Texte intégral
Monsieur le Président,
Mesdames, Messieurs, chers Amis,
Je suis très heureux de vous retrouver à Clermont-Ferrand pour la vingt-huitième édition du festival.
Je tiens tout d'abord à renouveler à toute l'équipe du festival le témoignage de mon admiration et de ma gratitude, pour son engagement en faveur du film court, et à remercier les collectivités territoriales qui, aux côtés de l'Etat, lui apportent leur soutien.
Le succès renouvelé du festival, tant auprès du public que des professionnels, est la juste récompense de votre engagement, de votre passion.
Il y a un an, je m'engageais ici à mettre en oeuvre un plan en faveur du court métrage. Où en est le court métrage ? Quelles sont ses perspectives aujourd'hui ? Tel est l'objet de notre rendez-vous, que j'ai pris ici même avec vous tous l'an dernier.
La créativité et la vitalité artistique de ce secteur multiforme et foisonnant sont évidentes. Elles en font un véritable laboratoire de l'ensemble de la filière française du cinéma et de l'audiovisuel, et la source permanente de son renouvellement, qui est l'un des clés de son succès. Elles ne doivent pas être entravées, voire compromises par une forme de précarité économique.
Ensemble, nous avions fait ce constat,et celui de la nécessité d'agir en faveur de ce secteur emblématique de la diversité culturelle.
Depuis les 12 mois qui viennent de s'écouler, le Ministère de la Culture et de la Communication, le CNC et les professionnels ont beaucoup réfléchi et travaillé, afin de mettre en place, dans la concertation, des mesures permettant de développer le soutien au court métrage et l'emploi dans ce secteur.
L'exercice était à la fois exaltant et délicat. Les inquiétudes des professionnels nombreuses. Nous avons pris le bon chemin. Nous sommes désormais sur la bonne voie et nous avons réussi, à travers un premier ensemble de mesures cohérentes, à concilier deux de nos objectifs prioritaires : la professionnalisation du secteur et le respect du droit du travail d'une part, le maintien du gisement de la création et des talents, qu'est et que doit rester le court-métrage, d'autre part.
Concernant les aides publiques, je suis heureux de pouvoir annoncer pour 2006 une augmentation très significative des crédits que consacre le Centre national de la cinématographie à la production des films de court métrage. J'ai tenu à augmenter le budget consacré à ce secteur de 42 %, ce qui représente 1,8 M? de moyens supplémentaires. Cette avancée constitue un effort important de l'Etat dans un contexte budgétaire très tendu. Elle permettra une revalorisation importante de l'aide moyenne par film de fiction qui passera ainsi de 45 000 ? à 78 000 ?, avec un maintien du nombre de films aidés.
Cette mesure est complétée par les nouvelles modalités d'intervention du CNC dans le cadre des fonds régionaux d'aide à la création, grâce aux conventions Etat/CNC/Régions.
En 2005, le premier bilan des collectivités territoriales fait apparaître une progression de près de 1 M? des aides à la production de film de court métrage et je les en félicite.
En 2006, le CNC renforcera son partenariat avec les collectivités dans le cadre des conventions Etat-CNC-Régions en étendant au secteur du court métrage la mesure « 1? de l'Etat pour 2 ? des collectivités », qui fonctionne déjà pour le long métrage et les programmes audiovisuels des Régions.
Une première estimation permet de prévoir une augmentation de plus de 1,5 M?, à laquelle le CNC pourrait participer pour 1,2 M?.
Au total, ce sont donc 3 M? de mesures nouvelles en provenance de l'Etat qui sont affectées en 2006 au secteur de la production de films de court métrage.
Concernant le financement par les chaînes de télévision, je me réjouis de l'annonce par le Président de France Télévisions, comme il s'y était engagé, de l'augmentation sensible du budget consacré aux films de court métrage. Je veux à ce stade évoquer les recettes de France Télévisions. J'ai entendu la demande de France Télévisions d'un rehaussement des recettes publicitaires. Je souhaite préciser qu'à mes yeux il n'est pas question que des ajustements dans le domaine de la publicité puissent toucher à l'intégrité des oeuvres. Il n'est pas question non plus, alors que le secteur de la distribution va avoir accès à la publicité nationale télévisée, que le marché publicitaire national soit déstabilisé. Comme vous l'avez entendu, et dans le même élan, Canal Plus a pris le même engagement que France- Télévisions pour le court métrage Les budgets consacrés au court métrage par ces chaînes vont ainsi augmenter de 40%. Comme nous l'avions souhaité l'année dernière, les diffuseurs contribuent ainsi, aux côtés des pouvoirs publics, à soutenir la jeune création et les grands auteurs de demain. Je les invite vivement à ne pas relâcher leur effort dans les années à venir, et à le poursuivre en concertation avec les professionnels. Ce n'est que dans un cadre pluriannuel que ces efforts prendront un sens. Je suis certain que l'ensemble des chaînes de télévision vont se joindre rapidement au mouvement et vous pouvez compter sur moi pour les y inciter. Je crois d'ailleurs profondément au rajeunissement et au renouvellement de l'audience qu'une programmation intelligente de courts métrages va provoquer certainement. Dans le cadre du contrat d'objectifs et de moyens de France Télévisions, l'effort financier devra s'accompagner d'une amélioration de l'exposition des courts métrages, notamment- mais pas seulement- sur France 4 et France 5. Par ailleurs, il est indispensable, quelle que soit la chaîne concernée, d' « éditorialiser » et donc de valoriser la diffusion des courts métrages.
Ce travail accompli avec tous les professionnels en 2005 a permis une réelle prise de conscience par les partenaires du secteur de l'urgence de la situation et les efforts de tous sont là pour le confirmer.
Il reste du chemin à faire pour pérenniser, conforter et développer ce vivier indispensable de la création sur des chantiers importants, j'en citerai quelques uns.
- Le mécénat
Depuis plus d'un an, avec l'aide du CNC, les intervenants du secteur du court métrage réfléchissent aux moyens de faire partager leur passion à des mécènes. Vivier des talents de demain, vecteur d'expérimentation, le court métrage est porteur de valeurs qui peuvent en effet rencontrer les attentes de partenaires privés désireux de développer leur engagement en faveur de la création contemporaine et de l'innovation.
Je sais aussi qu'associations et organisations professionnelles de producteurs et de réalisateurs et représentants des auteurs entendent engager directement une démarche de prospection auprès de mécènes privés. Je salue cette initiative commune, qui repose sur une capacité à formuler un projet de fondation novateur. Le CNC lui apporte d'ores et déjà son soutien technique et contribuera à la réalisation d'une mission de préfiguration de cette fondation.
- Les charges sociales
Concernant la possibilité d'une exonération de charges sociales au bénéfice des entreprises de court métrage, autre piste évoquée il y a un an pour soutenir le secteur, les organisations professionnelles m'ont transmis, il y a quelques jours, un projet en faveur de l'activité de court métrage. J'appuie cette proposition, que j'ai personnellement transmise au Ministre de l'emploi, du travail et de la cohésion sociale.
- Le champ de la formation et de l'insertion professionnelle
Plus qu'un lieu de formation, le secteur du court métrage est essentiellement le lieu de l'insertion professionnelle, où les jeunes professionnels sortis des écoles affrontent et intègrent le monde du travail. Les premiers pas qu'ils effectueront sur les tournages de court métrage leur permettront de faire leurs preuves et de constituer les équipes de demain. Je veux qu'une réflexion s'engage sur les dispositifs d'accompagnement existants. Cette réflexion doit réunir l'ensemble des partenaires concernés : le Centre national de la Cinématographie, le ministère en charge de la formation professionnelle, la FEMIS et les régions.
- Les principales obligations pour la production d'un film de court métrage dans le cadre d'une pratique amateur et d'une pratique professionnelle
A l'image du Guide des obligations sociales liées à l'emploi d'artistes et de techniciens dans le secteur du spectacle enregistré, un Guide spécifique pour le secteur de la production de films de court métrage sera mis en ligne sur le site du CNC et sur le portail du court métrage au cours du premier trimestre 2006. Son objectif principal est de faire le point sur les principales obligations liées à la production d'un film de court métrage, dans un cadre lucratif et dans un cadre non lucratif. Il donnera ainsi les lignes précises de partage entre les pratiques amateurs (ou bénévoles) et les pratiques professionnelles.
- La diffusion
J'ai confié au producteur Alain ROCCA une mission sur les potentiels de développement de la diffusion du court métrage sur les différents supports (salles, télévision, mais aussi, nouveaux médias, tels que le téléphone mobile). Le rapport, que vous pouvez d'ores et déjà consulter sur le site du CNC, dresse un bilan de l'ensemble de la diffusion du court métrage en France et s'attache à observer le rôle des différents réseaux de diffusion dans le préfinancement des oeuvres. A partir de cette observation, Alain ROCCA développe une série de recommandations pour chaque type de diffusion. Une large consultation sera lancée avec l'ensemble de la profession qui devrait nous permettre de poursuivre le travail commencé en 2005. La réflexion et la passion de nous tous nous permettra de progresser.
Saisir cette occasion pour saluer le travail remarquable que mène l'Agence du court métrage depuis 20 ans en faveur de la diffusion, avec la collaboration en premier lieu des salles de cinéma et des festivals. Grâce à l'investissement de tous, c'est 1 200 films courts différents qui, chaque année, sont vus en salles sur l'ensemble du territoire national. Parallèlement au développement d'un réseau de diffusion, l'Agence a oeuvré au fil des ans pour une rationalisation et une structuration de ce secteur, grâce à la mise en place d'un système économique permettant une remontée de recettes aux différents ayants droit. Ces sources de financements liés directement à l'exploitation des films ont permis aux différentes structures de production de renforcer leur politique de création et d'accompagnement des auteurs. Elles doivent être aujourd'hui confortées, élargies et revalorisées.
Les 12 mois écoulés ont donc été fructueux. Le court métrage mérite cette mobilisation des énergies. Ces mesures doivent s'inscrire dans un effort pluriannuel. Elles n'auront de portée véritable que si elles s'inscrivent dans la durée. Je remercie tous ceux, professionnels et représentants des institutions, qui travaillent à la mise en place de ce cadre juridique, économique et financier pour le court métrage. C'est le gage de l'importance que nous attachons à l'avenir de ce genre artistique à part entière.
Je ne veux pas, terminer mon propos sans dire un mot du projet de loi sur le droit d'auteur. L'enjeu de ce texte est majeur. Il doit permettre la juste rémunération des talents, en particulier de ceux qui sont les plus fragiles. Le combat que je mène, c'est celui de la diversité culturelle, c'est celui de la défense de la création la plus diversifiée. Ce combat est un combat juste, car il est fondé sur des valeurs essentielles. Ce n'est qu'avec vous tous, avec votre soutien sans réserve que je peux le mener. Merci de votre soutien, il m'est précieux.Source http://www.culture.gouv.fr, le 8 février 2006
Mesdames, Messieurs, chers Amis,
Je suis très heureux de vous retrouver à Clermont-Ferrand pour la vingt-huitième édition du festival.
Je tiens tout d'abord à renouveler à toute l'équipe du festival le témoignage de mon admiration et de ma gratitude, pour son engagement en faveur du film court, et à remercier les collectivités territoriales qui, aux côtés de l'Etat, lui apportent leur soutien.
Le succès renouvelé du festival, tant auprès du public que des professionnels, est la juste récompense de votre engagement, de votre passion.
Il y a un an, je m'engageais ici à mettre en oeuvre un plan en faveur du court métrage. Où en est le court métrage ? Quelles sont ses perspectives aujourd'hui ? Tel est l'objet de notre rendez-vous, que j'ai pris ici même avec vous tous l'an dernier.
La créativité et la vitalité artistique de ce secteur multiforme et foisonnant sont évidentes. Elles en font un véritable laboratoire de l'ensemble de la filière française du cinéma et de l'audiovisuel, et la source permanente de son renouvellement, qui est l'un des clés de son succès. Elles ne doivent pas être entravées, voire compromises par une forme de précarité économique.
Ensemble, nous avions fait ce constat,et celui de la nécessité d'agir en faveur de ce secteur emblématique de la diversité culturelle.
Depuis les 12 mois qui viennent de s'écouler, le Ministère de la Culture et de la Communication, le CNC et les professionnels ont beaucoup réfléchi et travaillé, afin de mettre en place, dans la concertation, des mesures permettant de développer le soutien au court métrage et l'emploi dans ce secteur.
L'exercice était à la fois exaltant et délicat. Les inquiétudes des professionnels nombreuses. Nous avons pris le bon chemin. Nous sommes désormais sur la bonne voie et nous avons réussi, à travers un premier ensemble de mesures cohérentes, à concilier deux de nos objectifs prioritaires : la professionnalisation du secteur et le respect du droit du travail d'une part, le maintien du gisement de la création et des talents, qu'est et que doit rester le court-métrage, d'autre part.
Concernant les aides publiques, je suis heureux de pouvoir annoncer pour 2006 une augmentation très significative des crédits que consacre le Centre national de la cinématographie à la production des films de court métrage. J'ai tenu à augmenter le budget consacré à ce secteur de 42 %, ce qui représente 1,8 M? de moyens supplémentaires. Cette avancée constitue un effort important de l'Etat dans un contexte budgétaire très tendu. Elle permettra une revalorisation importante de l'aide moyenne par film de fiction qui passera ainsi de 45 000 ? à 78 000 ?, avec un maintien du nombre de films aidés.
Cette mesure est complétée par les nouvelles modalités d'intervention du CNC dans le cadre des fonds régionaux d'aide à la création, grâce aux conventions Etat/CNC/Régions.
En 2005, le premier bilan des collectivités territoriales fait apparaître une progression de près de 1 M? des aides à la production de film de court métrage et je les en félicite.
En 2006, le CNC renforcera son partenariat avec les collectivités dans le cadre des conventions Etat-CNC-Régions en étendant au secteur du court métrage la mesure « 1? de l'Etat pour 2 ? des collectivités », qui fonctionne déjà pour le long métrage et les programmes audiovisuels des Régions.
Une première estimation permet de prévoir une augmentation de plus de 1,5 M?, à laquelle le CNC pourrait participer pour 1,2 M?.
Au total, ce sont donc 3 M? de mesures nouvelles en provenance de l'Etat qui sont affectées en 2006 au secteur de la production de films de court métrage.
Concernant le financement par les chaînes de télévision, je me réjouis de l'annonce par le Président de France Télévisions, comme il s'y était engagé, de l'augmentation sensible du budget consacré aux films de court métrage. Je veux à ce stade évoquer les recettes de France Télévisions. J'ai entendu la demande de France Télévisions d'un rehaussement des recettes publicitaires. Je souhaite préciser qu'à mes yeux il n'est pas question que des ajustements dans le domaine de la publicité puissent toucher à l'intégrité des oeuvres. Il n'est pas question non plus, alors que le secteur de la distribution va avoir accès à la publicité nationale télévisée, que le marché publicitaire national soit déstabilisé. Comme vous l'avez entendu, et dans le même élan, Canal Plus a pris le même engagement que France- Télévisions pour le court métrage Les budgets consacrés au court métrage par ces chaînes vont ainsi augmenter de 40%. Comme nous l'avions souhaité l'année dernière, les diffuseurs contribuent ainsi, aux côtés des pouvoirs publics, à soutenir la jeune création et les grands auteurs de demain. Je les invite vivement à ne pas relâcher leur effort dans les années à venir, et à le poursuivre en concertation avec les professionnels. Ce n'est que dans un cadre pluriannuel que ces efforts prendront un sens. Je suis certain que l'ensemble des chaînes de télévision vont se joindre rapidement au mouvement et vous pouvez compter sur moi pour les y inciter. Je crois d'ailleurs profondément au rajeunissement et au renouvellement de l'audience qu'une programmation intelligente de courts métrages va provoquer certainement. Dans le cadre du contrat d'objectifs et de moyens de France Télévisions, l'effort financier devra s'accompagner d'une amélioration de l'exposition des courts métrages, notamment- mais pas seulement- sur France 4 et France 5. Par ailleurs, il est indispensable, quelle que soit la chaîne concernée, d' « éditorialiser » et donc de valoriser la diffusion des courts métrages.
Ce travail accompli avec tous les professionnels en 2005 a permis une réelle prise de conscience par les partenaires du secteur de l'urgence de la situation et les efforts de tous sont là pour le confirmer.
Il reste du chemin à faire pour pérenniser, conforter et développer ce vivier indispensable de la création sur des chantiers importants, j'en citerai quelques uns.
- Le mécénat
Depuis plus d'un an, avec l'aide du CNC, les intervenants du secteur du court métrage réfléchissent aux moyens de faire partager leur passion à des mécènes. Vivier des talents de demain, vecteur d'expérimentation, le court métrage est porteur de valeurs qui peuvent en effet rencontrer les attentes de partenaires privés désireux de développer leur engagement en faveur de la création contemporaine et de l'innovation.
Je sais aussi qu'associations et organisations professionnelles de producteurs et de réalisateurs et représentants des auteurs entendent engager directement une démarche de prospection auprès de mécènes privés. Je salue cette initiative commune, qui repose sur une capacité à formuler un projet de fondation novateur. Le CNC lui apporte d'ores et déjà son soutien technique et contribuera à la réalisation d'une mission de préfiguration de cette fondation.
- Les charges sociales
Concernant la possibilité d'une exonération de charges sociales au bénéfice des entreprises de court métrage, autre piste évoquée il y a un an pour soutenir le secteur, les organisations professionnelles m'ont transmis, il y a quelques jours, un projet en faveur de l'activité de court métrage. J'appuie cette proposition, que j'ai personnellement transmise au Ministre de l'emploi, du travail et de la cohésion sociale.
- Le champ de la formation et de l'insertion professionnelle
Plus qu'un lieu de formation, le secteur du court métrage est essentiellement le lieu de l'insertion professionnelle, où les jeunes professionnels sortis des écoles affrontent et intègrent le monde du travail. Les premiers pas qu'ils effectueront sur les tournages de court métrage leur permettront de faire leurs preuves et de constituer les équipes de demain. Je veux qu'une réflexion s'engage sur les dispositifs d'accompagnement existants. Cette réflexion doit réunir l'ensemble des partenaires concernés : le Centre national de la Cinématographie, le ministère en charge de la formation professionnelle, la FEMIS et les régions.
- Les principales obligations pour la production d'un film de court métrage dans le cadre d'une pratique amateur et d'une pratique professionnelle
A l'image du Guide des obligations sociales liées à l'emploi d'artistes et de techniciens dans le secteur du spectacle enregistré, un Guide spécifique pour le secteur de la production de films de court métrage sera mis en ligne sur le site du CNC et sur le portail du court métrage au cours du premier trimestre 2006. Son objectif principal est de faire le point sur les principales obligations liées à la production d'un film de court métrage, dans un cadre lucratif et dans un cadre non lucratif. Il donnera ainsi les lignes précises de partage entre les pratiques amateurs (ou bénévoles) et les pratiques professionnelles.
- La diffusion
J'ai confié au producteur Alain ROCCA une mission sur les potentiels de développement de la diffusion du court métrage sur les différents supports (salles, télévision, mais aussi, nouveaux médias, tels que le téléphone mobile). Le rapport, que vous pouvez d'ores et déjà consulter sur le site du CNC, dresse un bilan de l'ensemble de la diffusion du court métrage en France et s'attache à observer le rôle des différents réseaux de diffusion dans le préfinancement des oeuvres. A partir de cette observation, Alain ROCCA développe une série de recommandations pour chaque type de diffusion. Une large consultation sera lancée avec l'ensemble de la profession qui devrait nous permettre de poursuivre le travail commencé en 2005. La réflexion et la passion de nous tous nous permettra de progresser.
Saisir cette occasion pour saluer le travail remarquable que mène l'Agence du court métrage depuis 20 ans en faveur de la diffusion, avec la collaboration en premier lieu des salles de cinéma et des festivals. Grâce à l'investissement de tous, c'est 1 200 films courts différents qui, chaque année, sont vus en salles sur l'ensemble du territoire national. Parallèlement au développement d'un réseau de diffusion, l'Agence a oeuvré au fil des ans pour une rationalisation et une structuration de ce secteur, grâce à la mise en place d'un système économique permettant une remontée de recettes aux différents ayants droit. Ces sources de financements liés directement à l'exploitation des films ont permis aux différentes structures de production de renforcer leur politique de création et d'accompagnement des auteurs. Elles doivent être aujourd'hui confortées, élargies et revalorisées.
Les 12 mois écoulés ont donc été fructueux. Le court métrage mérite cette mobilisation des énergies. Ces mesures doivent s'inscrire dans un effort pluriannuel. Elles n'auront de portée véritable que si elles s'inscrivent dans la durée. Je remercie tous ceux, professionnels et représentants des institutions, qui travaillent à la mise en place de ce cadre juridique, économique et financier pour le court métrage. C'est le gage de l'importance que nous attachons à l'avenir de ce genre artistique à part entière.
Je ne veux pas, terminer mon propos sans dire un mot du projet de loi sur le droit d'auteur. L'enjeu de ce texte est majeur. Il doit permettre la juste rémunération des talents, en particulier de ceux qui sont les plus fragiles. Le combat que je mène, c'est celui de la diversité culturelle, c'est celui de la défense de la création la plus diversifiée. Ce combat est un combat juste, car il est fondé sur des valeurs essentielles. Ce n'est qu'avec vous tous, avec votre soutien sans réserve que je peux le mener. Merci de votre soutien, il m'est précieux.Source http://www.culture.gouv.fr, le 8 février 2006