Texte intégral
(Entretien avec LCI, à La Valette le 30 juin 2005) :
Q - (A propos de la relation avec Malte)
R - Au Conseil européen, nous sommes heureux d'avoir aussi l'appui de certains pays comme Malte. Malte a joué un rôle très important pour nous, en particulier lors du conflit irakien. Malte partage la même vision de l'Union européenne, qui doit être une union politique. Malte est au cur de la Méditerranée, elle joue un rôle important dans l'Union européenne. Il est donc nécessaire d'avoir des relations amicales et elles se font comme cela, lors de voyages, l'un va à Malte, l'autre vient à Paris, et c'est au fur et à mesure des réunions, que les dossiers avancent, en particulier sur la sécurité maritime. Souvenez-vous de l'Erika ! 48 heures après une catastrophe environnementale, il ne s'agit pas de céder à l'émotion. Il faut aussi aller voir les armateurs là où ils sont. Ils sont à Malte - comme vous le savez -, à Chypre, en Grèce. Ce sont les principaux pays qui ont, comme responsabilité, la sécurité maritime et le président Chirac a toujours souhaité qu'il y ait une législation européenne fondée sur le principe de la double coque pour des bateaux comme l'Erika.
J'ai parlé de ce dossier au président de la République et au ministère des Affaires étrangères de Malte.
Q - Juste un mot, à titre personnel, depuis que vous êtes au Quai d'Orsay, est-ce plus difficile comme ministère - étant donné que vous partez souvent - de concilier votre vie professionnelle avec la vie privée ?
R - Le travail dans un ministère est toujours le même. Il commence à 7 heures du matin et se termine à minuit. Les dossiers sont à travailler à fond, et lorsqu'on sert son pays, on doit le servir du mieux possible, à l'endroit qui est décidé par le président de la République et par le Premier ministre. Un ministre est là pour servir son pays.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 4 juillet 2005)
(Déclaration lors du point de presse conjoint avec MIchael Frendo, à La Valette le 30 juin 2005) :
Je suis très heureux de venir parler avec le ministre maltais des Affaires étrangères, Michael Frendo, à Malte, parce que Malte est un pays ami de la France, un pays qui joue un rôle important dans l'Union européenne et un pays qui a montré son amitié, lors des précédents choix internationaux de la France, en particulier lors de la guerre d'Irak.
Sur le plan bilatéral, nous avons un dossier très important qui est le dossier de la sécurité maritime et nous remercions Malte de l'effort considérable qui a été fait pour la sécurité maritime, en particulier sur les doubles coques.
Grâce à vous et à d'autres, nous avons des projets culturels importants car la culture, c'est aussi et surtout, la manière de se connaître, de s'apprécier, par nos différences et par nos âmes.
Je terminerai en disant que, grâce à Michael, nous avons eu hier une réunion du dialogue 5+5 avec les cinq pays européens et les cinq pays arabes du sud de la Méditerranée. Je dois dire que c'est avec plaisir que j'ai participé à l'ordre du jour qu'il avait lui-même établi, c'est-à-dire la pauvreté, l'humiliation des peuples et le terrorisme. J'ai beaucoup apprécié le poids de la pensée des différents ministres qui étaient là, qui ont pu aborder ces sujets en toute quiétude et en toute amitié.
J'ai beaucoup entendu parlé de Malte car j'ai commencé ma vie politique en étant maire de Lourdes et que, bien sûr, je sais que 80 % des Maltais, lorsqu'ils vont en France, se rendent plutôt à Lourdes. Comme j'ai participé à l'organisation, comme maire, de plusieurs pèlerinages de l'Ordre de Malte, j'ai même eu l'extrême bonheur, un jour, d'être co-opté pour être Chevalier de l'Ordre de Malte.
Je suis donc très heureux, à plusieurs titres, d'être ici. J'ai invité mon homologue à venir à Paris, et j'espère qu'il ira aussi à Toulouse pour acheter des Airbus et à Lourdes pour se recueillir.
Q - (Au sujet de la Constitution européenne et du choix du référendum par la France)
R - D'abord, Michael et le président maltais n'ont pas choisi la ratification du traité constitutionnel par référendum, mais par le Parlement et mon petit doigt me dit qu'il y aura unanimité pour ratifier la Constitution. Je suis un Européen convaincu, et je suis donc très heureux de voir tous les parlementaires de Malte voter la Constitution, ce qui prouve que le gouvernement a su l'expliquer.
Concernant votre question sur la France, nous ne voulons pas donner de leçons puisque chaque Etat membre décidera de ce qu'il fera. Nous attendons. Nous avons vu que la Pologne, l'Irlande, le Danemark, le Royaume-Uni ont suspendu leur proposition de ratification. Je crois que le président Chirac a eu raison de donner un rendez-vous au premier semestre 2006 pour que nous puissions faire le point. La question est simple et nous la partageons avec mon homologue : l'Union européenne est-elle une union politique, une Europe puissance qui va jouer un rôle dans le monde multipolaire, ou l'Europe n'est-elle uniquement qu'une zone de libre-échange purement concurrentielles ? Nous pensons qu'elle doit être une union politique, une Europe puissance. Ce qui est plus difficile à dire, c'est quel budget intégré nous pourrons faire sur des équipements, sur la recherche, sur l'innovation. Nous verrons ce que propose notre ami Tony Blair.
Q - (Au sujet de la Pologne et de la conférence de Weimar)
R - J'étais en effet à la conférence ministérielle du triangle de Weimar il y a quelques jours, et je pense qu'il est important pour la France d'être à la fois présente dans la partie Est de l'Europe - plus que jamais d'ailleurs, parce que le Royaume-Uni, en ne votant pas le budget, a créé une crise financière, surtout pour les pays de l'Est - mais il me semble que la place de la France est aussi essentiellement tournée vers le Sud. Il me paraît fondamental d'aller beaucoup plus vers les pays du Sud de l'Europe qui sont pour nous d'une importance capitale, à la fois en termes de géostratégie mais également en termes d'ouverture de marchés. Il nous paraît donc important d'être cet intermédiaire entre ces deux visions du Nord et de Sud. C'est peut-être la chance géographique de la France.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 4 juillet 2005)
Q - (A propos de la relation avec Malte)
R - Au Conseil européen, nous sommes heureux d'avoir aussi l'appui de certains pays comme Malte. Malte a joué un rôle très important pour nous, en particulier lors du conflit irakien. Malte partage la même vision de l'Union européenne, qui doit être une union politique. Malte est au cur de la Méditerranée, elle joue un rôle important dans l'Union européenne. Il est donc nécessaire d'avoir des relations amicales et elles se font comme cela, lors de voyages, l'un va à Malte, l'autre vient à Paris, et c'est au fur et à mesure des réunions, que les dossiers avancent, en particulier sur la sécurité maritime. Souvenez-vous de l'Erika ! 48 heures après une catastrophe environnementale, il ne s'agit pas de céder à l'émotion. Il faut aussi aller voir les armateurs là où ils sont. Ils sont à Malte - comme vous le savez -, à Chypre, en Grèce. Ce sont les principaux pays qui ont, comme responsabilité, la sécurité maritime et le président Chirac a toujours souhaité qu'il y ait une législation européenne fondée sur le principe de la double coque pour des bateaux comme l'Erika.
J'ai parlé de ce dossier au président de la République et au ministère des Affaires étrangères de Malte.
Q - Juste un mot, à titre personnel, depuis que vous êtes au Quai d'Orsay, est-ce plus difficile comme ministère - étant donné que vous partez souvent - de concilier votre vie professionnelle avec la vie privée ?
R - Le travail dans un ministère est toujours le même. Il commence à 7 heures du matin et se termine à minuit. Les dossiers sont à travailler à fond, et lorsqu'on sert son pays, on doit le servir du mieux possible, à l'endroit qui est décidé par le président de la République et par le Premier ministre. Un ministre est là pour servir son pays.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 4 juillet 2005)
(Déclaration lors du point de presse conjoint avec MIchael Frendo, à La Valette le 30 juin 2005) :
Je suis très heureux de venir parler avec le ministre maltais des Affaires étrangères, Michael Frendo, à Malte, parce que Malte est un pays ami de la France, un pays qui joue un rôle important dans l'Union européenne et un pays qui a montré son amitié, lors des précédents choix internationaux de la France, en particulier lors de la guerre d'Irak.
Sur le plan bilatéral, nous avons un dossier très important qui est le dossier de la sécurité maritime et nous remercions Malte de l'effort considérable qui a été fait pour la sécurité maritime, en particulier sur les doubles coques.
Grâce à vous et à d'autres, nous avons des projets culturels importants car la culture, c'est aussi et surtout, la manière de se connaître, de s'apprécier, par nos différences et par nos âmes.
Je terminerai en disant que, grâce à Michael, nous avons eu hier une réunion du dialogue 5+5 avec les cinq pays européens et les cinq pays arabes du sud de la Méditerranée. Je dois dire que c'est avec plaisir que j'ai participé à l'ordre du jour qu'il avait lui-même établi, c'est-à-dire la pauvreté, l'humiliation des peuples et le terrorisme. J'ai beaucoup apprécié le poids de la pensée des différents ministres qui étaient là, qui ont pu aborder ces sujets en toute quiétude et en toute amitié.
J'ai beaucoup entendu parlé de Malte car j'ai commencé ma vie politique en étant maire de Lourdes et que, bien sûr, je sais que 80 % des Maltais, lorsqu'ils vont en France, se rendent plutôt à Lourdes. Comme j'ai participé à l'organisation, comme maire, de plusieurs pèlerinages de l'Ordre de Malte, j'ai même eu l'extrême bonheur, un jour, d'être co-opté pour être Chevalier de l'Ordre de Malte.
Je suis donc très heureux, à plusieurs titres, d'être ici. J'ai invité mon homologue à venir à Paris, et j'espère qu'il ira aussi à Toulouse pour acheter des Airbus et à Lourdes pour se recueillir.
Q - (Au sujet de la Constitution européenne et du choix du référendum par la France)
R - D'abord, Michael et le président maltais n'ont pas choisi la ratification du traité constitutionnel par référendum, mais par le Parlement et mon petit doigt me dit qu'il y aura unanimité pour ratifier la Constitution. Je suis un Européen convaincu, et je suis donc très heureux de voir tous les parlementaires de Malte voter la Constitution, ce qui prouve que le gouvernement a su l'expliquer.
Concernant votre question sur la France, nous ne voulons pas donner de leçons puisque chaque Etat membre décidera de ce qu'il fera. Nous attendons. Nous avons vu que la Pologne, l'Irlande, le Danemark, le Royaume-Uni ont suspendu leur proposition de ratification. Je crois que le président Chirac a eu raison de donner un rendez-vous au premier semestre 2006 pour que nous puissions faire le point. La question est simple et nous la partageons avec mon homologue : l'Union européenne est-elle une union politique, une Europe puissance qui va jouer un rôle dans le monde multipolaire, ou l'Europe n'est-elle uniquement qu'une zone de libre-échange purement concurrentielles ? Nous pensons qu'elle doit être une union politique, une Europe puissance. Ce qui est plus difficile à dire, c'est quel budget intégré nous pourrons faire sur des équipements, sur la recherche, sur l'innovation. Nous verrons ce que propose notre ami Tony Blair.
Q - (Au sujet de la Pologne et de la conférence de Weimar)
R - J'étais en effet à la conférence ministérielle du triangle de Weimar il y a quelques jours, et je pense qu'il est important pour la France d'être à la fois présente dans la partie Est de l'Europe - plus que jamais d'ailleurs, parce que le Royaume-Uni, en ne votant pas le budget, a créé une crise financière, surtout pour les pays de l'Est - mais il me semble que la place de la France est aussi essentiellement tournée vers le Sud. Il me paraît fondamental d'aller beaucoup plus vers les pays du Sud de l'Europe qui sont pour nous d'une importance capitale, à la fois en termes de géostratégie mais également en termes d'ouverture de marchés. Il nous paraît donc important d'être cet intermédiaire entre ces deux visions du Nord et de Sud. C'est peut-être la chance géographique de la France.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 4 juillet 2005)