Interview de M. Charles Pasqua, président du RPF, à LCI le 3 février 2000, sur la situation politique en Autriche, la présidence française de l'Union européenne et la réforme des institutions communautaires.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Média : La Chaîne Info - Télévision

Texte intégral

Charles Pasqua, bonsoir.
Bonsoir, Monsieur Séguillon.
Président du Rassemblement Pour la France, vous êtes l'une des rares voix qui n'a pas approuvé les sanctions prises en tout cas, les avertissements délivrés par la Communauté européenne à l'encontre de l'Autriche. Alors vous allez nous expliquer pourquoi. D'abord, si vous étiez en Autriche aujourd'hui à la place de Wolfgang Schüssel qui est le chef du parti conservateur, est ce que vous diriez: eh bien dans la situation actuelle, je gouverne avec Monsieur Haider ?
D'abord, je ne suis pas en Autriche, je ne suis pas Monsieur Schüssel et la question que je commencerais à me poser non pas si j'étais Monsieur Schüssel mais si j'étais le président de la République autrichienne, serait: comment en est on arrivé là ?
Et votre réponse ?
Et ma réponse, c'est que c'est le résultat de la cogestion entre les conservateurs et les socialistes pendant cinquante ans qui en réalité a surtout été caractérisée par l'immobilisme. Et c'est cela que les Autrichiens ont rejeté et c'est cela que les Autrichiens ont condamné en votant pour Haider. D'ailleurs je voyais à la télévision avec intérêt la moue dégoûtée de certains dirigeants socialistes de notre pays traiter Haider de populiste comme si c'était quelque chose de grossier, d'injurieux. Et je me disais: mais qu'est ce que c'est que le populisme !
Vous savez que quelquefois, on entend dire: c'est une sorte de Charles Pasqua, la xénophobie en moins.
Ah, quand même !
Vous l'avez entendu, çà ?
Non, je ne l'ai pas entendu. Mais on n'a pas tout à fait le même parcours pour des quantités de raisons, ne serait ce que pour des raisons d'état civil, d'âge.
Mais je me demandais pourquoi est ce que l'on considère le populisme comme quelque chose de tellement inacceptable. Je crois que j'ai compris maintenant pourquoi, parce que finalement le populisme a comme conséquence d'enlever ses électeurs au socialisme notamment et à la gauche. Et je crois que c'est cela qu'ils craignent. Alors, en dehors de tout le reste
Il n'est pas que populiste
Oui, je le sais bien. Mais qu'il y ait cette indignationmoi, naturellement, tout ce qui de près ou de loin peut s'apparenter à des thèses, à des théories que j'ai combattues autrefois avec beaucoup d'autres, je ne suis pas prêt à les accepter aujourd'hui, pas plus qu'hier.
Vous diriez aujourd'hui que Haider est politiquement infréquentable ?
Non, je ne dirais pas cela. Je dirais qu'il faut d'abord s'interroger, se poser la question de savoir pourquoi les Autrichiens en nombre tout de même important, 27% des voix, ont fait confiance à Haider et essayer de savoir ce qu'il est réellement. Je ne suis pas en mesure de répondre à cette question et comme je reproche aux autres de s'immiscer dans les affaires intérieures de l'Autriche, je ne vais pas faire la même chose. Je dis simplement que la situation de l'Autriche , d'après ce que j'en sais, a été caractérisée au cours de ces cinquante dernières années par une cogestion conservateurs-socialistes, je le redis, qui a entraîné un certain immobilisme pour l'Autriche. C'est cela que les Autrichiens ont voulu sanctionner. D'autre part, et ce n'est pas le moindre des paradoxes: si ce parti accède au pouvoir demainau pouvoir, n'exagérons pas- s'il entre dans une coalition gouvernementale, ce qui est un peu différent
Monsieur Haider n'entrant pas lui même dans le gouvernementsauf qu'un jour il peut devenir Chancelier.
Dans la vie, tout est possible. Pour cela, encore faudrait il que les gens votent pour lui et qu'il y ait une majorité pour ce faire. Mais je trouve que ce qu'il y a d'extraordinaire, c'est que les mêmes qui manifestent tellement de véhémence oublient qu'en réalité , si l'Autriche se retrouve dans cette situation, c'est parce que les conservateurs ont été abandonnés par les socialistes. Il y avait une coalition socialistes-conservateurs. Et les socialistes ont refusé les conditions que les conservateurs proposaient pour le redressement économique du pays, ce qui a entraîné cette situation. Ce n'est pas le moindre des paradoxes.
Deuxième paradoxe: Monsieur Haider est ceci et cela, c'est possible. Mais alors dans ces conditions, pour quelles raisons dans la province qu'il dirige a-t-il dans son équipe dirigeante des socialistes? Tout cela est incohérent. Alors moi ce qui me choque surtout, c'est cette espèce de lynchage médiatique de l'Autriche. Que l'on soit vigilant, que l'on surveille de très près la situation et qu'éventuellement s'il y avait des manquements graves aux droits de l'homme, aux principes élémentaires de la démocratie, etcque l'on sanctionne, çà, çà me paraît
Vous dites un lynchage médiatique mais ce sont plutôt les responsables politiques, que ce soit le Premier ministre en France ou le chef de l'Etat qui ont averti
Oui, je devrais dire un lynchage politique, alors
Ce serait plus juste en l'occurrence.
Ce serait plus juste, oui.
Et vous le condamnez ce lynchage ?
Je trouve que c'est très excessif et très injuste envers l'Autriche en tant que Nation.
Mais cela ne s'adresse pas à l'Autriche en tant que Nation.
Si, j'entends dire : il faut sanctionner l'Autriche, il faut faire ceci
En tout cas, le nouveau gouvernement
Le gouvernement n'est pas constitué.
Oui, enfin ce que sera le nouveau gouvernement.
Mais personne n'en sait rien.
On peut le supposer quand même.
Alors lorsqu'il y aura ce gouvernement, lorsqu'il sera constitué, lorsqu'on aura vu son programme, lorsqu'on saura que dans ce programme, il met des choses inacceptables, à ce moment là, c'est un autre problème. Mais pour le moment, cela relève davantage de la volonté de s'immiscer à tout prix dans les affaires intérieures d'un pays, ce que personnellement je n'accepte pas parce que la souveraineté nationale, çà existe tout de même !
Je sais que dans l'esprit d'un certain nombre de gens et notamment nos responsables européens, c'est une notion dépassée. Mais pas pour moi.
C'est le fameux droit d'ingérence
Oui, enfin le droit d'ingérencec'est un droit d'ingérence à géométrie variable parce que les mêmes qui s'insurgent sur ce point, ne font strictement rien concernant la Tchétchénie, cela ne vous a pas échappé.
Oui, mais parce que cela a peut être moins d'efficacité.
Ah, bien oui. Cela a peut être moins d'efficacité. Il est certainement plus difficile de faire pression sur les Russes que sur les Autrichiens. Mais en attendant, en Tchétchénie, c'est le sang qui coule, ce sont des femmes et des enfants qui sont assassinés. C'est une autre situation.
Est ce que cela signifie que pour vous, vous souhaiteriez que vis-à-vis de la Tchétchénie, les responsables nationaux prennent des mesures
Monsieur Séguillon, n'essayez pas de me mettre en contradiction avec moi même.
C'est que je craignais que vous fussiez en contradiction avec vous même.
Non, non, je ne le suis pas du tout
On n'intervient pas dans les affaires intérieures Russes.
Absolument. Mais je considère qu'à partir du moment où certains prétendent intervenir, ils ont un sens de la nécessité de l'intervention très variable.
Alors, certains ont dit l'Europe, avec ses prises de position, ses initiatives sur l'Autriche, a commencé à retrouver son âme et ses valeurs.
Tel n'est pas mon avis.
Un début d'existence politique.
Non, ce qui transparaît clairement, c'est ce qui était déjà perceptible au travers des traités de Maastricht et d'Amsterdam que j'ai combattus, le traité de Maastricht a été ratifié de peu. Le traité d'Amsterdam n'a pas été soumis aux Français et ce qui apparaît clairement, c'est qu'en réalité, ce qui était en marche et ce que l'on vérifie, c'est la tentation ou la volonté d'instaurer une Europe fédérale et de se passer des nations. C'est cela qui est significatif à propos de l'Autriche et pas autre chose.
Alain Richard, le ministre de la Défense, a décidé de ne pas participer à une réunion qui devait avoir lieu en Autriche avec ses homologues. Il a tort ?
C'est son problème. Bien sûr, je crois qu'il a tort
Il faut continuer à discuter demain avec ce nouveau gouvernement qui va s'instaurer ?
Attendons de voir quel est ce gouvernement. J'écoutais les informations tout à l'heure en venant - la radio est toujours un peu plus rapide que la télé excusez moi de rappeler cela au passage mais enfin c'est comme çà, nous n'y pouvons rien ni vous ni moi
Mais sur le programme tel qu'il a été établi par les deux protagonistes, c'est à dire Monsieur Schüssel qui devrait devenir Chancelier et Haider, j'entendais le commentateur qui disait : il n'y a rien de choquant, il n'y a rien d'anormal, il y a même la réaffirmation de l'appartenance à l'Union européenne, aux valeurs de l'Europe, etc
Alors, attendons de voir ce que fera le gouvernement.
Vous aviez été tenté de demander au Parlement européen - je rappelle que vous êtes membre du Parlement européen, que vous y présidez votre groupe - que vous aviez été tenté de demander que le Parlement européen d'une part ne s'ingère pas dans les affaires de l'Autriche mais que demain, s'il y avait
C'est ce que je disais tout à l'heure. S'il y avait des manquements graves aux principes démocratiques, aux droits de l'homme, etcalors là il faudrait en tirer les conséquences, c'est bien évident . Mais là, on ne serait pas dans une situation d'intervention dans les affaires intérieures d'un pays pour empêcher la constitution d'un gouvernement. On prendrait acte de ce qu'un gouvernement met en pratique une politique contraire aux principes démocratiques, ce qui est tout à fait différent.
Qu'est ce que vous concluez
Cette motion n'a pas pu être mise aux voix puisqu'une autre motion a été adoptée entre temps, laquelle était le résultat d'un savant compromis comme les groupes politiques à la fois de gauche et de droite savent faire.
Et çà ne vous agrée pas ce genre de choses.
Non, pas du tout. Un compromis n'est jamais une bonne solution.
Alors, la présidence française de l'Europe, de la communauté européenne, va avoir à décider de la réforme des institutions et de l'élargissement. Est ce que vous croyez qu'après ce qui vient de se passer en Autriche, l'élargissement est compromis ?
En tous les cas, il ne pourra intervenir qu'avec l'accord du gouvernement autrichien puisque c'est la règle de l'unanimité. C'est pour la raison pour laquelle je considère que dans tout le tohu- bohu que l'on a fait, il y a une certaine incohérence parce qu'à la limite, il suffirait que le gouvernement autrichien demain refuse et il n'y aurait pas d'élargissement du tout. Et l'Europe serait en quelque sortepourrait même se trouver bloquée. Je ne crois pas du tout que le gouvernement de Monsieur Schüssel envisage de se lancer dans cette voie. Mais enfin, les autrichiens sont certainement blessés de l'attitude de leurs partenaires européens dans cette affaire, avant même qu'un gouvernement soit constitué. Et puis l'Autriche, nous en disions un mot tout à l'heure avant l'émission, est un petit pays mais elle a la mémoire de son passé, et dans le même temps, elle est aux marches de l'Union européenne. Elle est confrontée à tous ces pays de l'Est. Elle sait bien ce que cela peut représenter pour elle, d'une part en terme d'immigration éventuelle et puis il y a la pression de la Turquie, cela doit rappeler un certain nombre de choses aux Autrichiens.
Je rappelle que vous avez dit votre opposition à l'entrée éventuelle de la Turquie dans l'Union européenne.
Oui, çà nous y sommes opposés. Parce que l'Union européenne changerait de sens. D'abord parce que la Turquie n'est pas en Europe - à part une petite partie - que d'autre part, c'est un pays musulman qui a une présence et une poussée fondamentaliste très forte et la Turquie entrant dans l'Union européenne, l'Union européenne telle qu'elle a été conçue n'existerait plus. Cela deviendrait une sorte d'OTAN politique, pas autre chose.
Alors là, on vit des évènements assez importants pour l'Europe et il y a aussi les évènements du quotidien. Vous les vivez régulièrement puisque vous êtes au Parlement européen. Comment réagissez vous sur des sujets comme celui de la chasse qui soulève beaucoup de réactions dans un pays comme la France où il y a beaucoup de chasseurs. Est ce qu'il faut suivre la réglementation européenne ou est ce qu'il faut aller à l'encontre des directives européennes ?
C'est à dire que le problème est à la fois plus simple et plus compliqué. Je veux dire par là qu'il y a une directive européenne qui limite le temps consacré à la chasse et qui impose notamment la fermeture pour le gibier migrateur au 1er février, donc on perd un mois. Et dans le même temps, il y a une loi qui a été votée par le Parlement français et qui dit le contraire, qui prolongeait ce temps.
Le Conseil d'Etat a considéré en fonction d'ailleurs des traités, que la directive européenne devait l'emporter sur la loi votée par le Parlement. Ce n'est pas la première fois que le Conseil d'Etat prend ce genre de position. C'est d'ailleurs à lui que nous devons d'avoir dit le premier il y a de cela vingt ou vingt-cinq ans que les traités internationaux l'emportaient sur le droit français. Ce jour là, le fait que personne n'ait réagi, a constitué pour la suite des évènements un précédent redoutable. Moi je persiste à penser que la loi française est préférable aux directives européennes dans ce domaine.
Et donc les chasseurs ont votre soutien.
Les chasseurs ont mon soutien je ne suis pas moi même chasseur, ne nous y trompons pas, je ne suis pas entrain de faire
Non, mais par agacement vis-à-vis de l'Europe.
De faire çà parce que je suis chasseur et que je chasse moi même mais parce que je trouve que l'interventionnisme européen dans tous les domaines et notamment dans celui-ci, c'est quelque chose de véritablement déraisonnable.
Quant aux oiseaux migrateurs, que je sache, ils ne sont pas sensibles aux législations ni aux frontières. Alors, je crois qu'il faudrait être un peu plus intelligent que ce que nous sommes.
Alors, tout à l'heure, je rappelais que vous étiez le Président du Rassemblement Pour la France, un parti qui a vu le jour au lendemain précisément des élections européennes. Vous avez récemment déclaré que vous seriez candidat - vous m'avez dit tout à l'heure pour clarifier les choses - à la présidence de la République en 2002. A partir du moment où vous êtes candidat, j'imagine que vous avez un programme.
Ah ! Monsieur Séguillon
Non, non, attendezj'imagine parce que jusqu'à présent votre programme, c'est davantage
Pour le moment, nous avons des idées
Des idées, mais c'est davantage des idées qui se réduisent à la critique de l'Europe.
Ah non, pas du tout. Non, non, nous ne nous contentons pas de critiquer. Si nous prenons l'Europe, moi je ne suis pas du tout contre l'Europe. Je considère que le fait que des nations européennes s'unissent pour mettre en commun un certain nombre de moyens, c'est une chose nécessaire, je trouve que c'est très bien. Ce que je constate, c'est qu'à l'heure actuelle, l'Europe marche mal parce qu'en définitive
Comment est-ce qu'elle pourrait mieux marcher ?
Il suffirait finalement de pas grand chose. Il faudrait d'abord que le Conseil européen joue son rôle. Le Conseil est composé des chefs d'Etat et de gouvernement, c'est donc le pouvoir le plus légitime en quelque sorte puisqu'ils ont été élus directement ou ils sont l'émanation des majorités sorties des urnes. D'abord je suis partisan de la règle de l'unanimité, ça c'est clair parce que je considère que lorsque les intérêts vitaux d'une nation sont en cause, elle ne peut pas s'en remettre à qui que ce soit du soin de les défendre ; mais dès lors que ce Conseil européen, composé des chefs d'Etat et de gouvernement, assumerait la conduite réelle de l'Europe, déciderait après consultation des peuples, de ce qui doit rester au niveau des nations et de ce qui obligatoirement ne peut être prêté qu'à un niveau supérieur, dès lors qu'on aurait redéfini dans le bon sens du terme le principe de subsidiarité, on y verrait beaucoup plus clair. Et à ce moment-là, nous aurions donc ce pouvoir exécutif qui serait un pouvoir confédéral, qui représenterait les nations et les Etats ; nous pourrions avoir un conseil des ministres qui jouerait réellement le rôle d'un conseil des ministres comme cela est le cas dans nos pays e nous aurions une commission qui serait chargée de l'exécution des choses. Et tout cela marcherait beaucoup mieux. Tandis que là, qu'est-ce que nous avons ? Nous avons une commission la commission, elle a tendance à s'emparer de plus en plus de pouvoir. Je crois que pour être tout à fait honnête, il faut dire qu'on la laissée galoper en liberté aussi. Elle est plutôt fédérale. Alors nous avons un Conseil européen qui est plutôt confédéral, nous avons une Commission qui est plutôt fédérale, tout ça ne marche pas très bien. Et nous avons un Parlement qui finalement a très peu de pouvoir pour ne pas dire pas beaucoup. Il pourrait en avoir un peu plus demain, il pourrait, mais pour le moment, ce qu'on constate, c'est que ceux qui dirigent l'Europe, ce sont les technocrates. Les technocrates de la Commission de Bruxelles et les technocrates du Parlement. C'est la même chose. Quant aux parlementaires, ils sont pratiquement mis devant le fait accompli. Aucun parlement au monde n'accepterait de travailler dans les conditions où travaille le Parlement européen, c'est-à-dire avec très peu de débats, peu de temps consacré à l'examen des dossiers, tout ça n'est pas sérieux.
Alors parlons un instant avant de nous quitter de vous si je puis dire dans l'Hexagone.
C'est un sujet intéressant, Monsieur Séguillon
Oui, absolument. Pas beaucoup de députés ralliés à votre groupe.
Le problème n'est pas d'avoir des députés ralliés
Non, mais on a l'impression que ça piétine un peu, vu de l'extérieur
Non, non, pas du tout. Ce qui compte, ce n'est pas ça. Je pense que nous aurons davantage de députés après les élections.
Oui, mais on n'a pas pu en masse les députés du RPR venir vous rejoindre.
Ca, je ne pense pas qu'ils soient susceptibles de venir.
Vous l'avez espéré à un moment donné.
Non, non.
Vous ne l'avez pas espéré.
Non, ce qui nous intéresse, ce sont les citoyens. Les Citoyennes et les citoyens, ceux-là sont venus. Pour le reste, pourquoi voulez-vous que nous cherchions à avoir des élus ? Nous n'avons pas créé ce mouvement avec Philippe de Villiers pour procurer des sinécures ou pour donner des postes ou des mandats. Nous avons créer ce mouvement pour affirmer des idées et pour faire en sorte que les intérêts nationaux soient respectés et défendus.
Pour affirmer vos idées, vous aurez un candidat à Paris qui est une ville emblématique ?
Probablement, oui.
Vous avez une idée de qui pourra être candidat ?
Non, mais il y aura sûrement quelqu'un de bien.
Tibéri, ça pourrait être votre candidat.
Non, je ne crois pas parce que Tibéri est le maire sortant ; il est à la tête d'une majorité, il est à la tête d'une coalition politique. Je n'ai rien contre Tibéri qui est un ami, que j'aime bien, mais nous, il est bien évident dans un certain nombre de grandes villes - c'est le cas de Paris, ce sera probablement le cas de Lyon, Marseille et d'un certain nombre de grandes villes - nous irons dans ces élections sous notre drapeau puisque de toute façon, nous combattons la cohabitation, nous sommes contre le système politique actuel ; et nous reprochons à un certain nombre de nos anciens amis d'avoir participé à ce système, ce n'est pas pour y entrer à notre tour. Nous ne sommes pas à la recherche de postes.
Vous irez jusqu'au bout dans la candidature aux présidentielles ?
Oui, certainement puisqu'il s'agit d'un combat extrêmement important pour la France, que d'autre part, vous le rappeliez vous-même Monsieur Séguillon, cette année sera caractérisée par des responsabilités extrêmement importantes pour la France et le président de la République puisqu'il sera en même temps président de l'Union ; c'est lui qui aura la charge éventuellement de conduire la transformation des institutions de l'Union européenne. Y aura-t-il de nouveaux abandons de souveraineté ?
Raison de plus pour vous d'être vigilant.
Voilà, est-ce qu'on décidera de ne pas consulter le peuple une fois de plus
Dernière question, rapidement, la publication du livre de Madame Deviers-Joncours ou encore la deuxième mise en examen de Dominique Strauss-Kahn a relancé l'affaire ELF. Un certain nombre de vos amis ou collaborateurs ont été impliqués pour des salaires fictifs dit-on
Ca, c'est à la justice de faire son
Ca vous inquiète ?
Non, pas du tout, c'est à la justice de faire son devoir, de savoir s'il s'agit de salaires fictifs ou pas , c'est son problème, ce n'est pas le mien. Quant à moi, je suis tout à la fois serein et déterminé, c'est-à-dire que si on me cherche, on me trouve. Et la justice est là pour ça aussi, je veux dire par là que les insinuations et le dénigrement, ça suffit.
Merci.
Merci à vous.
(source http://www.rpfie.org, le 4 février 2000)