Texte intégral
Monsieur le Secrétaire Général,
Madame la Vice-Présidente de la Région,
Monsieur le Directeur régional de l'agriculture et de la forêt,
Mesdames et Messieurs les Chefs de services régionaux de la formation et du développement,
Mesdames et Messieurs les Directeurs d'établissements,
Mesdames et Messieurs les Directeurs d'exploitation agricole et d'ateliers technologiques des établissements d'enseignement agricole publics,
Je suis particulièrement heureux d'être parmi vous ce matin. Heureux parce que ce premier déplacement de travail, sur le terrain, est consacré à ceux qui font vivre au quotidien l'enseignement agricole public. Et je crois que c'est la première fois qu'un membre du Gouvernement participe à vos travaux. J'ai tenu à la faire, dès le début. Heureux parce que l'enseignement agricole - l'un des trois grands domaines qui m'ont été confiés- est particulièrement dynamique, efficace et porteur d'avenir pour les jeunes. Heureux parce que je peux vous rencontrer et vous écouter aujourd'hui, et vous témoigner l'importance que j'attache à la place des exploitations agricoles et des ateliers technologiques dans l'enseignement agricole.
Leur contribution à la qualité de cet enseignement a d'ailleurs été récemment rappelée par Claude Thélot dans son rapport de synthèse du débat national sur l'avenir de l'école. Elle doit beaucoup à vous tous, directrices et directeurs d'exploitations agricoles et d'ateliers technologiques, à votre engagement, à votre compétence. Je vous en remercie très sincèrement.
Vos rencontres, qui ont lieu tous les deux ans, sont l'occasion d'échanges fructueux. Le Sous-Directeur de la Direction Générale de l'Enseignement et de la Recherche, en charge de ce dossier, vient, je le pense, de dresser un premier bilan de ces trois journées. Et je connais la volonté de Michel Thibier, Directeur Général de l'Enseignement et de la Recherche, d'être à votre écoute. Sachez qu'il a tout mon soutien pour trouver des réponses adaptées à vos interrogations.
Les exploitations agricoles et les ateliers technologiques de l'enseignement agricole s'adaptent, comme l'ensemble des exploitations agricoles et des entreprises agro-alimentaires, aux évolutions de leur environnement, national, communautaire avec la réforme de la PAC ou mondial avec les négociations de l'OMC.
Vous avez largement abordé ces problèmes, je ne referai donc pas d'exposé sur les débats internationaux ou la réforme de la Politique Agricole Commune !
Je voudrais insister plutôt sur le projet de loi en faveur du développement des territoires ruraux, qui est discuté en première lecture au Sénat la semaine prochaine. De ce texte, il a été dit qu'il ne serait qu'une loi de " diverses mesures d'ordre rural ". Je tiens à vous l'affirmer avec force : il n'en est rien. Le projet de loi est un texte important qui vise à lever des obstacles et à permettre des actions au plus proche du terrain, dans un objectif de développement équilibré du territoire national. Il s'inscrit pleinement dans l'idée de démocratie de proximité souhaitée par le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin.
Notre objectif est clair : encourager la revitalisation de nos territoires ruraux et le retour d'une plus grande confiance en l'avenir du monde rural. Ce projet de loi, qui privilégie tantôt la norme, tantôt l'incitation, s'intègre dans un dispositif plus large : dans une démarche globale, ambitieuse pour l'avenir du monde rural, qui s'appuie -au-delà du texte même- sur de nombreuses mesures décidées dans le cadre de CIADT successifs, et actuellement mises en oeuvre. Hervé GAYMARD a ainsi évoqué un " bouquet rural " de mesures allant dans le même sens. De ce point de vue, les ambitions du projet de loi dépassent le secteur agricole, pour englober la vie même dans les zones rurales. C'est pourquoi le ministère de l'Ecologie et du Développement durable et le ministère de la Fonction publique et de la Réforme de l'Etat y ont apporté leur contribution. A travers ce texte, les établissements d'enseignement agricole ont donc une nouvelle occasion de valoriser leur mission de développement des territoires et leur intégration réelle dans la vie de nos terroirs. Notre espace rural mérite une véritable ambition, c'est ensemble que nous la mettons en oeuvre.
Les exploitations agricoles et les ateliers technologiques de l'enseignement agricole contribuent à construire notre avenir, qu'il s'agisse de l'évolution des productions ou de la relation avec nos terroirs.
Le découplage partiel des aides communautaires s'accompagne du renforcement de l'éco-conditionnalité des aides, comme le prévoit la réforme de la PAC. L'ensemble de l'agriculture française devra s'adapter et elle a besoin de votre appui.
Les conséquences seront diverses selon les régions. Il n'y a pas et il n'y aura pas une seule réponse. Chacun d'entre vous doit apporter sa valeur ajoutée, en facilitant une adaptation en phase avec l'agriculture locale. Dans certaines zones, des évolutions de structures devront être menées à bien ; dans d'autres, il s'agira de rechercher de nouveaux débouchés, de mieux valoriser les productions.
Vous avez un rôle essentiel à jouer dans cette dynamique de nos territoires. Vous savez qu'Hervé Gaymard a décidé de mettre en place un plan d'action des services du ministère, pour accompagner, valoriser, animer la mise en oeuvre de la loi en faveur du développement des territoires ruraux. Ce plan d'action concernera tous les échelons de notre ministère. J'ai veillé à ce que l'enseignement agricole y ait toute sa place, et ceci dès la conception de ce plan.
A vous de veiller parallèlement à ce que les exploitations agricoles et les ateliers technologiques des établissements d'enseignement agricole soient des unités économiques viables. Je sais que vous travaillez dans cet esprit.
Enfin, la circulaire qui accompagnera l'élargissement des missions de l'enseignement agricole au développement du territoire permettra de définir précisément votre rôle. Nous y travaillons. J'y serai attentif.
En effet, la réussite, reconnue par tous, de l'enseignement agricole, doit beaucoup à son ancrage dans le concret, le vivant : c'est un enseignement technique et professionnel. C'est bien là toute sa force et toute sa valeur. Les exploitations agricoles et les ateliers technologiques sont les outils privilégiés et irremplaçables de cette prise en compte du réel par les élèves, étudiants, apprentis, stagiaires de l'enseignement agricole.
Lors du débat national sur l'avenir de l'école, je l'ai dit, la grande qualité de l'enseignement agricole a été reconnue. Les exploitations agricoles et les ateliers technologiques y ont toute leur part. La présence, au sein des établissements, de lieux d'apprentissage aux réalités pratiques, techniques et économiques, de lieux de vie active, est plus que jamais fondamentale. C'est une vraie et belle entrée dans la vie pour nos jeunes, fondée aussi sur une dimension humaine forte.
C'est d'ailleurs pour mieux évaluer cette fonction pédagogique des exploitations agricoles et des ateliers technologiques des établissements, que l'Inspection de l'enseignement agricole réalise actuellement un travail, en associant des équipes d'inspecteurs des exploitations agricoles et des ateliers technologiques et d'inspecteurs à compétence pédagogique.
Je n'oublie pas une autre fonction des exploitations et des ateliers, celle liée au développement agricole et agro-industriel. La construction de programmes d'expérimentation et de démonstration doit être renforcée. Par la rigueur scientifique, la mise en place de protocoles de mise en uvre et de suivi, les actions d'expérimentation contribuent à la qualité des formations dispensées dans les établissements. Je souhaite vivement que ces actions s'inscrivent dans le cadre de partenariats, professionnels, institutionnels ou locaux. Je sais que vous y serez attentifs.
Je souhaite aussi insister sur la nécessité de renforcer le lien entre la recherche et le développement, la formation et le monde de l'entreprise. C'est aussi l'une des clés de l'avenir de tous les territoires et notamment ceux à vocation rurale. Dans le cadre des nouvelles orientations de l'ADAR (l'Agence du développement agricole et rural), les exploitations et les ateliers technologiques peuvent et doivent formuler des projets. De plus, l'existence de plateformes technologiques associant les licences professionnelles, la recherche et le développement, est une opportunité que je vous invite à saisir. Le renforcement de l'ouverture et des coopérations vers le monde de l'entreprise est essentiel pour l'avenir de nos jeunes comme pour le développement de l'emploi.
Pour l'avenir, trois domaines me semblent devoir être privilégiés par les exploitations agricoles et les ateliers technologiques : leur apport à l'agriculture durable, leur contribution à l'appropriation du fait alimentaire et leur implication à la politique de projets d'établissement.
Le développement durable est un enjeu majeur pour l'avenir de l'humanité, comme l'a souligné avec force le Président de la République, et le Gouvernement entend mener une politique ambitieuse en la matière. Il y va de l'intérêt de tous.
Je sais que depuis le début des années 90, l'enseignement agricole participe aux Plans de Développement Durable en agriculture et a mis en place un programme national Agriculture durable, avec notamment pour effet une mobilisation des équipes pédagogiques, des agriculteurs et des jeunes autour de projets collectifs.
La généralisation de la prise en compte de l'agriculture durable dans l'enseignement agricole progresse, notamment par l'intermédiaire d'animateurs régionaux spécifiques. Ainsi, sont mis en avant :
- la sensibilisation à des modes de production respectueux de l'environnement,
- l'approche méthodologique (avec l'élaboration du diagnostic de territoire, du diagnostic agri-environnemental d'exploitation et du projet d'exploitation),
- l'utilisation de la grille des indicateurs de durabilité des exploitations agricoles,
- l'animation de démarches collectives.
L'engagement des exploitations agricoles et des ateliers technologiques dans cette démarche est réel et essentiel. Il faut plus que jamais sensibiliser, expliquer, mobiliser. Je pense par exemple à l'agriculture raisonnée ou à l'agriculture biologique. L'agriculture durable n'est pas une technique parmi d'autres. Ce doit être, au contraire, une analyse critique permanente des dimensions économiques, environnementales et sociales des pratiques agricoles. L'agriculture durable, c'est au fond un mouvement permanent pour faire mieux. Il est indispensable que la formation des futurs professionnels intègre cette réflexion globale. Les exploitations agricoles et les ateliers technologiques doivent aussi être les moteurs de ces évolutions.
C'est dans cet esprit que la Direction Générale de l'Enseignement et de la Recherche, en partenariat avec le ministère de l'Ecologie et du Développement Durable, a créé un programme au sein duquel les actions en faveur de l'agriculture durable trouvent toute leur place. Il est important que l'enseignement agricole, véritable précurseur, demeure très actif dans le cadre de la Stratégie Nationale du Développement Durable définie à Johannesburg en 2002 par le Président de la République. Notre enseignement agricole doit être fier de ce qu'il a construit dans ce domaine, encore une fois en précurseur. Et c'est pour cela, qu'en votre nom, j'ai tenu à le rappeler la semaine dernière lors d'un colloque qui s'est tenu à Paris sur ce sujet.
Nous devons cependant veiller à donner à l'ensemble des actions réalisées un cadre structurant et lisible. C'est le rôle du projet de centre que vous êtes chargés de mettre en place et dont je sais qu'il a fait l'objet, au cours de l'année scolaire 2002-2003, de vos rencontres interrégionales.
Je peux, à cet égard, vous confirmer que l'un des articles de la future loi en faveur du développement des territoires ruraux, prévoit que le projet d'établissement doit concerner toutes les missions de l'enseignement agricole mais aussi tous les centres de l'établissement. Le projet de l'exploitation agricole ou de l'atelier technologique est une composante indispensable du projet de l'établissement.
Enfin, je ne saurais oublier la nécessaire mobilisation de l'ensemble du dispositif éducatif agricole autour de la problématique de l'alimentation. Nous sommes tous des consommateurs ! La qualité et la sécurité sanitaire des aliments doivent irriguer tous nos centres. Par vos pratiques agricoles et vos ateliers de transformation, vous démontrez que l'enseignement agricole intègre chaque jour davantage le fait alimentaire. Plusieurs de vos structures se sont déjà engagées dans des démarches " qualité ", au niveau de la production avec les appellations d'origine contrôlées, les labels rouges et l'agriculture biologique, et au niveau sanitaire, avec l'application des normes ISO. Je vous engage à vous inscrire au coeur de cette évolution, dans les projets de centres que je viens d'évoquer.
Mesdames et Messieurs, en conclusion, je voudrais vous dire que les exploitations agricoles ou les ateliers technologiques de l'enseignement agricole ont un avenir : ils ont l'avenir de tous les projets que vous construirez et que nous développerons ensemble.
Je veux vous assurer de mon soutien et vous réaffirmer que je suis convaincu du rôle essentiel qui est le vôtre, dans une agriculture et des territoires ruraux en profonde transformation. C'est parce que je sais vos compétences, vos capacités d'action, votre engagement et votre dynamisme, que je crois à cet avenir. C'est le vôtre, c'est le nôtre.
A plus brève échéance, notre calendrier va être ponctué par la mise en place du 4ème Schéma Prévisionnel National de Formation. Les services de la DGER ont attaché beaucoup de prix à ce que ce 4ème Schéma soit élaboré dans la concertation la plus large avec l'ensemble des partenaires de l'enseignement agricole. Je le présenterai demain, à l'occasion de la réunion du Conseil National de l'Enseignement Agricole. Son objectif est définir l'offre de formation de l'enseignement agricole pour les cinq années à venir. Il nous faudra, en effet, former plusieurs centaines de milliers de jeunes et d'adultes qui auront demain à charge de faire vivre l'agriculture, l'agroalimentaire et les zones rurales.
Autre échéance importante : la mise en oeuvre de la nouvelle Loi Organique relative aux Lois de Finances - la LOLF. En d'autres termes, une démarche beaucoup plus moderne, plus saine et plus dynamique pour gérer les finances de notre pays. Certains se sont inquiétés de voir que cette nouvelle organisation des finances publiques intégrait une mission interministérielle " enseignement scolaire " et y ont ressenti les prémices du passage de l'enseignement agricole à l'éducation nationale. Je tiens à les rassurer. Le fait même que me soit confié l'enseignement agricole souligne clairement sa place et son rôle au sein du ministère de l'Agriculture. C'est, je crois, une première. Peut-il y avoir meilleure preuve de notre volonté d'avoir un enseignement agricole fort pour une agriculture française et des territoires dynamiques ? Ma fonction, comme ma détermination, sont d'agir pour que la place et le rôle de notre enseignement agricole soient toujours mieux reconnus.
Je veux pouvoir compter sur vous comme vous pouvez compter sur moi : nous en sommes tous persuadés, les exploitations agricoles et les ateliers technologiques de l'enseignement agricole public sont et demeurent les acteurs efficaces et reconnus d'un monde rural revivifié.
Je vous remercie.
(source http://www.agriculture.gouv.fr, le 27 avril 2004)
Madame la Vice-Présidente de la Région,
Monsieur le Directeur régional de l'agriculture et de la forêt,
Mesdames et Messieurs les Chefs de services régionaux de la formation et du développement,
Mesdames et Messieurs les Directeurs d'établissements,
Mesdames et Messieurs les Directeurs d'exploitation agricole et d'ateliers technologiques des établissements d'enseignement agricole publics,
Je suis particulièrement heureux d'être parmi vous ce matin. Heureux parce que ce premier déplacement de travail, sur le terrain, est consacré à ceux qui font vivre au quotidien l'enseignement agricole public. Et je crois que c'est la première fois qu'un membre du Gouvernement participe à vos travaux. J'ai tenu à la faire, dès le début. Heureux parce que l'enseignement agricole - l'un des trois grands domaines qui m'ont été confiés- est particulièrement dynamique, efficace et porteur d'avenir pour les jeunes. Heureux parce que je peux vous rencontrer et vous écouter aujourd'hui, et vous témoigner l'importance que j'attache à la place des exploitations agricoles et des ateliers technologiques dans l'enseignement agricole.
Leur contribution à la qualité de cet enseignement a d'ailleurs été récemment rappelée par Claude Thélot dans son rapport de synthèse du débat national sur l'avenir de l'école. Elle doit beaucoup à vous tous, directrices et directeurs d'exploitations agricoles et d'ateliers technologiques, à votre engagement, à votre compétence. Je vous en remercie très sincèrement.
Vos rencontres, qui ont lieu tous les deux ans, sont l'occasion d'échanges fructueux. Le Sous-Directeur de la Direction Générale de l'Enseignement et de la Recherche, en charge de ce dossier, vient, je le pense, de dresser un premier bilan de ces trois journées. Et je connais la volonté de Michel Thibier, Directeur Général de l'Enseignement et de la Recherche, d'être à votre écoute. Sachez qu'il a tout mon soutien pour trouver des réponses adaptées à vos interrogations.
Les exploitations agricoles et les ateliers technologiques de l'enseignement agricole s'adaptent, comme l'ensemble des exploitations agricoles et des entreprises agro-alimentaires, aux évolutions de leur environnement, national, communautaire avec la réforme de la PAC ou mondial avec les négociations de l'OMC.
Vous avez largement abordé ces problèmes, je ne referai donc pas d'exposé sur les débats internationaux ou la réforme de la Politique Agricole Commune !
Je voudrais insister plutôt sur le projet de loi en faveur du développement des territoires ruraux, qui est discuté en première lecture au Sénat la semaine prochaine. De ce texte, il a été dit qu'il ne serait qu'une loi de " diverses mesures d'ordre rural ". Je tiens à vous l'affirmer avec force : il n'en est rien. Le projet de loi est un texte important qui vise à lever des obstacles et à permettre des actions au plus proche du terrain, dans un objectif de développement équilibré du territoire national. Il s'inscrit pleinement dans l'idée de démocratie de proximité souhaitée par le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin.
Notre objectif est clair : encourager la revitalisation de nos territoires ruraux et le retour d'une plus grande confiance en l'avenir du monde rural. Ce projet de loi, qui privilégie tantôt la norme, tantôt l'incitation, s'intègre dans un dispositif plus large : dans une démarche globale, ambitieuse pour l'avenir du monde rural, qui s'appuie -au-delà du texte même- sur de nombreuses mesures décidées dans le cadre de CIADT successifs, et actuellement mises en oeuvre. Hervé GAYMARD a ainsi évoqué un " bouquet rural " de mesures allant dans le même sens. De ce point de vue, les ambitions du projet de loi dépassent le secteur agricole, pour englober la vie même dans les zones rurales. C'est pourquoi le ministère de l'Ecologie et du Développement durable et le ministère de la Fonction publique et de la Réforme de l'Etat y ont apporté leur contribution. A travers ce texte, les établissements d'enseignement agricole ont donc une nouvelle occasion de valoriser leur mission de développement des territoires et leur intégration réelle dans la vie de nos terroirs. Notre espace rural mérite une véritable ambition, c'est ensemble que nous la mettons en oeuvre.
Les exploitations agricoles et les ateliers technologiques de l'enseignement agricole contribuent à construire notre avenir, qu'il s'agisse de l'évolution des productions ou de la relation avec nos terroirs.
Le découplage partiel des aides communautaires s'accompagne du renforcement de l'éco-conditionnalité des aides, comme le prévoit la réforme de la PAC. L'ensemble de l'agriculture française devra s'adapter et elle a besoin de votre appui.
Les conséquences seront diverses selon les régions. Il n'y a pas et il n'y aura pas une seule réponse. Chacun d'entre vous doit apporter sa valeur ajoutée, en facilitant une adaptation en phase avec l'agriculture locale. Dans certaines zones, des évolutions de structures devront être menées à bien ; dans d'autres, il s'agira de rechercher de nouveaux débouchés, de mieux valoriser les productions.
Vous avez un rôle essentiel à jouer dans cette dynamique de nos territoires. Vous savez qu'Hervé Gaymard a décidé de mettre en place un plan d'action des services du ministère, pour accompagner, valoriser, animer la mise en oeuvre de la loi en faveur du développement des territoires ruraux. Ce plan d'action concernera tous les échelons de notre ministère. J'ai veillé à ce que l'enseignement agricole y ait toute sa place, et ceci dès la conception de ce plan.
A vous de veiller parallèlement à ce que les exploitations agricoles et les ateliers technologiques des établissements d'enseignement agricole soient des unités économiques viables. Je sais que vous travaillez dans cet esprit.
Enfin, la circulaire qui accompagnera l'élargissement des missions de l'enseignement agricole au développement du territoire permettra de définir précisément votre rôle. Nous y travaillons. J'y serai attentif.
En effet, la réussite, reconnue par tous, de l'enseignement agricole, doit beaucoup à son ancrage dans le concret, le vivant : c'est un enseignement technique et professionnel. C'est bien là toute sa force et toute sa valeur. Les exploitations agricoles et les ateliers technologiques sont les outils privilégiés et irremplaçables de cette prise en compte du réel par les élèves, étudiants, apprentis, stagiaires de l'enseignement agricole.
Lors du débat national sur l'avenir de l'école, je l'ai dit, la grande qualité de l'enseignement agricole a été reconnue. Les exploitations agricoles et les ateliers technologiques y ont toute leur part. La présence, au sein des établissements, de lieux d'apprentissage aux réalités pratiques, techniques et économiques, de lieux de vie active, est plus que jamais fondamentale. C'est une vraie et belle entrée dans la vie pour nos jeunes, fondée aussi sur une dimension humaine forte.
C'est d'ailleurs pour mieux évaluer cette fonction pédagogique des exploitations agricoles et des ateliers technologiques des établissements, que l'Inspection de l'enseignement agricole réalise actuellement un travail, en associant des équipes d'inspecteurs des exploitations agricoles et des ateliers technologiques et d'inspecteurs à compétence pédagogique.
Je n'oublie pas une autre fonction des exploitations et des ateliers, celle liée au développement agricole et agro-industriel. La construction de programmes d'expérimentation et de démonstration doit être renforcée. Par la rigueur scientifique, la mise en place de protocoles de mise en uvre et de suivi, les actions d'expérimentation contribuent à la qualité des formations dispensées dans les établissements. Je souhaite vivement que ces actions s'inscrivent dans le cadre de partenariats, professionnels, institutionnels ou locaux. Je sais que vous y serez attentifs.
Je souhaite aussi insister sur la nécessité de renforcer le lien entre la recherche et le développement, la formation et le monde de l'entreprise. C'est aussi l'une des clés de l'avenir de tous les territoires et notamment ceux à vocation rurale. Dans le cadre des nouvelles orientations de l'ADAR (l'Agence du développement agricole et rural), les exploitations et les ateliers technologiques peuvent et doivent formuler des projets. De plus, l'existence de plateformes technologiques associant les licences professionnelles, la recherche et le développement, est une opportunité que je vous invite à saisir. Le renforcement de l'ouverture et des coopérations vers le monde de l'entreprise est essentiel pour l'avenir de nos jeunes comme pour le développement de l'emploi.
Pour l'avenir, trois domaines me semblent devoir être privilégiés par les exploitations agricoles et les ateliers technologiques : leur apport à l'agriculture durable, leur contribution à l'appropriation du fait alimentaire et leur implication à la politique de projets d'établissement.
Le développement durable est un enjeu majeur pour l'avenir de l'humanité, comme l'a souligné avec force le Président de la République, et le Gouvernement entend mener une politique ambitieuse en la matière. Il y va de l'intérêt de tous.
Je sais que depuis le début des années 90, l'enseignement agricole participe aux Plans de Développement Durable en agriculture et a mis en place un programme national Agriculture durable, avec notamment pour effet une mobilisation des équipes pédagogiques, des agriculteurs et des jeunes autour de projets collectifs.
La généralisation de la prise en compte de l'agriculture durable dans l'enseignement agricole progresse, notamment par l'intermédiaire d'animateurs régionaux spécifiques. Ainsi, sont mis en avant :
- la sensibilisation à des modes de production respectueux de l'environnement,
- l'approche méthodologique (avec l'élaboration du diagnostic de territoire, du diagnostic agri-environnemental d'exploitation et du projet d'exploitation),
- l'utilisation de la grille des indicateurs de durabilité des exploitations agricoles,
- l'animation de démarches collectives.
L'engagement des exploitations agricoles et des ateliers technologiques dans cette démarche est réel et essentiel. Il faut plus que jamais sensibiliser, expliquer, mobiliser. Je pense par exemple à l'agriculture raisonnée ou à l'agriculture biologique. L'agriculture durable n'est pas une technique parmi d'autres. Ce doit être, au contraire, une analyse critique permanente des dimensions économiques, environnementales et sociales des pratiques agricoles. L'agriculture durable, c'est au fond un mouvement permanent pour faire mieux. Il est indispensable que la formation des futurs professionnels intègre cette réflexion globale. Les exploitations agricoles et les ateliers technologiques doivent aussi être les moteurs de ces évolutions.
C'est dans cet esprit que la Direction Générale de l'Enseignement et de la Recherche, en partenariat avec le ministère de l'Ecologie et du Développement Durable, a créé un programme au sein duquel les actions en faveur de l'agriculture durable trouvent toute leur place. Il est important que l'enseignement agricole, véritable précurseur, demeure très actif dans le cadre de la Stratégie Nationale du Développement Durable définie à Johannesburg en 2002 par le Président de la République. Notre enseignement agricole doit être fier de ce qu'il a construit dans ce domaine, encore une fois en précurseur. Et c'est pour cela, qu'en votre nom, j'ai tenu à le rappeler la semaine dernière lors d'un colloque qui s'est tenu à Paris sur ce sujet.
Nous devons cependant veiller à donner à l'ensemble des actions réalisées un cadre structurant et lisible. C'est le rôle du projet de centre que vous êtes chargés de mettre en place et dont je sais qu'il a fait l'objet, au cours de l'année scolaire 2002-2003, de vos rencontres interrégionales.
Je peux, à cet égard, vous confirmer que l'un des articles de la future loi en faveur du développement des territoires ruraux, prévoit que le projet d'établissement doit concerner toutes les missions de l'enseignement agricole mais aussi tous les centres de l'établissement. Le projet de l'exploitation agricole ou de l'atelier technologique est une composante indispensable du projet de l'établissement.
Enfin, je ne saurais oublier la nécessaire mobilisation de l'ensemble du dispositif éducatif agricole autour de la problématique de l'alimentation. Nous sommes tous des consommateurs ! La qualité et la sécurité sanitaire des aliments doivent irriguer tous nos centres. Par vos pratiques agricoles et vos ateliers de transformation, vous démontrez que l'enseignement agricole intègre chaque jour davantage le fait alimentaire. Plusieurs de vos structures se sont déjà engagées dans des démarches " qualité ", au niveau de la production avec les appellations d'origine contrôlées, les labels rouges et l'agriculture biologique, et au niveau sanitaire, avec l'application des normes ISO. Je vous engage à vous inscrire au coeur de cette évolution, dans les projets de centres que je viens d'évoquer.
Mesdames et Messieurs, en conclusion, je voudrais vous dire que les exploitations agricoles ou les ateliers technologiques de l'enseignement agricole ont un avenir : ils ont l'avenir de tous les projets que vous construirez et que nous développerons ensemble.
Je veux vous assurer de mon soutien et vous réaffirmer que je suis convaincu du rôle essentiel qui est le vôtre, dans une agriculture et des territoires ruraux en profonde transformation. C'est parce que je sais vos compétences, vos capacités d'action, votre engagement et votre dynamisme, que je crois à cet avenir. C'est le vôtre, c'est le nôtre.
A plus brève échéance, notre calendrier va être ponctué par la mise en place du 4ème Schéma Prévisionnel National de Formation. Les services de la DGER ont attaché beaucoup de prix à ce que ce 4ème Schéma soit élaboré dans la concertation la plus large avec l'ensemble des partenaires de l'enseignement agricole. Je le présenterai demain, à l'occasion de la réunion du Conseil National de l'Enseignement Agricole. Son objectif est définir l'offre de formation de l'enseignement agricole pour les cinq années à venir. Il nous faudra, en effet, former plusieurs centaines de milliers de jeunes et d'adultes qui auront demain à charge de faire vivre l'agriculture, l'agroalimentaire et les zones rurales.
Autre échéance importante : la mise en oeuvre de la nouvelle Loi Organique relative aux Lois de Finances - la LOLF. En d'autres termes, une démarche beaucoup plus moderne, plus saine et plus dynamique pour gérer les finances de notre pays. Certains se sont inquiétés de voir que cette nouvelle organisation des finances publiques intégrait une mission interministérielle " enseignement scolaire " et y ont ressenti les prémices du passage de l'enseignement agricole à l'éducation nationale. Je tiens à les rassurer. Le fait même que me soit confié l'enseignement agricole souligne clairement sa place et son rôle au sein du ministère de l'Agriculture. C'est, je crois, une première. Peut-il y avoir meilleure preuve de notre volonté d'avoir un enseignement agricole fort pour une agriculture française et des territoires dynamiques ? Ma fonction, comme ma détermination, sont d'agir pour que la place et le rôle de notre enseignement agricole soient toujours mieux reconnus.
Je veux pouvoir compter sur vous comme vous pouvez compter sur moi : nous en sommes tous persuadés, les exploitations agricoles et les ateliers technologiques de l'enseignement agricole public sont et demeurent les acteurs efficaces et reconnus d'un monde rural revivifié.
Je vous remercie.
(source http://www.agriculture.gouv.fr, le 27 avril 2004)