Texte intégral
1. Où en est l'entreprise petite ou moyenne en France ? Est-on loin des objectifs du Président Jacques Chirac ?
R - Notre pays compte 2 400 000 entreprises. Ces entreprises sont au coeur de notre économie puisqu'elles représentent 60 % des emplois du secteur marchand. Depuis deux ans, le gouvernement a fait du développement des petites et moyennes entreprises une priorité. Cela s'est traduit par l'adoption de la loi pour l'initiative économique de Renaud Dutreil et par mesures de simplification comme la création du titre emploi-entreprise. Ce sont des mesures concrètes qui répondent aux besoins des entrepreneurs. Et les résultats sont là : La création d'entreprise a été relancée avec succès, elle progresse de 17 % sur les douze derniers mois, avec plus de 210 000 entreprises nouvelles. C'est conforme à l'objectif qu'avait fixé le Président de la République d'un million d'entreprises nouvelles en cinq ans, soit 200 000 entreprises par an.
2. Depuis votre nomination au Ministère des PME, vous rencontrez des professionnels et des chefs de PME. Quelles sont leurs attentes ? Comment allez-vous répondre à leurs besoins ?
R - Il faut naturellement poursuivre cette politique favorable au développement des entreprises et à l'emploi qui porte ses fruits et continuer dans la voie de la simplification car la complexité juridique et administrative est un impôt caché qui pèse en priorité sur les PME.
Il faut également veiller à ce que ce renouveau de la création d'entreprise soit durable et que les entreprises ainsi créées soient pérennes. Améliorer l'accompagnement des créateurs et des repreneurs est une condition essentielle à mes yeux.
Il nous faut également veiller à ce que les chefs d'entreprise puissent transmettre leur outil de travail dans de bonnes conditions. Assurer la transmission des entreprises comme celle des savoirs est un sujet d'importance majeure et constituera un axe fort de mon action.
La formation est aussi un sujet très important. Dans certains métiers, on a des problèmes de recrutement. Trop de jeunes sortent du système éducatif sans qualification et donc sans emploi. C'est pourquoi, je souhaite une réforme qui dynamise et valorise fortement l'apprentissage en France, car c'est un mode de formation qui, pour plus de 85 % des jeunes apprentis, débouche immédiatement sur un emploi.
3. Quels vont être les chantiers engagés par Bercy, via votre Ministère pour soutenir les PME ?
R - Je prépare actuellement un projet de loi en faveur du développement des entreprises centré autour de trois axes : le statut de l'entreprise, de l'entrepreneur et du conjoint ; le financement le développement et la transmission des entreprises ; l'apprentissage.
Il est destiné à contribuer au développement des PME et sera présenté en Conseil des Ministres à l'automne prochain à la suite d'une phase de concertation que je vais engager avant l'été.
Par ailleurs, afin de rendre l'action de l'Etat plus lisible et plus cohérente, une mission d'étude sur le rapprochement de l'ANVAR et la BDPME va être lancée. Il s'agit de constituer un pôle public cohérent destiné à appuyer les PME dans leurs phases de création de développement ou de transmission.
Enfin, j'attache une importance toute particulière à la prévention des difficultés des petites entreprises je souhaite développer les actions d'information en direction des très petites entreprises, ceci en partenariat avec les professionnels du conseil à l'entreprise.
4. Grandes entreprises ou PME ? Y a-t-il un choix stratégique à faire pour la santé de l'économie française ?
R - Une économie forte a besoin aussi bien de grandes que de petites entreprises.
Le développement de la concurrence internationale conduit à recherche des économies d'échelle et à concentrer les moyens en matière de recherche et d'investissement. Il faut donc des champions qui ne soient plus seulement nationaux ou européens mais mondiaux. Parallèlement, les petites entreprises sont très souvent à la source de l'innovation et témoignent de la capacité d'entreprendre d'un pays. Ce sont elles qui créent la majorité des emplois dans l'économie. Il faut surtout leur assurer les moyens de se développer et de croître, car aucune entreprise ne naît grande.
5. Quel avenir pour les PME françaises dans l'économie européenne ?
R - L'élargissement est une chance pour notre pays : ce sont de nouveaux marchés qui s'ouvrent à nos entreprises et en particulier aux PME.
L'action d'appui des PME à l'export a été rationalisée autour d'Ubifrance, agence qui coordonne toutes actions de promotion destinées à préparer et à favoriser le développement international des entreprises françaises. Un kit PME Europe vient ainsi d'être lancé par François LOOS pour permettre à toutes les PME intéressées d'engager une stratégie commerciale à l'export.
6. Vous avez fait récemment un voyage en Chine accompagné d'une délégation de chefs d'entreprise. Pourquoi la Chine ? Quels sont les enjeux pour les PME par exemple ?
R - La Chine représente un marché potentiel énorme (1er producteur mondial de jouets, de TV, de chaussures, d'appareils d'électroménager etc.) et une demande de biens de consommation grandissante due à la taille du marché intérieur et au fort taux de croissance du PIB.
Cependant, la présence des PME françaises est encore faible (elles ne sont qu'une centaine). Et notre déficit commercial avec la Chine se creuse année après année. Ce déplacement avait pour objectif de faire découvrir ce grand marché à des PME françaises du secteur des nouvelles technologies et des services financiers, et renforcer, pour certaines d'entre elles, les liens existants avec leurs partenaires chinois.
Pour les PME exportatrices l'enjeu est de taille, ce n'est pas facile, beaucoup d'obstacles existent (difficultés de langue, incertitude juridiques, rude concurrence) et une PME pour réussir, doit posséder un savoir-faire réel ou être leader sur son marché et disposer de temps : la Chine demande une vision claire à long terme et beaucoup de déplacements sur place pour nouer des relations personnelles avec ses partenaires.
Toutefois, les PME françaises, si elles en ont la volonté, peuvent réussir en Chine. Le savoir-faire français est très apprécié. Nous jouissons d'une très bonne image auprès de nos amis chinois.
7. Qu'avez-vous appris en rencontrant les acteurs de la vie économique chinoise ?
R - Le dynamisme et l'énergie déployés par tous les acteurs de la vie économique chinoise sont époustouflants. A tous niveaux (autorités politiques, dirigeants d'entreprises chinoises et étrangères), tout est fait pour créer un climat favorable aux affaires. Il y a là-bas une véritable obsession du travail et de la performance.
Il y a trente ans Alain Peyrefitte publiait " Quand la Chine s'éveillera ". Aujourd'hui, on pourrait écrire " Quand la Chine ne dort jamais ".
Il est urgent pour nos entreprises de prendre le train du développement chinois.
(Source http://www.pme.gouv.fr, le 11 octobre 2004)
R - Notre pays compte 2 400 000 entreprises. Ces entreprises sont au coeur de notre économie puisqu'elles représentent 60 % des emplois du secteur marchand. Depuis deux ans, le gouvernement a fait du développement des petites et moyennes entreprises une priorité. Cela s'est traduit par l'adoption de la loi pour l'initiative économique de Renaud Dutreil et par mesures de simplification comme la création du titre emploi-entreprise. Ce sont des mesures concrètes qui répondent aux besoins des entrepreneurs. Et les résultats sont là : La création d'entreprise a été relancée avec succès, elle progresse de 17 % sur les douze derniers mois, avec plus de 210 000 entreprises nouvelles. C'est conforme à l'objectif qu'avait fixé le Président de la République d'un million d'entreprises nouvelles en cinq ans, soit 200 000 entreprises par an.
2. Depuis votre nomination au Ministère des PME, vous rencontrez des professionnels et des chefs de PME. Quelles sont leurs attentes ? Comment allez-vous répondre à leurs besoins ?
R - Il faut naturellement poursuivre cette politique favorable au développement des entreprises et à l'emploi qui porte ses fruits et continuer dans la voie de la simplification car la complexité juridique et administrative est un impôt caché qui pèse en priorité sur les PME.
Il faut également veiller à ce que ce renouveau de la création d'entreprise soit durable et que les entreprises ainsi créées soient pérennes. Améliorer l'accompagnement des créateurs et des repreneurs est une condition essentielle à mes yeux.
Il nous faut également veiller à ce que les chefs d'entreprise puissent transmettre leur outil de travail dans de bonnes conditions. Assurer la transmission des entreprises comme celle des savoirs est un sujet d'importance majeure et constituera un axe fort de mon action.
La formation est aussi un sujet très important. Dans certains métiers, on a des problèmes de recrutement. Trop de jeunes sortent du système éducatif sans qualification et donc sans emploi. C'est pourquoi, je souhaite une réforme qui dynamise et valorise fortement l'apprentissage en France, car c'est un mode de formation qui, pour plus de 85 % des jeunes apprentis, débouche immédiatement sur un emploi.
3. Quels vont être les chantiers engagés par Bercy, via votre Ministère pour soutenir les PME ?
R - Je prépare actuellement un projet de loi en faveur du développement des entreprises centré autour de trois axes : le statut de l'entreprise, de l'entrepreneur et du conjoint ; le financement le développement et la transmission des entreprises ; l'apprentissage.
Il est destiné à contribuer au développement des PME et sera présenté en Conseil des Ministres à l'automne prochain à la suite d'une phase de concertation que je vais engager avant l'été.
Par ailleurs, afin de rendre l'action de l'Etat plus lisible et plus cohérente, une mission d'étude sur le rapprochement de l'ANVAR et la BDPME va être lancée. Il s'agit de constituer un pôle public cohérent destiné à appuyer les PME dans leurs phases de création de développement ou de transmission.
Enfin, j'attache une importance toute particulière à la prévention des difficultés des petites entreprises je souhaite développer les actions d'information en direction des très petites entreprises, ceci en partenariat avec les professionnels du conseil à l'entreprise.
4. Grandes entreprises ou PME ? Y a-t-il un choix stratégique à faire pour la santé de l'économie française ?
R - Une économie forte a besoin aussi bien de grandes que de petites entreprises.
Le développement de la concurrence internationale conduit à recherche des économies d'échelle et à concentrer les moyens en matière de recherche et d'investissement. Il faut donc des champions qui ne soient plus seulement nationaux ou européens mais mondiaux. Parallèlement, les petites entreprises sont très souvent à la source de l'innovation et témoignent de la capacité d'entreprendre d'un pays. Ce sont elles qui créent la majorité des emplois dans l'économie. Il faut surtout leur assurer les moyens de se développer et de croître, car aucune entreprise ne naît grande.
5. Quel avenir pour les PME françaises dans l'économie européenne ?
R - L'élargissement est une chance pour notre pays : ce sont de nouveaux marchés qui s'ouvrent à nos entreprises et en particulier aux PME.
L'action d'appui des PME à l'export a été rationalisée autour d'Ubifrance, agence qui coordonne toutes actions de promotion destinées à préparer et à favoriser le développement international des entreprises françaises. Un kit PME Europe vient ainsi d'être lancé par François LOOS pour permettre à toutes les PME intéressées d'engager une stratégie commerciale à l'export.
6. Vous avez fait récemment un voyage en Chine accompagné d'une délégation de chefs d'entreprise. Pourquoi la Chine ? Quels sont les enjeux pour les PME par exemple ?
R - La Chine représente un marché potentiel énorme (1er producteur mondial de jouets, de TV, de chaussures, d'appareils d'électroménager etc.) et une demande de biens de consommation grandissante due à la taille du marché intérieur et au fort taux de croissance du PIB.
Cependant, la présence des PME françaises est encore faible (elles ne sont qu'une centaine). Et notre déficit commercial avec la Chine se creuse année après année. Ce déplacement avait pour objectif de faire découvrir ce grand marché à des PME françaises du secteur des nouvelles technologies et des services financiers, et renforcer, pour certaines d'entre elles, les liens existants avec leurs partenaires chinois.
Pour les PME exportatrices l'enjeu est de taille, ce n'est pas facile, beaucoup d'obstacles existent (difficultés de langue, incertitude juridiques, rude concurrence) et une PME pour réussir, doit posséder un savoir-faire réel ou être leader sur son marché et disposer de temps : la Chine demande une vision claire à long terme et beaucoup de déplacements sur place pour nouer des relations personnelles avec ses partenaires.
Toutefois, les PME françaises, si elles en ont la volonté, peuvent réussir en Chine. Le savoir-faire français est très apprécié. Nous jouissons d'une très bonne image auprès de nos amis chinois.
7. Qu'avez-vous appris en rencontrant les acteurs de la vie économique chinoise ?
R - Le dynamisme et l'énergie déployés par tous les acteurs de la vie économique chinoise sont époustouflants. A tous niveaux (autorités politiques, dirigeants d'entreprises chinoises et étrangères), tout est fait pour créer un climat favorable aux affaires. Il y a là-bas une véritable obsession du travail et de la performance.
Il y a trente ans Alain Peyrefitte publiait " Quand la Chine s'éveillera ". Aujourd'hui, on pourrait écrire " Quand la Chine ne dort jamais ".
Il est urgent pour nos entreprises de prendre le train du développement chinois.
(Source http://www.pme.gouv.fr, le 11 octobre 2004)