Editorial de M. François Hollande, premier secrétaire du PS, sur le site internet du PS le 2 juin 2003 sur la décentralisation et la réforme des retraites.

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Média : www.parti-socialiste.fr

Texte intégral


La situation sociale se tend dangereusement. Qu'il s'agisse des projets Ferry ou de Fillon, le gouvernement Raffarin, plutôt que de faire le choix de la négociation, a préféré passer en force, pariant sur le pourrissement du mouvement et la lassitude des citoyens. Pis, il tente cyniquement de diviser les Français sur des sujets qui devraient, au contraire, les rassembler (la protection sociale, l'école de la République). Il oppose ainsi grossièrement les salariés du public à ceux du privé, les enseignants aux parents d'élèves, la fonction publique territoriale à celle d'État, la France en grève à celle qui travaille...
Face à cette situation, le Parti socialiste doit prendre toutes ses responsabilités. En demeurant à l'écoute. En formulant ses propres propositions et en affirmant notre conception de la solidarité.
Nous n'acceptons pas que sous couvert de décentralisation, l'État s'apprête à transférer les charges vers les collectivités, au risque de creuser davantage les inégalités entre territoires.
Nous n'acceptons pas que sous couvert de " sauvetage " des retraites par répartition, le gouvernement démantèle les acquis de la retraite à 60 ans à travers un projet qui fait de l'allongement de leur durée de cotisations la seule variable d'ajustement par rapport au choc démographique.
C'est pourquoi, nous prenons d'ores et déjà l'engagement de revenir sur la loi Raffarin-Fillon. Nous posons les trois principes d'une politique alternative :
D'abord l'emploi : Il ne peut y avoir d'avenir pour les retraites sans la recherche d'une pleine activité. Ensuite, la négociation sur les temps de cotisations : elle devra tenir compte de la pénibilité, des durées de formation, des écarts de revenus et de l'espérance de vie.
Enfin, l'affectation de nouvelles ressources pour les retraites par répartition, ce qui exige l'effort de tous, des ménages et des entreprises, des revenus du travail et des revenus du capital.
Dans ce moment de troubles et d'inquiétudes, les socialistes doivent jouer tout leur rôle. Présents, mobilisés, combatifs. La réussite de notre congrès de Dijon nous a replacés au coeur de la vie politique et nous a donné la force et la légitimité pour agir.
Il nous faut incarner une alternative crédible face à une droite qui veut aller jusqu'au bout de ses intentions, en prenant tous les risques, y compris celui de l'affrontement et du conflit. Du bras de fer qu'elle engage dans l'Éducation et sur les retraites, elle entend faire un test majeur pour passer non pas un projet mais toute sa politique.
Tel est le défi qui nous est lancé. Pour le relever, je mettrai -avec l'équipe que j'ai constituée à la direction de notre Parti- toutes nos forces. C'est-à-dire, d'abord notre énergie militante. Au travail !
(source http://www.parti-socialiste.fr, le 3 juin 2003)