Texte intégral
Mesdames et Messieurs les élus, Messieurs les partenaires, Mesdames et Messieurs,
Je vous remercie de votre présence pour marquer le lancement du projet de Service et Programme pour l'Internet Haut Débit, SPIHD. Je voudrais profiter de la signature de ce projet pour évoquer 3 points : les potentialités offertes par les services à haut débit (1), la place de la Lorraine dans la société de l'information (2), la politique du gouvernement en matière de société de l'information (3).
(1) Les potentialités offertes par les services à haut débit
Tout d'abord quelques mots sur le projet SPIHD. Ce projet permettra de tester en grandeur réelle auprès de plusieurs milliers d'utilisateurs du grand Nancy à partir de janvier prochain et à titre gratuit de nouvelles formes de services et de programmes interactifs sur le réseau câblé avec la qualité de diffusion du haut débit. Ce projet est exemplaire à mes yeux pour trois raisons :
- la convergence : SPIHD est l'association des savoir-faire de Matra Système et Information sur les réseaux à haut débit, de la SEM câble de l'Est sur l'utilisation des réseaux câblés, de l'INRIA sur les technologies avancées dans ce domaine, de CanalWeb et de France 3 pour la fourniture de programmes interactifs. C'est le fruit d'une démarche coopérative inspirée par la convergence entre réseaux et contenus. Cette convergence que j'appelais de mes voeux dans la table ronde que j'ai organisée en 1998 sur ce thème devient une réalité devant nos yeux et je m'en réjouis. Il faut poursuivre dans cette voie ; c'est notamment l'objet de la mission que j'ai confié à Jean-Charles BOURDIER. Car l'essor de l'internet et de la société de l'information ne pouvaient reposer que sur une combinaison entre infrastructures et contenus : sans réseaux rapides : pas d'internet, mais également sans contenus intéressants pour le public : pas d'internet.
- les technologies au service de l'utilisateur : la bataille de l'internet au niveau mondial est aussi et surtout une bataille technologique. C'est ce que la France a rappelé à la Conférence de Lisbonne à ses partenaires cette semaine. C'est ce qui est au cur du projet SPIHD avec le souci que les utilisateurs puissent bénéficier d'une diffusion de grande qualité et rapide grâce aux hauts débits. A ce titre, le dégroupage de la boucle locale de France Télécom aura un rôle central : il est indispensable pour assurer le développement de l'internet à haut débit en France. Le Gouvernement prépare donc un texte législatif pour l'introduire dans la réglementation française des télécommunications en vue d'une mise en uvre au 1er janvier 2001.
- l'expérimentation : la démarche retenue pour SPIHD, celle de l'expérimentation permettant de tester les conditions de mise en uvre d'un projet à plus grande échelle, me paraît exemplaire : elle permet de définir les contours d'un projet industriel sur la base d'un véritable retour d'expérience, technologique et commercial. Convergence, utilisateur, expérimentation, tels sont les trois mots clés qui font de SPIHD un projet exemplaire à mes yeux et qui justifient le soutien qu'y apporte aujourd'hui mon département : 9 MF soit environ 50% du coût global du projet.
Depuis 2 ans et demi, j'ai en effet souhaité développer les outils de soutien à la société de l'information : je consacre en 2000 1,5 MdsF à des projets dans ce domaine. Parmi ces outils, j'ai créé en juin 1999 le programme PRIAMM (programme pour la recherche et l'innovation dans l'audiovisuel et le multimédia) avec le Centre National de la Cinématographie. Il est doté en 2000 de 115 MF dont 100 MF apportés par le Secrétariat d'Etat à l'Industrie et permet d'aider des projets innovants et coopératifs dans le domaine audiovisuel et multimédia. C'est dans ce cadre qu'est soutenu le projet SPIHD.
J'adresse aux partenaires de ce projet tous mes vux de succès. Je les assure que le Secrétariat d'Etat à l'Industrie demeurera prêt à relayer leur action.
(2) Les nouvelles technologies de l'information et de la communication en Lorraine
En second lieu, je voudrais vous dire ma satisfaction personnelle que ce projet soit mis en oeuvre dans la région Lorraine. Avec ce projet et avec l'expérimentation conduite par Télédiffusion de France dans les Vosges sur la diffusion numérique terrestre dans une zone fortement vallonnée, la Lorraine s'affirme, avec la Bretagne, comme une région de pointe dans le domaine de la convergence.
Plus généralement, et je salue ici le volontarisme des élus régionaux, en particulier de Jean-Yves LE DEAUT, député de Meurthe et Moselle, Vice-Président de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques, Vice-Président du Conseil Général, l'Etat et la Région se sont dotés d'une véritable ambition pour la Lorraine dans le domaine de la société de l'information. Dans le contrat de plan 2000-2006 signé le 10 mars, l'Etat et la Région ont décidé d'investir en Lorraine 350MF dans les technologies de l'information. Parmi les régions françaises, la Lorraine fait ainsi l'objet dans ce domaine de l'investissement le plus important de l'Etat et de la Région en matière de recherche scientifique et technologique.
Cette ambition n'est pas le fruit du hasard. La Lorraine héberge des centres de recherche d'envergure mondiale (INRIA, TDF-C2R, GOCAD, etc.), des établissements d'enseignement supérieur d'excellence (Ecole des Mines, Supélec, Arts et Métiers, INPL, etc.), des centres de développement (SAGE, Canal+), des start-up (Internet Pager, Linbox), qui contribuent à la dynamique économique de la région.
Ce projet pour la Lorraine correspond à une priorité que je me suis fixé dans le cadre du gouvernement dirigé par Lionel JOSPIN et que je continuerai à mettre en uvre avec Laurent FABIUS, Ministre de l'économie, des finances et de l'industrie : faire en sorte que la " nouvelle économie " irrigue l'économie plus traditionnelle, en particulier dans des régions comme la Lorraine.
(3) L'action du gouvernement en faveur de la société de l'information
Ceci m'amène à évoquer pour conclure l'action du gouvernement en faveur de la société de l'information. Notre société vit actuellement ce qui a été désigné comme "la révolution numérique" et que je caractériserai par la mise en place de réseaux d'informations. Depuis deux ans et demi, l'objectif du Gouvernement est que cette révolution assure notre croissance économique de façon favorable à l'emploi, et permette de fonder "une société de l'information pour tous".
Un point est maintenant acquis : l'entrée de la France dans la société de l'information. Tous les indicateurs en témoignent :
- la situation des ménages : 10% des ménages sont maintenant connectés à Internet - soit 2 fois plus qu'il y a un an. J'ai rendue publique une étude du Service des études et statistiques industrielles sur l'Internet à domicile qui montre que près de 20% supplémentaires des foyers ont l'intention de se connecter en 2000 ;
- la situation des entreprises a également profondément changé. Près des deux tiers de nos PME sont aujourd'hui connectées à l'Internet contre moins de 15% en 1996 ;
- enfin, le chiffre d'affaires du commerce électronique de détail a atteint, sur les 6 derniers mois de 1999, le seuil symbolique du milliard de francs et devrait avoir doublé au milieu de cette année.
Internet est devenu un fait économique en France. Et, dans son sillage, la place du secteur des NTIC dans la création de richesse est de plus en plus déterminante : plus de 5 % du PIB, soit davantage que les secteurs de l'automobile et de l'énergie réunis.
Les nouvelles technologies, et parmi elles l'internet, jouent un rôle moteur dans la dynamique de croissance avec laquelle la France a renoué depuis 1997, avec une croissance de la demande et du marché exceptionnelle dans le secteur, de l'ordre de 10 % en France en 1999, ce qui nous place désormais devant nos principaux partenaires.
La France a pris la mesure de ces nouveaux enjeux. Ce mouvement n'est pas dû au hasard, mais à une synergie entre attentes des utilisateurs, mobilisation des entreprises et volontarisme du Gouvernement.
L'objectif du Gouvernement pour les mois à venir peut se résumer ainsi : une société de l'information pour tous. Deux axes sont essentiels à cet égard :
- une société de l'information pour toutes les entreprises et pour tous les salariés : c'est le sens des mesures annoncées dans le cadre des états généraux de la création d'entreprise cette semaine ; c'est également le sens de ma volonté de faire " converger " la " nouvelle économie " et ce qui est appelé improprement " l'ancienne économie ". L'utilisation des réseaux et l'économie innovante ne doivent pas être l'apanage de certains secteurs mais bénéficier à tous et en premier lieu aux personnes qui travaillent au sein des entreprises tous secteurs confondus. La nouvelle économie, c'est en effet placer l'innovation et les hommes qui la créent au cur de la réussite des entreprises.
- une société de l'information pour tous les citoyens : c'est le sens de la loi sur la société de l'information que je prépare et qui sera présentée à l'automne en conseil des Ministres. Il s'agit de renforcer la confiance des utilisateurs autour de trois termes : liberté, accès, sécurité.
L'année 2000, grâce à la mobilisation de tous, grâce à des projets exemplaires comme celui qui nous réunit aujourd'hui sera ainsi l'occasion, je l'espère, de marquer de nouveaux progrès dans la société de l'information au bénéfice de tous.
(Source http://www.industrie.gouv.fr, le 19 avril 2000)
Je vous remercie de votre présence pour marquer le lancement du projet de Service et Programme pour l'Internet Haut Débit, SPIHD. Je voudrais profiter de la signature de ce projet pour évoquer 3 points : les potentialités offertes par les services à haut débit (1), la place de la Lorraine dans la société de l'information (2), la politique du gouvernement en matière de société de l'information (3).
(1) Les potentialités offertes par les services à haut débit
Tout d'abord quelques mots sur le projet SPIHD. Ce projet permettra de tester en grandeur réelle auprès de plusieurs milliers d'utilisateurs du grand Nancy à partir de janvier prochain et à titre gratuit de nouvelles formes de services et de programmes interactifs sur le réseau câblé avec la qualité de diffusion du haut débit. Ce projet est exemplaire à mes yeux pour trois raisons :
- la convergence : SPIHD est l'association des savoir-faire de Matra Système et Information sur les réseaux à haut débit, de la SEM câble de l'Est sur l'utilisation des réseaux câblés, de l'INRIA sur les technologies avancées dans ce domaine, de CanalWeb et de France 3 pour la fourniture de programmes interactifs. C'est le fruit d'une démarche coopérative inspirée par la convergence entre réseaux et contenus. Cette convergence que j'appelais de mes voeux dans la table ronde que j'ai organisée en 1998 sur ce thème devient une réalité devant nos yeux et je m'en réjouis. Il faut poursuivre dans cette voie ; c'est notamment l'objet de la mission que j'ai confié à Jean-Charles BOURDIER. Car l'essor de l'internet et de la société de l'information ne pouvaient reposer que sur une combinaison entre infrastructures et contenus : sans réseaux rapides : pas d'internet, mais également sans contenus intéressants pour le public : pas d'internet.
- les technologies au service de l'utilisateur : la bataille de l'internet au niveau mondial est aussi et surtout une bataille technologique. C'est ce que la France a rappelé à la Conférence de Lisbonne à ses partenaires cette semaine. C'est ce qui est au cur du projet SPIHD avec le souci que les utilisateurs puissent bénéficier d'une diffusion de grande qualité et rapide grâce aux hauts débits. A ce titre, le dégroupage de la boucle locale de France Télécom aura un rôle central : il est indispensable pour assurer le développement de l'internet à haut débit en France. Le Gouvernement prépare donc un texte législatif pour l'introduire dans la réglementation française des télécommunications en vue d'une mise en uvre au 1er janvier 2001.
- l'expérimentation : la démarche retenue pour SPIHD, celle de l'expérimentation permettant de tester les conditions de mise en uvre d'un projet à plus grande échelle, me paraît exemplaire : elle permet de définir les contours d'un projet industriel sur la base d'un véritable retour d'expérience, technologique et commercial. Convergence, utilisateur, expérimentation, tels sont les trois mots clés qui font de SPIHD un projet exemplaire à mes yeux et qui justifient le soutien qu'y apporte aujourd'hui mon département : 9 MF soit environ 50% du coût global du projet.
Depuis 2 ans et demi, j'ai en effet souhaité développer les outils de soutien à la société de l'information : je consacre en 2000 1,5 MdsF à des projets dans ce domaine. Parmi ces outils, j'ai créé en juin 1999 le programme PRIAMM (programme pour la recherche et l'innovation dans l'audiovisuel et le multimédia) avec le Centre National de la Cinématographie. Il est doté en 2000 de 115 MF dont 100 MF apportés par le Secrétariat d'Etat à l'Industrie et permet d'aider des projets innovants et coopératifs dans le domaine audiovisuel et multimédia. C'est dans ce cadre qu'est soutenu le projet SPIHD.
J'adresse aux partenaires de ce projet tous mes vux de succès. Je les assure que le Secrétariat d'Etat à l'Industrie demeurera prêt à relayer leur action.
(2) Les nouvelles technologies de l'information et de la communication en Lorraine
En second lieu, je voudrais vous dire ma satisfaction personnelle que ce projet soit mis en oeuvre dans la région Lorraine. Avec ce projet et avec l'expérimentation conduite par Télédiffusion de France dans les Vosges sur la diffusion numérique terrestre dans une zone fortement vallonnée, la Lorraine s'affirme, avec la Bretagne, comme une région de pointe dans le domaine de la convergence.
Plus généralement, et je salue ici le volontarisme des élus régionaux, en particulier de Jean-Yves LE DEAUT, député de Meurthe et Moselle, Vice-Président de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques, Vice-Président du Conseil Général, l'Etat et la Région se sont dotés d'une véritable ambition pour la Lorraine dans le domaine de la société de l'information. Dans le contrat de plan 2000-2006 signé le 10 mars, l'Etat et la Région ont décidé d'investir en Lorraine 350MF dans les technologies de l'information. Parmi les régions françaises, la Lorraine fait ainsi l'objet dans ce domaine de l'investissement le plus important de l'Etat et de la Région en matière de recherche scientifique et technologique.
Cette ambition n'est pas le fruit du hasard. La Lorraine héberge des centres de recherche d'envergure mondiale (INRIA, TDF-C2R, GOCAD, etc.), des établissements d'enseignement supérieur d'excellence (Ecole des Mines, Supélec, Arts et Métiers, INPL, etc.), des centres de développement (SAGE, Canal+), des start-up (Internet Pager, Linbox), qui contribuent à la dynamique économique de la région.
Ce projet pour la Lorraine correspond à une priorité que je me suis fixé dans le cadre du gouvernement dirigé par Lionel JOSPIN et que je continuerai à mettre en uvre avec Laurent FABIUS, Ministre de l'économie, des finances et de l'industrie : faire en sorte que la " nouvelle économie " irrigue l'économie plus traditionnelle, en particulier dans des régions comme la Lorraine.
(3) L'action du gouvernement en faveur de la société de l'information
Ceci m'amène à évoquer pour conclure l'action du gouvernement en faveur de la société de l'information. Notre société vit actuellement ce qui a été désigné comme "la révolution numérique" et que je caractériserai par la mise en place de réseaux d'informations. Depuis deux ans et demi, l'objectif du Gouvernement est que cette révolution assure notre croissance économique de façon favorable à l'emploi, et permette de fonder "une société de l'information pour tous".
Un point est maintenant acquis : l'entrée de la France dans la société de l'information. Tous les indicateurs en témoignent :
- la situation des ménages : 10% des ménages sont maintenant connectés à Internet - soit 2 fois plus qu'il y a un an. J'ai rendue publique une étude du Service des études et statistiques industrielles sur l'Internet à domicile qui montre que près de 20% supplémentaires des foyers ont l'intention de se connecter en 2000 ;
- la situation des entreprises a également profondément changé. Près des deux tiers de nos PME sont aujourd'hui connectées à l'Internet contre moins de 15% en 1996 ;
- enfin, le chiffre d'affaires du commerce électronique de détail a atteint, sur les 6 derniers mois de 1999, le seuil symbolique du milliard de francs et devrait avoir doublé au milieu de cette année.
Internet est devenu un fait économique en France. Et, dans son sillage, la place du secteur des NTIC dans la création de richesse est de plus en plus déterminante : plus de 5 % du PIB, soit davantage que les secteurs de l'automobile et de l'énergie réunis.
Les nouvelles technologies, et parmi elles l'internet, jouent un rôle moteur dans la dynamique de croissance avec laquelle la France a renoué depuis 1997, avec une croissance de la demande et du marché exceptionnelle dans le secteur, de l'ordre de 10 % en France en 1999, ce qui nous place désormais devant nos principaux partenaires.
La France a pris la mesure de ces nouveaux enjeux. Ce mouvement n'est pas dû au hasard, mais à une synergie entre attentes des utilisateurs, mobilisation des entreprises et volontarisme du Gouvernement.
L'objectif du Gouvernement pour les mois à venir peut se résumer ainsi : une société de l'information pour tous. Deux axes sont essentiels à cet égard :
- une société de l'information pour toutes les entreprises et pour tous les salariés : c'est le sens des mesures annoncées dans le cadre des états généraux de la création d'entreprise cette semaine ; c'est également le sens de ma volonté de faire " converger " la " nouvelle économie " et ce qui est appelé improprement " l'ancienne économie ". L'utilisation des réseaux et l'économie innovante ne doivent pas être l'apanage de certains secteurs mais bénéficier à tous et en premier lieu aux personnes qui travaillent au sein des entreprises tous secteurs confondus. La nouvelle économie, c'est en effet placer l'innovation et les hommes qui la créent au cur de la réussite des entreprises.
- une société de l'information pour tous les citoyens : c'est le sens de la loi sur la société de l'information que je prépare et qui sera présentée à l'automne en conseil des Ministres. Il s'agit de renforcer la confiance des utilisateurs autour de trois termes : liberté, accès, sécurité.
L'année 2000, grâce à la mobilisation de tous, grâce à des projets exemplaires comme celui qui nous réunit aujourd'hui sera ainsi l'occasion, je l'espère, de marquer de nouveaux progrès dans la société de l'information au bénéfice de tous.
(Source http://www.industrie.gouv.fr, le 19 avril 2000)