Texte intégral
-. Le Conseil d'Etat vient de suspendre les deux derniers arrêtés qui prolongeaient la chasse aux grives et aux oies cendrées jusqu'au mois de février. Argument du juge : le principe de précaution, mis en avant par une directive européenne qui date de 1979. Quelle est votre réaction ?
- "Ce qui est surprenant, c'est qu'en décembre, le Conseil d'Etat a fait fermer la chasse aux migrateurs en appliquant la directive et, aujourd'hui, il annule les dérogations en refusant de l'appliquer. Il y a donc deux poids et deux mesures. Ce qui montre bien que ce texte est mauvais. Et pour ne pas que ce texte soit interprété, il faut le modifier, de telle sorte que cela soit clair pour tout le monde. On n'aura pas les contentieux que l'on a en permanence, avec les gens qui veulent supprimer la chasse et ceux qui ne veulent pas gérer quoi que ce soit."
Mais quand le Conseil d'Etat parle de "principe de précaution", est-ce que cela veut dire que, si on continuait à chasser en février, les oies cendrées et les grives seraient menacées ?
- "Le principe de précaution, on le met à toutes les sauces ! C'est rassurant pour ceux qui le demandent. Quand nous disons que nous voulons chasser dans vingt ans, c'est que, bien sûr, on veut que l'état des populations soit en développement et que le biotope le soit aussi. Donc, on n'est pas idiots, on veut gérer les espèces. Non, c'est simplement un problème idéologique : ce sont des gens qui sont intolérants, qui veulent supprimer la chasse, point."
Ou alors ils appliquent les règlements à la lettre.
- "Ils n'appliquent pas les règlements ! La directive n'a pas de dates d'ouverture et de fermeture. Donc, ils n'appliquent pas le règlement, ils l'interprètent ! Alors, il suffit qu'ils trouvent une oreille attentive pour interpréter les textes. On ne va jamais s'en sortir. Pour éviter d'interpréter le texte, il n'y a qu'à faire un texte clair au niveau européen, et qu'ensuite, on fasse marcher la subsidiarité, pour permettre à chaque Etat qui a des cultures différentes, de mettre en place un système qui tient la route."
Cela vingt ans que dure cette polémique autour des dates de chasse. Il n'y a que chez nous que cela pose problème.
- "Il n'y a que chez nous, parce que dans les autres pays, il y a eu deux choses intéressantes : d'abord, les partis politiques ont pris l'environnement dans leurs propres programmes, ce qui a évité qu'un mouvement politique veuille s'occuper d'environnement ; et ensuite, tout ce qui est contentieux ne se passe pas aussi facilement - soit il n'y a pas de juridiction, soit, pour atteindre la juridiction, c'est relativement compliqué. Donc, il n'y a pas ces conflits. D'ailleurs, les autres pays chassent, comme au Danemark, au mois de février, des espèces de gibier d'eau ; le Royaume-Uni également ; la grive est fermé le 28 février au Portugal, etc. Ce qui montre bien qu'il y a deux poids et deux mesures dans cette Europe."
Malgré cet arrêt, vous irez chasser dimanche ?
- "Nous venons de recevoir cet appel du Conseil d'Etat. Maintenant, on va réfléchir, on va protester à notre façon et on va choisir la meilleure."
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 11 février 2003)
- "Ce qui est surprenant, c'est qu'en décembre, le Conseil d'Etat a fait fermer la chasse aux migrateurs en appliquant la directive et, aujourd'hui, il annule les dérogations en refusant de l'appliquer. Il y a donc deux poids et deux mesures. Ce qui montre bien que ce texte est mauvais. Et pour ne pas que ce texte soit interprété, il faut le modifier, de telle sorte que cela soit clair pour tout le monde. On n'aura pas les contentieux que l'on a en permanence, avec les gens qui veulent supprimer la chasse et ceux qui ne veulent pas gérer quoi que ce soit."
Mais quand le Conseil d'Etat parle de "principe de précaution", est-ce que cela veut dire que, si on continuait à chasser en février, les oies cendrées et les grives seraient menacées ?
- "Le principe de précaution, on le met à toutes les sauces ! C'est rassurant pour ceux qui le demandent. Quand nous disons que nous voulons chasser dans vingt ans, c'est que, bien sûr, on veut que l'état des populations soit en développement et que le biotope le soit aussi. Donc, on n'est pas idiots, on veut gérer les espèces. Non, c'est simplement un problème idéologique : ce sont des gens qui sont intolérants, qui veulent supprimer la chasse, point."
Ou alors ils appliquent les règlements à la lettre.
- "Ils n'appliquent pas les règlements ! La directive n'a pas de dates d'ouverture et de fermeture. Donc, ils n'appliquent pas le règlement, ils l'interprètent ! Alors, il suffit qu'ils trouvent une oreille attentive pour interpréter les textes. On ne va jamais s'en sortir. Pour éviter d'interpréter le texte, il n'y a qu'à faire un texte clair au niveau européen, et qu'ensuite, on fasse marcher la subsidiarité, pour permettre à chaque Etat qui a des cultures différentes, de mettre en place un système qui tient la route."
Cela vingt ans que dure cette polémique autour des dates de chasse. Il n'y a que chez nous que cela pose problème.
- "Il n'y a que chez nous, parce que dans les autres pays, il y a eu deux choses intéressantes : d'abord, les partis politiques ont pris l'environnement dans leurs propres programmes, ce qui a évité qu'un mouvement politique veuille s'occuper d'environnement ; et ensuite, tout ce qui est contentieux ne se passe pas aussi facilement - soit il n'y a pas de juridiction, soit, pour atteindre la juridiction, c'est relativement compliqué. Donc, il n'y a pas ces conflits. D'ailleurs, les autres pays chassent, comme au Danemark, au mois de février, des espèces de gibier d'eau ; le Royaume-Uni également ; la grive est fermé le 28 février au Portugal, etc. Ce qui montre bien qu'il y a deux poids et deux mesures dans cette Europe."
Malgré cet arrêt, vous irez chasser dimanche ?
- "Nous venons de recevoir cet appel du Conseil d'Etat. Maintenant, on va réfléchir, on va protester à notre façon et on va choisir la meilleure."
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 11 février 2003)