Texte intégral
Monsieur le député,
Madame la Conseillère Générale,
Monsieur la Conseillère Régionale,
Madame et Messieurs les maires,
Mesdames, et Messieurs,
Permettez-moi de commencer cette intervention en vous disant à quel point je suis heureuse d'être parmi vous sur ces belles côtes atlantiques, et d'avoir pu découvrir avec émerveillement le sentier littoral tout juste ouvert au public. Les sites que vous m'avez montré m'ont séduite, tant par leur beauté naturelle que par le travail de mise en valeur que vous avez su y accomplir.
Pourtant, ce sentier littoral est l'aboutissement d'un processus qui a commencé par deux catastrophes majeures pour ces territoires. En écoutant ce que vous avez dit à l'instant, j'ai senti l'émotion poindre encore à l'évocation de ces deux évènements qui ont eu lieu il y a presque sept ans : le naufrage de l'Erika à l'automne 1999 et la tempête qui l'a suivie de peu, à la fin de cette même année. Notre pays tout entier a partagé votre détresse, et admiré votre volonté de reconstruire ce qui a été détruit. Sept ans après, une grande partie des plaies a été cicatrisée, même si je sais que leur souvenir en est encore bien présent à votre esprit.
Le sentier littoral est l'emblème de votre refus de voir les terres que vous aimez subir irrémédiablement les dégâts qui vous ont été imposés. Et vous êtes allés au delà, en souhaitant non seulement réparer, mais encore embellir ce territoire durement atteint.
Dans cet effort, l'Etat et le Ministère de l'Ecologie ont été à vos côtés pour vous aider à monter les projets rendus nécessaires par la situation. Je sais aussi que les difficultés budgétaires de l'Etat laissent encore certains dossiers en suspens : aussi j'ai souhaité vous présenter un échéancier clair pour l'achèvement de l'avenant tempête de 2000, tenant compte à la fois des réalisations sur le terrain et des contraintes financières auxquelles nous sommes encore soumis.
Concernant les opérations qui restent encore à retenir, j'ai choisi de déléguer au préfet de la région des Pays de la Loire une enveloppe complémentaire de 1,1Meuros d'Autorisation d'Engagement dès 2006. Les opérations de valorisation du littoral qui ne trouveraient pas leur place dans cette programmation ne seront naturellement pas écartées et pourront être reprogrammées par la suite.
Concernant les Crédits de Paiement, j'abonderai la dotation de l'année 2006 pour l'avenant tempête, actuellement de 350 000 euros, en la portant au minimum à 700 000 euros, et j'inscrirai en 2007 une somme au moins équivalente à celle de 2006.
Au delà de ces efforts, je voudrais vous indiquer plus largement mes réflexions sur la manière dont nous devons, à l'avenir, mieux nous protéger et protéger notre environnement. Aussi j'évoquerai avec vous le changement climatique, la lutte contre les pollutions et la politique de préservation de notre littoral. Car en 1999, un navire s'est échoué, et une tempête à soufflé, mais nous ne devons pas y voir seulement une fatalité.
Quoi de plus inévitable pourtant qu'une tempête, diront certains - et les marins présents ici ne me contrediront pas. Pourtant, nous savons que le climat change et que le réchauffement de la planète entraîne l'apparition de phénomènes météorologiques qui n'existaient pas auparavant. Je sais donc pouvoir compter sur vous pour accompagner le Ministère de l'Ecologie et du Développement Durable dans nos actions de limitation des émissions de gaz à effet de serre.
D'ici à 2050, la France devra diviser par quatre ses émissions de gaz à effet de serre. Cela nécessitera un effort de tous et dans tous les domaines. Car l'on rencontre encore beaucoup d'acteurs économiques ou géographiques qui approuvent le principe de la réduction des gaz à effet de serre... mais ont d'excellentes raisons pour démontrer qu'eux individuellement ne le peuvent pas et que ce sont d'autres secteurs économiques et d'autres zones géographiques où ces efforts doivent avoir lieu ! J'ai l'ambition que nous passions des discours aux actes, et que tous s'investissent dans ce combat indispensable. Ainsi, lors de l'élaboration des Contrats de Projet Etat-Région pour lesquels les préfets de région recevront prochainement leur lettre de mission en vue d'une signature à la fin de l'année, deux dispositions nouvelles ont été introduites : (1) d'une part l'étude systématique de l'impact environnemental des projets qui seront retenus et (2) la neutralité carbone qui devra prévaloir dans ces Contrats de Projet - c'est-à-dire le fait que les projets retenus devront, au minimum, ne pas entraîner davantage d'émissions de gaz à effet de serre.
Dans le domaine de la prévention des pollutions et plus particulièrement des pollutions marines, je n'accepte pas là non plus la fatalité.
Depuis 2002, le gouvernement de M. Jean-Pierre Raffarin et celui de M. Dominique de Villepin ont renforcé notre politique de lutte contre les pollutions. La France et l'Espagne ont ainsi institué une zone de protection au large des côtes de nos deux pays. La France de son côté a aussi augmenté les moyens de la Marine Nationale, des Affaires Maritimes, de la Gendarmerie et des Douanes pour repérer les navires pollueurs. Ces mesures ont eu un effet dissuasif : aujourd'hui, les armateurs indélicats craignent le passage au large des côtes françaises, et savent qu'une répression sévère viendra sanctionner des manquements de leur part. Nous devons poursuivre notre action, afin que les catastrophes de l'Erika et du Prestige ne se reproduisent plus.
Le dernier sujet que je voudrais évoquer avec vous est celui de la protection du Littoral. Je sais que j'en parle à des personnes convaincues, et votre mobilisation autour du sentier du littoral le prouve. La Loi Littoral en particulier est un document central de la protection de ce milieu sensible et j'y suis particulièrement attachée, comme beaucoup de nos concitoyens.
Deux documents nouveaux, à vous parvenir prochainement, témoignent de cet attachement. Le premier est une plaquette conjointe que j'ai signée avec mon collègue Dominique Perben, et qui a pour objet d'aider les élus de terrain à appliquer cette loi parfois difficile à mettre en oeuvre. Le second est une circulaire, conjointe également, qui rappelle les impératifs de la préservation de l'environnement dans le cadre de la Loi Littoral.
En vous remerciant pour votre accueil ce matin, je conclurai en souhaitant au littoral des Pays de la Loire d'être préservé du réchauffement climatique, des pollutions marines et de la dégradation de ses côtes !
Source http://www.ecologie.gouv.fr, le 19 juillet 2006