Texte intégral
Richard ARZT : Bonjour Nelly Olin.
Nelly OLIN : Bonjour Richard Arzt.
Q - Plusieurs départements français sont touchés par la sècheresse. Est-ce que vous êtes particulièrement préoccupée ?
R - La situation est très préoccupante puisque de début Juillet à aujourd'hui, nous avons de 43 départements, nous sommes passés à 62 ce matin avec, effectivement, des départements particulièrement touchés : la Vendée, la Charente Maritime, les Charente. Je dois dire que nous passerons cette crise, effectivement, difficilement mais nous la passerons compte tenu des mesures qui ont été prises très en amont dès le mois de mars par des arrêtés préfectoraux qui ont permis une gestion économe de l'eau.
Q - C'est-à-dire qu'en même temps, il va falloir que les Français s'habituent à consommer moins d'eau ?
R - Il y a, en tout cas, un changement de mode de vie, un changement de comportement. Nous l'avons signalé depuis le début mars, il faut absolument que les gens s'habituent à penser que l'eau est un bien précieux maintenant, ce qui n'était pas le cas auparavant. Et donc, tout bêtement, on prend une douche à la place d'un bain. Un bain, c'est 200 litres d'eau. Une douche, c'est à peu près 50 litres. On ne fait pas couler le robinet quand on va ouvrir le frigidaire. On ne se brosse pas les dents en laissant couler le robinet. Et puis, on...
Q - Toute une campagne là-dessus ?
R - Nous allons faire une campagne parce que nous ne sommes pas à l'abri de sècheresse répétée compte tenu du changement climatique....
Q - Une tendance...
R - Donc, il y aura une prise de conscience des citoyens, ça j'en suis sûre. Mais en tout cas, le geste d'économie au quotidien multiplié par autant de Français que nous sommes permettra une bonne gestion de l'eau.
Q - On parle de gros consommateurs d'eau que sont, par exemple, les terrains de golf ou les cultures de maïs. Tout ça, il va falloir corriger à la baisse ?
R - Les cultures de maïs, aujourd'hui : les agriculteurs ont pris conscience que c'était effectivement beaucoup d'eau. Et je suis allée moi-même en Charente où aujourd'hui, les cultivateurs sont tout à fait prêts, les agriculteurs, à faire un recul sur leur culture : c'est moins 30 % aujourd'hui en Charente et en Vendée. Ces consommateurs d'eau, on ne peut pas accuser que cela mais si chacun fait un geste en tout cas, nous arriverons.
Q - Les terrains de golf, il faut en fermer ?
R - Les terrains de golf, il ne faut pas en fermer mais je pense qu'il faut absolument trouver un système d'eau, on ne peut pas se permettre d'arroser les jardins et les golfs avec de l'eau potable au jour d'aujourd'hui.
Q - Il y a la loi sur l'eau qui est une loi qui date d'il y a pratiquement 7 ans.
R - 7 ans.
Q - Elle a été retardée. Est-ce que vous en profitez là, avant qu'elle passe au Parlement, je crois, à l'automne ou plutôt au printemps prochain ?
R - Elle passera en février. Elle est inscrite au calendrier parlementaire en février et nous allons lancer un débat sur la loi sur l'eau par régions.
Q - Vous modifiez ce qui avait été préparé ?
R - Alors, nous ne modifions pas, moi, je suis vraiment pour la concertation avant, effectivement, qu'une loi - importante, très importante, en tout cas - puisse passer.
Q - Et donc, il y aura dans chaque région, un débat là-dessus ?
R - Dans chaque région, il y aura des débats. J'irai moi-même assister, j'irai moi-même, si vous voulez sur certains départements, par exemple, atteints par la sècheresse pour voir comment on peut modifier ou améliorer cette loi sur l'eau et dans les départements qui ont été soumis aux inondations fortes, tel que le Gard, par exemple, où là aussi y'a peut-être des choses à voir.
Q - Alors, y'a beaucoup d'autres domaines dans votre secteur "l'Écologie", notamment toutes sortes d'animaux que certains veulent préserver et d'autres tuer le gibier d'eau, vous avez pris une décision sur les rivages de la Manche et de l'Atlantique, la chasse aux canards a été avancée de 3 semaines. Elle commencera le 6 août. Les Écologistes ne sont pas contents. Les chasseurs, non plus. Comment vous allez vous en sortir ?
R - Écoutez, ce qui prouve que je n'ai pas voulu faire plaisir à personne contrairement à ce qui a pu être dit. J'ai simplement appuyé l'arrêté sur les données scientifiques qui ont été rendues par l'Observatoire ; et je crois que là-dessus - n'étant pas professionnelle là - je pense que le mieux c'est de s'appuyer sur des données scientifiques qui permettent aujourd'hui d'ouvrir la Chasse sur le domaine Atlantique et la Manche. Sur la Méditerranée, nous allons lancer l'étude pour l'année prochaine.
Q - Et si vous avez une étude scientifique, là qui dit que ça peut être plus tôt ?
R - Je ne me baserai que là-dessus. Je pense que personne ne peut remplacer la Science.
Q - Les ours et les loups, autre sujet. Le loup, vous avez autorisé que six loups soient abattus ?
R - Oui, parce que nous avons une analyse du terrain qui fait que nous avons environ 90 loups. Donc, en abattant 6 loups aujourd'hui, nous maintenons l'espèce protégée par la Convention de Berne et j'en passe et par des protocoles. Mais ce qui est inquiétant quand même c'est qu'aujourd'hui, le loup qui est présent dans certaines régions fait des dégâts considérables. Et j'ai rencontré des éleveurs, la semaine dernière, je peux vous dire que j'ai vu dans leurs yeux et dans leurs discours, une profonde détresse. C'est quand même leur travail. C'est leur vie. Et je crois qu'il faudra qu'on arrive à trouver des choses et des protocoles autres même que ceux que je viens de mettre en place pour préserver, en tout cas ...
Q - Ça fait abattre plus de loups ?
R - Pour le moment, je ne suis pas en mesure de dire si on peut abattre plus de loups. Le dernier comité de loups que j'ai présidé, d'ailleurs, à Gap permettra que les tirs d'effarouchement, à titre d'essai pour le moment, soient avec de la grenaille et non plus des balles en caoutchouc.
Q - Et l'ours donc dans les Pyrénées, on va réintroduire des ours slovènes ?
R - Ça va être un autre sujet, je dirai de grande préoccupation au jour d'aujourd'hui. J'ai le rapport aussi d'un comité scientifique qui dit qu'il est nécessaire de les réintroduire. Ça passera aussi - c'est avec la concertation que j'ai déjà entamée avec les élus de la montagne, alors, vous avez les Pro Ours et les Contre. Je crois que tout cela, c'est une question je dirais de négociations. De toute manière, on ne va pas en réintroduire en grand nombre. On s'arrêtera à 5 et je ne suis même pas sûre qu'on puisse en ramener 5 de Slovénie au printemps. Donc, ça sera peut-être 2 + 3 ... 3 + 2. Mais je crois qu'il est indispensable de le faire mais en prenant avec mon collègue Dominique Bussereau, toutes les mesures d'accompagnement, y compris le pastoralisme.
Q - Il faudra aller en capturer, c'est des ours femelles.
R - Ce sont des ours femelles. Donc, on n'est pas sûr de pouvoir les ramener.
Q - Vous n'irez pas participer en Slovénie à la capture ?
R - Non, mais j'irai signer les protocoles.
Q - D'accord. Vous et votre action depuis que vous êtes ministre de l'Écologie, vous êtes la cible d'attaques de la part de certains défenseurs patentés de l'Environnement. Qu'est-ce que vous répondez, par exemple, à Noël Mamère quand il dit que le ministère de l'Écologie, c'est rien du tout ?
R - Écoutez, si Noël Mamère faisait de l'Écologie, ça se saurait ! Moi, je ne me souviens pas qu'il ait fait beaucoup de propositions. Il est plutôt attaché à d'autres domaines qu'à celui-là. Et quant à Nicolas Hulot...
Q - Il a dit que le ministère de l'Écologie est de plus en plus étriqué !
R - Non, Nicolas Hulot, c'est un homme que je respecte infiniment. C'est un homme que j'admire depuis très longtemps bien avant que je sois ministre. C'est un homme qui est passionné et sincèrement honnête et qui a envie que les choses aillent plus vite et on peut le comprendre.
Q - C'est toujours un proche de Jacques Chirac, à votre avis ?
R - En tout cas, moi j'ai bien l'intention de travailler avec lui s'il l'accepte. Ce qui était convenu d'ailleurs quand nous nous sommes vu. J'ai beaucoup, beaucoup d'admiration pour lui.
Q - Par exemple, vous allez soutenir son opération "le Défi pour la Terre" ?
R - Bien sûr. Je pense qu'il est important qu'on travaille ensemble. Il a des idées, il a du terrain, il a une expérience et on ne peut pas se priver de ça.
Q - Mais en un mot, pourquoi - selon vous - le monde des défenseurs de l'Environnement ne vous fait pas de cadeaux ?
R - C'est un monde difficile. Mais je crois que moi je fais mon travail comme il le faut. Je ne fais pas d'affichage. J'ai passé un certain nombre de décrets qui sont extrêmement importants. Les décrets pour les raffineries : ils n'ont pas fait beaucoup de bruit mais je peux vous dire que c'est quand même un décret extrêmement important qui va tendre à diminuer de plus de 40 % les émissions de dioxyde d'azote et de 50 %, celles de soufre. Ça, au terme de 2010. Et je crois que c'est énorme, quand je viens d'aller sur l'étang de Berre où y'a 4 raffineries, c'est 200 millions d'euros d'investissements pour eux. Mais si vous saviez ce que nous allons préserver : la Nature, et puis l'Environnement avec cela et ça - effectivement - on en parle peu. Les déchets, également l'électroménager. Puis, nous allons attaquer effectivement la loi sur les Parcs et puis
Q - C'est sûr que vous avez beaucoup de sujets, je le disais tout à l'heure ...
R - Oui, mais c'est des sujets de long terme. Si vous voulez, je crois que l'Environnement c'est quelque chose ou l'Écologie ou le Développement Durable, ce sont des choses qu'on doit mener dans la concertation, sans effet d'affichage mais en étant conscients que c'est difficile mais qu'il faut y arriver.
Q - Juste un mot sur un traité international : le partenariat Asie - Pacifique entre les États-unis, l'Australie et plusieurs pays d'Asie - la France trouve que c'est un concurrent au protocole de Kyoto. Qu'est-ce que vous en dites, en un mot ?
R - Les États-unis, aujourd'hui, ont compris qu'il fallait avancer un peu. C'est un compromis mais ça n'est quand même pas l'application du protocole de Kyoto, donc, on ne peut pas se satisfaire que de cela, en tout cas.
Q - Merci Nelly Olin. Je rappelle que vous êtes Ministre de l'Écologie et du Développement Durable.
(Source : Premier ministre, Service d'information du Gouvernement, le 8 août 2005)
Nelly OLIN : Bonjour Richard Arzt.
Q - Plusieurs départements français sont touchés par la sècheresse. Est-ce que vous êtes particulièrement préoccupée ?
R - La situation est très préoccupante puisque de début Juillet à aujourd'hui, nous avons de 43 départements, nous sommes passés à 62 ce matin avec, effectivement, des départements particulièrement touchés : la Vendée, la Charente Maritime, les Charente. Je dois dire que nous passerons cette crise, effectivement, difficilement mais nous la passerons compte tenu des mesures qui ont été prises très en amont dès le mois de mars par des arrêtés préfectoraux qui ont permis une gestion économe de l'eau.
Q - C'est-à-dire qu'en même temps, il va falloir que les Français s'habituent à consommer moins d'eau ?
R - Il y a, en tout cas, un changement de mode de vie, un changement de comportement. Nous l'avons signalé depuis le début mars, il faut absolument que les gens s'habituent à penser que l'eau est un bien précieux maintenant, ce qui n'était pas le cas auparavant. Et donc, tout bêtement, on prend une douche à la place d'un bain. Un bain, c'est 200 litres d'eau. Une douche, c'est à peu près 50 litres. On ne fait pas couler le robinet quand on va ouvrir le frigidaire. On ne se brosse pas les dents en laissant couler le robinet. Et puis, on...
Q - Toute une campagne là-dessus ?
R - Nous allons faire une campagne parce que nous ne sommes pas à l'abri de sècheresse répétée compte tenu du changement climatique....
Q - Une tendance...
R - Donc, il y aura une prise de conscience des citoyens, ça j'en suis sûre. Mais en tout cas, le geste d'économie au quotidien multiplié par autant de Français que nous sommes permettra une bonne gestion de l'eau.
Q - On parle de gros consommateurs d'eau que sont, par exemple, les terrains de golf ou les cultures de maïs. Tout ça, il va falloir corriger à la baisse ?
R - Les cultures de maïs, aujourd'hui : les agriculteurs ont pris conscience que c'était effectivement beaucoup d'eau. Et je suis allée moi-même en Charente où aujourd'hui, les cultivateurs sont tout à fait prêts, les agriculteurs, à faire un recul sur leur culture : c'est moins 30 % aujourd'hui en Charente et en Vendée. Ces consommateurs d'eau, on ne peut pas accuser que cela mais si chacun fait un geste en tout cas, nous arriverons.
Q - Les terrains de golf, il faut en fermer ?
R - Les terrains de golf, il ne faut pas en fermer mais je pense qu'il faut absolument trouver un système d'eau, on ne peut pas se permettre d'arroser les jardins et les golfs avec de l'eau potable au jour d'aujourd'hui.
Q - Il y a la loi sur l'eau qui est une loi qui date d'il y a pratiquement 7 ans.
R - 7 ans.
Q - Elle a été retardée. Est-ce que vous en profitez là, avant qu'elle passe au Parlement, je crois, à l'automne ou plutôt au printemps prochain ?
R - Elle passera en février. Elle est inscrite au calendrier parlementaire en février et nous allons lancer un débat sur la loi sur l'eau par régions.
Q - Vous modifiez ce qui avait été préparé ?
R - Alors, nous ne modifions pas, moi, je suis vraiment pour la concertation avant, effectivement, qu'une loi - importante, très importante, en tout cas - puisse passer.
Q - Et donc, il y aura dans chaque région, un débat là-dessus ?
R - Dans chaque région, il y aura des débats. J'irai moi-même assister, j'irai moi-même, si vous voulez sur certains départements, par exemple, atteints par la sècheresse pour voir comment on peut modifier ou améliorer cette loi sur l'eau et dans les départements qui ont été soumis aux inondations fortes, tel que le Gard, par exemple, où là aussi y'a peut-être des choses à voir.
Q - Alors, y'a beaucoup d'autres domaines dans votre secteur "l'Écologie", notamment toutes sortes d'animaux que certains veulent préserver et d'autres tuer le gibier d'eau, vous avez pris une décision sur les rivages de la Manche et de l'Atlantique, la chasse aux canards a été avancée de 3 semaines. Elle commencera le 6 août. Les Écologistes ne sont pas contents. Les chasseurs, non plus. Comment vous allez vous en sortir ?
R - Écoutez, ce qui prouve que je n'ai pas voulu faire plaisir à personne contrairement à ce qui a pu être dit. J'ai simplement appuyé l'arrêté sur les données scientifiques qui ont été rendues par l'Observatoire ; et je crois que là-dessus - n'étant pas professionnelle là - je pense que le mieux c'est de s'appuyer sur des données scientifiques qui permettent aujourd'hui d'ouvrir la Chasse sur le domaine Atlantique et la Manche. Sur la Méditerranée, nous allons lancer l'étude pour l'année prochaine.
Q - Et si vous avez une étude scientifique, là qui dit que ça peut être plus tôt ?
R - Je ne me baserai que là-dessus. Je pense que personne ne peut remplacer la Science.
Q - Les ours et les loups, autre sujet. Le loup, vous avez autorisé que six loups soient abattus ?
R - Oui, parce que nous avons une analyse du terrain qui fait que nous avons environ 90 loups. Donc, en abattant 6 loups aujourd'hui, nous maintenons l'espèce protégée par la Convention de Berne et j'en passe et par des protocoles. Mais ce qui est inquiétant quand même c'est qu'aujourd'hui, le loup qui est présent dans certaines régions fait des dégâts considérables. Et j'ai rencontré des éleveurs, la semaine dernière, je peux vous dire que j'ai vu dans leurs yeux et dans leurs discours, une profonde détresse. C'est quand même leur travail. C'est leur vie. Et je crois qu'il faudra qu'on arrive à trouver des choses et des protocoles autres même que ceux que je viens de mettre en place pour préserver, en tout cas ...
Q - Ça fait abattre plus de loups ?
R - Pour le moment, je ne suis pas en mesure de dire si on peut abattre plus de loups. Le dernier comité de loups que j'ai présidé, d'ailleurs, à Gap permettra que les tirs d'effarouchement, à titre d'essai pour le moment, soient avec de la grenaille et non plus des balles en caoutchouc.
Q - Et l'ours donc dans les Pyrénées, on va réintroduire des ours slovènes ?
R - Ça va être un autre sujet, je dirai de grande préoccupation au jour d'aujourd'hui. J'ai le rapport aussi d'un comité scientifique qui dit qu'il est nécessaire de les réintroduire. Ça passera aussi - c'est avec la concertation que j'ai déjà entamée avec les élus de la montagne, alors, vous avez les Pro Ours et les Contre. Je crois que tout cela, c'est une question je dirais de négociations. De toute manière, on ne va pas en réintroduire en grand nombre. On s'arrêtera à 5 et je ne suis même pas sûre qu'on puisse en ramener 5 de Slovénie au printemps. Donc, ça sera peut-être 2 + 3 ... 3 + 2. Mais je crois qu'il est indispensable de le faire mais en prenant avec mon collègue Dominique Bussereau, toutes les mesures d'accompagnement, y compris le pastoralisme.
Q - Il faudra aller en capturer, c'est des ours femelles.
R - Ce sont des ours femelles. Donc, on n'est pas sûr de pouvoir les ramener.
Q - Vous n'irez pas participer en Slovénie à la capture ?
R - Non, mais j'irai signer les protocoles.
Q - D'accord. Vous et votre action depuis que vous êtes ministre de l'Écologie, vous êtes la cible d'attaques de la part de certains défenseurs patentés de l'Environnement. Qu'est-ce que vous répondez, par exemple, à Noël Mamère quand il dit que le ministère de l'Écologie, c'est rien du tout ?
R - Écoutez, si Noël Mamère faisait de l'Écologie, ça se saurait ! Moi, je ne me souviens pas qu'il ait fait beaucoup de propositions. Il est plutôt attaché à d'autres domaines qu'à celui-là. Et quant à Nicolas Hulot...
Q - Il a dit que le ministère de l'Écologie est de plus en plus étriqué !
R - Non, Nicolas Hulot, c'est un homme que je respecte infiniment. C'est un homme que j'admire depuis très longtemps bien avant que je sois ministre. C'est un homme qui est passionné et sincèrement honnête et qui a envie que les choses aillent plus vite et on peut le comprendre.
Q - C'est toujours un proche de Jacques Chirac, à votre avis ?
R - En tout cas, moi j'ai bien l'intention de travailler avec lui s'il l'accepte. Ce qui était convenu d'ailleurs quand nous nous sommes vu. J'ai beaucoup, beaucoup d'admiration pour lui.
Q - Par exemple, vous allez soutenir son opération "le Défi pour la Terre" ?
R - Bien sûr. Je pense qu'il est important qu'on travaille ensemble. Il a des idées, il a du terrain, il a une expérience et on ne peut pas se priver de ça.
Q - Mais en un mot, pourquoi - selon vous - le monde des défenseurs de l'Environnement ne vous fait pas de cadeaux ?
R - C'est un monde difficile. Mais je crois que moi je fais mon travail comme il le faut. Je ne fais pas d'affichage. J'ai passé un certain nombre de décrets qui sont extrêmement importants. Les décrets pour les raffineries : ils n'ont pas fait beaucoup de bruit mais je peux vous dire que c'est quand même un décret extrêmement important qui va tendre à diminuer de plus de 40 % les émissions de dioxyde d'azote et de 50 %, celles de soufre. Ça, au terme de 2010. Et je crois que c'est énorme, quand je viens d'aller sur l'étang de Berre où y'a 4 raffineries, c'est 200 millions d'euros d'investissements pour eux. Mais si vous saviez ce que nous allons préserver : la Nature, et puis l'Environnement avec cela et ça - effectivement - on en parle peu. Les déchets, également l'électroménager. Puis, nous allons attaquer effectivement la loi sur les Parcs et puis
Q - C'est sûr que vous avez beaucoup de sujets, je le disais tout à l'heure ...
R - Oui, mais c'est des sujets de long terme. Si vous voulez, je crois que l'Environnement c'est quelque chose ou l'Écologie ou le Développement Durable, ce sont des choses qu'on doit mener dans la concertation, sans effet d'affichage mais en étant conscients que c'est difficile mais qu'il faut y arriver.
Q - Juste un mot sur un traité international : le partenariat Asie - Pacifique entre les États-unis, l'Australie et plusieurs pays d'Asie - la France trouve que c'est un concurrent au protocole de Kyoto. Qu'est-ce que vous en dites, en un mot ?
R - Les États-unis, aujourd'hui, ont compris qu'il fallait avancer un peu. C'est un compromis mais ça n'est quand même pas l'application du protocole de Kyoto, donc, on ne peut pas se satisfaire que de cela, en tout cas.
Q - Merci Nelly Olin. Je rappelle que vous êtes Ministre de l'Écologie et du Développement Durable.
(Source : Premier ministre, Service d'information du Gouvernement, le 8 août 2005)