Texte intégral
Mesdames, Messieurs, Mes chers amis,
J'aimerais tout d'abord vous dire combien je suis heureux d'être présent aujourd'hui au sein d'une telle assemblée d'Internautes. C'est un très grand plaisir pour moi qui ai consacré plus de 40 années de ma vie au service des télécoms.
Si je suis ici aujourd'hui, c'est avant tout pour vous redire de la manière la plus claire l'importance que nous attachons à cette tâche essentielle - préparer l'entrée de la France dans la société de l'information - et ensuite pour vous parler plus précisément de ce que nous faisons dans le domaine du commerce extérieur.
1) Le gouvernement a engagé une action en profondeur pour faire entrer la France dans la société de l'information.
Le Premier ministre a montré la force de l'engagement de l'État dans la révolution de l'information, qui touche la société dans son ensemble. Comme vous le savez, Lionel Jospin va, dans les prochains jours, faire connaître le plan gouvernemental dans le domaine. Nous y avons beaucoup travaillé au cours de ces derniers mois.
Mais, au-delà de l'action initiée par l'État, il importe tout autant - et peut-être plus - que l'appropriation par la société de ces pistes soit faite, d'une manière tangible, réelle et pratique.
La société de l'information, c'est avant tout un sujet de société.
Permettez moi de vous dire, au nom du gouvernement français, tout l'intérêt que nous portons à vos travaux et à votre participation à cet effort. Et c'est important, pour que tous les avis soient connus, pris en compte, et enrichissent la prise de conscience et l'ouverture de la société française. Dans cette démarche, il importe de ne pas laisser des opinions au bord de la route, et de bien tenir compte de tous.
Une partie de la société restera toujours réfractaire à la technique : ce n'est pas pour autant que ses opinions ne font pas progresser le débat. Dans un monde ouvert, il importe que ce soient les peuples qui décident (je pense par exemple aux règles du nommage sur Internet).
Le commerce sur Internet doit être ouvert, honnête et respectueux.
Pour ce qui est du commerce électronique, vous savez que M. Francis Lorentz nous a remis avant-hier un rapport qui marque le début d'une large discussion sur ce sujet, à laquelle vous contribuez aujourd'hui. Nous devons en particulier veiller à ce qu'Internet, dont la France prend conscience aujourd'hui de l'importance pour les échanges internationaux, soit une vraie place de marché équitable.
La concurrence mondiale doit s'exercer sans ouvrir de rente indues et artificielles aux propriétaires du "véhicule", plutôt qu'in fine à ceux qui créent la valeur, les producteurs eux-mêmes. Il faut que s'installe une véritable concurrence sur les produits, et non sur des protocoles techniques qui en fermant le marché peuvent détruire la valeur.
Également, il ne s'agit pas de nier des différences culturelles, sources de richesse et non obstacles, mais de les prendre en compte pour créer un environnement favorable pour la vente, qui profite à tous. Nous devrons pour cela coordonner nos politiques au sein des différentes instances internationales concernées.
Le rapport contient ainsi un certain nombre de propositions pour permettre à l'État d'accomplir les missions qui lui sont confiées par les citoyens afin de créer les conditions de la confiance des entreprises et des consommateurs. Ces propositions feront l'objet d'un large débat d'ici au 15 février, notamment sur le forum de discussion ouvert sur le site de notre ministère.
Les technologies de l'information sont au coeur de la concurrence internationale.
Lors de la table-ronde d'hier après-midi, il a été question de l'exportation et des P.M.E. Internet est un formidable moyen d'exportation ! Il est indispensable que les entreprises françaises puissent saisir cette opportunité apporté par la technologie et les exceptionnelles possibilités qu'elle engendre. Les P.M.E., en particulier, doivent se mettre sur la Toile pour exporter ! Cela n'a rien de simple ; il ne s'agit pas que d'un effort d'appropriation des technologies : toutes les problématiques propres à l'exportation demeurent, même avec Internet. On ne vend pas en Chine de la même manière qu'au Chili, et on ne passe pas si simplement ni subitement d'un contact avec les clients de son canton à celui d'avec le monde entier, surtout lorsque l'on est une P.M.E. !
Vous pardonnerez un certain mercantilisme, mais il est en quelque sorte inhérent à la fonction (et puis, après tout, je suis aussi le concepteur, non du Minitel comme on l'entend parfois, mais du système kiosque, qui permet justement de rapporter de l'argent ...) : j'aimerais - pendant quelques minutes - vous parler surtout des entreprises et de ce que nous faisons dans le domaine du commerce extérieur.
2) Les technologies de l'information constituent pour le secrétaire d'État au commerce extérieur un enjeu primordial.
Dans le cadre de l'action résolue du gouvernement pour les technologies de l'information, j'ai voulu que le Secrétariat d'État au Commerce extérieur ait une action multiple et complète - en m'excusant auprès de vous du caractère un peu " catalogue " de ces quelques initiatives : elles répondent chacune à un aspect spécifique de la question qui se pose à notre pays de l'utilisation des technologies pour l'exportation, dans tous les aspects, et forment un ensemble dans le champ du Commerce extérieur et dans le cadre de l'ambitieuse vision du Gouvernement.
Nous participons à la sensibilisation des entreprises vis-à-vis de l'usage des technologies de l'information pour l'exportation.
Il s'agit d'accompagner le développement international des entreprises afin qu'elles bénéficient des opportunités nouvelles apportées pour l'exportation par les technologies de l'information.
A cette fin, avec le concours des partenaires du commerce extérieur, nous délivrerons un label du commerce extérieur (" Les Exportateurs sur la Toile ") aux sites Internet des entreprises, sous la condition qu'ils soient adaptés aux besoins de l'usage de cet outil pour l'exportation.
Cette opération sera accompagnée d'un aide au financement de sites orienté vers l'exportation, qui sera doté de 20 MF sur deux ans, par redéploiement de crédits du Commerce extérieur. Elle sera en place à la fin du premier trimestre 1998.
Nous accompagnons les entreprises dans leur usage des technologies de l'information pour la recherche des informations pertinentes sur leur secteur.
Avec M. Strauss-Kahn, nous avons confié une mission d'analyse de cette question à M. Patrick LEFAS, afin de mettre à disposition de manière à la fois simple et optimale, les informations aux entreprises dont elles ont besoin pour exporter, et de réfléchir aux modalités pour apporter notre concours aux méthodes pour que les entreprises récupèrent ces informations.
Les conclusions de cette étude sont attendues pour la fin du premier trimestre 1998. Il ne s'agit pas bien sûr de former des hackers (et des policiers du Web !) dans toutes les entreprises, mais plus simplement de trouver les moyens de former et d'inciter les sociétés à l'utilisation optimale des sources d'informations, en pratique infinies, disponibles sur la Toile. Des " Pages Jaunes " de plusieurs centaines millions de pages, c'est moins simple que le Bottin !
Cela concerne également bien sûr mes services, qui doivent utiliser plus et mieux les technologies de l'information pour diffuser l'information économique aux entreprises. En particulier, le Centre français du commerce extérieur verra son action recentrée sur la diffusion d'informations aux entreprises exportatrices, d'une manière plus accessible et simple qu'aujourd'hui.
Le site Internet du commerce extérieur ("commerceexterieur.gouv.fr"), qui fédère les 160 sites Internet des postes d'expansion économique, sera renforcé afin notamment que les entreprises puissent nous interroger par messagerie, dans un objectif de réduction des délais de réponse.
Une réflexion est également engagée pour diffuser aux entreprises par liste d'abonnement des informations par CD-Rom, et mettre en place d'un numéro vert national du commerce extérieur qui permette de joindre l'interlocuteur adéquat au sein du réseau du commerce extérieur.
Nous encouragerons à l'exportation les technologies de l'information, afin que l'industrie française du secteur tire tout les bénéfices de son niveau technologique reconnu.
Le " retard français " est sans doute avant tout culturel et conjoncturel, fort heureusement il n'est pas intellectuel ! Le niveau scientifique français (pensons par exemple à l'INRIA et à son action au sein du Web Consortium) est de grande qualité, et l'industrie française du secteur a su en tirer tous les bénéfices en termes d'utilisation technique des résultats de recherche. Il reste cependant trop méconnu, en particulier à l'étranger !
Nous devons tirer parti de nos atouts technologiques, et j'entends y contribuer par mon action au sein du gouvernement. A cette fin, un groupe de travail a été constitué au sein de mes services, afin d'étudier les modalités d'une approche plus sectorielle des besoins des entreprises à l'exportation, dans la suite de la mise en place pour certains secteurs de correspondants spécialisés dans les postes d'expansion économique.
Un plan d'accompagnement spécifique sera mis en oeuvre dès cette année pour les technologies de l'information, qui comprendra notamment un renforcement de la présence de l'industrie française du secteur dans les expositions à l'étranger. Dans cette optique, j'ai augmenté les crédits du CFME-ACTIM, notamment à cette fin, de 15 MF en 1998.
Tout cela, bien sûr, c'est de l'utilisation et du commerce : le développement technologique et l'innovation restent bien sûr les moteurs des avancées techniques qui induisent la progression de la société de l'information. Il n'en reste pas moins indispensable de gérer au mieux les aspects économiques de ces bouleversements, et en particulier dans le secteur dont j'ai la charge au sein du gouvernement.
(Source http://sig.premier-ministre.gouv.fr, le 17 septembre 2001)
J'aimerais tout d'abord vous dire combien je suis heureux d'être présent aujourd'hui au sein d'une telle assemblée d'Internautes. C'est un très grand plaisir pour moi qui ai consacré plus de 40 années de ma vie au service des télécoms.
Si je suis ici aujourd'hui, c'est avant tout pour vous redire de la manière la plus claire l'importance que nous attachons à cette tâche essentielle - préparer l'entrée de la France dans la société de l'information - et ensuite pour vous parler plus précisément de ce que nous faisons dans le domaine du commerce extérieur.
1) Le gouvernement a engagé une action en profondeur pour faire entrer la France dans la société de l'information.
Le Premier ministre a montré la force de l'engagement de l'État dans la révolution de l'information, qui touche la société dans son ensemble. Comme vous le savez, Lionel Jospin va, dans les prochains jours, faire connaître le plan gouvernemental dans le domaine. Nous y avons beaucoup travaillé au cours de ces derniers mois.
Mais, au-delà de l'action initiée par l'État, il importe tout autant - et peut-être plus - que l'appropriation par la société de ces pistes soit faite, d'une manière tangible, réelle et pratique.
La société de l'information, c'est avant tout un sujet de société.
Permettez moi de vous dire, au nom du gouvernement français, tout l'intérêt que nous portons à vos travaux et à votre participation à cet effort. Et c'est important, pour que tous les avis soient connus, pris en compte, et enrichissent la prise de conscience et l'ouverture de la société française. Dans cette démarche, il importe de ne pas laisser des opinions au bord de la route, et de bien tenir compte de tous.
Une partie de la société restera toujours réfractaire à la technique : ce n'est pas pour autant que ses opinions ne font pas progresser le débat. Dans un monde ouvert, il importe que ce soient les peuples qui décident (je pense par exemple aux règles du nommage sur Internet).
Le commerce sur Internet doit être ouvert, honnête et respectueux.
Pour ce qui est du commerce électronique, vous savez que M. Francis Lorentz nous a remis avant-hier un rapport qui marque le début d'une large discussion sur ce sujet, à laquelle vous contribuez aujourd'hui. Nous devons en particulier veiller à ce qu'Internet, dont la France prend conscience aujourd'hui de l'importance pour les échanges internationaux, soit une vraie place de marché équitable.
La concurrence mondiale doit s'exercer sans ouvrir de rente indues et artificielles aux propriétaires du "véhicule", plutôt qu'in fine à ceux qui créent la valeur, les producteurs eux-mêmes. Il faut que s'installe une véritable concurrence sur les produits, et non sur des protocoles techniques qui en fermant le marché peuvent détruire la valeur.
Également, il ne s'agit pas de nier des différences culturelles, sources de richesse et non obstacles, mais de les prendre en compte pour créer un environnement favorable pour la vente, qui profite à tous. Nous devrons pour cela coordonner nos politiques au sein des différentes instances internationales concernées.
Le rapport contient ainsi un certain nombre de propositions pour permettre à l'État d'accomplir les missions qui lui sont confiées par les citoyens afin de créer les conditions de la confiance des entreprises et des consommateurs. Ces propositions feront l'objet d'un large débat d'ici au 15 février, notamment sur le forum de discussion ouvert sur le site de notre ministère.
Les technologies de l'information sont au coeur de la concurrence internationale.
Lors de la table-ronde d'hier après-midi, il a été question de l'exportation et des P.M.E. Internet est un formidable moyen d'exportation ! Il est indispensable que les entreprises françaises puissent saisir cette opportunité apporté par la technologie et les exceptionnelles possibilités qu'elle engendre. Les P.M.E., en particulier, doivent se mettre sur la Toile pour exporter ! Cela n'a rien de simple ; il ne s'agit pas que d'un effort d'appropriation des technologies : toutes les problématiques propres à l'exportation demeurent, même avec Internet. On ne vend pas en Chine de la même manière qu'au Chili, et on ne passe pas si simplement ni subitement d'un contact avec les clients de son canton à celui d'avec le monde entier, surtout lorsque l'on est une P.M.E. !
Vous pardonnerez un certain mercantilisme, mais il est en quelque sorte inhérent à la fonction (et puis, après tout, je suis aussi le concepteur, non du Minitel comme on l'entend parfois, mais du système kiosque, qui permet justement de rapporter de l'argent ...) : j'aimerais - pendant quelques minutes - vous parler surtout des entreprises et de ce que nous faisons dans le domaine du commerce extérieur.
2) Les technologies de l'information constituent pour le secrétaire d'État au commerce extérieur un enjeu primordial.
Dans le cadre de l'action résolue du gouvernement pour les technologies de l'information, j'ai voulu que le Secrétariat d'État au Commerce extérieur ait une action multiple et complète - en m'excusant auprès de vous du caractère un peu " catalogue " de ces quelques initiatives : elles répondent chacune à un aspect spécifique de la question qui se pose à notre pays de l'utilisation des technologies pour l'exportation, dans tous les aspects, et forment un ensemble dans le champ du Commerce extérieur et dans le cadre de l'ambitieuse vision du Gouvernement.
Nous participons à la sensibilisation des entreprises vis-à-vis de l'usage des technologies de l'information pour l'exportation.
Il s'agit d'accompagner le développement international des entreprises afin qu'elles bénéficient des opportunités nouvelles apportées pour l'exportation par les technologies de l'information.
A cette fin, avec le concours des partenaires du commerce extérieur, nous délivrerons un label du commerce extérieur (" Les Exportateurs sur la Toile ") aux sites Internet des entreprises, sous la condition qu'ils soient adaptés aux besoins de l'usage de cet outil pour l'exportation.
Cette opération sera accompagnée d'un aide au financement de sites orienté vers l'exportation, qui sera doté de 20 MF sur deux ans, par redéploiement de crédits du Commerce extérieur. Elle sera en place à la fin du premier trimestre 1998.
Nous accompagnons les entreprises dans leur usage des technologies de l'information pour la recherche des informations pertinentes sur leur secteur.
Avec M. Strauss-Kahn, nous avons confié une mission d'analyse de cette question à M. Patrick LEFAS, afin de mettre à disposition de manière à la fois simple et optimale, les informations aux entreprises dont elles ont besoin pour exporter, et de réfléchir aux modalités pour apporter notre concours aux méthodes pour que les entreprises récupèrent ces informations.
Les conclusions de cette étude sont attendues pour la fin du premier trimestre 1998. Il ne s'agit pas bien sûr de former des hackers (et des policiers du Web !) dans toutes les entreprises, mais plus simplement de trouver les moyens de former et d'inciter les sociétés à l'utilisation optimale des sources d'informations, en pratique infinies, disponibles sur la Toile. Des " Pages Jaunes " de plusieurs centaines millions de pages, c'est moins simple que le Bottin !
Cela concerne également bien sûr mes services, qui doivent utiliser plus et mieux les technologies de l'information pour diffuser l'information économique aux entreprises. En particulier, le Centre français du commerce extérieur verra son action recentrée sur la diffusion d'informations aux entreprises exportatrices, d'une manière plus accessible et simple qu'aujourd'hui.
Le site Internet du commerce extérieur ("commerceexterieur.gouv.fr"), qui fédère les 160 sites Internet des postes d'expansion économique, sera renforcé afin notamment que les entreprises puissent nous interroger par messagerie, dans un objectif de réduction des délais de réponse.
Une réflexion est également engagée pour diffuser aux entreprises par liste d'abonnement des informations par CD-Rom, et mettre en place d'un numéro vert national du commerce extérieur qui permette de joindre l'interlocuteur adéquat au sein du réseau du commerce extérieur.
Nous encouragerons à l'exportation les technologies de l'information, afin que l'industrie française du secteur tire tout les bénéfices de son niveau technologique reconnu.
Le " retard français " est sans doute avant tout culturel et conjoncturel, fort heureusement il n'est pas intellectuel ! Le niveau scientifique français (pensons par exemple à l'INRIA et à son action au sein du Web Consortium) est de grande qualité, et l'industrie française du secteur a su en tirer tous les bénéfices en termes d'utilisation technique des résultats de recherche. Il reste cependant trop méconnu, en particulier à l'étranger !
Nous devons tirer parti de nos atouts technologiques, et j'entends y contribuer par mon action au sein du gouvernement. A cette fin, un groupe de travail a été constitué au sein de mes services, afin d'étudier les modalités d'une approche plus sectorielle des besoins des entreprises à l'exportation, dans la suite de la mise en place pour certains secteurs de correspondants spécialisés dans les postes d'expansion économique.
Un plan d'accompagnement spécifique sera mis en oeuvre dès cette année pour les technologies de l'information, qui comprendra notamment un renforcement de la présence de l'industrie française du secteur dans les expositions à l'étranger. Dans cette optique, j'ai augmenté les crédits du CFME-ACTIM, notamment à cette fin, de 15 MF en 1998.
Tout cela, bien sûr, c'est de l'utilisation et du commerce : le développement technologique et l'innovation restent bien sûr les moteurs des avancées techniques qui induisent la progression de la société de l'information. Il n'en reste pas moins indispensable de gérer au mieux les aspects économiques de ces bouleversements, et en particulier dans le secteur dont j'ai la charge au sein du gouvernement.
(Source http://sig.premier-ministre.gouv.fr, le 17 septembre 2001)