Texte intégral
Monsieur le Député,
Madame le maire,
Mesdames et Messieurs les élus,
Mesdames et Messieurs,
C'est avec plaisir que je viens inaugurer cette plate-forme de traitement multi-filières de déchets de Beaucaire.
Comme vous le savez, j'ai fixé le 21 septembre dernier de nouveaux objectifs en matière de gestion des déchets.
Le premier concerne l'augmentation de la quantité de déchets recyclés. Chaque Français produit en moyenne 360 kg de déchets par an, et sur ces 360 kg, 290 finissent en décharge ou sont incinérés.
L'objectif est que dans cinq ans, seuls 250 kg finissent en décharge ou soient incinérés et que dans dix ans cette quantité soit réduite à 200 kg.
Pour atteindre cet objectif ambitieux qui correspond à un recyclage de près de la moitié des déchets des ménages, il convient de mettre en place des moyens et des mesures qui favorisent le recyclage et qui permettent de diminuer, à la source, les quantités de déchets produites.
Ce mouvement est déjà largement engagé, avec la mise en place et la généralisation des collectes sélectives, et il convient de le poursuivre et de l'intensifier.
Pour y parvenir, il est nécessaire de disposer de centres de tri qui permettent, à partir de déchets propres et secs issus des collectes sélectives, d'obtenir des matériaux prêts à être utilisés.
Un centre de tri pour cette catégorie de déchets est prévu sur la plate-forme de Beaucaire et c'est un point très positif qu'il convient d'encourager.
Cependant, le seul recyclage des déchets d'emballages ou de papiers cartons ne permettra pas d'atteindre, au niveau national, les objectifs que j'ai fixés.
Pour y parvenir il est également nécessaire de développer le traitement biologique des déchets.
Votre plate-forme comprend justement des équipements pour assurer le traitement biologique de deux flux de déchets :
- d'une part une unité de traitement des déchets verts, qui, permet d'obtenir un compost de qualité, utilisé en agriculture ;
- et d'autre part une unité de pré-traitement biologique des ordures ménagères, qui permet, à ce jour, de réduire de 30% leur masse avant leur envoi en centre de stockage. Un tel traitement permet de réduire la quantité de matière organique admise en décharge et contribue ainsi à l'atteinte de l'objectif fixé par la directive du 26 avril 1999 sur la mise en décharge qui impose qu'entre 1995 et 2015, les quantités de déchets municipaux organiques mis en décharge soient divisés par 3.
Le respect de cette échéance, qui ne s'apprécie pas site par site mais au niveau global ne va pas de soi, et un projet comme ECOVAL 30 permet de faire un pas dans la bonne direction.
Un pas supplémentaire pourrait encore être franchi si au moins une partie des résidus du traitement biologique des ordures ménagères pouvait être utilisée comme amendement organique.
Cela nécessiterait certes de produire un compost de qualité suffisante, respectant les critères fixés par la nouvelle norme, homologuée par l'AFNOR en avril dernier, mais ce serait une réponse plus complète à l'objectif de détourner de la décharge et de l'incinérateur des quantités de déchets, qui auraient ainsi une valorisation organique.
D'autres installations compléteront bientôt ce centre, et notamment une ligne permettant le recyclage des films plastiques.
C'est également un pas dans la bonne direction, d'autant plus que les engagements européens que nous avons pris en matière de recyclage de déchets d'emballages nous imposent d'atteindre un taux de 22,5% en 2008, ce qui nécessite la mobilisation de tous les efforts.
Je tiens enfin à signaler un point qui me semble important dans l'installation que nous inaugurons aujourd'hui. Il s'agit de la prévention des nuisances.
La prévention des nuisances fait partie des priorités que j'ai fixé le 21 septembre dernier.
Il est impératif que la gestion des déchets soit mieux acceptée, ce qui suppose en particulier de prévenir les nuisances qui peuvent résulter du traitement des déchets et de veiller à l'application de la réglementation.
En effet, comment être crédible en disant que les impacts des installations de traitement peuvent être maîtrisés pour réduire au maximum la gêne pour les riverains si, dans le même temps, le maintien en fonctionnement d'installations non conformes est toléré ?
Vous savez la fermeté avec laquelle j'ai veillé à faire mettre en conformité, dans les délais, les usines d'incinération, le 28 décembre 2005. Je me suis également engagée à faire fermer les décharges non autorisées.
Les progrès sont sensibles dans ce domaine, puisque de 942 décharges recensées en septembre 2004, nous sommes passés à moins de 450 aujourd'hui.
Le département du Gard fait partie des 58 départements, qui, aujourd'hui, ne comptent plus de décharge exploitée sans autorisation et ceci mérite d'être souligné.
Cependant, ce serait une erreur de se limiter aux nuisances des deux seuls modes de traitement traditionnels, que sont la mise en décharge et l'incinération, et de ne pas prendre en compte les nuisances que peuvent entraîner d'autres modes de traitement, et notamment le traitement biologique des déchets.
Je pense en particulier aux odeurs qui sont souvent mentionnées comme des nuisances liées au compostage des déchets s'il n'est pas réalisé dans des conditions satisfaisantes.
Je constate que dans l'installation que nous inaugurons aujourd'hui, cet aspect a été convenablement pris en compte et que des équipements ont été mis en place pour traiter les effluents gazeux afin d'assurer une maîtrise suffisante de ces nuisances olfactives.
Ce projet, par la maîtrise des nuisances qu'il entraîne s'inscrit tout à fait dans la politique de modernisation de gestion des déchets.
Il n'en constitue toutefois qu'une partie et d'autres installations demeurent nécessaires pour assurer le stockage ou le traitement thermique de la part encore non-valorisée des déchets.
Cette politique de gestion des déchets doit également prévoir, en amont, un volet préventif. Cette prévention passe par des gestes simples comme par exemple la mise à disposition des auto-collants « STOP PUB », la réduction des quantités de sacs de caisse distribuées ou encore l'élaboration, comme de plus en plus de collectivités le font, de plans locaux de prévention.
Je connais l'engagement de chacune et chacun d'entre vous et je sais pouvoir compter sur vous dans l'application de la politique des déchets.
Je vous remercie de votre attention.
Source http://www.ecologie.gouv.fr, le 21 juillet 2006