Texte intégral
LE QUOTIDIEN DE LA REUNION : Les Réunionnais s'étonnent de ne voir aucune des propositions formulées par les deux assemblées locales retenues au sein du projet de loi-programme.
B. GIRARDIN : Je ne comprends pas. Le petit livret de Jacques Chirac Mon engagement pour l'outre-mer qui reprend le discours de Champ-Fleuri est ma bible. Je mets quiconque au défi de me prouver que tous les engagements qui appellent une loi ne sont pas inscrits dans la loi-programme.
Par ailleurs, si ce projet sort avec un mois de retard sur le calendrier, c'est que plusieurs mesures qui ne figuraient pas dans les engagements du président ont été incluses. En matière de tourisme et de défiscalisation, qui aurait pu imaginer que serait rétablie la " détunnélisation " pour cinq ans ? On peut également évoquer le relèvement à 70 % du taux de défiscalisation. Tout ceci a été instauré en réaction à la crise du tourisme aux Antilles.
Toujours en matière de défiscalisation, une mesure en faveur des petits projets, souhaitée par les petits opérateurs a été ajoutée et propose désormais un taux de rétrocession plus attractif, à 50 %. Dans le domaine du versement des prestations sociales, le statut de " chef de famille " est supprimé (voir par ailleurs). C'est une avancée énorme pour les familles monoparentales.
Enfin, chacun doit savoir que la totalité des collectivités des Dom ne s'est pas encore exprimée et que des modifications peuvent être apportées dans le cadre du débat parlementaire. Mon texte n'est pas fermé.
Je tiens à dire que dans le contexte actuel, passer une loi-programme de 270 M par an est une performance. En métropole, ils sont beaucoup à penser que l'on en fait trop.
LE QUOTIDIEN DE LA REUNION : Concernant la continuité territoriale, et plus précisément la prise en charge partielle du prix du billet d'avion à hauteur de 100 à 200, confirmez-vous ?
B. GIRARDIN : Concernant la continuité territoriale on a déjà mis en place le passeport mobilité. Nous proposons aussi une exonération de charges sociales jusqu'à 1,3 fois le Smic pour les compagnies aériennes et maritimes qui desservent les Dom. Tout cela afin de faire baisser le coût du fret et du transport passager. Pour créer ainsi un climat favorable à la desserte des Dom et sortir du monopole d'Air France. La dotation de l'Etat viendra amorcer la pompe.
LE QUOTIDIEN DE LA REUNION : Quels seront les modalités et les critères pris en compte ?
B. GIRARDIN : Les critères seront le prix du billet. L'objectif devrait plutôt se traduire en pourcentage pour qu'en terme de montant la mesure soit équitable. En clair, on devrait se rapprocher du modèle espagnol et portugais et s'orienter vers une prise en charge de 30 % du prix du billet.
LE QUOTIDIEN DE LA REUNION : A combien s'élèvera la dotation pour la Réunion ?
B. GIRARDIN : Pour l'heure, le principe de la dotation est arrêté. Que chacun y prenne sa part. Nous n'en sommes pas encore à la définition d'une enveloppe. Mais l'Etat ne doit pas être seul. Le financement devra être conjoint entre l'Etat, les collectivités et l'Europe.
LE QUOTIDIEN DE LA REUNION : La Région estime que puiser dans les fonds européens se fera au détriment d'autres affectations.
B. GIRARDIN : Jamais les collectivités n'arriveront à épuiser l'ensemble des dotations européennes. Utilisons plutôt l'ensemble des fonds structurels pour ne pas avoir à les rendre à Bruxelles.
LE QUOTIDIEN DE LA REUNION : Vous faites appel aux collectivités pour gérer la dotation annuelle. Mais, là encore, la Région est hostile.
B. GIRARDIN : La gestion de la dotation fera l'objet d'une déconcentration et sera confiée, à la préfecture, laquelle travaillera en liaison avec les collectivités.
LE QUOTIDIEN DE LA REUNION : Qu'en est-il du projet du gouvernement de compagnie aérienne spécialisée dans les Dom. S'agit-il d'Air Dom ?
B. GIRARDIN : Air Dom n'est qu'une invention de journaliste. Le rôle de l'Etat n'est pas de créer une compagnie nationale alors que nous nous séparons d'Air France. Le rôle de l'Etat est plutôt que créer les conditions favorables à l'émergence de compagnies aériennes locales spécialisées. Notre action s'arrête là.
LE QUOTIDIEN DE LA REUNION : Jean-Pierre Raffarin s'est engagé à relever le plafond de la CMU dans les DOM. Mais à ce jour, on ne sait encore rien du nouveau plafond et des modalités d'application.
B. GIRARDIN : Nous avons été confrontés à un problème juridique concernant la couverture médicale universelle. Nous ne savions pas si nous devions passer par le législateur ou bien si un décret suffisait. Maintenant, nous savons qu'un décret suffira. Nous allons aller très vite comme pour le statut de chef de famille. C'est une affaire de quelques semaines. De toute façon, le président souhaite que la loi-programme soit votée avant l'été.
Propos recueillis par Marc BERNARD
(Source http://www.outre-mer.gouv.fr, le 25 mars 2003)
B. GIRARDIN : Je ne comprends pas. Le petit livret de Jacques Chirac Mon engagement pour l'outre-mer qui reprend le discours de Champ-Fleuri est ma bible. Je mets quiconque au défi de me prouver que tous les engagements qui appellent une loi ne sont pas inscrits dans la loi-programme.
Par ailleurs, si ce projet sort avec un mois de retard sur le calendrier, c'est que plusieurs mesures qui ne figuraient pas dans les engagements du président ont été incluses. En matière de tourisme et de défiscalisation, qui aurait pu imaginer que serait rétablie la " détunnélisation " pour cinq ans ? On peut également évoquer le relèvement à 70 % du taux de défiscalisation. Tout ceci a été instauré en réaction à la crise du tourisme aux Antilles.
Toujours en matière de défiscalisation, une mesure en faveur des petits projets, souhaitée par les petits opérateurs a été ajoutée et propose désormais un taux de rétrocession plus attractif, à 50 %. Dans le domaine du versement des prestations sociales, le statut de " chef de famille " est supprimé (voir par ailleurs). C'est une avancée énorme pour les familles monoparentales.
Enfin, chacun doit savoir que la totalité des collectivités des Dom ne s'est pas encore exprimée et que des modifications peuvent être apportées dans le cadre du débat parlementaire. Mon texte n'est pas fermé.
Je tiens à dire que dans le contexte actuel, passer une loi-programme de 270 M par an est une performance. En métropole, ils sont beaucoup à penser que l'on en fait trop.
LE QUOTIDIEN DE LA REUNION : Concernant la continuité territoriale, et plus précisément la prise en charge partielle du prix du billet d'avion à hauteur de 100 à 200, confirmez-vous ?
B. GIRARDIN : Concernant la continuité territoriale on a déjà mis en place le passeport mobilité. Nous proposons aussi une exonération de charges sociales jusqu'à 1,3 fois le Smic pour les compagnies aériennes et maritimes qui desservent les Dom. Tout cela afin de faire baisser le coût du fret et du transport passager. Pour créer ainsi un climat favorable à la desserte des Dom et sortir du monopole d'Air France. La dotation de l'Etat viendra amorcer la pompe.
LE QUOTIDIEN DE LA REUNION : Quels seront les modalités et les critères pris en compte ?
B. GIRARDIN : Les critères seront le prix du billet. L'objectif devrait plutôt se traduire en pourcentage pour qu'en terme de montant la mesure soit équitable. En clair, on devrait se rapprocher du modèle espagnol et portugais et s'orienter vers une prise en charge de 30 % du prix du billet.
LE QUOTIDIEN DE LA REUNION : A combien s'élèvera la dotation pour la Réunion ?
B. GIRARDIN : Pour l'heure, le principe de la dotation est arrêté. Que chacun y prenne sa part. Nous n'en sommes pas encore à la définition d'une enveloppe. Mais l'Etat ne doit pas être seul. Le financement devra être conjoint entre l'Etat, les collectivités et l'Europe.
LE QUOTIDIEN DE LA REUNION : La Région estime que puiser dans les fonds européens se fera au détriment d'autres affectations.
B. GIRARDIN : Jamais les collectivités n'arriveront à épuiser l'ensemble des dotations européennes. Utilisons plutôt l'ensemble des fonds structurels pour ne pas avoir à les rendre à Bruxelles.
LE QUOTIDIEN DE LA REUNION : Vous faites appel aux collectivités pour gérer la dotation annuelle. Mais, là encore, la Région est hostile.
B. GIRARDIN : La gestion de la dotation fera l'objet d'une déconcentration et sera confiée, à la préfecture, laquelle travaillera en liaison avec les collectivités.
LE QUOTIDIEN DE LA REUNION : Qu'en est-il du projet du gouvernement de compagnie aérienne spécialisée dans les Dom. S'agit-il d'Air Dom ?
B. GIRARDIN : Air Dom n'est qu'une invention de journaliste. Le rôle de l'Etat n'est pas de créer une compagnie nationale alors que nous nous séparons d'Air France. Le rôle de l'Etat est plutôt que créer les conditions favorables à l'émergence de compagnies aériennes locales spécialisées. Notre action s'arrête là.
LE QUOTIDIEN DE LA REUNION : Jean-Pierre Raffarin s'est engagé à relever le plafond de la CMU dans les DOM. Mais à ce jour, on ne sait encore rien du nouveau plafond et des modalités d'application.
B. GIRARDIN : Nous avons été confrontés à un problème juridique concernant la couverture médicale universelle. Nous ne savions pas si nous devions passer par le législateur ou bien si un décret suffisait. Maintenant, nous savons qu'un décret suffira. Nous allons aller très vite comme pour le statut de chef de famille. C'est une affaire de quelques semaines. De toute façon, le président souhaite que la loi-programme soit votée avant l'été.
Propos recueillis par Marc BERNARD
(Source http://www.outre-mer.gouv.fr, le 25 mars 2003)