Texte intégral
Monsieur le Président du Conseil régional,
Mesdames et Messieurs les élus,
Mesdames, Messieurs,
Je tiens avant toute chose à remercier Michel SAPIN, président du Conseil régional de la région CENTRE, d'avoir bien voulu honorer de sa présence l'inauguration de la Brigade motorisée autoroutière d'ARGENTON sur CREUSE.
Je remercie également tous ceux qui ont oeuvré pour que cette Brigade soit rapidement opérationnelle et je veux souligner la qualité du travail en partenariat, qui a été mené avec la gendarmerie par les élus, la direction départementale de l'équipement et la société des HLM.
La réforme du dispositif dédié à la sécurité routière
L'unité que nous inaugurons aujourd'hui est l'une des premières brigades motorisées autoroutières à voir le jour à la suite de l'engagement de la gendarmerie, depuis quelques années, dans une réforme en profondeur de son dispositif dédié à la sécurité routière.
Je rappellerai brièvement le triple objectif poursuivi par cette réforme :
- il s'agit, tout d'abord, de répondre au développement du réseau autoroutier.
- il s'agit, ensuite, de renforcer l'unité de la gendarmerie dans le département en faisant correspondre, dans la mesure du possible, les circonscriptions des unités d'autoroute avec le découpage départemental.
- il est nécessaire, enfin, de renforcer le commandement et d'optimiser la gestion des moyens.
Je veux saluer l'avancée que représente la création des BMA pour l'organisation de la gendarmerie dans le domaine de la sécurité routière. Elle permet de regrouper les structures de commandement et d'assurer leur cohérence, notamment par l'extension de l'autorité du commandant de groupement sur l'ensemble des unités, qu'elles agissent sur route ou sur autoroute. Celui-ci voit donc son rôle de conseiller technique du Préfet renforcé et peut compter sur un adjoint spécialisé en la personne du commandant de l'escadron départemental de sécurité routière (EDSR).
Cette réforme majeure dans le domaine de la sécurité routière illustre la capacité de la Gendarmerie à s'adapter à l'évolution de ses missions et à celle du contexte dans lequel elle est appelée à les remplir.
Le travail intense d'étude et de réflexion conduit par la gendarmerie
pour s'adapter aux évolutions de la société
Evoluer et s'adapter sans cesse aux transformations de la société sont des impératifs pour le maintien des capacités opérationnelles de la gendarmerie.
C'est sans doute l'une des grandes forces de ce corps, dont les origines remontent à plus de huit siècles, que d'avoir toujours su tirer les enseignements des difficultés rencontrées dans l'exercice de ses missions. Cette aptitude à se remettre constamment en cause s'est traduite par le lancement de nombreux programmes de modernisation comme par exemple la transformation de la gendarmerie mobile dans les années 1970 ou la mobilisation en matière de police judiciaire à la fin des années 1980.
J'ai souhaité qu'un travail analogue de réflexion et d'adaptation soit aujourd'hui mené pour tirer tous les enseignements des événements survenus au printemps en Corse, de sorte que ces graves dysfonctionnements ne puissent pas se reproduire.
Une Commission, dont la réflexion porte sur le renforcement des contrôles dans la gendarmerie, me rendra ses conclusions en janvier prochain.
Une seconde Commission réfléchit aux principes d'action et à la formation des personnels.
L'Inspection technique a été chargée d'étudier l'adaptation de la gendarmerie à ses missions, et en particulier pour ce qui concerne les unités spécialisées et les commandements sensibles.
La question essentielle de la communication en gendarmerie doit également faire l'objet d'une étude particulière.
Le Centre de prospective de la gendarmerie est évidemment associé à cet important travail. J'ai souhaité qu'il mène, dans une perspective à plus long terme, une réflexion autour de trois thèmes :
- le gendarme et la règle
- les relations de la gendarmerie avec les autres institutions
- une étude comparée des réponses apportées en Europe à la question des ordres illégaux
Je souhaite que ce travail de réflexion permette de déboucher sur des mesures concrètes, en particulier en matière de formation, de relations de commandement et d'exécution du service.
Toutefois, la gendarmerie ne doit pas limiter ses réflexions aux études réactives. C'est pourquoi j'encourage les efforts menés en son sein pour conduire des études prospectives sur tous les sujets susceptibles de prendre de l'importance dans l'exécution de ses missions.
C'est bien entendu l'un des objectifs des rencontres de la gendarmerie qui réunissent chaque année les principaux responsables de la direction générale et des commandements territoriaux auxquels se joignent de nombreux intervenants extérieurs autours des questions telles que " la périurbanité " ou, pour cette année, " la gendarmerie et son temps ".
C'est également l'objet des colloques organisés sur ces thèmes, comme par exemple celui qui sera consacré au " modèle gendarmerie " au Conseil de l'Europe à Strasbourg dans le courant de l'année prochaine.
Ce sera surtout le but poursuivi par le colloque qui se tiendra le 12 octobre prochain au Sénat sur le thème : " la gendarmerie nationale : une institution républicaine au service des citoyens ".
Les trois sujets de réflexion choisis pour articuler les travaux de cette journée feront apparaître le triple défi que la gendarmerie doit aujourd'hui relever : la continuité, la dualité, la proximité.
- la continuité, car si la capacité de la gendarmerie à remplir ses missions en temps de paix comme en temps de crise est toujours primordiale, les réalités opérationnelles évoluent, rendant nécessaire une réflexion approfondie, en partenariat avec les autres acteurs de la sécurité.
- la dualité police / gendarmerie. Il ne suffit pas de se limiter à des considérations historiques ou culturelles pour justifier ce principe ; encore faut-il démontrer qu'il apporte une plus-value et des garanties objectives pour la sécurité et la protection des citoyens. La coordination nécessaire avec la police nationale est indispensable et doit s'inspirer des leçons tirées de l'expérience des Contrats locaux de sécurité.
- la proximité. Le contact avec la population, les élus et le maillage territorial sont à la base du mode de fonctionnement de la gendarmerie. Néanmoins, l'évolution sociologique de notre pays tout comme les nouvelles attentes des citoyens en terme d'accueil, d'écoute, de suivi des enquêtes judiciaires, appellent des adaptations du dispositif.
Conclusion
A mon sens, ces réflexions menées au sein de la gendarmerie ne doivent être considérées, ni comme un examen de conscience, ni comme une entreprise d'autosatisfaction. Il s'agit d'un travail indispensable destiné à assurer un service public de la sécurité moderne et de qualité.
La gendarmerie doit faire vivre l'une de ses traditions les plus remarquables qui est sa capacité à évoluer sans cesse et à s'adapter à son temps.
L'inauguration de la Brigade motorisée autoroutière d'ARGENTON sur CREUSE, qui nous réunit aujourd'hui, illustre cette capacité à évoluer de la gendarmerie.
J'ai tenu à vous présenter, à cette occasion, quelques uns des aspects du travail actuellement mené pour que la gendarmerie reste ce qu'elle est depuis des siècles : une institution républicaine au service des citoyens.
Je vous remercie.
(Source http://www.defense.gouv.fr, le 03 janvier 2000).
Mesdames et Messieurs les élus,
Mesdames, Messieurs,
Je tiens avant toute chose à remercier Michel SAPIN, président du Conseil régional de la région CENTRE, d'avoir bien voulu honorer de sa présence l'inauguration de la Brigade motorisée autoroutière d'ARGENTON sur CREUSE.
Je remercie également tous ceux qui ont oeuvré pour que cette Brigade soit rapidement opérationnelle et je veux souligner la qualité du travail en partenariat, qui a été mené avec la gendarmerie par les élus, la direction départementale de l'équipement et la société des HLM.
La réforme du dispositif dédié à la sécurité routière
L'unité que nous inaugurons aujourd'hui est l'une des premières brigades motorisées autoroutières à voir le jour à la suite de l'engagement de la gendarmerie, depuis quelques années, dans une réforme en profondeur de son dispositif dédié à la sécurité routière.
Je rappellerai brièvement le triple objectif poursuivi par cette réforme :
- il s'agit, tout d'abord, de répondre au développement du réseau autoroutier.
- il s'agit, ensuite, de renforcer l'unité de la gendarmerie dans le département en faisant correspondre, dans la mesure du possible, les circonscriptions des unités d'autoroute avec le découpage départemental.
- il est nécessaire, enfin, de renforcer le commandement et d'optimiser la gestion des moyens.
Je veux saluer l'avancée que représente la création des BMA pour l'organisation de la gendarmerie dans le domaine de la sécurité routière. Elle permet de regrouper les structures de commandement et d'assurer leur cohérence, notamment par l'extension de l'autorité du commandant de groupement sur l'ensemble des unités, qu'elles agissent sur route ou sur autoroute. Celui-ci voit donc son rôle de conseiller technique du Préfet renforcé et peut compter sur un adjoint spécialisé en la personne du commandant de l'escadron départemental de sécurité routière (EDSR).
Cette réforme majeure dans le domaine de la sécurité routière illustre la capacité de la Gendarmerie à s'adapter à l'évolution de ses missions et à celle du contexte dans lequel elle est appelée à les remplir.
Le travail intense d'étude et de réflexion conduit par la gendarmerie
pour s'adapter aux évolutions de la société
Evoluer et s'adapter sans cesse aux transformations de la société sont des impératifs pour le maintien des capacités opérationnelles de la gendarmerie.
C'est sans doute l'une des grandes forces de ce corps, dont les origines remontent à plus de huit siècles, que d'avoir toujours su tirer les enseignements des difficultés rencontrées dans l'exercice de ses missions. Cette aptitude à se remettre constamment en cause s'est traduite par le lancement de nombreux programmes de modernisation comme par exemple la transformation de la gendarmerie mobile dans les années 1970 ou la mobilisation en matière de police judiciaire à la fin des années 1980.
J'ai souhaité qu'un travail analogue de réflexion et d'adaptation soit aujourd'hui mené pour tirer tous les enseignements des événements survenus au printemps en Corse, de sorte que ces graves dysfonctionnements ne puissent pas se reproduire.
Une Commission, dont la réflexion porte sur le renforcement des contrôles dans la gendarmerie, me rendra ses conclusions en janvier prochain.
Une seconde Commission réfléchit aux principes d'action et à la formation des personnels.
L'Inspection technique a été chargée d'étudier l'adaptation de la gendarmerie à ses missions, et en particulier pour ce qui concerne les unités spécialisées et les commandements sensibles.
La question essentielle de la communication en gendarmerie doit également faire l'objet d'une étude particulière.
Le Centre de prospective de la gendarmerie est évidemment associé à cet important travail. J'ai souhaité qu'il mène, dans une perspective à plus long terme, une réflexion autour de trois thèmes :
- le gendarme et la règle
- les relations de la gendarmerie avec les autres institutions
- une étude comparée des réponses apportées en Europe à la question des ordres illégaux
Je souhaite que ce travail de réflexion permette de déboucher sur des mesures concrètes, en particulier en matière de formation, de relations de commandement et d'exécution du service.
Toutefois, la gendarmerie ne doit pas limiter ses réflexions aux études réactives. C'est pourquoi j'encourage les efforts menés en son sein pour conduire des études prospectives sur tous les sujets susceptibles de prendre de l'importance dans l'exécution de ses missions.
C'est bien entendu l'un des objectifs des rencontres de la gendarmerie qui réunissent chaque année les principaux responsables de la direction générale et des commandements territoriaux auxquels se joignent de nombreux intervenants extérieurs autours des questions telles que " la périurbanité " ou, pour cette année, " la gendarmerie et son temps ".
C'est également l'objet des colloques organisés sur ces thèmes, comme par exemple celui qui sera consacré au " modèle gendarmerie " au Conseil de l'Europe à Strasbourg dans le courant de l'année prochaine.
Ce sera surtout le but poursuivi par le colloque qui se tiendra le 12 octobre prochain au Sénat sur le thème : " la gendarmerie nationale : une institution républicaine au service des citoyens ".
Les trois sujets de réflexion choisis pour articuler les travaux de cette journée feront apparaître le triple défi que la gendarmerie doit aujourd'hui relever : la continuité, la dualité, la proximité.
- la continuité, car si la capacité de la gendarmerie à remplir ses missions en temps de paix comme en temps de crise est toujours primordiale, les réalités opérationnelles évoluent, rendant nécessaire une réflexion approfondie, en partenariat avec les autres acteurs de la sécurité.
- la dualité police / gendarmerie. Il ne suffit pas de se limiter à des considérations historiques ou culturelles pour justifier ce principe ; encore faut-il démontrer qu'il apporte une plus-value et des garanties objectives pour la sécurité et la protection des citoyens. La coordination nécessaire avec la police nationale est indispensable et doit s'inspirer des leçons tirées de l'expérience des Contrats locaux de sécurité.
- la proximité. Le contact avec la population, les élus et le maillage territorial sont à la base du mode de fonctionnement de la gendarmerie. Néanmoins, l'évolution sociologique de notre pays tout comme les nouvelles attentes des citoyens en terme d'accueil, d'écoute, de suivi des enquêtes judiciaires, appellent des adaptations du dispositif.
Conclusion
A mon sens, ces réflexions menées au sein de la gendarmerie ne doivent être considérées, ni comme un examen de conscience, ni comme une entreprise d'autosatisfaction. Il s'agit d'un travail indispensable destiné à assurer un service public de la sécurité moderne et de qualité.
La gendarmerie doit faire vivre l'une de ses traditions les plus remarquables qui est sa capacité à évoluer sans cesse et à s'adapter à son temps.
L'inauguration de la Brigade motorisée autoroutière d'ARGENTON sur CREUSE, qui nous réunit aujourd'hui, illustre cette capacité à évoluer de la gendarmerie.
J'ai tenu à vous présenter, à cette occasion, quelques uns des aspects du travail actuellement mené pour que la gendarmerie reste ce qu'elle est depuis des siècles : une institution républicaine au service des citoyens.
Je vous remercie.
(Source http://www.defense.gouv.fr, le 03 janvier 2000).