Texte intégral
Monsieur l'Ambassadeur,
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Madame et Messieurs les Parlementaires,
Mes Chers Compatriotes,
Je suis particulièrement heureux de vous rencontrer à la Résidence de France, au début même de ma visite en Hongrie, en compagnie d'Hubert Védrine, de Dominique Voynet, de Pierre Moscovici et de François Huwart.
Vous êtes plus de 2000 à vivre, à travailler, à étudier dans ce pays. Vous représentez ainsi notre pays à Budapest et dans les différentes régions hongroises. Et je veux vous remercier, au nom du gouvernement, de l'image que vous donnez de la France à nos amis hongrois : celle d'une communauté dynamique, qui prend une part importante aux évolutions de la Hongrie, à son développement économique, mais aussi au rayonnement de la culture et de la langue françaises dans ce pays.
C'est pourquoi le gouvernement continuera d'accompagner votre vie dans ce pays. J'y veille personnellement, avec MM. Hubert Védrine et Pierre Moscovici.
Nous avons soutenu le projet de nouveaux locaux pour le lycée français de Budapest. J'attache en particulier une grande importance à l'existence de ce lycée, qui permet aux élèves français et francophones de préparer avec confiance leur avenir - et, pour certains, leur retour en France. Les travaux débuteront, sans doute, dès cet automne, sur le terrain dont nous venons de faire l'acquisition. Le nouvel établissement pourra ainsi ouvrir ses portes à la fin de l'année 2001 ou au début de l'année 2002. Et je suis heureux de vous confirmer le versement par l'Etat d'une nouvelle contribution de 5 millions de francs à ce projet. J'espère que nous pourrons très rapidement procéder à la signature d'une convention réglant le statut du Lycée français de Budapest. Cet accord nous permettra d'assurer l'équilibre financier de cet ambitieux projet et de stabiliser la situation du corps enseignant.
Vous bénéficierez également des réformes engagées pour tous les Français de l'étranger. Le ministère des Affaires étrangères les a présentées au Conseil des ministres le 19 avril dernier. Elles concernent d'abord la Caisse des Français de l'étranger, auprès de laquelle 82000 personnes s'assurent volontairement. Mais 25000 de nos compatriotes ne disposent pas de revenus suffisants pour y adhérer ou éprouvent de grandes difficultés à acquitter leurs cotisations. C'est pourquoi une dotation annuelle de 95 millions de francs sera affectée au fonds d'action sociale de la Caisse. Ce dernier prendra en charge une part des cotisations et les frais supplémentaires engendrés par les nouveaux adhérents. Nos compatriotes bénéficieront ainsi d'une aide efficace sans que l'équilibre de la CFE ne soit affecté.
Ces réformes touchent aussi les retraites des fonctionnaires "détachés administratifs ". Près de 2500 fonctionnaires français en fonction à l'étranger sont contraints de cotiser doublement pour leur retraite, à la fois en France et dans leur pays d'accueil. Ils n'ont pas pour autant le droit de cumuler les pensions correspondantes. Le règlement de leur situation appelait des mesures de la part du gouvernement. Les personnes déjà en retraite lors de l'entrée en vigueur de la loi seront autorisées à cumuler les pensions acquises. Celles à qui un trop-perçu avait été réclamé au titre du cumul en seront remboursées. Pour l'avenir, les agents qui sollicitent un détachement pourront opter entre les retraites françaises et celles de leur pays d'accueil. Les personnels en activité lors de l'entrée en vigueur de la loi pourront demander le remboursement des cotisations qu'ils auront versées au régime de retraite français durant leur détachement, en contrepartie d'un abattement sur leur pension calculé en fonction de la durée de ce détachement.
Je voudrais aussi vous parler de notre pays. Vous représentez ici une France qui se porte mieux.
La situation de l'emploi s'est améliorée. En deux ans et demi, plus d'un million d'emplois ont été créés. En 1999, avec plus de 450000 postes de travail supplémentaires, nous avons battu le record historique de l'année 1969. Ce chiffre pourrait même être dépassé en 2000, grâce à une croissance vigoureuse. Notre produit intérieur brut devrait croître cette année de 3,8 %, ce qui place notre pays au premier rang de ses partenaires européens. Le recul du taux de chômage s'accélère, avec près de 700000 chômeurs de moins. Le chômage devrait même descendre d'ici l'été en dessous des 10 % de la population active.
Ce dynamisme retrouvé s'appuie sur une politique volontariste. Lutter contre le chômage est, vous le savez, la première priorité du gouvernement. Depuis janvier 1998, le gouvernement a mis en uvre un plan pour faire entrer la France dans la société de l'information. La loi sur l'innovation et la recherche, les mesures en faveur du capital risque - incubateurs d'entreprises, fonds d'amorçage et fonds public de capital risque -, la création d'un régime juridique et fiscal adapté aux entreprises de croissance avec les bons de souscription de parts de créateurs d'entreprises : toutes ces mesures forment un dispositif global et cohérent qui a mis la science et la technologie au service de la croissance et de l'emploi. Les fonds investis dans l'innovation ont triplé l'an dernier, après avoir été multipliés par quatre l'année précédente. L'essor spectaculaire des jeunes entreprises françaises de l'Internet témoignent de ce nouveau dynamisme. J'ai annoncé, lors des Etats généraux de la création d'entreprise, de nouvelles mesures en faveur de l'initiative et de l'esprit d'entreprise.
Les réformes engagées, la forte croissance atteinte, la baisse du chômage, la réduction du temps de travail façonnent une image plus moderne et attrayante de notre pays à l'étranger, et je l'espère aussi ici. Le volume des investissements directs réalisés dans notre pays en 1999 souligne que notre territoire demeure fortement attractif. Par ailleurs, les entreprises françaises les plus performantes ont investi en Hongrie et contribuent ainsi, à travers leurs cadres expatriés et leur personnel hongrois, à la remarquable croissance enregistrée ces dernières années. La France occupe désormais le troisième rang parmi les investisseurs étrangers en Hongrie.
Par votre présence, vous resserrez nos liens avec un de nos futurs partenaires européens.
La Hongrie nous rejoindra bientôt dans l'Union. Ne laissez personne douter de la volonté de la France d'accueillir le plus vite possible la Hongrie dans l'Union européenne. Elle est devenue l'un des pays candidats les mieux préparés à l'adhésion, par les efforts qu'elle entreprend pour reprendre les acquis de la construction européenne auxquels les Etats membres de l'Union n'entendent évidemment pas renoncer.
Nous entendons contribuer activement, au cours de la prochaine présidence française de l'Union européenne, à la préparation de l'élargissement, en menant notamment à son terme l'indispensable réforme des institutions de l'Union.
Nous partageons avec nos amis hongrois les mêmes valeurs démocratiques. Le refus de la xénophobie, du racisme et de l'antisémitisme est une valeur essentielle pour l'Europe. Les Quatorze ont fait preuve de la plus grande vigilance à l'encontre d'un gouvernement de l'Union ayant admis en son sein des représentants d'un mouvement politique qui se situe hors de cette claire vision démocratique. J'aurai l'occasion de faire part à nos partenaires hongrois des raisons qui nous ont conduit à adopter cette position. Je souhaite que chacun de vous s'efforce d'expliquer qu'il ne s'agit pas d'imposer la vision d'un seul Etat membre mais d'affirmer les valeurs communes à notre communauté, de souligner quel prix nous attachons au devoir de mémoire et à la nécessité d'un examen lucide de l'histoire, et de refuser toute résurgence des maux qui ont déchiré au XXème siècle notre continent.
Vous pouvez contribuer ainsi à rapprocher les points de vue français et hongrois.
C'est dans le dialogue entre les cultures que votre rôle est le plus précieux. Enseignants, étudiants, chercheurs, experts français, vous êtes également nombreux à nourrir ces échanges intellectuels sans lesquels il n'est pas d'entente durable entre deux nations. L'an prochain, l'Année de la Hongrie en France donnera un formidable coup de projecteur sur la culture hongroise. Nos compatriotes pourront ainsi mieux connaître et comprendre un peuple qui, dans quelques années, aura rejoint l'Union européenne.
C'est pourquoi en vous adressant tous mes vux de succès professionnels et de bonheur personnel, je vous invite à lever nos verres à l'amitié franco-hongroise.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 09 mai 2000)
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Madame et Messieurs les Parlementaires,
Mes Chers Compatriotes,
Je suis particulièrement heureux de vous rencontrer à la Résidence de France, au début même de ma visite en Hongrie, en compagnie d'Hubert Védrine, de Dominique Voynet, de Pierre Moscovici et de François Huwart.
Vous êtes plus de 2000 à vivre, à travailler, à étudier dans ce pays. Vous représentez ainsi notre pays à Budapest et dans les différentes régions hongroises. Et je veux vous remercier, au nom du gouvernement, de l'image que vous donnez de la France à nos amis hongrois : celle d'une communauté dynamique, qui prend une part importante aux évolutions de la Hongrie, à son développement économique, mais aussi au rayonnement de la culture et de la langue françaises dans ce pays.
C'est pourquoi le gouvernement continuera d'accompagner votre vie dans ce pays. J'y veille personnellement, avec MM. Hubert Védrine et Pierre Moscovici.
Nous avons soutenu le projet de nouveaux locaux pour le lycée français de Budapest. J'attache en particulier une grande importance à l'existence de ce lycée, qui permet aux élèves français et francophones de préparer avec confiance leur avenir - et, pour certains, leur retour en France. Les travaux débuteront, sans doute, dès cet automne, sur le terrain dont nous venons de faire l'acquisition. Le nouvel établissement pourra ainsi ouvrir ses portes à la fin de l'année 2001 ou au début de l'année 2002. Et je suis heureux de vous confirmer le versement par l'Etat d'une nouvelle contribution de 5 millions de francs à ce projet. J'espère que nous pourrons très rapidement procéder à la signature d'une convention réglant le statut du Lycée français de Budapest. Cet accord nous permettra d'assurer l'équilibre financier de cet ambitieux projet et de stabiliser la situation du corps enseignant.
Vous bénéficierez également des réformes engagées pour tous les Français de l'étranger. Le ministère des Affaires étrangères les a présentées au Conseil des ministres le 19 avril dernier. Elles concernent d'abord la Caisse des Français de l'étranger, auprès de laquelle 82000 personnes s'assurent volontairement. Mais 25000 de nos compatriotes ne disposent pas de revenus suffisants pour y adhérer ou éprouvent de grandes difficultés à acquitter leurs cotisations. C'est pourquoi une dotation annuelle de 95 millions de francs sera affectée au fonds d'action sociale de la Caisse. Ce dernier prendra en charge une part des cotisations et les frais supplémentaires engendrés par les nouveaux adhérents. Nos compatriotes bénéficieront ainsi d'une aide efficace sans que l'équilibre de la CFE ne soit affecté.
Ces réformes touchent aussi les retraites des fonctionnaires "détachés administratifs ". Près de 2500 fonctionnaires français en fonction à l'étranger sont contraints de cotiser doublement pour leur retraite, à la fois en France et dans leur pays d'accueil. Ils n'ont pas pour autant le droit de cumuler les pensions correspondantes. Le règlement de leur situation appelait des mesures de la part du gouvernement. Les personnes déjà en retraite lors de l'entrée en vigueur de la loi seront autorisées à cumuler les pensions acquises. Celles à qui un trop-perçu avait été réclamé au titre du cumul en seront remboursées. Pour l'avenir, les agents qui sollicitent un détachement pourront opter entre les retraites françaises et celles de leur pays d'accueil. Les personnels en activité lors de l'entrée en vigueur de la loi pourront demander le remboursement des cotisations qu'ils auront versées au régime de retraite français durant leur détachement, en contrepartie d'un abattement sur leur pension calculé en fonction de la durée de ce détachement.
Je voudrais aussi vous parler de notre pays. Vous représentez ici une France qui se porte mieux.
La situation de l'emploi s'est améliorée. En deux ans et demi, plus d'un million d'emplois ont été créés. En 1999, avec plus de 450000 postes de travail supplémentaires, nous avons battu le record historique de l'année 1969. Ce chiffre pourrait même être dépassé en 2000, grâce à une croissance vigoureuse. Notre produit intérieur brut devrait croître cette année de 3,8 %, ce qui place notre pays au premier rang de ses partenaires européens. Le recul du taux de chômage s'accélère, avec près de 700000 chômeurs de moins. Le chômage devrait même descendre d'ici l'été en dessous des 10 % de la population active.
Ce dynamisme retrouvé s'appuie sur une politique volontariste. Lutter contre le chômage est, vous le savez, la première priorité du gouvernement. Depuis janvier 1998, le gouvernement a mis en uvre un plan pour faire entrer la France dans la société de l'information. La loi sur l'innovation et la recherche, les mesures en faveur du capital risque - incubateurs d'entreprises, fonds d'amorçage et fonds public de capital risque -, la création d'un régime juridique et fiscal adapté aux entreprises de croissance avec les bons de souscription de parts de créateurs d'entreprises : toutes ces mesures forment un dispositif global et cohérent qui a mis la science et la technologie au service de la croissance et de l'emploi. Les fonds investis dans l'innovation ont triplé l'an dernier, après avoir été multipliés par quatre l'année précédente. L'essor spectaculaire des jeunes entreprises françaises de l'Internet témoignent de ce nouveau dynamisme. J'ai annoncé, lors des Etats généraux de la création d'entreprise, de nouvelles mesures en faveur de l'initiative et de l'esprit d'entreprise.
Les réformes engagées, la forte croissance atteinte, la baisse du chômage, la réduction du temps de travail façonnent une image plus moderne et attrayante de notre pays à l'étranger, et je l'espère aussi ici. Le volume des investissements directs réalisés dans notre pays en 1999 souligne que notre territoire demeure fortement attractif. Par ailleurs, les entreprises françaises les plus performantes ont investi en Hongrie et contribuent ainsi, à travers leurs cadres expatriés et leur personnel hongrois, à la remarquable croissance enregistrée ces dernières années. La France occupe désormais le troisième rang parmi les investisseurs étrangers en Hongrie.
Par votre présence, vous resserrez nos liens avec un de nos futurs partenaires européens.
La Hongrie nous rejoindra bientôt dans l'Union. Ne laissez personne douter de la volonté de la France d'accueillir le plus vite possible la Hongrie dans l'Union européenne. Elle est devenue l'un des pays candidats les mieux préparés à l'adhésion, par les efforts qu'elle entreprend pour reprendre les acquis de la construction européenne auxquels les Etats membres de l'Union n'entendent évidemment pas renoncer.
Nous entendons contribuer activement, au cours de la prochaine présidence française de l'Union européenne, à la préparation de l'élargissement, en menant notamment à son terme l'indispensable réforme des institutions de l'Union.
Nous partageons avec nos amis hongrois les mêmes valeurs démocratiques. Le refus de la xénophobie, du racisme et de l'antisémitisme est une valeur essentielle pour l'Europe. Les Quatorze ont fait preuve de la plus grande vigilance à l'encontre d'un gouvernement de l'Union ayant admis en son sein des représentants d'un mouvement politique qui se situe hors de cette claire vision démocratique. J'aurai l'occasion de faire part à nos partenaires hongrois des raisons qui nous ont conduit à adopter cette position. Je souhaite que chacun de vous s'efforce d'expliquer qu'il ne s'agit pas d'imposer la vision d'un seul Etat membre mais d'affirmer les valeurs communes à notre communauté, de souligner quel prix nous attachons au devoir de mémoire et à la nécessité d'un examen lucide de l'histoire, et de refuser toute résurgence des maux qui ont déchiré au XXème siècle notre continent.
Vous pouvez contribuer ainsi à rapprocher les points de vue français et hongrois.
C'est dans le dialogue entre les cultures que votre rôle est le plus précieux. Enseignants, étudiants, chercheurs, experts français, vous êtes également nombreux à nourrir ces échanges intellectuels sans lesquels il n'est pas d'entente durable entre deux nations. L'an prochain, l'Année de la Hongrie en France donnera un formidable coup de projecteur sur la culture hongroise. Nos compatriotes pourront ainsi mieux connaître et comprendre un peuple qui, dans quelques années, aura rejoint l'Union européenne.
C'est pourquoi en vous adressant tous mes vux de succès professionnels et de bonheur personnel, je vous invite à lever nos verres à l'amitié franco-hongroise.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 09 mai 2000)