Texte intégral
Je tiens tout d'abord à remercier pour son accueil le directeur général de la Bibliothèque Nationale de France. C'est peut être un symbole qu'U3M comme Université 2000 aient été lancés à la Sorbonne et que cette conférence de presse ait lieu dans ce quartier de Tolbiac, qui a vocation, comme je l'avais écrit en 1989 à devenir le siège d'une nouvelle Sorbonne, ou l'ébauche d'un nouveau quartier-latin. La présence du site François Mitterrand de la BNF en aura été un élément précurseur.
Je ne reviendrai que brièvement sur le plan Université 2000 dont j'ai souligné à maintes reprises les résultats et les quelques lacunes.
Ce plan a permis d'absorber une forte croissance de la démographie étudiante et de nouer un partenariat exemplaire entre l'état et les collectivités locales. Il a abouti à un excellent maillage des implantations universitaires et notamment des IUT. Il s'est traduit relayé par le précédent contrat de plan par un investissement d'environ 40 Milliards à parité entre l'état et les collectivités territoriales. Ses seuls points faibles ont été une insuffisance prise en compte de la recherche et surtout l'absence de mesure significative, à l'exception de la création des universités nouvelles, en faveur de l'enseignement supérieur dans la Région Ile de France.
Le contexte d'U3M est bien évidemment fondamentalement différent. Beaucoup de réalisations ont été accomplies et ne sont plus à faire. La démographie étudiante est stabilisée, voire en légère décroissance. La priorité absolue n'est pas l'accueil d'étudiants et la construction de mètres carrés supplémentaires; le plan U3M doit permettre à notre enseignement supérieur et à notre recherche de contribuer au développement économique et technologique de notre pays. Le lien enseignement-recherche-entreprises, l'organisation des activités de recherche et de transfert en liaison avec les universités sont essentiels. La réunion dans un même ministère de l'enseignement supérieur, de la recherche, de la technologie et même de l'enseignement scolaire à travers ses lycées professionnels et technologiques constitue un facteur favorable à cette nouvelle logique. Ce rôle de l'enseignement supérieur et de la recherche dans le développement économique justifie, au delà des querelles stériles, l'intervention des régions, compétentes, en vertu des lois de décentralisation, pour des actions intéressant ce développement économique.
Avant d'aborder le contenu de ce plan U3M, je voudrais dire quelques mots de la méthode et des conditions de préparation. Un travail considérable et de qualité a été effectué à tous les échelons :
par le comité stratégique présidé par Guy AUBERT, ancien directeur général du CNRS.
par les Préfets de région et les Recteurs qui ont présidé des groupes de travail chargés de faire remonter des projets.
par les directions du MENRT, qui ont analysé l'ensemble de ces projets.
Il m'est vite apparu que la qualité du travail de concertation, avec les acteurs de l'enseignement supérieur et de la recherche, avec les autres ministères dans le cadre de la mécanique très particulière des contrats de plan, avec les collectivités territoriales était conditionné impérativement par la définition d'une politique claire et ambitieuse au niveau ministériel.
J'ai donc tenu à rencontrer personnellement les recteurs accompagnés des présidents d'université, les présidents de région à l'exception des 3 régions gouvernées avec l'aide du Front National, les présidents des grands groupes industriels intéressés par la recherche.
L'ensemble de ces concertations, l'étude des projets régionaux ont débouché après le CIADT du 23 juillet 1999 sur des orientations transmises aux recteurs et aux préfets relatives aux principales opérations de leur région. J'ai en même temps veillé à ce que la plus grande transparence soit effective, les recteurs ont eu pour instructions d'informer aussi bien les présidents d'université, que les acteurs de la vie universitaire et notamment les représentants des étudiants.
Venons en maintenant aux grandes lignes du plan U3M, dont la déclinaison des projets région par région vous est présentée par l'intermédiaire de cartes.
Le principe affiché dès le lancement d'U3M et qui sera respecté est l'affectation d'un quart des crédits du volet U3M des CPER à la vie étudiante.
La vie étudiante englobe :
le développement de la restauration étudiante, notamment dans les implantations situées dans les villes moyennes et la construction ou la rénovation des logements étudiants ;
le développement des équipements sportifs et culturels, les espaces affectés à ces activités devant être ouvert en accès libre pour tous les étudiants et les habitants des quartiers ;
La construction de bibliothèques et de salles de travail pour étudiants , c'est une priorité qui m'a été soulignée lors du débat budgétaire par la représentation nationale et qui d'après les premières remontées des régions sera certainement respectée.
Notons enfin à ce sujet, que les efforts de l'Etat qui seront accomplis dans d'autres domaines des CPER, ville et surtout transports collectifs, permettront également d' améliorer les conditions de vie des étudiants en désenclavant par exemple un campus.
Le maillage national des implantations universitaires est suffisant. Aucun point du territoire national n'est à plus de 150 km d'une université, la quasi totalité des villes moyennes est un siège d'au moins un département d'IUT. La création de nouveaux sites et à fortiori de nouveaux établissements ne pourra être qu'exceptionnelle
Pour les IUT, il s'agit avant tout, comme vous le montre la carte des projets de création de nouveaux départements (cartes accessibles en fin de texte) de compléter les sites existants dans les villes moyennes. La création de départements d'IUT dans les villes universitaires est aussi exclue, sauf dans quelques cas où cette création serait liée à un meilleur accueil des bacheliers technologiques.
Dans ces villes moyennes, à partir du réseau des IUT et des BTS, des autres formations technologiques en écoles et universités, mais aussi des lycées technologiques et professionnels seront mises en place des plates formes technologiques. Autour de moyens techniques regroupés et d'une expertise en recherche-développement, ces plates formes technologiques seront ouvertes aux PME/PMI sur des bases contractuelles. Elles devront jouer un rôle essentiel pour favoriser le transfert technologique vers ces entreprises et l'innovation et pourront être organisées sous la forme des GIP allégés prévus par la loi sur l'innovation. La carte ci-jointe au dossier montre l'importance de la couverture du territoire national.
Si la création d'universités traditionnelle est à priori exclue pendant la période du plan (2000-2006), certaines spécificités régionales liées notamment aux questions de reconversions industrielles pourront justifier la création d'un nombre limité d'universités de technologie prévue par la loi relative à l'enseignement technologique du 23 décembre 1985. Il en existe 3 actuellement (Compiègne, Troyes et Belfort-Montbéliard). Ce sont actuellement des établissements qui ont pour mission principale la formation des ingénieurs mais dont la dénomination a une valeur symbolique qui marque le rapprochement université/écoles. Chaque création se fera à son rythme propre. Pour chaque projet un chargé de mission sera désigné : celui-ci devra établir en concertation avec les universités locales, les élus et les milieux économiques un cahier des charges et un calendrier de mise en uvre de la nouvelle structure.
D'une manière générale, les diverses implantations d'enseignement supérieur d'une même académie ou d'académies voisines doivent s'organiser autour de la notion de réseau. Ce concept de réseau englobe ici à la fois l'organisation de cursus ou de laboratoires communs, mais aussi la notion physique de réseau à haut débit permettant d'abolir les distances.
Les constructions universitaires concernent en priorité les universités où existent soit des déficits avérés de locaux, soit des nécessités de reconstruction ou de restructuration lourde.
le contexte est celui de la stabilisation des effectifs étudiants.
outre les universités parisiennes, beaucoup d'UFR de lettres et sciences souffrent d'un déficit en m2, elles feront l'objet d'une attention toute particulière.
des UFR de santé nécessitent également une restructuration lourde ou une reconstruction dans une logique de proximité avec les CHU et les unités INSERM.
les 8 universités nouvelles créées dans le cadre du plan U2000 ont besoin de locaux de recherche.
Les opérations de recherche doivent respecter les principes de l'évaluation nationale ou internationale.
La recherche - et cela ne signifie pas obligatoirement des constructions de mètres carrés supplémentaires - est une priorité d'U3M dont le but est de mieux équilibrer le territoire en matière d'implantation de recherche et d'enseignements de 3ème cycle. Les opérations de recherche doivent répondre aux conditions suivantes :
s'appuyer sur des équipes scientifiques locales de qualité faisant l'objet d'évaluations nationales ou internationales positives. On ne crée pas un pôle scientifique à partir de rien ;
s'insérer dans une carte nationale reposant sur une mise en réseau de quelques pôles (Génopoles, Maisons des Sciences de l'homme, Centres nationaux d'analyse et de caractérisation des matériaux, Centres multitechniques d'imagerie médicales). Les cartes figurant dans le dossier ci-joint illustrent bien cette constitution de pôles nationaux ;
contribuer à une rationalisation et à une mise en cohérence des équipements mi lourds des laboratoires de recherche ; 100 MF sont d'ores et déjà inscrits dans le collectif budgétaire 1999 pour initier cette politique ;
faire émerger des priorités régionales en créant sur un thème pluridisciplinaire donné des instituts à vocation nationale fédérant des compétences scientifiques existantes dans plusieurs établissements d'enseignement supérieur d'une région et de régions voisines.
Notre recherche doit s'ouvrir encore plus aux collaborations avec les entreprises, les développements de recherche doivent être liés à des coopérations industrielles, à des pépinières d'entreprise et à une meilleure collaboration recherche publique, recherche privée. Parallèlement à la création de plates formes technologiques tournées essentiellement vers les PMI/PME, je souhaite à travers ce plan U3M créer les conditions d'une collaboration efficace souple et multiforme entre les laboratoires de recherche publique et les centres de recherche des grands groupes industriels pour développer les activités de recherche technologique, les transferts de connaissance et dynamiser l'innovation.
A cet effet pourront être créés sous forme de " GIP simplifié " des centres nationaux de recherche technologique (CNRT).
Un CNRT est mis en uvre sur un site bien défini, avec des partenaires publics et privés et au départ avec un thème clairement affiché. L'ensemble des CNRT constitueront la trame d'un aménagement du territoire en matière de recherche technologique, d'autre part un complément à l'effort de fécondation mutuelle privé public constitué par les réseaux de recherche et d'innovation technologiques.
Des contacts fructueux ont été pris avec des groupes industriels et pourront déboucher sur la création d'une vingtaine de CNRT dans des domaines aussi divers que l'ingénierie éducative, l'optique, les pôles à combustible ou les matériaux pour l'électronique.
L'ouverture internationale est une nécessité pour le rayonnement de notre enseignement supérieur et de notre recherche. Elle se traduira notamment :
par une part de 15% réservée aux étudiants étrangers et notamment européens dans le cadre de la politique de construction et de rénovation des logements étudiants ;
par la création dans chaque grande ville universitaire d'une maison internationale dédiée à un pays. Outre les liens particuliers que les universités développeront avec ces pays, ces maisons serviront de centre de ressources pour les étudiants, étrangers venant faire leurs études en France, mais aussi pour les enseignants et les chercheurs souhaitant développer les contacts internationaux.
L'ensemble des projets qui sont remontés des régions, est dans une très large mesure cohérent avec ces orientations nationales.
Je souhaiterais maintenant dire quelques mots sur le cas particulier de l'Ile de France : Première région universitaire et de recherche de notre pays, elle a été un peu oubliée dans le cadre d'Université 2000, les collectivités territoriales n'ayant pas, sauf dans le cas des universités nouvelles voulu s'associer à l'effort de l'Etat. Par ailleurs, une politique trop systématique de délocalisation a conduit à un vieillissement et donc un certain affaiblissement du potentiel de recherche. Malgré la stabilisation des effectifs étudiants, la pression étudiante reste forte, les universités sont morcelées sur plus de 150 sites et les conditions d'étude sont mauvaises, notamment en ce qui concerne les bibliothèques.
Un effort particulier doit donc être fait pour l'Ile de France et devra être étalé sur deux contrats de plan.
A la suite du rapport de Jean Jacques PAYAN, un projet de schéma de développement de l'enseignement supérieur et de la recherche en Ile de France a été réalisé sous l'autorité du Préfet de Région, Jean Pierre DUPORT et du Recteur de l'Académie de Paris, René BLANCHET. J'en ai validé les grandes lignes, qui sont cohérentes avec les orientations nationales rappelées précédemment.
Il me paraît nécessaire de dégager quelques axes essentiels :
un rééquilibrage vers le Nord de Paris et de l'Ile de France, en développant un pôle universitaire dédié à la technologie à cheval sur la Villette et la Plaine St Denis- Aubervilliers ;
la création d'un nouveau pôle sur la ZAC Rive Gauche avec notamment le transfert de l'université de Paris VII et de l'INALCO ;
une restructuration des sites principaux actuels : regroupement de l'ENS sur la Montagne Ste Geneviève, regroupement de Paris VI et de l'Ecole de Chimie sur le site de Jussieu, libération de surfaces d'enseignements à la Sorbonne, extension de Paris III ;
la création d'un pôle de développement universitaire sur Boulogne - St Cloud - Issy les Moulineaux ;
la création de locaux de recherche pour les universités nouvelles, leur permettant d'afficher une thématique dominante ;
la rénovation du Campus de Nanterre et l'extension de surfaces pour les universités déficitaires que sont Paris VIII et Paris XII ;
la restructuration de la recherche en sciences humaines autour de quelques opérations phares ;
un effort particulier sur les bibliothèques universitaires et le logement étudiant.
La mise en place de nouveaux départements d'IUT, de plate forme technologiques et de structures de collaboration universités - entreprises sera bien évidemment une dominante de la politique d'enseignement supérieur et de recherche.
Il me reste maintenant à évoquer les moyens financiers qui seront consacrés à la mise en uvre du Plan U3M. La qualité du travail accompli, tant au niveau ministériel qu'en région a permis d'aboutir à des arbitrages financiers tout à fait positifs pour le Plan U3M.
la part Etat des crédits inscrits dans le contrat de plan Etat région, est de 18,3 Milliards de Francs pour l'enseignement supérieur et la recherche, en augmentation de plus de 50% par rapport au contrat de plan précédent. Ce montant en fait le deuxième poste après les crédits des transports et de l'Equipement ;
sans préjuger du résultat final des négociations avec les régions et de l'apport des autres collectivités territoriales, l'objectif de parité avec les collectivités territoriales pourrait être atteint ;
7,4 Milliards de Francs ont été décidés hors contrat de plan pour des opérations comme le désamiantage et la mise en sécurité de Jussieu, la rénovation du Muséum, le musée des Arts Premiers et les opérations de pure mise en sécurité de locaux universitaires ;
2 Milliards de préfiguration du plan U3M ont été inscrits lors des exercices budgétaires 1998 et 1999.
Une carte jointe vous indique les montants arbitrés pour la part de l'Etat dans les contrats de Plan . L'enseignement supérieur et la recherche en Ile de France reçoivent une enveloppe de 4 Milliards de Francs et l'objectif de 9 Milliards avec l'apport des collectivités territoriales ne paraît pas hors d'atteinte. Il faut ajouter qu'une part importante des opérations hors contrat de plan concerne l'Ile de France.
J'ai donc maintenant bon espoir que grâce à l'effort conjugué de l'Etat et des collectivités territoriales et avec la participation de tous les acteurs, nous puissions développer l'enseignement supérieur et la recherche dont notre pays a besoin pour affronter les défis du XXIème siècle.
(Source http://www.education.gouv.fr, le 15 décembre 1999)
Je ne reviendrai que brièvement sur le plan Université 2000 dont j'ai souligné à maintes reprises les résultats et les quelques lacunes.
Ce plan a permis d'absorber une forte croissance de la démographie étudiante et de nouer un partenariat exemplaire entre l'état et les collectivités locales. Il a abouti à un excellent maillage des implantations universitaires et notamment des IUT. Il s'est traduit relayé par le précédent contrat de plan par un investissement d'environ 40 Milliards à parité entre l'état et les collectivités territoriales. Ses seuls points faibles ont été une insuffisance prise en compte de la recherche et surtout l'absence de mesure significative, à l'exception de la création des universités nouvelles, en faveur de l'enseignement supérieur dans la Région Ile de France.
Le contexte d'U3M est bien évidemment fondamentalement différent. Beaucoup de réalisations ont été accomplies et ne sont plus à faire. La démographie étudiante est stabilisée, voire en légère décroissance. La priorité absolue n'est pas l'accueil d'étudiants et la construction de mètres carrés supplémentaires; le plan U3M doit permettre à notre enseignement supérieur et à notre recherche de contribuer au développement économique et technologique de notre pays. Le lien enseignement-recherche-entreprises, l'organisation des activités de recherche et de transfert en liaison avec les universités sont essentiels. La réunion dans un même ministère de l'enseignement supérieur, de la recherche, de la technologie et même de l'enseignement scolaire à travers ses lycées professionnels et technologiques constitue un facteur favorable à cette nouvelle logique. Ce rôle de l'enseignement supérieur et de la recherche dans le développement économique justifie, au delà des querelles stériles, l'intervention des régions, compétentes, en vertu des lois de décentralisation, pour des actions intéressant ce développement économique.
Avant d'aborder le contenu de ce plan U3M, je voudrais dire quelques mots de la méthode et des conditions de préparation. Un travail considérable et de qualité a été effectué à tous les échelons :
par le comité stratégique présidé par Guy AUBERT, ancien directeur général du CNRS.
par les Préfets de région et les Recteurs qui ont présidé des groupes de travail chargés de faire remonter des projets.
par les directions du MENRT, qui ont analysé l'ensemble de ces projets.
Il m'est vite apparu que la qualité du travail de concertation, avec les acteurs de l'enseignement supérieur et de la recherche, avec les autres ministères dans le cadre de la mécanique très particulière des contrats de plan, avec les collectivités territoriales était conditionné impérativement par la définition d'une politique claire et ambitieuse au niveau ministériel.
J'ai donc tenu à rencontrer personnellement les recteurs accompagnés des présidents d'université, les présidents de région à l'exception des 3 régions gouvernées avec l'aide du Front National, les présidents des grands groupes industriels intéressés par la recherche.
L'ensemble de ces concertations, l'étude des projets régionaux ont débouché après le CIADT du 23 juillet 1999 sur des orientations transmises aux recteurs et aux préfets relatives aux principales opérations de leur région. J'ai en même temps veillé à ce que la plus grande transparence soit effective, les recteurs ont eu pour instructions d'informer aussi bien les présidents d'université, que les acteurs de la vie universitaire et notamment les représentants des étudiants.
Venons en maintenant aux grandes lignes du plan U3M, dont la déclinaison des projets région par région vous est présentée par l'intermédiaire de cartes.
Le principe affiché dès le lancement d'U3M et qui sera respecté est l'affectation d'un quart des crédits du volet U3M des CPER à la vie étudiante.
La vie étudiante englobe :
le développement de la restauration étudiante, notamment dans les implantations situées dans les villes moyennes et la construction ou la rénovation des logements étudiants ;
le développement des équipements sportifs et culturels, les espaces affectés à ces activités devant être ouvert en accès libre pour tous les étudiants et les habitants des quartiers ;
La construction de bibliothèques et de salles de travail pour étudiants , c'est une priorité qui m'a été soulignée lors du débat budgétaire par la représentation nationale et qui d'après les premières remontées des régions sera certainement respectée.
Notons enfin à ce sujet, que les efforts de l'Etat qui seront accomplis dans d'autres domaines des CPER, ville et surtout transports collectifs, permettront également d' améliorer les conditions de vie des étudiants en désenclavant par exemple un campus.
Le maillage national des implantations universitaires est suffisant. Aucun point du territoire national n'est à plus de 150 km d'une université, la quasi totalité des villes moyennes est un siège d'au moins un département d'IUT. La création de nouveaux sites et à fortiori de nouveaux établissements ne pourra être qu'exceptionnelle
Pour les IUT, il s'agit avant tout, comme vous le montre la carte des projets de création de nouveaux départements (cartes accessibles en fin de texte) de compléter les sites existants dans les villes moyennes. La création de départements d'IUT dans les villes universitaires est aussi exclue, sauf dans quelques cas où cette création serait liée à un meilleur accueil des bacheliers technologiques.
Dans ces villes moyennes, à partir du réseau des IUT et des BTS, des autres formations technologiques en écoles et universités, mais aussi des lycées technologiques et professionnels seront mises en place des plates formes technologiques. Autour de moyens techniques regroupés et d'une expertise en recherche-développement, ces plates formes technologiques seront ouvertes aux PME/PMI sur des bases contractuelles. Elles devront jouer un rôle essentiel pour favoriser le transfert technologique vers ces entreprises et l'innovation et pourront être organisées sous la forme des GIP allégés prévus par la loi sur l'innovation. La carte ci-jointe au dossier montre l'importance de la couverture du territoire national.
Si la création d'universités traditionnelle est à priori exclue pendant la période du plan (2000-2006), certaines spécificités régionales liées notamment aux questions de reconversions industrielles pourront justifier la création d'un nombre limité d'universités de technologie prévue par la loi relative à l'enseignement technologique du 23 décembre 1985. Il en existe 3 actuellement (Compiègne, Troyes et Belfort-Montbéliard). Ce sont actuellement des établissements qui ont pour mission principale la formation des ingénieurs mais dont la dénomination a une valeur symbolique qui marque le rapprochement université/écoles. Chaque création se fera à son rythme propre. Pour chaque projet un chargé de mission sera désigné : celui-ci devra établir en concertation avec les universités locales, les élus et les milieux économiques un cahier des charges et un calendrier de mise en uvre de la nouvelle structure.
D'une manière générale, les diverses implantations d'enseignement supérieur d'une même académie ou d'académies voisines doivent s'organiser autour de la notion de réseau. Ce concept de réseau englobe ici à la fois l'organisation de cursus ou de laboratoires communs, mais aussi la notion physique de réseau à haut débit permettant d'abolir les distances.
Les constructions universitaires concernent en priorité les universités où existent soit des déficits avérés de locaux, soit des nécessités de reconstruction ou de restructuration lourde.
le contexte est celui de la stabilisation des effectifs étudiants.
outre les universités parisiennes, beaucoup d'UFR de lettres et sciences souffrent d'un déficit en m2, elles feront l'objet d'une attention toute particulière.
des UFR de santé nécessitent également une restructuration lourde ou une reconstruction dans une logique de proximité avec les CHU et les unités INSERM.
les 8 universités nouvelles créées dans le cadre du plan U2000 ont besoin de locaux de recherche.
Les opérations de recherche doivent respecter les principes de l'évaluation nationale ou internationale.
La recherche - et cela ne signifie pas obligatoirement des constructions de mètres carrés supplémentaires - est une priorité d'U3M dont le but est de mieux équilibrer le territoire en matière d'implantation de recherche et d'enseignements de 3ème cycle. Les opérations de recherche doivent répondre aux conditions suivantes :
s'appuyer sur des équipes scientifiques locales de qualité faisant l'objet d'évaluations nationales ou internationales positives. On ne crée pas un pôle scientifique à partir de rien ;
s'insérer dans une carte nationale reposant sur une mise en réseau de quelques pôles (Génopoles, Maisons des Sciences de l'homme, Centres nationaux d'analyse et de caractérisation des matériaux, Centres multitechniques d'imagerie médicales). Les cartes figurant dans le dossier ci-joint illustrent bien cette constitution de pôles nationaux ;
contribuer à une rationalisation et à une mise en cohérence des équipements mi lourds des laboratoires de recherche ; 100 MF sont d'ores et déjà inscrits dans le collectif budgétaire 1999 pour initier cette politique ;
faire émerger des priorités régionales en créant sur un thème pluridisciplinaire donné des instituts à vocation nationale fédérant des compétences scientifiques existantes dans plusieurs établissements d'enseignement supérieur d'une région et de régions voisines.
Notre recherche doit s'ouvrir encore plus aux collaborations avec les entreprises, les développements de recherche doivent être liés à des coopérations industrielles, à des pépinières d'entreprise et à une meilleure collaboration recherche publique, recherche privée. Parallèlement à la création de plates formes technologiques tournées essentiellement vers les PMI/PME, je souhaite à travers ce plan U3M créer les conditions d'une collaboration efficace souple et multiforme entre les laboratoires de recherche publique et les centres de recherche des grands groupes industriels pour développer les activités de recherche technologique, les transferts de connaissance et dynamiser l'innovation.
A cet effet pourront être créés sous forme de " GIP simplifié " des centres nationaux de recherche technologique (CNRT).
Un CNRT est mis en uvre sur un site bien défini, avec des partenaires publics et privés et au départ avec un thème clairement affiché. L'ensemble des CNRT constitueront la trame d'un aménagement du territoire en matière de recherche technologique, d'autre part un complément à l'effort de fécondation mutuelle privé public constitué par les réseaux de recherche et d'innovation technologiques.
Des contacts fructueux ont été pris avec des groupes industriels et pourront déboucher sur la création d'une vingtaine de CNRT dans des domaines aussi divers que l'ingénierie éducative, l'optique, les pôles à combustible ou les matériaux pour l'électronique.
L'ouverture internationale est une nécessité pour le rayonnement de notre enseignement supérieur et de notre recherche. Elle se traduira notamment :
par une part de 15% réservée aux étudiants étrangers et notamment européens dans le cadre de la politique de construction et de rénovation des logements étudiants ;
par la création dans chaque grande ville universitaire d'une maison internationale dédiée à un pays. Outre les liens particuliers que les universités développeront avec ces pays, ces maisons serviront de centre de ressources pour les étudiants, étrangers venant faire leurs études en France, mais aussi pour les enseignants et les chercheurs souhaitant développer les contacts internationaux.
L'ensemble des projets qui sont remontés des régions, est dans une très large mesure cohérent avec ces orientations nationales.
Je souhaiterais maintenant dire quelques mots sur le cas particulier de l'Ile de France : Première région universitaire et de recherche de notre pays, elle a été un peu oubliée dans le cadre d'Université 2000, les collectivités territoriales n'ayant pas, sauf dans le cas des universités nouvelles voulu s'associer à l'effort de l'Etat. Par ailleurs, une politique trop systématique de délocalisation a conduit à un vieillissement et donc un certain affaiblissement du potentiel de recherche. Malgré la stabilisation des effectifs étudiants, la pression étudiante reste forte, les universités sont morcelées sur plus de 150 sites et les conditions d'étude sont mauvaises, notamment en ce qui concerne les bibliothèques.
Un effort particulier doit donc être fait pour l'Ile de France et devra être étalé sur deux contrats de plan.
A la suite du rapport de Jean Jacques PAYAN, un projet de schéma de développement de l'enseignement supérieur et de la recherche en Ile de France a été réalisé sous l'autorité du Préfet de Région, Jean Pierre DUPORT et du Recteur de l'Académie de Paris, René BLANCHET. J'en ai validé les grandes lignes, qui sont cohérentes avec les orientations nationales rappelées précédemment.
Il me paraît nécessaire de dégager quelques axes essentiels :
un rééquilibrage vers le Nord de Paris et de l'Ile de France, en développant un pôle universitaire dédié à la technologie à cheval sur la Villette et la Plaine St Denis- Aubervilliers ;
la création d'un nouveau pôle sur la ZAC Rive Gauche avec notamment le transfert de l'université de Paris VII et de l'INALCO ;
une restructuration des sites principaux actuels : regroupement de l'ENS sur la Montagne Ste Geneviève, regroupement de Paris VI et de l'Ecole de Chimie sur le site de Jussieu, libération de surfaces d'enseignements à la Sorbonne, extension de Paris III ;
la création d'un pôle de développement universitaire sur Boulogne - St Cloud - Issy les Moulineaux ;
la création de locaux de recherche pour les universités nouvelles, leur permettant d'afficher une thématique dominante ;
la rénovation du Campus de Nanterre et l'extension de surfaces pour les universités déficitaires que sont Paris VIII et Paris XII ;
la restructuration de la recherche en sciences humaines autour de quelques opérations phares ;
un effort particulier sur les bibliothèques universitaires et le logement étudiant.
La mise en place de nouveaux départements d'IUT, de plate forme technologiques et de structures de collaboration universités - entreprises sera bien évidemment une dominante de la politique d'enseignement supérieur et de recherche.
Il me reste maintenant à évoquer les moyens financiers qui seront consacrés à la mise en uvre du Plan U3M. La qualité du travail accompli, tant au niveau ministériel qu'en région a permis d'aboutir à des arbitrages financiers tout à fait positifs pour le Plan U3M.
la part Etat des crédits inscrits dans le contrat de plan Etat région, est de 18,3 Milliards de Francs pour l'enseignement supérieur et la recherche, en augmentation de plus de 50% par rapport au contrat de plan précédent. Ce montant en fait le deuxième poste après les crédits des transports et de l'Equipement ;
sans préjuger du résultat final des négociations avec les régions et de l'apport des autres collectivités territoriales, l'objectif de parité avec les collectivités territoriales pourrait être atteint ;
7,4 Milliards de Francs ont été décidés hors contrat de plan pour des opérations comme le désamiantage et la mise en sécurité de Jussieu, la rénovation du Muséum, le musée des Arts Premiers et les opérations de pure mise en sécurité de locaux universitaires ;
2 Milliards de préfiguration du plan U3M ont été inscrits lors des exercices budgétaires 1998 et 1999.
Une carte jointe vous indique les montants arbitrés pour la part de l'Etat dans les contrats de Plan . L'enseignement supérieur et la recherche en Ile de France reçoivent une enveloppe de 4 Milliards de Francs et l'objectif de 9 Milliards avec l'apport des collectivités territoriales ne paraît pas hors d'atteinte. Il faut ajouter qu'une part importante des opérations hors contrat de plan concerne l'Ile de France.
J'ai donc maintenant bon espoir que grâce à l'effort conjugué de l'Etat et des collectivités territoriales et avec la participation de tous les acteurs, nous puissions développer l'enseignement supérieur et la recherche dont notre pays a besoin pour affronter les défis du XXIème siècle.
(Source http://www.education.gouv.fr, le 15 décembre 1999)