Texte intégral
Q - Monsieur le Ministre, bonjour. Vous avez donné le coup d'envoi cette semaine à la vaste campagne de promotion d'UNITAID. Est-ce qu'on peut parler d'un lancement d'une marque mondiale ?
R - L'idée, c'est en effet de sensibiliser les opinions publiques. De quoi s'agit-il ? Probablement d'un des plus grands sujets de politique étrangère qui menace la stabilité de notre planète : les pays pauvres n'ont aucun médicament et ils ont des malades ; nous avons des médicaments et de l'argent. Comment faire pour sensibiliser le monde entier sur ce sujet, non pas humanitaire, mais politique ?
Q - Cette campagne de promotion, ce programme, sera financée comment ?
R - Le billet d'avion qui est un symbole de la mondialisation va permettre de la réguler. C'est cela l'idée. Vous parlez de campagne de promotion ; nous avons la chance extraordinaire d'avoir des artistes qui entraîne l'opinion publique par leur engagement bénévole. Il s'agit cette fois de footballeurs qui s'engagent bénévolement pour UNITAID. Je trouve rassurant de voir que d'autres qui ont un métier, comme moi qui sais faire autre chose que de la politique, s'engagent publiquement pour défendre un idéal.
Q - Quel va être le rôle plus globalement des chaînes de télévisions, des radios et même des opérateurs télécom qui sont associés à cet événement ?
R - Nous avons eu tout de suite l'appui de TF1 et de la fondation NRJ. Puis, très vite, et je voudrais les remercier, nous avons eu M6 qui a accepté de diffuser ces spots d'artistes, de sportifs. Je viens également d'apprendre, et cela me fait plaisir, que le service public - ce qui d'ailleurs est normal - va également publier ces spots. J'espère aussi que l'on pourra tous faire quelque chose à l'occasion de la Fête de la Musique pour montrer que ce pays est capable de penser et de porter une parole à l'extérieur, au-delà de ses problèmes - que je ne minimise pas.
Q - Est-ce qu'on a déjà une idée du montant de l'argent qui pourra être mobilisé sur UNITAID ?
R - Dans un an, nous aurons 200 millions d'euros. Nous sommes maintenant 43 pays à soutenir ce projet. 13 pays ont déjà exprimé avec nous la ferme intention de mettre en oeuvre cette taxe. Tous les jours, au fur et à mesure que l'on avance, grâce justement à cette sensibilisation de l'opinion publique, les gouvernements finissent par accepter de venir nous rejoindre. Je crois que l'on peut atteindre un milliard de dollars par an. En proposant un milliard de dollars par un an à l'industrie pharmaceutique, nous allons, avec le grand projet UNITAID, "casser" le prix des médicaments qui existent et fabriquer des médicaments qui n'existent pas encore.
Q - UNITAID est soutenu par la FIFA, à l'occasion de la Coupe du monde de football. Est-ce que la Coupe du monde de football, c'est une façon aussi de revaloriser l'image de la France qu'on a dit tant décriée sur la scène internationale ?
R - Non, l'idée de passer par la coupe du monde, c'est de passer par les sportifs et les journalistes sportifs, qui vont relayer le message d'UNITAID au début de chaque match. 43 pays ont dit oui ; est-ce que vous habitez dans un pays qui a dit oui ? Je ne connais pas encore le résultat de cet effort de sensibilisation, mais j'aurai tenté, tout simplement, de faire passer mes convictions aux citoyens et pas uniquement aux hommes politiques.
Q - Est-ce que le Mondial peut d'une certaine manière revigorer l'image de la France ?
R - UNITAID n'est pas fait pour la promotion de la France ; c'est une idée brésilienne et française. Nous sommes nombreux. Tout le monde est ensemble et il n'y a pas un pays plus que l'autre qui soit leader dans cette affaire. Je crois cependant que la France demeure le pays des Droits de l'Homme pour toujours et pour le monde entier.
Q - Votre ministère pilote également l'audiovisuel extérieur français, comme TV5 ou CFI. On annonce le lancement pour la fin de l'année de la chaîne française d'information internationale, la fameuse CII. Est-ce que là aussi c'est une façon de revaloriser, de donner une certaine image de la France sur la scène internationale ?
R - TV5 est une chaîne francophone. Il n'est pas acceptable de penser un seul instant que le monde va être harmonisé par les Etats-Unis sur le plan culturel et linguistique ; ce n'est pas possible.
Q - Une vision à la CNN si on caricature.
R - Une culture ne se définit pas uniquement par le contact avec une autre culture. Sinon, il n'y a pas de culture. TV5, c'est pour parler français, pour expliquer la Francophonie. CII, c'est autre chose : c'est la France, la politique de la France, la vision de la France vis-à-vis des autres pays du monde. La diffusion ne doit pas être uniquement en français. Ce qui est important, c'est qu'elle le soit également en anglais, arabe et espagnol. Car en terme de communication internationale, quelles sont les deux grandes nouvelles des huit derniers mois ? C'est que les programmes de la BBC World sont traduits en arabe et que la chaîne Al Jazeera émet en anglais. Comprendre cela, c'est comprendre exactement ce que nous voulons faire avec la CII.
Q - Et cette diversité culturelle, est-ce que vous trouvez qu'elle est très visible ? On parle beaucoup des minorités visibles aujourd'hui, notamment dans la publicité.
R - La publicité est un monde d'une telle créativité que je ne me fais pas de souci. Je trouve au contraire qu'elle est très ouverte sur le monde.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 14 juin 2006
R - L'idée, c'est en effet de sensibiliser les opinions publiques. De quoi s'agit-il ? Probablement d'un des plus grands sujets de politique étrangère qui menace la stabilité de notre planète : les pays pauvres n'ont aucun médicament et ils ont des malades ; nous avons des médicaments et de l'argent. Comment faire pour sensibiliser le monde entier sur ce sujet, non pas humanitaire, mais politique ?
Q - Cette campagne de promotion, ce programme, sera financée comment ?
R - Le billet d'avion qui est un symbole de la mondialisation va permettre de la réguler. C'est cela l'idée. Vous parlez de campagne de promotion ; nous avons la chance extraordinaire d'avoir des artistes qui entraîne l'opinion publique par leur engagement bénévole. Il s'agit cette fois de footballeurs qui s'engagent bénévolement pour UNITAID. Je trouve rassurant de voir que d'autres qui ont un métier, comme moi qui sais faire autre chose que de la politique, s'engagent publiquement pour défendre un idéal.
Q - Quel va être le rôle plus globalement des chaînes de télévisions, des radios et même des opérateurs télécom qui sont associés à cet événement ?
R - Nous avons eu tout de suite l'appui de TF1 et de la fondation NRJ. Puis, très vite, et je voudrais les remercier, nous avons eu M6 qui a accepté de diffuser ces spots d'artistes, de sportifs. Je viens également d'apprendre, et cela me fait plaisir, que le service public - ce qui d'ailleurs est normal - va également publier ces spots. J'espère aussi que l'on pourra tous faire quelque chose à l'occasion de la Fête de la Musique pour montrer que ce pays est capable de penser et de porter une parole à l'extérieur, au-delà de ses problèmes - que je ne minimise pas.
Q - Est-ce qu'on a déjà une idée du montant de l'argent qui pourra être mobilisé sur UNITAID ?
R - Dans un an, nous aurons 200 millions d'euros. Nous sommes maintenant 43 pays à soutenir ce projet. 13 pays ont déjà exprimé avec nous la ferme intention de mettre en oeuvre cette taxe. Tous les jours, au fur et à mesure que l'on avance, grâce justement à cette sensibilisation de l'opinion publique, les gouvernements finissent par accepter de venir nous rejoindre. Je crois que l'on peut atteindre un milliard de dollars par an. En proposant un milliard de dollars par un an à l'industrie pharmaceutique, nous allons, avec le grand projet UNITAID, "casser" le prix des médicaments qui existent et fabriquer des médicaments qui n'existent pas encore.
Q - UNITAID est soutenu par la FIFA, à l'occasion de la Coupe du monde de football. Est-ce que la Coupe du monde de football, c'est une façon aussi de revaloriser l'image de la France qu'on a dit tant décriée sur la scène internationale ?
R - Non, l'idée de passer par la coupe du monde, c'est de passer par les sportifs et les journalistes sportifs, qui vont relayer le message d'UNITAID au début de chaque match. 43 pays ont dit oui ; est-ce que vous habitez dans un pays qui a dit oui ? Je ne connais pas encore le résultat de cet effort de sensibilisation, mais j'aurai tenté, tout simplement, de faire passer mes convictions aux citoyens et pas uniquement aux hommes politiques.
Q - Est-ce que le Mondial peut d'une certaine manière revigorer l'image de la France ?
R - UNITAID n'est pas fait pour la promotion de la France ; c'est une idée brésilienne et française. Nous sommes nombreux. Tout le monde est ensemble et il n'y a pas un pays plus que l'autre qui soit leader dans cette affaire. Je crois cependant que la France demeure le pays des Droits de l'Homme pour toujours et pour le monde entier.
Q - Votre ministère pilote également l'audiovisuel extérieur français, comme TV5 ou CFI. On annonce le lancement pour la fin de l'année de la chaîne française d'information internationale, la fameuse CII. Est-ce que là aussi c'est une façon de revaloriser, de donner une certaine image de la France sur la scène internationale ?
R - TV5 est une chaîne francophone. Il n'est pas acceptable de penser un seul instant que le monde va être harmonisé par les Etats-Unis sur le plan culturel et linguistique ; ce n'est pas possible.
Q - Une vision à la CNN si on caricature.
R - Une culture ne se définit pas uniquement par le contact avec une autre culture. Sinon, il n'y a pas de culture. TV5, c'est pour parler français, pour expliquer la Francophonie. CII, c'est autre chose : c'est la France, la politique de la France, la vision de la France vis-à-vis des autres pays du monde. La diffusion ne doit pas être uniquement en français. Ce qui est important, c'est qu'elle le soit également en anglais, arabe et espagnol. Car en terme de communication internationale, quelles sont les deux grandes nouvelles des huit derniers mois ? C'est que les programmes de la BBC World sont traduits en arabe et que la chaîne Al Jazeera émet en anglais. Comprendre cela, c'est comprendre exactement ce que nous voulons faire avec la CII.
Q - Et cette diversité culturelle, est-ce que vous trouvez qu'elle est très visible ? On parle beaucoup des minorités visibles aujourd'hui, notamment dans la publicité.
R - La publicité est un monde d'une telle créativité que je ne me fais pas de souci. Je trouve au contraire qu'elle est très ouverte sur le monde.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 14 juin 2006