Texte intégral
F. Laborde.- Ce matin, nous allons parler de la rentrée parlementaire et du programme chargé de la session. Le Premier ministre a défini une feuille de route avec beaucoup de travail pour les députés.
- "Oui, c'est vrai beaucoup de travail pour ces semaines qui viennent, en particulier sur le registre économique et social puisque l'on va travailler sur une loi qui va libérer un petit peu la possibilité de créer des entreprises. On va voir un certain nombre de chantiers, parler d'Air France, parler de la recherche, de l'innovation, parler des retraites et puis, bien entendu, on démarre par un volet lié à l'autorité de la République à travers le texte de loi de N. Sarkozy qui va être examiné à l'Assemblée nationale."
Cette loi Sarkozy, on voit que dans l'opinion publique elle est plutôt bien accueillie d'après les derniers sondages. En revanche, dans la classe politique - ce qui est assez classique, mais quand même -, à gauche, on la décrit un peu comme une loi liberticide, comme une loi qui s'en prend aux pauvres. Parce que c'est vrai que, ma foi, sont visées la prostitution, les prostituées, sont visés les mendiants et la mendicité, etc. Est-ce qu'il peut y avoir des aménagements de cette loi Sarkozy dans le sens d'un assouplissement, ou au contraire dans le sens d'un durcissement ?
- "Je crois que cette loi a, me semble t-il, une vertu, c'est qu'elle est équilibrée : elle essaye pour la première fois, depuis bien longtemps, de poser clairement le problème de ce sentiment d'impunité face à une délinquance au quotidien qui est insupportable, qui explique beaucoup de choses sur les votes de 2002. Donc, à partir de ce résultat, il faut des solutions qui soient adaptées à chaque fois. L'intérêt de cette loi par rapport à celle qu'a pu faire N. Sarkozy au mois de juillet dernier, qui était une loi de programme, avec des moyens, avec la réorganisation des services de l'Etat et des moyens plus importants, cette fois-ci on rentre dans le détail, c'est-à-dire qu'on répond très directement au problème qu'on a au quotidien. Je pense au problème des squatts dans les halls d'immeubles ; je pense au problème des gens du voyage qui est un problème absolument dramatique que nous connaissons dans toutes nos villes - je peux en témoigner dans la ville de Meaux, etc. Il faut de manière très immédiate répondre de façon organisée à des actes insupportables pour les gens."
Alors justement, vous êtes maire de Meaux, donc vous avez l'expérience de tout cela. Quand on voit, par exemple, que pour lutter contre les squatts dans les halls d'immeubles ou pour assurer un peu de sécurité, on pourrait demander aux gardiens d'immeubles de donner un coup de main... Certains n'ont pas très envie de jouer ce rôle. Qu'est-ce qu'ils vous disent, à leur maire, quand ils viennent vous voir, à vous le maire de Meaux ?
- "Aujourd'hui, il y a beaucoup de gens qui doivent participer à ce travail collectif de lutte contre l'insécurité, chacun à sa place. C'est aux policiers, naturellement, de s'occuper de la partie répressive ou judiciaire ou administrative le cas échéant, et puis ensuite à notre justice. Mais sur le terrain, il y a beaucoup d'acteurs qui ont besoin d'être confortés, à commencer effectivement par les gardiens d'immeuble. Mais ne nous y trompons pas, pas de mauvaise polémique. Je vois d'ailleurs, à chaque fois, que c'est toujours la même chose : il y a Paris, où dans les salons, dans les bureaux, on disserte à l'infini, et puis il y a le terrain où on essaye de gérer les choses du mieux possible. L'Etat doit être à sa juste place et il faut qu'il revienne sur le terrain dans beaucoup de domaines. Donc, les halls d'immeubles, on sait très bien de quoi il s'agit, on vit cela tous les jours, hélas, dans beaucoup d'immeubles : ce sont des attroupements agressifs de gens plus ou moins jeunes, parfois moins jeunes que d'autres. Et puis derrière, des problèmes de trafic, des problèmes d'agressivité. C'est cela qui génère l'incapacité des gens de vivre ensemble. Donc, il faut à un certain moment prévenir, il y a un travail de prévention et puis à d'autres moments punir. Pendant longtemps la République a été absente dans ce domaine, elle doit y travailler maintenant. C'est tout l'objet de cette loi."
Alors passons maintenant si vous le voulez bien aux retraites. Le vote des salariés d'EDF a quand même été un coup dur pour le Gouvernement, même si J.-P. Raffarin a dit que cela n'entamait en rien sa détermination. A EDF, la réforme des retraites sera sans doute appliquée, mais il faudra bien aller au-delà. Est-ce que le Medef qui se réunit en congrès aujourd'hui et qui a d'ailleurs invité J.-P. Raffarin - c'est une première - à participer à ses travaux, peut vous donner un coup de main de ce point de vue ?
- "Il y a plusieurs questions dans votre question. Pour répondre tout de suite à ce que vous venez de dire, en ce qui concerne le rôle de chaque partenaire social : vous me parlez du Medef mais chacun doit intervenir. Il faut bien comprendre que ce débat sur les retraites est vital. Le Gouvernement, ce n'est pas pour s'amuser comme ça, qu'il lance l'urgence et l'impérieuse nécessité de la réforme des retraites. Il y a un phénomène mécanique : c'est que dans notre pays, et ce de manière continue, on arrive de plus en plus tard sur le marché du travail avec l'allongement de la durée des études ; on part, parmi les pays européens, parmi les plus tôt, 60 ans - et cela doit être garanti, naturellement. Enfin, l'espérance de vie, grâce aux progrès de la science, fait que l'on vit de plus en plus tard. Alors mécaniquement, il y a de moins en moins d'actifs cotisants pour le nombre de retraités. Donc, cela veut dire que toutes celles et ceux qui disent "nous devons, nous voulons garantir les acquis sociaux", doivent savoir que si nous ne touchons à rien, c'est l'ensemble du système qui explose."
Vous visez M. Blondel quand vous dites cela ? Parce qu'on l'entend beaucoup en ce moment dire : je veux protéger la retraite, défendre les acquis sociaux, etc ?
- "Je crois qu'il y a un point commun, c'est que tout le monde veut protéger la retraite et je crois que c'est essentiel. Sur la base de principes, que d'ailleurs le Président de la République a rappelés, il faut assurer la sécurité du système pour pouvoir le pérenniser, l'équité, il faut de plus en plus chacun vise à avoir la même retraite et dans les meilleures conditions possibles. Il faut avoir une pensée pour les petites retraites aujourd'hui qui sont les plus fragiles. Et puis enfin, le libre choix, la possibilité d'ajouter à cela des choix, par exemple si on le souhaite travailler plus longtemps avec un bonus, avoir une épargne complémentaire. Bref, tout ça c'est le cur de cette réforme. Chacun aujourd'hui apporte sa contribution à cette réflexion, c'est essentiel ; le moment venu le Gouvernement décidera. Quant à EDF, c'est très important, ce qui se passe à EDF, très important pour tout le monde. Je trouve qu'il y a eu dans cette affaire des choses très intéressantes et très enrichissantes. Un, nous retenons que pendant plusieurs mois des partenaires sociaux, la direction de la branche énergie ont travaillé ensemble et proposent une solution qui soit moderne, qui soit intéressante sur le financement - ce n'est pas tout le projet -, mais sur le financement des retraites. Deuxièmement, il y a eu un temps record de campagne, si je puis dire, électorale au sein de la branche : en deux semaines à peine, pratiquement la moitié des salariés a voté "oui". Et cela mérite sans doute d'être mesuré []. Cela veut dire que la moitié d'entre eux ont voté "oui". Ce qui veut dire tout de même qu'il y a, en peu de temps, une prise de conscience, d'autant que c'est un contexte difficile, il y a le contexte de la concurrence, de l'ouverture au marché de l'énergie, etc. Donc, je crois que tout cela mérite d'être retenu sous toutes ses formes, y compris un travail de pédagogie. Pour le reste, je ne peux que le redire ce matin : le Gouvernement est déterminé à aller jusqu'au bout dans la réforme des retraites, car c'est l'intérêt vital de notre pays de le préserver."
E.-A. Seillière dit qu'il faudra cotiser 43 ou 45 ans, cela vous semble être raisonnable comme ordre de grandeur ?
- "Je suis bien incapable aujourd'hui d'aller beaucoup plus loin dans le détail. Chacun doit apporter sa contribution, il y a un temps pour l'information - nous y sommes - et la sensibilisation de l'opinion publique. Il y aura ensuite un temps pour la discussion des partenaires sociaux. Enfin viendra le temps de la décision qui revient aux pouvoirs politiques, car c'est bien au Gouvernement d'assumer avec la représentation nationale la décision qui sera proposée pour le pays."
Un mot si vous le voulez bien sur Air Lib, la compagnie aérienne, est-ce qu'au fond, aujourd'hui ce n'est pas J.-C. Corbet l'obstacle majeur à la remise en train de l'entreprise ? Est-ce que ce n'est pas cela que tout le monde est en train de dire tout bas, y compris le Gouvernement, y compris les syndicats ? Cela n'a rien de personnel à l'égard de ce garçon évidemment !
- "Sur le dossier d'Air Lib, aujourd'hui, nous sommes face à un enjeu absolument majeur. Il y a derrière cela, l'avenir professionnel de milliers d'hommes et de femmes qui sont salariés d'Air Lib. Et le Gouvernement fait tout ce qu'il est possible pour faciliter les choses. Je rappelle que l'entreprise Air Lib a des dettes importantes à l'égard de l'Etat et que celles-ci aujourd'hui"
Tout d'ailleurs : des taxes d'aéroport, enfin toutes sortes de charges qu'il ne paie plus.
- "Mais absolument ! Donc, celles-ci, aujourd'hui, sont dues à l'Etat et l'Etat de manière attentive regarde ce qu'il en est du plan de redressement qui est proposé, notamment par le partenaire, la société IMCA qui serait susceptible de reprendre le capital de cette entreprise La seule chose que je peux vous dire aujourd'hui, c'est que nous en attendons maintenant des propositions concrètes, un conciliateur est au travail, nous allons regarder tout ça avec beaucoup d'attention, mais ce qui compte c'est la pérennité de l'entreprise. Il n'est pas question pour l'Etat de soutenir une entreprise dont on voit bien à tous égards, qu'elle ne serait pas durablement pérenne. C'est cela notre objectif aujourd'hui."
Est-ce que vous aurez suffisamment d'éléments de transparence ? Parce que certains syndicats, y compris les syndicats de l'entreprise, disent que c'est géré comme une "république bananière" - je cite -, la société Air Lib.
- "A ce stade, je ne rentre pas, naturellement, dans le détail. Nous le verrons de manière très concrète ; il y a des dossiers, il y a des chiffres, il y a des rapports, le Gouvernement les regarde de très très près et bien entendu, prendra sa décision à ce moment là."
(Source :premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 14 janvier 2003)
- "Oui, c'est vrai beaucoup de travail pour ces semaines qui viennent, en particulier sur le registre économique et social puisque l'on va travailler sur une loi qui va libérer un petit peu la possibilité de créer des entreprises. On va voir un certain nombre de chantiers, parler d'Air France, parler de la recherche, de l'innovation, parler des retraites et puis, bien entendu, on démarre par un volet lié à l'autorité de la République à travers le texte de loi de N. Sarkozy qui va être examiné à l'Assemblée nationale."
Cette loi Sarkozy, on voit que dans l'opinion publique elle est plutôt bien accueillie d'après les derniers sondages. En revanche, dans la classe politique - ce qui est assez classique, mais quand même -, à gauche, on la décrit un peu comme une loi liberticide, comme une loi qui s'en prend aux pauvres. Parce que c'est vrai que, ma foi, sont visées la prostitution, les prostituées, sont visés les mendiants et la mendicité, etc. Est-ce qu'il peut y avoir des aménagements de cette loi Sarkozy dans le sens d'un assouplissement, ou au contraire dans le sens d'un durcissement ?
- "Je crois que cette loi a, me semble t-il, une vertu, c'est qu'elle est équilibrée : elle essaye pour la première fois, depuis bien longtemps, de poser clairement le problème de ce sentiment d'impunité face à une délinquance au quotidien qui est insupportable, qui explique beaucoup de choses sur les votes de 2002. Donc, à partir de ce résultat, il faut des solutions qui soient adaptées à chaque fois. L'intérêt de cette loi par rapport à celle qu'a pu faire N. Sarkozy au mois de juillet dernier, qui était une loi de programme, avec des moyens, avec la réorganisation des services de l'Etat et des moyens plus importants, cette fois-ci on rentre dans le détail, c'est-à-dire qu'on répond très directement au problème qu'on a au quotidien. Je pense au problème des squatts dans les halls d'immeubles ; je pense au problème des gens du voyage qui est un problème absolument dramatique que nous connaissons dans toutes nos villes - je peux en témoigner dans la ville de Meaux, etc. Il faut de manière très immédiate répondre de façon organisée à des actes insupportables pour les gens."
Alors justement, vous êtes maire de Meaux, donc vous avez l'expérience de tout cela. Quand on voit, par exemple, que pour lutter contre les squatts dans les halls d'immeubles ou pour assurer un peu de sécurité, on pourrait demander aux gardiens d'immeubles de donner un coup de main... Certains n'ont pas très envie de jouer ce rôle. Qu'est-ce qu'ils vous disent, à leur maire, quand ils viennent vous voir, à vous le maire de Meaux ?
- "Aujourd'hui, il y a beaucoup de gens qui doivent participer à ce travail collectif de lutte contre l'insécurité, chacun à sa place. C'est aux policiers, naturellement, de s'occuper de la partie répressive ou judiciaire ou administrative le cas échéant, et puis ensuite à notre justice. Mais sur le terrain, il y a beaucoup d'acteurs qui ont besoin d'être confortés, à commencer effectivement par les gardiens d'immeuble. Mais ne nous y trompons pas, pas de mauvaise polémique. Je vois d'ailleurs, à chaque fois, que c'est toujours la même chose : il y a Paris, où dans les salons, dans les bureaux, on disserte à l'infini, et puis il y a le terrain où on essaye de gérer les choses du mieux possible. L'Etat doit être à sa juste place et il faut qu'il revienne sur le terrain dans beaucoup de domaines. Donc, les halls d'immeubles, on sait très bien de quoi il s'agit, on vit cela tous les jours, hélas, dans beaucoup d'immeubles : ce sont des attroupements agressifs de gens plus ou moins jeunes, parfois moins jeunes que d'autres. Et puis derrière, des problèmes de trafic, des problèmes d'agressivité. C'est cela qui génère l'incapacité des gens de vivre ensemble. Donc, il faut à un certain moment prévenir, il y a un travail de prévention et puis à d'autres moments punir. Pendant longtemps la République a été absente dans ce domaine, elle doit y travailler maintenant. C'est tout l'objet de cette loi."
Alors passons maintenant si vous le voulez bien aux retraites. Le vote des salariés d'EDF a quand même été un coup dur pour le Gouvernement, même si J.-P. Raffarin a dit que cela n'entamait en rien sa détermination. A EDF, la réforme des retraites sera sans doute appliquée, mais il faudra bien aller au-delà. Est-ce que le Medef qui se réunit en congrès aujourd'hui et qui a d'ailleurs invité J.-P. Raffarin - c'est une première - à participer à ses travaux, peut vous donner un coup de main de ce point de vue ?
- "Il y a plusieurs questions dans votre question. Pour répondre tout de suite à ce que vous venez de dire, en ce qui concerne le rôle de chaque partenaire social : vous me parlez du Medef mais chacun doit intervenir. Il faut bien comprendre que ce débat sur les retraites est vital. Le Gouvernement, ce n'est pas pour s'amuser comme ça, qu'il lance l'urgence et l'impérieuse nécessité de la réforme des retraites. Il y a un phénomène mécanique : c'est que dans notre pays, et ce de manière continue, on arrive de plus en plus tard sur le marché du travail avec l'allongement de la durée des études ; on part, parmi les pays européens, parmi les plus tôt, 60 ans - et cela doit être garanti, naturellement. Enfin, l'espérance de vie, grâce aux progrès de la science, fait que l'on vit de plus en plus tard. Alors mécaniquement, il y a de moins en moins d'actifs cotisants pour le nombre de retraités. Donc, cela veut dire que toutes celles et ceux qui disent "nous devons, nous voulons garantir les acquis sociaux", doivent savoir que si nous ne touchons à rien, c'est l'ensemble du système qui explose."
Vous visez M. Blondel quand vous dites cela ? Parce qu'on l'entend beaucoup en ce moment dire : je veux protéger la retraite, défendre les acquis sociaux, etc ?
- "Je crois qu'il y a un point commun, c'est que tout le monde veut protéger la retraite et je crois que c'est essentiel. Sur la base de principes, que d'ailleurs le Président de la République a rappelés, il faut assurer la sécurité du système pour pouvoir le pérenniser, l'équité, il faut de plus en plus chacun vise à avoir la même retraite et dans les meilleures conditions possibles. Il faut avoir une pensée pour les petites retraites aujourd'hui qui sont les plus fragiles. Et puis enfin, le libre choix, la possibilité d'ajouter à cela des choix, par exemple si on le souhaite travailler plus longtemps avec un bonus, avoir une épargne complémentaire. Bref, tout ça c'est le cur de cette réforme. Chacun aujourd'hui apporte sa contribution à cette réflexion, c'est essentiel ; le moment venu le Gouvernement décidera. Quant à EDF, c'est très important, ce qui se passe à EDF, très important pour tout le monde. Je trouve qu'il y a eu dans cette affaire des choses très intéressantes et très enrichissantes. Un, nous retenons que pendant plusieurs mois des partenaires sociaux, la direction de la branche énergie ont travaillé ensemble et proposent une solution qui soit moderne, qui soit intéressante sur le financement - ce n'est pas tout le projet -, mais sur le financement des retraites. Deuxièmement, il y a eu un temps record de campagne, si je puis dire, électorale au sein de la branche : en deux semaines à peine, pratiquement la moitié des salariés a voté "oui". Et cela mérite sans doute d'être mesuré []. Cela veut dire que la moitié d'entre eux ont voté "oui". Ce qui veut dire tout de même qu'il y a, en peu de temps, une prise de conscience, d'autant que c'est un contexte difficile, il y a le contexte de la concurrence, de l'ouverture au marché de l'énergie, etc. Donc, je crois que tout cela mérite d'être retenu sous toutes ses formes, y compris un travail de pédagogie. Pour le reste, je ne peux que le redire ce matin : le Gouvernement est déterminé à aller jusqu'au bout dans la réforme des retraites, car c'est l'intérêt vital de notre pays de le préserver."
E.-A. Seillière dit qu'il faudra cotiser 43 ou 45 ans, cela vous semble être raisonnable comme ordre de grandeur ?
- "Je suis bien incapable aujourd'hui d'aller beaucoup plus loin dans le détail. Chacun doit apporter sa contribution, il y a un temps pour l'information - nous y sommes - et la sensibilisation de l'opinion publique. Il y aura ensuite un temps pour la discussion des partenaires sociaux. Enfin viendra le temps de la décision qui revient aux pouvoirs politiques, car c'est bien au Gouvernement d'assumer avec la représentation nationale la décision qui sera proposée pour le pays."
Un mot si vous le voulez bien sur Air Lib, la compagnie aérienne, est-ce qu'au fond, aujourd'hui ce n'est pas J.-C. Corbet l'obstacle majeur à la remise en train de l'entreprise ? Est-ce que ce n'est pas cela que tout le monde est en train de dire tout bas, y compris le Gouvernement, y compris les syndicats ? Cela n'a rien de personnel à l'égard de ce garçon évidemment !
- "Sur le dossier d'Air Lib, aujourd'hui, nous sommes face à un enjeu absolument majeur. Il y a derrière cela, l'avenir professionnel de milliers d'hommes et de femmes qui sont salariés d'Air Lib. Et le Gouvernement fait tout ce qu'il est possible pour faciliter les choses. Je rappelle que l'entreprise Air Lib a des dettes importantes à l'égard de l'Etat et que celles-ci aujourd'hui"
Tout d'ailleurs : des taxes d'aéroport, enfin toutes sortes de charges qu'il ne paie plus.
- "Mais absolument ! Donc, celles-ci, aujourd'hui, sont dues à l'Etat et l'Etat de manière attentive regarde ce qu'il en est du plan de redressement qui est proposé, notamment par le partenaire, la société IMCA qui serait susceptible de reprendre le capital de cette entreprise La seule chose que je peux vous dire aujourd'hui, c'est que nous en attendons maintenant des propositions concrètes, un conciliateur est au travail, nous allons regarder tout ça avec beaucoup d'attention, mais ce qui compte c'est la pérennité de l'entreprise. Il n'est pas question pour l'Etat de soutenir une entreprise dont on voit bien à tous égards, qu'elle ne serait pas durablement pérenne. C'est cela notre objectif aujourd'hui."
Est-ce que vous aurez suffisamment d'éléments de transparence ? Parce que certains syndicats, y compris les syndicats de l'entreprise, disent que c'est géré comme une "république bananière" - je cite -, la société Air Lib.
- "A ce stade, je ne rentre pas, naturellement, dans le détail. Nous le verrons de manière très concrète ; il y a des dossiers, il y a des chiffres, il y a des rapports, le Gouvernement les regarde de très très près et bien entendu, prendra sa décision à ce moment là."
(Source :premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 14 janvier 2003)