Texte intégral
Monsieur le Ministre de la Santé
Monsieur le Maire de Bobo Dioulasso
Madame la Députée
Monsieur le Haut Commissaire de la province de Houet
Madame la Présidente de la fondation Jacqueline-Beytout
Monsieur le Président de la Croix Rouge Française
Monsieur le Secrétaire permanent du Conseil national de lutte contre le Sida
Chers Amis,
Il y a deux jours, l'ONUSIDA rendait publiques des statistiques extrêmement alarmantes sur le développement de l'épidémie du Sida dans le monde et plus particulièrement en Afrique.
Dans deux jours, dimanche 1er décembre, aura lieu la Journée mondiale sur le Sida.
C'est donc une période ou les journaux, les radios, les télévisions multiplient les gros titres, les articles et les émissions sur ce sujet.
Mais ensuite, que va-t-il se passer ?
D'autres événements, d'autres menaces, d'autres catastrophes viendront inévitablement remplacer le Sida à la une de l'actualité. C'est ainsi.
Cela doit-il nous décourager ?
Certainement pas ! Au contraire cela doit nous inciter à accroître nos efforts.
Durant les longues périodes ou la lutte contre le Sida n'occupe pas le devant de la scène médiatique, précisément, il y a des gens qui travaillent sur le terrain, qui réalisent, qui soignent, qui soutiennent les malades et leurs familles, jour après jour, avec persévérance mais sans publicité.
C'est pour attirer l'attention de l'opinion publique sur cette réalité que nous sommes là aujourd'hui, à Bobo Dioulasso, afin de visiter ensemble ce nouveau Centre de traitement ambulatoire du Sida. Je vous remercie tout particulièrement, Monsieur le Ministre de la Santé, d'avoir pris sur un emploi du temps que je sais chargé, pour être présent.
Nous faisons cette visite en présence de Mme Jacqueline-Beytout, présidente de la Fondation qui porte son nom et qui a financé et équipé ce centre. Je la remercie vivement d'avoir fait le voyage avec moi pour cette occasion.
En réalisant ce centre, la Fondation Jacqueline-Beytout a ajouté un nouveau maillon à la chaîne de solidarité qu'elle forge patiemment sur le continent africain et en particulier au Burkina Faso.
Je sais que Mme Beytout préfère agir que parler, et agir dans la discrétion.
Qu'elle me permette malgré tout de même de lui exprimer, avec simplicité mais aussi avec chaleur, notre profonde et sincère reconnaissance.
Il est une autre présence que je tiens à saluer devant vous, Monsieur le Ministre de la Santé du Burkina Faso, et devant les personnalités et invités réunis ici ce matin, c'est celle du professeur Marc Gentilini, président de la Croix Rouge française.
Tout le monde sait combien la lutte contre le Sida et plus généralement le combat en faveur de l'Afrique sont pour lui des engagements anciens mais aussi renouvelés chaque jour dans l'action.
Nous nous connaissons depuis assez longtemps. Il connaît les sentiments de profonde estime et de grande amitié que j'éprouve personnellement à son égard.
Je suis heureux de pouvoir saisir l'occasion qui m'est offerte aujourd'hui, sur cette terre d'Afrique à laquelle il a consacré tant d'efforts, de dévouement et d'enthousiasme, de lui rendre l'hommage public qui lui est dû. Pour m'en tenir à la cérémonie d'aujourd'hui c'est bien sûr au fondateur et au président de l'Organisation panafricaine de lutte contre le Sida (l'OPALS) et au président de la Croix Rouge que je fais référence. Mais au-delà de ces responsabilités, c'est au médecin, au militant et tout simplement à l'homme de cur que je pense.
J'associe bien sûr à cet hommage l'équipe qu'il anime, toutes celles et tous ceux qui participent à cette grande et belle mission au service des autres qui caractérise la Croix Rouge.
Avec plus de 28 millions de personnes atteint par le Sida sur 40 millions dans le monde, l'Afrique sub-saharienne paie un lourd tribut à cette pandémie. C'est la raison pour laquelle la France a mis au premier plan de ses préoccupations la lutte contre le Sida, et en toute première priorité la lutte sur le continent africain. Dans l'ensemble du monde, 3 millions de personnes sont mortes du Sida en 2001. Pour la même année on estime à 5 millions le nombre de personnes nouvellement infectées. Les orphelins du Sida sont estimés à 14 millions.
Les conséquences humaines et sociales sont immenses ; on commence tout juste à en mesurer les conséquences économiques, qui pourraient se traduire par une baisse significative de la croissance dans les pays les plus touchés. Ce sont en effet les générations actives et les personnes les plus productives qui sont le plus souvent atteintes.
Pourtant le Sida ne doit pas être une fatalité.
Les enjeux aujourd'hui, sont clairs. Il nous faut lutter tous ensemble pour :
- prévenir les nouvelles infections,
- soigner les personnes infectées,
- rendre accessible aux malades les traitements, notamment en faisant baisser le prix des médicaments. A ce titre, l'accord conclu le 15 novembre dernier à Sydney dans le cadre de l'OMC est une première étape qui devrait permettre aux nations en développement d'avoir plus facilement accès aux médicaments à un prix acceptable.
Il faut responsabiliser tous les acteurs de cette immense bataille, trouver des financements pérennes, les décaisser effectivement, se doter d'un cadre global pour organiser mieux et gagner en efficacité.
Il faut aussi mener ce combat pacifique en bon ordre : institutions internationales et bilatérales, gouvernements, société civile, entreprises, laboratoires pharmaceutiques.
Enfin, il faut s'occuper des populations plus que des institutions.
Monsieur Le Ministre, Monsieur le Professeur, Madame la Présidente, c'est le choix qui a été fait avec la création du CTA de Bobo Dioulasso, un élément essentiel dans la chaîne de lutte contre le Sida.
Un centre comme celui là est exemplaire à plusieurs titres.
D'abord par son financement ici entièrement assuré par une oeuvre privée, avec la fondation Jacqueline-Beytout,
Ensuite, Monsieur le Ministre de la Santé, par sa cohérence avec la politique burkinabé en matière de santé, définie dans le Plan de développement sanitaire et social (PNDS) 2001/2010. A ce titre, les CTA s'inscrivent pleinement dans les quatre grands axes stratégiques de votre politique nationale de lutte contre le SIDA qui prévoient :
- le renforcement des mesures de prévention de la transmission,
- le renforcement de la surveillance de l'épidémie,
- l'amélioration de la qualité de la prise en charge globale des personnes infectées et affectées par le VIH Sida,
- la promotion d'un partenariat national, international et de la coordination multisectorielle,
Enfin, par son excellente complémentarité avec les autres bailleurs de fonds, et en particulier avec les actions financées par la France au Burkina Faso dans le domaine de la santé et particulièrement de la lutte contre le Sida.
Les activités du CTA viennent en effet en complément du projet de "Prévention de la mortalité maternelle et infantile et de la mortalité par le VIH Sida dans les régions de Bobo Dioulasso et Banfora" dont la convention de financement vient d'être signée pour un montant de près d'1,4 million d'euros, soit près de 900 millions de francs CFA et dont les activités, qui concerneront près d'1,5 million d'habitants, devraient démarrer dans quelques semaines.
La bataille contre le Sida a tardé à s'organiser sur le plan mondial. Longtemps les moyens mobilisés ont été dramatiquement insuffisants.
Aujourd'hui la prise de conscience est une réalité et les initiatives se multiplient et se coordonnent.
L'exemple de ce CTA de Bobo Dioulasso, après celui de Ouagadougou, le démontre.
Le message que je voudrais adresser aujourd'hui est double.
A nos amis du Burkina Faso, je veux dire que nous sommes à leurs côtés dans le combat qu'ils mènent contre cette terrible maladie et que nous sommes décidés à renforcer notre action, en coopération avec tous ceux qui pourront apporter leur concours.
A mes compatriotes français, qui se demandent parfois à quoi servent les ressources financières consacrées à la coopération, je veux dire qu'elles se concrétisent sur le terrain dans des réalisations concrètes, directement utiles aux populations qui affrontent des épreuves terribles.
Si le président Chirac et le gouvernement ont décidé d'augmenter le volume de notre aide, c'est pour que notre action puisse être plus efficace.
Le 1er décembre, Journée mondiale contre le Sida, qu'ils y pensent. Qu'ils pensent que les besoins essentiels à satisfaire sont immenses mais que la bataille peut être gagnée si nous y mettons le prix.
C'est le sens de la solidarité active que nous devons manifester envers nos frères africains !
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 6 décembre 2002)
Monsieur le Maire de Bobo Dioulasso
Madame la Députée
Monsieur le Haut Commissaire de la province de Houet
Madame la Présidente de la fondation Jacqueline-Beytout
Monsieur le Président de la Croix Rouge Française
Monsieur le Secrétaire permanent du Conseil national de lutte contre le Sida
Chers Amis,
Il y a deux jours, l'ONUSIDA rendait publiques des statistiques extrêmement alarmantes sur le développement de l'épidémie du Sida dans le monde et plus particulièrement en Afrique.
Dans deux jours, dimanche 1er décembre, aura lieu la Journée mondiale sur le Sida.
C'est donc une période ou les journaux, les radios, les télévisions multiplient les gros titres, les articles et les émissions sur ce sujet.
Mais ensuite, que va-t-il se passer ?
D'autres événements, d'autres menaces, d'autres catastrophes viendront inévitablement remplacer le Sida à la une de l'actualité. C'est ainsi.
Cela doit-il nous décourager ?
Certainement pas ! Au contraire cela doit nous inciter à accroître nos efforts.
Durant les longues périodes ou la lutte contre le Sida n'occupe pas le devant de la scène médiatique, précisément, il y a des gens qui travaillent sur le terrain, qui réalisent, qui soignent, qui soutiennent les malades et leurs familles, jour après jour, avec persévérance mais sans publicité.
C'est pour attirer l'attention de l'opinion publique sur cette réalité que nous sommes là aujourd'hui, à Bobo Dioulasso, afin de visiter ensemble ce nouveau Centre de traitement ambulatoire du Sida. Je vous remercie tout particulièrement, Monsieur le Ministre de la Santé, d'avoir pris sur un emploi du temps que je sais chargé, pour être présent.
Nous faisons cette visite en présence de Mme Jacqueline-Beytout, présidente de la Fondation qui porte son nom et qui a financé et équipé ce centre. Je la remercie vivement d'avoir fait le voyage avec moi pour cette occasion.
En réalisant ce centre, la Fondation Jacqueline-Beytout a ajouté un nouveau maillon à la chaîne de solidarité qu'elle forge patiemment sur le continent africain et en particulier au Burkina Faso.
Je sais que Mme Beytout préfère agir que parler, et agir dans la discrétion.
Qu'elle me permette malgré tout de même de lui exprimer, avec simplicité mais aussi avec chaleur, notre profonde et sincère reconnaissance.
Il est une autre présence que je tiens à saluer devant vous, Monsieur le Ministre de la Santé du Burkina Faso, et devant les personnalités et invités réunis ici ce matin, c'est celle du professeur Marc Gentilini, président de la Croix Rouge française.
Tout le monde sait combien la lutte contre le Sida et plus généralement le combat en faveur de l'Afrique sont pour lui des engagements anciens mais aussi renouvelés chaque jour dans l'action.
Nous nous connaissons depuis assez longtemps. Il connaît les sentiments de profonde estime et de grande amitié que j'éprouve personnellement à son égard.
Je suis heureux de pouvoir saisir l'occasion qui m'est offerte aujourd'hui, sur cette terre d'Afrique à laquelle il a consacré tant d'efforts, de dévouement et d'enthousiasme, de lui rendre l'hommage public qui lui est dû. Pour m'en tenir à la cérémonie d'aujourd'hui c'est bien sûr au fondateur et au président de l'Organisation panafricaine de lutte contre le Sida (l'OPALS) et au président de la Croix Rouge que je fais référence. Mais au-delà de ces responsabilités, c'est au médecin, au militant et tout simplement à l'homme de cur que je pense.
J'associe bien sûr à cet hommage l'équipe qu'il anime, toutes celles et tous ceux qui participent à cette grande et belle mission au service des autres qui caractérise la Croix Rouge.
Avec plus de 28 millions de personnes atteint par le Sida sur 40 millions dans le monde, l'Afrique sub-saharienne paie un lourd tribut à cette pandémie. C'est la raison pour laquelle la France a mis au premier plan de ses préoccupations la lutte contre le Sida, et en toute première priorité la lutte sur le continent africain. Dans l'ensemble du monde, 3 millions de personnes sont mortes du Sida en 2001. Pour la même année on estime à 5 millions le nombre de personnes nouvellement infectées. Les orphelins du Sida sont estimés à 14 millions.
Les conséquences humaines et sociales sont immenses ; on commence tout juste à en mesurer les conséquences économiques, qui pourraient se traduire par une baisse significative de la croissance dans les pays les plus touchés. Ce sont en effet les générations actives et les personnes les plus productives qui sont le plus souvent atteintes.
Pourtant le Sida ne doit pas être une fatalité.
Les enjeux aujourd'hui, sont clairs. Il nous faut lutter tous ensemble pour :
- prévenir les nouvelles infections,
- soigner les personnes infectées,
- rendre accessible aux malades les traitements, notamment en faisant baisser le prix des médicaments. A ce titre, l'accord conclu le 15 novembre dernier à Sydney dans le cadre de l'OMC est une première étape qui devrait permettre aux nations en développement d'avoir plus facilement accès aux médicaments à un prix acceptable.
Il faut responsabiliser tous les acteurs de cette immense bataille, trouver des financements pérennes, les décaisser effectivement, se doter d'un cadre global pour organiser mieux et gagner en efficacité.
Il faut aussi mener ce combat pacifique en bon ordre : institutions internationales et bilatérales, gouvernements, société civile, entreprises, laboratoires pharmaceutiques.
Enfin, il faut s'occuper des populations plus que des institutions.
Monsieur Le Ministre, Monsieur le Professeur, Madame la Présidente, c'est le choix qui a été fait avec la création du CTA de Bobo Dioulasso, un élément essentiel dans la chaîne de lutte contre le Sida.
Un centre comme celui là est exemplaire à plusieurs titres.
D'abord par son financement ici entièrement assuré par une oeuvre privée, avec la fondation Jacqueline-Beytout,
Ensuite, Monsieur le Ministre de la Santé, par sa cohérence avec la politique burkinabé en matière de santé, définie dans le Plan de développement sanitaire et social (PNDS) 2001/2010. A ce titre, les CTA s'inscrivent pleinement dans les quatre grands axes stratégiques de votre politique nationale de lutte contre le SIDA qui prévoient :
- le renforcement des mesures de prévention de la transmission,
- le renforcement de la surveillance de l'épidémie,
- l'amélioration de la qualité de la prise en charge globale des personnes infectées et affectées par le VIH Sida,
- la promotion d'un partenariat national, international et de la coordination multisectorielle,
Enfin, par son excellente complémentarité avec les autres bailleurs de fonds, et en particulier avec les actions financées par la France au Burkina Faso dans le domaine de la santé et particulièrement de la lutte contre le Sida.
Les activités du CTA viennent en effet en complément du projet de "Prévention de la mortalité maternelle et infantile et de la mortalité par le VIH Sida dans les régions de Bobo Dioulasso et Banfora" dont la convention de financement vient d'être signée pour un montant de près d'1,4 million d'euros, soit près de 900 millions de francs CFA et dont les activités, qui concerneront près d'1,5 million d'habitants, devraient démarrer dans quelques semaines.
La bataille contre le Sida a tardé à s'organiser sur le plan mondial. Longtemps les moyens mobilisés ont été dramatiquement insuffisants.
Aujourd'hui la prise de conscience est une réalité et les initiatives se multiplient et se coordonnent.
L'exemple de ce CTA de Bobo Dioulasso, après celui de Ouagadougou, le démontre.
Le message que je voudrais adresser aujourd'hui est double.
A nos amis du Burkina Faso, je veux dire que nous sommes à leurs côtés dans le combat qu'ils mènent contre cette terrible maladie et que nous sommes décidés à renforcer notre action, en coopération avec tous ceux qui pourront apporter leur concours.
A mes compatriotes français, qui se demandent parfois à quoi servent les ressources financières consacrées à la coopération, je veux dire qu'elles se concrétisent sur le terrain dans des réalisations concrètes, directement utiles aux populations qui affrontent des épreuves terribles.
Si le président Chirac et le gouvernement ont décidé d'augmenter le volume de notre aide, c'est pour que notre action puisse être plus efficace.
Le 1er décembre, Journée mondiale contre le Sida, qu'ils y pensent. Qu'ils pensent que les besoins essentiels à satisfaire sont immenses mais que la bataille peut être gagnée si nous y mettons le prix.
C'est le sens de la solidarité active que nous devons manifester envers nos frères africains !
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 6 décembre 2002)