Texte intégral
Madame la Présidente,
Monsieur le Maire,
Mesdames et Messieurs les élus,
Mesdames et Messieurs,
Permettez-moi, Madame la Présidente, de vous remercier tout d'abord chaleureusement de votre invitation à participer à la célébration du 30ème anniversaire du Conservatoire Botanique National de Brest.
Il m'est en effet particulièrement agréable de partager ce moment avec vous tous et ceci pour différentes raisons.
La première en est la détermination et l'enthousiasme de la Présidente qui n'a pas eu de peine, comme elle vient de le dire, à me convaincre de venir.
En second lieu car votre Conservatoire botanique a été le premier créé et je tiens à saluer d'emblée l'oeuvre de précurseurs et de visionnaires de ses créateurs : la Communauté urbaine de Brest, devenu depuis Brest Métropole Océane, et l'association Bretagne Vivante.
Je salue également les membres du syndicat mixte constitué en 1987 pour soutenir le Conservatoire Botanique National de Brest et en particulier, en plus de Brest Métropole Océane : la ville de Brest, la Ville de Guipavas, le Parc naturel régional d'Armorique et l'Université de Bretagne occidentale.
30 ans déjà ! Comme vous le disiez, Madame la Présidente, 30 ans comme la première loi de protection de la nature qui, souvenez-vous, installait dans notre droit la notion d'espèce protégée et celle d'étude d'impact.
Cette année 2006 est effectivement fertile en anniversaires. Occasion de bilans peut-être, occasion surtout, comme vous nous y invitez, Madame la Présidente, par votre énergie et votre action, de nous projeter dans l'avenir.
C'est la troisième raison de ma présence aujourd'hui parmi vous : je sais que le Conservatoire Botanique National de Brest et, avec vous, les autres conservatoires botaniques nationaux, vous interrogez sur votre avenir et recherchez, avec le ministère de l'écologie et du développement durable, les voies d'une consolidation de vos structures et d'une meilleure reconnaissance par l'ensemble de vos partenaires.
Vous avez été plusieurs présidents de conservatoires botaniques, vous-même Madame ROGER, mais aussi Monsieur Pierre BERNARD-REYMOND, Maire de GAP et Président du Conservatoire Botanique National de GAP, ainsi que le Président de la Fédération des Conservatoires Botaniques à m'avoir fait part de vos préoccupations.
Une première étape a été franchie en 2004 par l'Etat, comme il se doit s'agissant d'une politique d'intérêt national, à travers le décret redéfinissant les missions de conservatoires et fixant les conditions d'attribution de l'appellation "conservatoire botanique national".
L'élargissement de ces missions conduit les conservatoires au-delà de la connaissance de la flore sauvage et de ses habitats naturels vers les domaines de la gestion des milieux et de l'expertise.
La réflexion est aujourd'hui ouverte, avec mon ministère et avec les collectivités locales qui sont vos partenaires naturels, en particulier les régions et les départements.
C'est une réflexion que nous devons, Etat et collectivités, replacer dans le cadre de la stratégie nationale pour la biodiversité, stratégie par essence partenariale, dont le but est en la matière de mieux coordonner, de rechercher les synergies et de trouver sur les plans institutionnels, financiers et fonctionnels les conditions d'une plus grande efficacité.
Plus grande efficacité, c'est-à-dire moindre dispersion des moyens, meilleure capitalisation et circulation de la connaissance et plus grande reconnaissance des hommes et des structures qui, comme les conservatoires botaniques et leurs équipes, oeuvrent à stopper la perte de biodiversité.
La question de l'avenir des conservatoires botaniques et de l'évolution de leurs statuts sont ainsi à replacer au coeur du nécessaire dialogue entre l'Etat et les Régions, sur les politiques de la nature. Dialogue dont les réflexions actuelles sur les contrats de projet Etat-Régions sont un moment privilégié.
A mon sens, les conservatoires ont, de manière absolument évidente, vocation à faire partie du projet régional pour la biodiversité tant dans la région de leur siège que dans les régions d'agrément.
Pour les territoires des massifs, ils ont aussi vocation à enrichir le projet de contrat de massif.
De nombreux et essentiels volets des politiques de la nature rapprochent en effet Etat, régions et départements et appellent à une réflexion moins sur le partage des rôles que sur les moyens d'une meilleure coordination :
- politique des parcs naturels régionaux, véritables laboratoires du développement durable et fers de lance des politiques d'aménagement du territoire ;
- réserves naturelles, pour lesquelles nous devons apprendre à articuler réserves nationales et réserves régionales ;
- conservatoires régionaux d'espaces naturels ;
- conseils scientifiques régionaux du patrimoine naturel, qui doivent s'imposer comme l'instance unique de conseil auprès de l'Etat comme des collectivités, s'agissant de la nature ;
- et, bien évidemment les conservatoires botaniques dont l'expérience et le savoir-faire sont irremplaçables comme l'a démontré le rôle qu'ils ont su jouer dans la mise en place du réseau Natura 2000.
Irremplaçables également par le caractère unique et excessivement précieux pour la biodiversité végétale, de leurs collections de graines et de plants végétaux et leur savoir-faire technique de conservation ex situ.
Le Conservatoire Botanique National de Brest avec ses 1 700 plantes menacées de disparition voire, pour certaines d'entre elles, malheureusement déjà disparues dans la nature, en est une excellente illustration.
Sur tous ces sujets, nous devons, Etat et collectivités, éviter la multiplication coûteuse d'actions redondantes, éviter de payer plusieurs fois à différents intervenants l'acquisition des mêmes connaissances, simplement par un meilleur partage de la connaissance déjà acquise.
Il est ainsi déjà arrivé que l'on commande à des bureaux d'étude des analyses dont un conservatoire botanique possédait déjà l'essentiel.
La mise en place, que j'ai annoncée l'an dernier, du système national d'information sur la nature et les paysages doit nous permettre, en mutualisant les données existantes, mais dans le plus parfait respect des auteurs de ces données, à la fois d'être plus efficaces ensemble et plus réactifs et de rendre à nos concitoyens une image beaucoup plus fine de l'état réel de la biodiversité dans notre pays.
Vous le savez, l'information du public et la facilitation de son accès aux données sont un devoir pour la puissance publique.
Les conservatoires botaniques ont de toute évidence un rôle central à jouer à cet égard.
Le système national d'information sur la nature et les paysages, adossé en région à des programmes qui ont vocation à figurer dans les contrats de projet Etat-Région, sera bien entendu également pour nous, Etat et collectivités, un outil d'orientation de nos politiques extrêmement précieux.
Comme pour les autres instruments des politiques de la nature, nous devons donc progresser avec les conservatoires botaniques sur deux points :
- celui d'une meilleure articulation de l'ensemble de ces instruments ;
- et celui, plus particulier mais non moins nécessaire, d'une meilleure reconnaissance des conservatoires eux-mêmes et des hommes et des femmes qui les animent, c'est-à-dire sur le plan des statuts et des financements.
Vous avez sur le sujet de vos statuts engagé, Madame la Présidente, une réflexion à laquelle vous avez naturellement associé mon ministère.
S'il est clair pour moi que nous devons aller vers une évolution des statuts des conservatoires, je ne pense pas cependant avoir aujourd'hui une réponse toute faite à vous proposer.
Là encore vous serez donc pionnier et, en vous éclairant vous-même sur votre avenir, vos réflexions permettront à l'ensemble des conservatoires botaniques comme à mon ministère de progresser sur ce terrain où ne s'impose pas à ce jour de solution évidente.
La solution d'un groupement d'intérêt public que vous explorez m'apparaît pour le moins intéressante et c'est pourquoi avant que je me détermine sur la position du Ministère de l'Ecologie, j'ai demandé qu'une mission du service d'inspection de mon ministère soit diligentée pour travailler avec vous.
Je vous remercie d'avoir d'ores et déjà accueilli pour une première séance de travail les deux inspecteurs généraux, Messieurs RIBIERE et ALLAIN.
Soyez assuré que je vais suivre de près l'évolution de votre réflexion et prendrai rapidement les orientations nécessaires pour vous-même et l'ensemble des conservatoires botaniques.
Permettez-moi, pour conclure, de saluer avec vous Madame la Présidente, l'ensemble des administrateurs du Conservatoire Botanique National de Brest, mais aussi les 26 collaborateurs du Conservatoire dont vous avez su témoigner auprès de moi de l'engagement et de la passion.
Je vous remercie de votre attention.Source http://www.ecologie.gouv.fr, le 17 juillet 2006
Monsieur le Maire,
Mesdames et Messieurs les élus,
Mesdames et Messieurs,
Permettez-moi, Madame la Présidente, de vous remercier tout d'abord chaleureusement de votre invitation à participer à la célébration du 30ème anniversaire du Conservatoire Botanique National de Brest.
Il m'est en effet particulièrement agréable de partager ce moment avec vous tous et ceci pour différentes raisons.
La première en est la détermination et l'enthousiasme de la Présidente qui n'a pas eu de peine, comme elle vient de le dire, à me convaincre de venir.
En second lieu car votre Conservatoire botanique a été le premier créé et je tiens à saluer d'emblée l'oeuvre de précurseurs et de visionnaires de ses créateurs : la Communauté urbaine de Brest, devenu depuis Brest Métropole Océane, et l'association Bretagne Vivante.
Je salue également les membres du syndicat mixte constitué en 1987 pour soutenir le Conservatoire Botanique National de Brest et en particulier, en plus de Brest Métropole Océane : la ville de Brest, la Ville de Guipavas, le Parc naturel régional d'Armorique et l'Université de Bretagne occidentale.
30 ans déjà ! Comme vous le disiez, Madame la Présidente, 30 ans comme la première loi de protection de la nature qui, souvenez-vous, installait dans notre droit la notion d'espèce protégée et celle d'étude d'impact.
Cette année 2006 est effectivement fertile en anniversaires. Occasion de bilans peut-être, occasion surtout, comme vous nous y invitez, Madame la Présidente, par votre énergie et votre action, de nous projeter dans l'avenir.
C'est la troisième raison de ma présence aujourd'hui parmi vous : je sais que le Conservatoire Botanique National de Brest et, avec vous, les autres conservatoires botaniques nationaux, vous interrogez sur votre avenir et recherchez, avec le ministère de l'écologie et du développement durable, les voies d'une consolidation de vos structures et d'une meilleure reconnaissance par l'ensemble de vos partenaires.
Vous avez été plusieurs présidents de conservatoires botaniques, vous-même Madame ROGER, mais aussi Monsieur Pierre BERNARD-REYMOND, Maire de GAP et Président du Conservatoire Botanique National de GAP, ainsi que le Président de la Fédération des Conservatoires Botaniques à m'avoir fait part de vos préoccupations.
Une première étape a été franchie en 2004 par l'Etat, comme il se doit s'agissant d'une politique d'intérêt national, à travers le décret redéfinissant les missions de conservatoires et fixant les conditions d'attribution de l'appellation "conservatoire botanique national".
L'élargissement de ces missions conduit les conservatoires au-delà de la connaissance de la flore sauvage et de ses habitats naturels vers les domaines de la gestion des milieux et de l'expertise.
La réflexion est aujourd'hui ouverte, avec mon ministère et avec les collectivités locales qui sont vos partenaires naturels, en particulier les régions et les départements.
C'est une réflexion que nous devons, Etat et collectivités, replacer dans le cadre de la stratégie nationale pour la biodiversité, stratégie par essence partenariale, dont le but est en la matière de mieux coordonner, de rechercher les synergies et de trouver sur les plans institutionnels, financiers et fonctionnels les conditions d'une plus grande efficacité.
Plus grande efficacité, c'est-à-dire moindre dispersion des moyens, meilleure capitalisation et circulation de la connaissance et plus grande reconnaissance des hommes et des structures qui, comme les conservatoires botaniques et leurs équipes, oeuvrent à stopper la perte de biodiversité.
La question de l'avenir des conservatoires botaniques et de l'évolution de leurs statuts sont ainsi à replacer au coeur du nécessaire dialogue entre l'Etat et les Régions, sur les politiques de la nature. Dialogue dont les réflexions actuelles sur les contrats de projet Etat-Régions sont un moment privilégié.
A mon sens, les conservatoires ont, de manière absolument évidente, vocation à faire partie du projet régional pour la biodiversité tant dans la région de leur siège que dans les régions d'agrément.
Pour les territoires des massifs, ils ont aussi vocation à enrichir le projet de contrat de massif.
De nombreux et essentiels volets des politiques de la nature rapprochent en effet Etat, régions et départements et appellent à une réflexion moins sur le partage des rôles que sur les moyens d'une meilleure coordination :
- politique des parcs naturels régionaux, véritables laboratoires du développement durable et fers de lance des politiques d'aménagement du territoire ;
- réserves naturelles, pour lesquelles nous devons apprendre à articuler réserves nationales et réserves régionales ;
- conservatoires régionaux d'espaces naturels ;
- conseils scientifiques régionaux du patrimoine naturel, qui doivent s'imposer comme l'instance unique de conseil auprès de l'Etat comme des collectivités, s'agissant de la nature ;
- et, bien évidemment les conservatoires botaniques dont l'expérience et le savoir-faire sont irremplaçables comme l'a démontré le rôle qu'ils ont su jouer dans la mise en place du réseau Natura 2000.
Irremplaçables également par le caractère unique et excessivement précieux pour la biodiversité végétale, de leurs collections de graines et de plants végétaux et leur savoir-faire technique de conservation ex situ.
Le Conservatoire Botanique National de Brest avec ses 1 700 plantes menacées de disparition voire, pour certaines d'entre elles, malheureusement déjà disparues dans la nature, en est une excellente illustration.
Sur tous ces sujets, nous devons, Etat et collectivités, éviter la multiplication coûteuse d'actions redondantes, éviter de payer plusieurs fois à différents intervenants l'acquisition des mêmes connaissances, simplement par un meilleur partage de la connaissance déjà acquise.
Il est ainsi déjà arrivé que l'on commande à des bureaux d'étude des analyses dont un conservatoire botanique possédait déjà l'essentiel.
La mise en place, que j'ai annoncée l'an dernier, du système national d'information sur la nature et les paysages doit nous permettre, en mutualisant les données existantes, mais dans le plus parfait respect des auteurs de ces données, à la fois d'être plus efficaces ensemble et plus réactifs et de rendre à nos concitoyens une image beaucoup plus fine de l'état réel de la biodiversité dans notre pays.
Vous le savez, l'information du public et la facilitation de son accès aux données sont un devoir pour la puissance publique.
Les conservatoires botaniques ont de toute évidence un rôle central à jouer à cet égard.
Le système national d'information sur la nature et les paysages, adossé en région à des programmes qui ont vocation à figurer dans les contrats de projet Etat-Région, sera bien entendu également pour nous, Etat et collectivités, un outil d'orientation de nos politiques extrêmement précieux.
Comme pour les autres instruments des politiques de la nature, nous devons donc progresser avec les conservatoires botaniques sur deux points :
- celui d'une meilleure articulation de l'ensemble de ces instruments ;
- et celui, plus particulier mais non moins nécessaire, d'une meilleure reconnaissance des conservatoires eux-mêmes et des hommes et des femmes qui les animent, c'est-à-dire sur le plan des statuts et des financements.
Vous avez sur le sujet de vos statuts engagé, Madame la Présidente, une réflexion à laquelle vous avez naturellement associé mon ministère.
S'il est clair pour moi que nous devons aller vers une évolution des statuts des conservatoires, je ne pense pas cependant avoir aujourd'hui une réponse toute faite à vous proposer.
Là encore vous serez donc pionnier et, en vous éclairant vous-même sur votre avenir, vos réflexions permettront à l'ensemble des conservatoires botaniques comme à mon ministère de progresser sur ce terrain où ne s'impose pas à ce jour de solution évidente.
La solution d'un groupement d'intérêt public que vous explorez m'apparaît pour le moins intéressante et c'est pourquoi avant que je me détermine sur la position du Ministère de l'Ecologie, j'ai demandé qu'une mission du service d'inspection de mon ministère soit diligentée pour travailler avec vous.
Je vous remercie d'avoir d'ores et déjà accueilli pour une première séance de travail les deux inspecteurs généraux, Messieurs RIBIERE et ALLAIN.
Soyez assuré que je vais suivre de près l'évolution de votre réflexion et prendrai rapidement les orientations nécessaires pour vous-même et l'ensemble des conservatoires botaniques.
Permettez-moi, pour conclure, de saluer avec vous Madame la Présidente, l'ensemble des administrateurs du Conservatoire Botanique National de Brest, mais aussi les 26 collaborateurs du Conservatoire dont vous avez su témoigner auprès de moi de l'engagement et de la passion.
Je vous remercie de votre attention.Source http://www.ecologie.gouv.fr, le 17 juillet 2006