Interview de Mme Marie-Noëlle Lienemann, secrétaire d'Etat au logement, sur "Europe 1", le 10 avril 2002, sur la publication du premier rapport de l'Observatoire de la qualité de l'air intérieur.

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Média : Europe 1

Texte intégral


A. Dumas -
Ce matin, la publication du premier rapport de l'Observatoire de la qualité de l'air intérieur. Cette étude a été réalisée dans des logements ?
- "Oui, nous avons créé il y a un an un observatoire de l'air intérieur pour analyser l'air dans l'habitat ou dans les lieux publics. On a donc analysé dans les logements et dans les écoles. Mais nous n'avons commencé que sur une centaine de sites pour la première année. Parce qu'il fallait d'abord être sûr que la méthode que nous utilisions serait reproductible partout et nous permettrait d'avoir une juste analyse de la qualité de l'air, là où vivent le plus nous concitoyens, c'est-à-dire, chez eux où dans les univers publics."
Quelles sont les données recueillies dans cette étude ? Cela concerne quel type de pollution ?
- "Ce que nous observons d'une manière générale, n'est pas encore suffisant avec le nombre d'observations pour avoir une valeur scientifique incontestable. Mais la chose que nous voyons déjà immédiatement, c'est premièrement que la pollution à l'intérieur est supérieure à celle de l'extérieur."
Ça paraît bizarre !
- "Ça paraît bizarre mais on observe que le gros de la pollution extérieure se retrouve dans les maisons sauf pour l'ozone. En revanche, se rajoutent des pollutions parce que les gens aèrent mal, parce que nous faisons de la cuisine, nous utilisons des produits d'entretien qui parfois font des pollutions gazeuses et nous savons aussi qu'un certain nombre de moquettes ont peu d'anti-acariens, donc il y en a trop dans l'habitat intérieur."
Il faudrait ventiler un peu plus qu'on ne le fait ?
- " Il faut absolument que les Français réapprennent à ventiler leur appartement, leur maison."
De quelle façon ?
- "Les bonnes vieilles habitudes de nos grands-mères doivent être reprises. La deuxième chose, c'est ne pas se tromper : il ne faut pas confiner nos appartements pour faire des économies d'énergie. La plupart du temps, ce n'est pas bon pour l'énergie et c'est mauvais pour la santé et l'intérieur. Mais il faut aussi que nous revoyons dans les règlements de la construction, nos méthodes d'aération et de ventilation car elles doivent évoluer avec ces connaissances scientifiques nous avons maintenant."
Et pas forcément ouvrir les fenêtres pour faire des courants d'air ?
- "Le courant d'air n'est pas mauvais, néanmoins, de temps en temps..."
A partir du mois de mai !
- "...A partir du mois de mai. Il faut vraiment que nous reprenions des habitudes d'aérer, de ventiler nos pièces et en même temps d'entretenir les bouches d'aération, notamment dans l'habitat collectif. Probablement, nous allons discuter avec les HLM pour qu'ils mettent dans les charges l'entretien des bouches d'aération, ces grilles que l'on a dans les cuisines ou dans les différentes pièces, qui sont souvent pleines de graisse au bout d'un certain temps, et on n'a pas toujours le courage d'aller la démonter, de la laver, de la remettre en état. Toutes ces petites choses au quotidien ont de grandes conséquences sur notre santé et sur la qualité de l'air intérieur."
(source : Premier ministre, Service d'information du gouvernement, le 10 avril 2002)