Texte intégral
A. Ardisson - On pourrait penser que les socialistes se réjouissent de la crise boursière actuelle, parce qu'ils sont contre les fonds de pension, parce que cette crise de confiance met en lumière les dysfonctionnements d'un certain capitalisme que vous n'aimez pas. Certains s'en réjouissent peut-être mais pas vous, si j'en juge par vos derniers propos. Vous dites plutôt : "attention, c'est compliqué à traiter" ?
- "D'abord, il ne faut jamais se réjouir des crises parce qu'elles frappent souvent les plus modestes, c'est-à-dire les épargnants, ceux qui ont parfois mis leurs économies dans le système boursier en espérant préparer leur retraite. Et puis ça frappe surtout les salariés des entreprises concernées, qui peuvent se retrouver victimes de plans sociaux. Donc, il faut à chaque fois essayer de réfléchir à ce qu'est l'origine d'une crise et la bonne manière de la traiter. L'origine, aujourd'hui, elle ne tient pas dans un mauvais fonctionnement de l'économie réelle ; il y a plutôt de bonnes performances économiques en Europe, notamment. L'origine de la crise tient à l'insuffisance des systèmes de contrôle du capitalisme. Le capitalisme n'est pas capable d'assurer son propre équilibre, j'allais presque dire son propre avenir. Nous devons donc instaurer des systèmes de contrôle, pas simplement en France, partout en Europe et surtout aux Etats-Unis, qui permettent de prévenir la crise. Ensuite, nous devons éviter que cette crise financière, cette bulle qui a éclaté, se traduise sur l'économie réelle, c'est-à-dire sur la vie de chacun d'entre nous."
En même temps, c'est compliqué d'équilibrer les deux, puisque l'origine ne tient pas à l'économie réelle, mais les effets tiennent à l'économie réelle.
- "Voilà. Ce n'est pas par une augmentation de tel ou tel paramètre macro-économique - taux d'intérêt, déficit budgétaire - qu'on peut traiter une crise de cette nature, puisqu'elle porte sur les fondements mêmes de l'économie boursière."
Vous voulez dire que les outils keynésiens traditionnels sont inopérants ?
- "Les outils de la politique économique, au moins nationale, ne suffisent pas. Cela ne veut pas dire qu'il ne faut pas utiliser la politique économique pour soutenir la croissance, activer la consommation, faire en sorte que les investissements puissent être maintenus, préservés voire augmentés. Mais on voit bien que ce n'est pas là qu'il y a l'origine de la crise, puisqu'elle tient au fonctionnement de l'économie financière. Néanmoins, faut-il ne pas donner à l'économie financière toute la place ? C'est ce qui s'est produit depuis des années en Europe et surtout aux Etats-Unis, à travers les fonds de pension, les stock-options comme mode de rémunération des salariés. Pourquoi ? Parce que dès lors que tout est financier, il suffit qu'il y ait une brèche dans le système, qu'il y ait un chaînon qui lâche pour que ce soit l'ensemble de l'économie qui vacille, voire connaisse une crise beaucoup plus profonde que celle d'un paramètre financier ou une déprime de tel ou tel marché."
Mais alors quelle solution acceptable internationalement ? Parce qu'on ne peut pas bricoler des solutions dans notre coin, ni se contenter de dire que cela ne risque pas d'arriver chez nous.
- "Il y a trois politiques à mettre en place. D'abord - et vous avez raison au plan international -, des systèmes de contrôle beaucoup plus efficaces. Cela veut dire le même système comptable. Vous savez qu'aux Etats-Unis et en Europe, ce n'est pas les mêmes traitements de la comptabilité. D'où la difficulté de comprendre."
Vous croyez que les socialistes, actuellement, sont prêts à accepter qu'on change le système comptable ?
- "Ce n'est pas à nous de changer nécessairement la comptabilité. C'est aux Etats-Unis et aux Européens d'avoir le même système comptable, qui permette notamment une fiabilité de l'information. Deuxièmement, il ne faut plus accepter ce qui s'est quand même passé partout : que les auditeurs, c'est-à-dire ceux qui sont chargés de donner la réalité de la vie de l'entreprise, que ces auditeurs ne soient pas indépendants et soient finalement soumis aux entreprises qu'ils sont supposés contrôler, vérifier et pour lesquelles ils doivent donner l'information."
Cela, c'est pour Andersen et compagnies ?
- "Oui, c'est quand même là que les fraudes sont intervenues. Troisièmement, il faut des autorités boursières renforcées, notamment aux Etats-Unis. La deuxième politique économique qu'il faut mettre en place, c'est une politique qui évite la financiarisation de ce qui est notre système productif. De ce point de vue, nous devons faire très attention aux fonds de pension, dans le souci de protéger les épargnants, et deuxièmement, de ne pas donner à la Bourse le seul rôle dans une économie. La troisième politique économique qu'il faut mettre en place, c'est celle du soutien de la croissance, de la consommation. A cet égard, il y a de quoi être inquiet en France, puisque vous évoquiez tout à l'heure dans vos informations, les hausses de tarifs ou de taxes. Il est vrai que cela va pénaliser la consommation, et cela ne va rien arranger."
Avant de parler des hausses de tarifs, parlons du budget - cette crise n'était pas tout à fait prévisible -, de l'utilité de ne pas faire des budgets trop optimistes, ce que tout le monde a tendance à faire, à gauche comme à droite.
- "Il faut éviter d'être à la fois trop optimiste ou trop pessimiste. Ce n'est pas parce que nous sommes maintenant dans l'opposition qu'il faudrait nécessairement dire que ce qui va se passer sera toujours mauvais. Néanmoins, le scénario qui a été celui du gouvernement Raffarin pour établir les premières esquisses budgétaires, était fondé sur un taux de croissance de 3 % pour l'année 2003. Il est clair qu'avec ce qui se passe aujourd'hui, si le système n'est pas régulé dans un très court terme, il y aura des conséquences sur l'économie réelle, et ce scénario-là risque de ne pas être vérifié par les faits. Alors, il y aura pour le gouvernement Raffarin, un certain nombre d'ajustements à mener, et je crains que ces ajustements ne soient faits toujours sur les mêmes, c'est-à-dire sur la majorité des Français."
Mais vous n'êtes pas un peu mal à l'aise pour faire ce genre de critique ?
- "Nous avions surestimé la croissance en 2002 ; nous avions pensé qu'il y aurait une croissance plus forte : nous pensions qu'elle pouvait atteindre près de 2 %. Nous avons rectifié les chiffres - elle ne sera que d'1,4 - parce que nous savons ce qu'est une crise, ce qu'est une secousse venant des Etats-Unis. Nous avons été victimes des événements du 11 septembre. Là, ce sont d'autres événements qui s'ajoutent tout de même à une instabilité internationale. Même les événements du Proche-Orient peuvent avoir des conséquences, y compris sur le prix du pétrole. Il ne faut pécher ni par pessimisme, parce que cela pourrait amplifier la crise boursière, ni par optimisme parce que ce ne serait pas dire la vérité aux Français."
Vous évoquiez, il y a un instant, les hausses de tarifs dans les services publics. En quoi est-ce plus choquant de faire payer les consommateurs que les contribuables ?
- "Ce qui s'est passé depuis deux mois, c'est une injustice qui s'ajoute maintenant à une supercherie. L'injustice consiste à faire baisser les impôts des plus favorisés, en l'occurrence à travers la baisse de 5 % de l'impôt sur le revenu. Selon tous les calculs qui ont été faits par rapport à cette opération fiscale, 70 % des 15 milliards de francs - des 2,5 milliards d'euros - vont être affectés à 10 % des contribuables. C'est l'injustice qui a encore été aggravée par le refus d'augmenter le pouvoir d'achat du Smic. Cette injustice est maintenant conjuguée à une supercherie, c'est-à-dire qu'en même temps que l'impôt des plus favorisés baisse, il y a une augmentation des taxes et des tarifs pour tous : c'est le timbre, c'est l'abonnement à France Télécom, ce sont les tarifs EDF et c'est surtout la hausse de la fiscalité de l'essence. Il eût mieux valu avoir une autre politique, c'est-à-dire ne pas baisser l'impôt sur le revenu, mais veiller à ce que les tarifs ne soient pas réajustés à la hausse pour ne pas pénaliser le pouvoir d'achat des Français. Si à cette crise de confiance qui touche les marchés financiers, s'ajoute maintenant une insuffisance de consommation, alors les effets sur l'économie réelle risquent d'être amplifiés."
Au fond, cela va être votre cheval de bataille en tant qu'opposant ?
- "On peut en trouver d'autres mais il ne s'agit pas simplement d'enfourcher des chevaux qui passent, il s'agit aussi de faire des propositions à chaque fois que la question peut nous être posée. Qu'aurions-nous fait face à cette crise boursière ? Nous aurions renforcé les autorités de contrôle. Qu'aurions-nous fait en matière de politique fiscale ? Priorité aurait été donnée au renforcement du pouvoir d'achat de tous les Français."
Et qu'auriez-vous fait pour les juges de proximité ? Votre ami J. Lang trouve cela très bien.
- "Les juges de proximité peuvent jouer un rôle tout à fait utile, précieux, à condition - et elle est importante - qu'ils soient formés et que cela ne soit pas une justice à plusieurs vitesses. Mais qu'il y ait une justice plus rapide, plus proche, et notamment pour les petits contentieux, je pense que cela va dans la bonne direction. Mais faut-il encore qu'il y ait une formation - elle n'est pas acquise au moment où je parle - et faut-il encore que ce soient les mêmes règles qui s'appliquent partout en France."
On ne règle pas les problèmes du Proche-Orient en un mot, mais au-delà des protestations, peut-on faire quelque chose ?
- "Cette violence qui s'ajoute à beaucoup d'autres prend toujours des formes de plus en plus insoutenables et les Israéliens vont certes penser qu'ils ont marqué un point en anéantissant le chef du Hamas, mais ils vont avoir aussi à assumer la riposte qui va nécessairement venir, puis la réponse à la riposte... Il faut donc appeler à une logique de paix par rapport à une logique de guerre qui ne serait pas simplement liée au problème du Proche-Orient, mais qui aurait d'autres conséquences, y compris par rapport à la situation internationale."
(source : Premier ministre, Service d'information du gouvernement, le 24 juillet 2002)
- "D'abord, il ne faut jamais se réjouir des crises parce qu'elles frappent souvent les plus modestes, c'est-à-dire les épargnants, ceux qui ont parfois mis leurs économies dans le système boursier en espérant préparer leur retraite. Et puis ça frappe surtout les salariés des entreprises concernées, qui peuvent se retrouver victimes de plans sociaux. Donc, il faut à chaque fois essayer de réfléchir à ce qu'est l'origine d'une crise et la bonne manière de la traiter. L'origine, aujourd'hui, elle ne tient pas dans un mauvais fonctionnement de l'économie réelle ; il y a plutôt de bonnes performances économiques en Europe, notamment. L'origine de la crise tient à l'insuffisance des systèmes de contrôle du capitalisme. Le capitalisme n'est pas capable d'assurer son propre équilibre, j'allais presque dire son propre avenir. Nous devons donc instaurer des systèmes de contrôle, pas simplement en France, partout en Europe et surtout aux Etats-Unis, qui permettent de prévenir la crise. Ensuite, nous devons éviter que cette crise financière, cette bulle qui a éclaté, se traduise sur l'économie réelle, c'est-à-dire sur la vie de chacun d'entre nous."
En même temps, c'est compliqué d'équilibrer les deux, puisque l'origine ne tient pas à l'économie réelle, mais les effets tiennent à l'économie réelle.
- "Voilà. Ce n'est pas par une augmentation de tel ou tel paramètre macro-économique - taux d'intérêt, déficit budgétaire - qu'on peut traiter une crise de cette nature, puisqu'elle porte sur les fondements mêmes de l'économie boursière."
Vous voulez dire que les outils keynésiens traditionnels sont inopérants ?
- "Les outils de la politique économique, au moins nationale, ne suffisent pas. Cela ne veut pas dire qu'il ne faut pas utiliser la politique économique pour soutenir la croissance, activer la consommation, faire en sorte que les investissements puissent être maintenus, préservés voire augmentés. Mais on voit bien que ce n'est pas là qu'il y a l'origine de la crise, puisqu'elle tient au fonctionnement de l'économie financière. Néanmoins, faut-il ne pas donner à l'économie financière toute la place ? C'est ce qui s'est produit depuis des années en Europe et surtout aux Etats-Unis, à travers les fonds de pension, les stock-options comme mode de rémunération des salariés. Pourquoi ? Parce que dès lors que tout est financier, il suffit qu'il y ait une brèche dans le système, qu'il y ait un chaînon qui lâche pour que ce soit l'ensemble de l'économie qui vacille, voire connaisse une crise beaucoup plus profonde que celle d'un paramètre financier ou une déprime de tel ou tel marché."
Mais alors quelle solution acceptable internationalement ? Parce qu'on ne peut pas bricoler des solutions dans notre coin, ni se contenter de dire que cela ne risque pas d'arriver chez nous.
- "Il y a trois politiques à mettre en place. D'abord - et vous avez raison au plan international -, des systèmes de contrôle beaucoup plus efficaces. Cela veut dire le même système comptable. Vous savez qu'aux Etats-Unis et en Europe, ce n'est pas les mêmes traitements de la comptabilité. D'où la difficulté de comprendre."
Vous croyez que les socialistes, actuellement, sont prêts à accepter qu'on change le système comptable ?
- "Ce n'est pas à nous de changer nécessairement la comptabilité. C'est aux Etats-Unis et aux Européens d'avoir le même système comptable, qui permette notamment une fiabilité de l'information. Deuxièmement, il ne faut plus accepter ce qui s'est quand même passé partout : que les auditeurs, c'est-à-dire ceux qui sont chargés de donner la réalité de la vie de l'entreprise, que ces auditeurs ne soient pas indépendants et soient finalement soumis aux entreprises qu'ils sont supposés contrôler, vérifier et pour lesquelles ils doivent donner l'information."
Cela, c'est pour Andersen et compagnies ?
- "Oui, c'est quand même là que les fraudes sont intervenues. Troisièmement, il faut des autorités boursières renforcées, notamment aux Etats-Unis. La deuxième politique économique qu'il faut mettre en place, c'est une politique qui évite la financiarisation de ce qui est notre système productif. De ce point de vue, nous devons faire très attention aux fonds de pension, dans le souci de protéger les épargnants, et deuxièmement, de ne pas donner à la Bourse le seul rôle dans une économie. La troisième politique économique qu'il faut mettre en place, c'est celle du soutien de la croissance, de la consommation. A cet égard, il y a de quoi être inquiet en France, puisque vous évoquiez tout à l'heure dans vos informations, les hausses de tarifs ou de taxes. Il est vrai que cela va pénaliser la consommation, et cela ne va rien arranger."
Avant de parler des hausses de tarifs, parlons du budget - cette crise n'était pas tout à fait prévisible -, de l'utilité de ne pas faire des budgets trop optimistes, ce que tout le monde a tendance à faire, à gauche comme à droite.
- "Il faut éviter d'être à la fois trop optimiste ou trop pessimiste. Ce n'est pas parce que nous sommes maintenant dans l'opposition qu'il faudrait nécessairement dire que ce qui va se passer sera toujours mauvais. Néanmoins, le scénario qui a été celui du gouvernement Raffarin pour établir les premières esquisses budgétaires, était fondé sur un taux de croissance de 3 % pour l'année 2003. Il est clair qu'avec ce qui se passe aujourd'hui, si le système n'est pas régulé dans un très court terme, il y aura des conséquences sur l'économie réelle, et ce scénario-là risque de ne pas être vérifié par les faits. Alors, il y aura pour le gouvernement Raffarin, un certain nombre d'ajustements à mener, et je crains que ces ajustements ne soient faits toujours sur les mêmes, c'est-à-dire sur la majorité des Français."
Mais vous n'êtes pas un peu mal à l'aise pour faire ce genre de critique ?
- "Nous avions surestimé la croissance en 2002 ; nous avions pensé qu'il y aurait une croissance plus forte : nous pensions qu'elle pouvait atteindre près de 2 %. Nous avons rectifié les chiffres - elle ne sera que d'1,4 - parce que nous savons ce qu'est une crise, ce qu'est une secousse venant des Etats-Unis. Nous avons été victimes des événements du 11 septembre. Là, ce sont d'autres événements qui s'ajoutent tout de même à une instabilité internationale. Même les événements du Proche-Orient peuvent avoir des conséquences, y compris sur le prix du pétrole. Il ne faut pécher ni par pessimisme, parce que cela pourrait amplifier la crise boursière, ni par optimisme parce que ce ne serait pas dire la vérité aux Français."
Vous évoquiez, il y a un instant, les hausses de tarifs dans les services publics. En quoi est-ce plus choquant de faire payer les consommateurs que les contribuables ?
- "Ce qui s'est passé depuis deux mois, c'est une injustice qui s'ajoute maintenant à une supercherie. L'injustice consiste à faire baisser les impôts des plus favorisés, en l'occurrence à travers la baisse de 5 % de l'impôt sur le revenu. Selon tous les calculs qui ont été faits par rapport à cette opération fiscale, 70 % des 15 milliards de francs - des 2,5 milliards d'euros - vont être affectés à 10 % des contribuables. C'est l'injustice qui a encore été aggravée par le refus d'augmenter le pouvoir d'achat du Smic. Cette injustice est maintenant conjuguée à une supercherie, c'est-à-dire qu'en même temps que l'impôt des plus favorisés baisse, il y a une augmentation des taxes et des tarifs pour tous : c'est le timbre, c'est l'abonnement à France Télécom, ce sont les tarifs EDF et c'est surtout la hausse de la fiscalité de l'essence. Il eût mieux valu avoir une autre politique, c'est-à-dire ne pas baisser l'impôt sur le revenu, mais veiller à ce que les tarifs ne soient pas réajustés à la hausse pour ne pas pénaliser le pouvoir d'achat des Français. Si à cette crise de confiance qui touche les marchés financiers, s'ajoute maintenant une insuffisance de consommation, alors les effets sur l'économie réelle risquent d'être amplifiés."
Au fond, cela va être votre cheval de bataille en tant qu'opposant ?
- "On peut en trouver d'autres mais il ne s'agit pas simplement d'enfourcher des chevaux qui passent, il s'agit aussi de faire des propositions à chaque fois que la question peut nous être posée. Qu'aurions-nous fait face à cette crise boursière ? Nous aurions renforcé les autorités de contrôle. Qu'aurions-nous fait en matière de politique fiscale ? Priorité aurait été donnée au renforcement du pouvoir d'achat de tous les Français."
Et qu'auriez-vous fait pour les juges de proximité ? Votre ami J. Lang trouve cela très bien.
- "Les juges de proximité peuvent jouer un rôle tout à fait utile, précieux, à condition - et elle est importante - qu'ils soient formés et que cela ne soit pas une justice à plusieurs vitesses. Mais qu'il y ait une justice plus rapide, plus proche, et notamment pour les petits contentieux, je pense que cela va dans la bonne direction. Mais faut-il encore qu'il y ait une formation - elle n'est pas acquise au moment où je parle - et faut-il encore que ce soient les mêmes règles qui s'appliquent partout en France."
On ne règle pas les problèmes du Proche-Orient en un mot, mais au-delà des protestations, peut-on faire quelque chose ?
- "Cette violence qui s'ajoute à beaucoup d'autres prend toujours des formes de plus en plus insoutenables et les Israéliens vont certes penser qu'ils ont marqué un point en anéantissant le chef du Hamas, mais ils vont avoir aussi à assumer la riposte qui va nécessairement venir, puis la réponse à la riposte... Il faut donc appeler à une logique de paix par rapport à une logique de guerre qui ne serait pas simplement liée au problème du Proche-Orient, mais qui aurait d'autres conséquences, y compris par rapport à la situation internationale."
(source : Premier ministre, Service d'information du gouvernement, le 24 juillet 2002)