Texte intégral
Mes chers collègues, mesdames et messieurs,
J'ai été très sensible à la vision du développement du tourisme que nous a donnée, ce matin, le Vice-président Verheugen. Elle constitue assurément une base pour la relance de nos travaux. Sachez que la France est tout à fait prête à s'y engager. De longue date, elle est favorable à ce que l'Union Européenne joue un plus grand rôle dans le tourisme.
Cependant, nos préoccupations ne peuvent être uniquement économiques si nous voulons un développement harmonieux du tourisme international. Que le tourisme soit qualifié de « durable », de « responsable » ou bien encore d' « éthique », peu importe, nous avons, nous Européens, des valeurs à défendre. C'est là un terrain sur lequel nos opinions publiques aussi bien que nos partenaires internationaux nous attendent.
De là l'importance de la lutte contre l'exploitation sexuelle des enfants dans le tourisme.
Le sujet est malheureusement ancien et l'Union Européenne s'est déjà engagée dans cette voie à plusieurs reprises. Je pense à la Communication de la Commission de 1996, à l'action commune du Conseil de 1997, à la décision-cadre du Conseil de 2003. De leur côté, les Etats-membres ont été nombreux à prendre des mesures nationales. Mais, aujourd'hui, nous ne devons pas baisser la garde parce que le phénomène perdure -on compte plus de 3 millions d'enfants victimes d'exploitation sexuelle à des fins commerciales- et se déplace géographiquement.
En France, six ministères travaillent ensemble à une nouvelle série de mesures touchant aussi bien la prévention que la répression et la coopération internationale. Et un nouveau programme de lutte devrait être prochainement annoncé.
Aujourd'hui, à Malte, je voudrais vous proposer de relancer notre action commune, autour de trois idées.
Premièrement, l'adoption au niveau européen d'une charte destinée aux professionnels du tourisme. J'ai bien entendu le vice-président VERHEUGEN : elle est volontaire. L'ONG ECPAT -soutenue financièrement par la Commission dans le passé- s'est engagée dans cette voie depuis plusieurs années. Il s'agit maintenant d'aller plus loin. Avec un engagement des Etats eux-mêmes à promouvoir cette charte. Avec une extension à l'ensemble du territoire communautaire. Et avec un mécanisme d'information de l'Union Européenne par les signataires. Dans l'annexe du document reprenant la proposition française qui vous a été distribué, vous trouverez un projet de rédaction de cette charte.
Deuxièmement, je vous propose la mise en place d'un groupe informel sur l'exploitation sexuelle des enfants dans le tourisme, rassemblant pour chaque délégation des représentants des différents départements ministériels concernés. La lutte contre le tourisme sexuel n'est pas seulement affaire de répression mais aussi de prévention, de formation, d'information, de relations internationales. En tant que de besoin, des ONG pourraient venir aussi apporter leur concours à ses travaux.
Ce groupe aurait deux missions : permettre entre les Etats-membres un échange sur leurs bonnes pratiques et mettre en place un site internet, alimenté par les Etats-membres et la Commission, sur l'évolution, dans chaque pays touché, de la lutte contre le phénomène. Pour éviter des difficultés diplomatiques avec les pays touchés, le site serait à accès restreint.
Troisièmement, dans les pays touchés, les représentations des Etats-membres et de la Commission pourraient se concerter régulièrement sur le développement du tourisme sexuel, sur les mesures prises par les autorités locales et, en tant que de besoin, pourraient associer les ONG agissant sur place. Des actions communes en matière de prévention pourraient être envisagées dans ce cadre.
Je ne prétends pas que ces trois mesures vont éradiquer le tourisme sexuel. Mais notre devoir à nous, Ministres ou hauts-fonctionnaires, est de faire tout notre possible, jour après jour, pour que l'exploitation sexuelle des enfants ne salisse plus le tourisme de nos concitoyens.
Je vous remercie.(Source http://www.ambafrance-mt.org, le 1 et décembre 2005)
J'ai été très sensible à la vision du développement du tourisme que nous a donnée, ce matin, le Vice-président Verheugen. Elle constitue assurément une base pour la relance de nos travaux. Sachez que la France est tout à fait prête à s'y engager. De longue date, elle est favorable à ce que l'Union Européenne joue un plus grand rôle dans le tourisme.
Cependant, nos préoccupations ne peuvent être uniquement économiques si nous voulons un développement harmonieux du tourisme international. Que le tourisme soit qualifié de « durable », de « responsable » ou bien encore d' « éthique », peu importe, nous avons, nous Européens, des valeurs à défendre. C'est là un terrain sur lequel nos opinions publiques aussi bien que nos partenaires internationaux nous attendent.
De là l'importance de la lutte contre l'exploitation sexuelle des enfants dans le tourisme.
Le sujet est malheureusement ancien et l'Union Européenne s'est déjà engagée dans cette voie à plusieurs reprises. Je pense à la Communication de la Commission de 1996, à l'action commune du Conseil de 1997, à la décision-cadre du Conseil de 2003. De leur côté, les Etats-membres ont été nombreux à prendre des mesures nationales. Mais, aujourd'hui, nous ne devons pas baisser la garde parce que le phénomène perdure -on compte plus de 3 millions d'enfants victimes d'exploitation sexuelle à des fins commerciales- et se déplace géographiquement.
En France, six ministères travaillent ensemble à une nouvelle série de mesures touchant aussi bien la prévention que la répression et la coopération internationale. Et un nouveau programme de lutte devrait être prochainement annoncé.
Aujourd'hui, à Malte, je voudrais vous proposer de relancer notre action commune, autour de trois idées.
Premièrement, l'adoption au niveau européen d'une charte destinée aux professionnels du tourisme. J'ai bien entendu le vice-président VERHEUGEN : elle est volontaire. L'ONG ECPAT -soutenue financièrement par la Commission dans le passé- s'est engagée dans cette voie depuis plusieurs années. Il s'agit maintenant d'aller plus loin. Avec un engagement des Etats eux-mêmes à promouvoir cette charte. Avec une extension à l'ensemble du territoire communautaire. Et avec un mécanisme d'information de l'Union Européenne par les signataires. Dans l'annexe du document reprenant la proposition française qui vous a été distribué, vous trouverez un projet de rédaction de cette charte.
Deuxièmement, je vous propose la mise en place d'un groupe informel sur l'exploitation sexuelle des enfants dans le tourisme, rassemblant pour chaque délégation des représentants des différents départements ministériels concernés. La lutte contre le tourisme sexuel n'est pas seulement affaire de répression mais aussi de prévention, de formation, d'information, de relations internationales. En tant que de besoin, des ONG pourraient venir aussi apporter leur concours à ses travaux.
Ce groupe aurait deux missions : permettre entre les Etats-membres un échange sur leurs bonnes pratiques et mettre en place un site internet, alimenté par les Etats-membres et la Commission, sur l'évolution, dans chaque pays touché, de la lutte contre le phénomène. Pour éviter des difficultés diplomatiques avec les pays touchés, le site serait à accès restreint.
Troisièmement, dans les pays touchés, les représentations des Etats-membres et de la Commission pourraient se concerter régulièrement sur le développement du tourisme sexuel, sur les mesures prises par les autorités locales et, en tant que de besoin, pourraient associer les ONG agissant sur place. Des actions communes en matière de prévention pourraient être envisagées dans ce cadre.
Je ne prétends pas que ces trois mesures vont éradiquer le tourisme sexuel. Mais notre devoir à nous, Ministres ou hauts-fonctionnaires, est de faire tout notre possible, jour après jour, pour que l'exploitation sexuelle des enfants ne salisse plus le tourisme de nos concitoyens.
Je vous remercie.(Source http://www.ambafrance-mt.org, le 1 et décembre 2005)