecture au sein du ministère 
a. Les limites inhérentes à la DGLFLF… 
b. … et à la DG2TDC 
c. Le partage des rôles entre le SLL et le CNL demande à être clarifié. 
d. Un élément possible de complexité supplémentaire avec la Cité Internationale de la langue française 
2. Les recommandations possibles 
a. La question de la représentation du ministère au sein de l'ANLCI 
b. La nécessité d'une meilleure coordination, au plus haut niveau, entre les différentes instances œuvrant dans le champ de la promotion de la lecture et de la lutte contre l'illettrisme prise au sens large 
c. Systématiser la coordination de l'action contre l'illettrisme à l'intérieur de toutes les DRAC 
d. Revivifier la tutelle sur les établissements culturels regroupés dans « Vivre ensemble » et établir un bilan des conventions ciblées par le ministère de la Culture
e. Rôle particulier de la Cité internationale de la langue française 

B. Progresser en matière d'évaluation et de sélection des actions menées 
1. Obtenir plus de remontées d'éléments chiffrés significatifs sur les actions menées par les associations aidées… 
2. … pour une meilleure sélection des programmes futurs 

C. Un renforcement de la politique globale de lutte contre l'illettrisme pourrait se justifier au nom de la démocratisation culturelle comme de l'utilité sociale 
1. L'illettrisme est un fléau dont l'ampleur et les conséquences désastreuses pourraient justifier, au nom de la démocratisation de la culture, un renforcement des moyens mis en oeuvre par le ministère 
a. L'ampleur de l'illettrisme et les risques d'une accentuation de ses effets avec l'impact croissant des écrans 
b. Un renforcement de la lutte contre l'illettrisme peut être justifié au nom de la démocratisation culturelle ou de l'exercice des droits culturels, d'autant plus que les actions de prévention recoupent largement celles en faveur du développement de la lecture en général. 
2. Les actions envisageables 
a. Mieux distinguer les actions en faveur de la prévention de celles du traitement de l'illettrisme et créer une ligne budgétaire spécifique pour le traitement de l'illettrisme
b. Une accentuation de l'effort financier sur les actions jugées les plus efficaces 
c. Une utilisation plus marquée de l'audiovisuel public 
d. Proposer la maîtrise de la langue française comme Grande cause nationale

CONCLUSION 
LISTE DES PERSONNES RENCONTREES 
LISTE DES ANNEXES

  • Type de document : Rapport officiel
  • Pagination : 119 pages
  • Édité par : Ministère de la culture