Interview de M. Jean-François Copé, secrétaire d'Etat aux relations avec le Parlement et porte-parole du gouvernement, à Europe 1 le 9 décembre 2002, sur la mobilisation gouvernementale face aux menaces de marée noire sur le littoral atlantique et l'application du plan Polmar dans les Landes.

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Circonstance : Naufrage du pétrolier libérien "Prestige" au large des côtes espagnoles de Galice le 19 novembre 2002

Média : Emission Journal de 8h - Europe 1

Texte intégral

C. Delay-. Il y avait hier neuf ministres autour de J.-P. Raffarin, pour faire le point sur la marée noire qui se profile et prendre les devants pour l'endiguer le long des côtes du Sud-Ouest. Vous avez parlé hier de "mobilisation générale". Concrètement, qu'est-ce que cela veut dire ?
- "Cela veut dire que nous avons le souci, autour du Premier ministre, d'appliquer pleinement ce que l'on appelle le "principe de précaution". Cela existe face à cette catastrophe, qui est une catastrophe écologique à la fois qui nous indigne, qui provoque notre colère. Cela veut dire qu'il faut se mobiliser, se préparer dans l'hypothèse où des nappes de pétrole arriveraient sur nos côtes."
Justement, R. Bachelot disait hier soir que la probabilité de pollution était forte, mais pas certaine. Où est cette pollution ?
- "Pour l'instant, nous continuons évidemment de surveiller cela de très près. Il y a quelques aléas, qui dépendent totalement du climat, des courants, des vents. C'est donc la raison pour laquelle, dans l'immédiat, ne sont pas constatées de nappes de pétrole près de nos côtés - c'est déjà à plusieurs dizaines de kilomètres. Mais cela exige tout de même d'être mobilisé. C'est pour cela, par exemple, qu'on a étendu le plan Polmar Terre au département des Landes, pour pouvoir bénéficier de procédures assouplies pour que l'Etat soit plus efficace dans ce type de domaine, qu'on va mobiliser l'ensemble du dispositif de sécurité civile... Bref, le Gouvernement, dans cette affaire difficile, mobilise tout le monde pour être près au cas où les nappes de pétrole s'approcheraient de nos côtes."
Parmi les mesures envisagées, figure également l'encadrement des bénévoles. On a l'impression que vous faites tout pour éviter d'avoir à connaître ce que les Espagnols ont vécu, en l'occurrence une désorganisation totale de ces bénévoles.
- "Dans l'hypothèse où il faudrait effectivement se mobiliser beaucoup et solliciter le concours des bénévoles, il est très important de les encadrer, de les sécuriser, de faire en sorte qu'ils puissent s'engager dans les meilleurs conditions possibles aux côtés des forces de sécurité civile professionnelles."
Un dernier mot plus politique, concernant l'élection législative qui avait lieu hier dans les Yvelines. L'UDF C. Blanc a, contre toute attente, largement battu le candidat de l'UMP. A. Juppé avait présenté ce scrutin comme un test politique. Alors, est-ce une claque ?
- "Il ne faut pas, à ce stade, voir les choses comme cela. C. Blanc va gagner cette élection. Il aura besoin d'un deuxième tour, mais il sera élu député. Je crois qu'il faut donc l'en féliciter."
Vous reconnaissez donc, avec F. Bayrou, qu'une bonne opposition, c'est deux courants ?
- "Il ne faut pas forcément tirer à chaque fois ce type de généralités. Simplement, il faut admettre que nous avions, dans cette circonscription - qui n'est pas tout à fait une circonscription test, dans la mesure où la gauche n'y est traditionnellement pas très conquérante - une sorte de primaire entre un candidat de l'UDF et un candidat de l'UMP, donc deux candidats de la majorité. Eh bien, c'est le candidat de l'UDF qui a gagné, c'était le meilleur candidat et il faut saluer cette victoire comme il se doit. Il est tout à fait bien qu'un candidat de la majorité ait conservé le siège de la majorité."
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 9 décembre 2002)