Texte intégral
Messieurs les Ministres, cher Dominique, cher Christian, Madame, Monsieur les Parlementaires, chère Maryvonne, cher Michel, Monsieur le Président du Conseil régional, Monsieur le Président du Conseil général, Mesdames, Messieurs les élus, Chers amis,
Permettez moi d'abord de vous dire tout le plaisir que j'ai aujourd'hui avec Dominique Bussereau et Christian Estrosi d'être parmi vous ici à Breuches, et je ne peux pas commencer ce discours sans peut-être une note personnelle. La première, c'est que ce matin, parlant matinalement avec le Président de la République, je lui ai dit que je me rendais en Haute-Saône et j'ai senti un blanc au bout du fil. J'évoquais la visite de l'entreprise Bazin et je connais son goût pour la cochonnaille, la charcuterie, et d'énumérer les quelques bons produits qui m'attendaient. J'ai senti à cet instant précis qu'il y avait quelque jalousie dans l'écoute présidentielle. Je ne vous cacherai pas qu'il y a aussi pour moi un peu d'émotion parce que je suis en effet ici en Franche-Comté sur une terre maternelle, une terre maternelle pour moi qui comme beaucoup d'entre vous a été élevé à la saucisse de Morteau, qui a grandi à grand renfort de concoyotte et avec un certain nombre de canons de vin jaune ou de vin de paille ; évidemment, ça crée des liens.
Cette visite, elle prend aussi son sens, vous l'avez compris, dans une ambition que nous partageons tous, faire en sorte que nos territoires ruraux, faire en sorte que chacune de nos régions puissent exprimer leurs talents et leurs passions. En survolant ce matin le plateau des Mille Etangs, j'ai pu admirer un patrimoine naturel exceptionnel. Nous l'avons tellement admiré que nous avons longtemps tourné avant de nous poser, quelques stratus indélicats avaient choisi en effet de retarder notre heure d'arrivée, je tiens à m'en excuser auprès de vous. Mais tout au long de la matinée, nous avons vu une terre à l'identité forte, une terre fidèle à ses valeurs de générosité et d'humanisme que vous incarnez tous ici. Cette terre, je ne l'oublie pas, qui est la première à avoir condamné l'esclavage, cette terre qui est une terre de résistance, d'audace et de courage, elle est un exemple pour notre pays tout entier, et c'est vrai Michel qu'à la veille de mon anniversaire, j'ai plaisir à venir me ressourcer ici, à prendre exemple sur des hommes et des femmes qui savent ce que le courage veut dire.
Cette visite, c'est aussi pour moi l'occasion de retrouver des amis.
La députée Maryvonne Briot, dont je veux saluer le travail remarquable en faveur de la création d'un ordre national infirmier. Chère Maryvonne, c'est un combat qui, je le sais, t'a toujours tenu à coeur, un combat que tu as mené sans relâche dans ta vie professionnelle comme sur la scène politique et je suis heureux que ce combat ait porté ses fruits.
Je suis également, vous l'avez compris, heureux de retrouver votre Député, Michel Raison, que je remercie pour son accueil chaleureux.
Cher Michel, nous connaissons tous la force de ton engagement au service de ton territoire et s'il nous arrivait parfois de l'oublier, tu est là pour nous le rappeler. Je sais que la Haute-Saône a connu des difficultés, que l'emploi est ici une bataille quotidienne. Mais quand je vois ta détermination pour porter le projet ambitieux de la zone d'emploi Lure-Luxeuil, quand je vois des entreprises aussi dynamiques que la société saônoise de contreplaqué et de tiroirs ou la société André Bazin, j'ai confiance en l'avenir économique de la Haute-Saône. Quand je vois l'énergie que tu dépenses, avec Alain Joyandet et avec tous les parlementaires de la Haute-Saône, pour désenclaver ton département, notamment avec l'aménagement de la RN 19, je me dis que le Gouvernement a raison de soutenir ce projet et d'accélérer les procédures qui permettront de le mettre en oeuvre.
Cet engagement, cher Michel, c'est aussi celui dont tu fais preuve à l'Assemblée nationale pour répondre aux attentes de nos concitoyens. Je pense notamment à ton action en faveur de l'agriculture française dont tu es l'un des meilleurs spécialistes. Qu'il s'agisse de défendre l'intérêt de nos entreprises agricoles et agroalimentaires, d'encourager les réformes indispensables au dynamisme de notre agriculture, tu as toujours été en première ligne et aujourd'hui, je voudrais t'en remercier. Je veux aussi remercier le président du Conseil général, le président du Conseil régional, parce que je crois que plus que jamais, dans les défis qui sont ceux de notre pays, nous avons besoin d'un esprit républicain.
Je suis convaincu que très au-delà des enjeux de la vie politicienne, très au-delà de l'enjeu de la vie partisane, très au-delà de la droite ou de la gauche. Le grand combat que nous avons à mener pour l'avenir de notre pays, c'est bien, oui c'est vrai, c'est un combat républicain, un grand combat républicain qui rassemble nos énergies et nos forces. Alors cela ne veut pas dire qu'il faut renoncer à nos différences, à nos sensibilités, mais cela veut dire qu'il y a quelques chose qui aujourd'hui est un intérêt supérieur de la nation qui nous rassemble dans un même combat, combat pour une France qui occupe toute sa place sur la scène européenne, combat pour une France qui occupe toute sa place dans le monde et qui défende ses idées, qui défende ses intérêts ; ce combat là aujourd'hui, c'est bien pour le Gouvernement la grande priorité de l'action et c'est vrai que j'ai affirmé que jusqu'au dernier jour, nous étions tenus par ce pacte avec la nation française.
Combat que nous menons ici pour notre agriculture, vous le savez, c'est celui que nous menons, avec Dominique BUSSEREAU, sous l'autorité du Président de la République. Car nous avons une conviction forte : la France est un grand pays agricole, elle doit le rester et elle doit encore progresser, renforcer ses capacités. Nous le voyons avec l'évolution de la démographie mondiale, nous le voyons avec l'évolution des besoins, la France ne doit céder sa place à personne, elle doit renforcer sa position sur la scène internationale. Il y a en effet de plus en plus de bouches à nourrir et il y a une nécessité d'indépendance dans le domaine agricole et alimentaire que nous devons défendre à la tête de l'Union Européenne.
Aujourd'hui, au-delà du rôle qui est le nôtre, rôle stratégique pour la sécurité alimentaire et sanitaire de notre pays, l'agriculture est un moteur de notre dynamisme économique. C'est un secteur qui crée des richesses et des emplois : 1 million d'emplois agricoles, 400 000 emplois dans l'industrie agro-alimentaire. Un secteur qui marque des points tous azimuts à l'étranger : avec un excédent commercial de plus de 8,5 milliards d'euros cette année, la France est le deuxième exportateur mondial de produits agricoles et le premier exportateur mondial pour les produits agricoles transformés.
Alors oui, je comprends que certains convoitent la place qui est la nôtre, la place qui est la nôtre dans ce pouvoir vert, mais c'est un atout pour la France et nous devons rester maîtres de notre avenir agricole.
1. Rester maîtres de notre avenir agricole, c'est d'abord rassembler nos forces.
C'est ce que nous avons fait dans le secteur industriel, avec les pôles de compétitivité, qui unissent les entreprises, les universités, les centres de recherche autour de projets ambitieux. Aujourd'hui, les résultats sont là : partout sur notre territoire, les initiatives se multiplient, des hommes et des femmes conjuguent leurs efforts pour atteindre un même objectif, des dizaines de projets voient le jour dans les secteurs les plus innovants.
Cette volonté de rassemblement, elle doit aussi nous guider pour développer le monde rural.
C'est dans cet esprit que nous avons encouragé le renforcement des interprofessions avec la loi d'orientation agricole. L'objectif, c'est de permettre à nos filières agricoles, de s'organiser et de conquérir des marchés qui évoluent très rapidement. C'est aussi de les aider à faire face aux crises, notamment sanitaires. Ici, en Haute-Saône, je pense tout particulièrement à la fièvre catarrhale ovine, qui touche le Nord et l'Est de la France. Je veux rassurer les filières : l'Etat sera à leurs côtés.
C'est également dans cet esprit de rassemblement qu'avec Dominique Bussereau et Christian Estrosi, nous avons créé les pôles d'excellence rurale.
Le premier appel à candidatures a été un véritable succès : 176 projets ont été labellisés au mois de juin. Le deuxième appel à candidatures a confirmé cet élan puisque nous avons reçu plus de 400 dossiers qui ont été enregistrés, tout ceci témoigne bien du dynamisme de nos campagnes. Partout en France, des collectivités locales, des entreprises, des associations se sont rassemblées pour élaborer ensemble des projets d'avenir pour leur territoire. Devant la qualité des dossiers qui nous ont été présentés, nous avons décidé de labelliser 200 pôles en décembre prochain au lieu des 125 qui avaient été initialement prévus. C'est dire que le mouvement crée a dépassé toutes les espérances. Au total, ce seront donc 376 pôles d'excellence rurale qui auront été labellisés au cours de l'année 2006. De 2006 à 2009, l'Etat engagera ainsi plus de 210 millions d'euros, ce qui permettra de créer et de préserver plus de 25 000 emplois.
Je sais que la Haute-Saône s'est fortement investie dans cette démarche. 2 pôles ont déjà été labellisés : le pôle du Pays des 7 rivières et celui des Pays du Graylois, de Vesoul et du Val de Saône, qui permettra de promouvoir des filières agricoles nouvelles autour du chanvre et des biocarburants. Aujourd'hui, 4 dossiers sont en cours d'examen. Ils sont tous, je dois le dire, de grande qualité, à l'image du projet « Mobilisation du bois et structuration de la filière bois-
énergie ».
Pour encourager le dynamisme des zones rurales, nous pouvons aussi nous appuyer sur les nouveaux contrats Etat-région. Parmi tous les thèmes qui ont émergé du dialogue avec les régions, un grand nombre concerne directement le monde rural : le développement de la filière forestière et des biocarburants, l'installation des jeunes agriculteurs, l'appui à l'industrie agro-alimentaire, la gestion des espaces naturels sensibles, la valorisation du patrimoine ou encore le tourisme vert. En Franche-Comté, les seuls volets agriculture, environnement et aménagement territorial représenteront un investissement de 100 millions d'euros. La filière forestière, les productions agricoles et agro-alimentaires figurent parmi les priorités retenues. Au terme d'échanges constructifs et rapides, le contrat de projet Etat-France-Comté est désormais, et je m'en réjouis, stabilisé. Je veux comme le président Forni m'en féliciter. J'associe les élus des quatre départements et des agglomérations de la région, pour la part active qu'ils ont également jouée à ses côtés dans un esprit républicain.
Pour encourager le dynamisme des zones rurales, j'ai enfin décidé de renforcer les moyens du Fonds national d'aménagement et de développement du territoire (FNADT). Après avoir augmenté ce fonds de 25 millions d'euros cet été, nous avons décidé de lui consacrer 100 millions d'euros supplémentaires dans la prochaine loi de finances. Grâce à cet effort les projets qui ont été acceptés et qui sont prêts aujourd'hui pourront être engagés le plus rapidement possible.
2. Rester maîtres de notre avenir agricole, c'est ensuite promouvoir une agriculture plus respectueuse de l'environnement.
Les Français, nous le savons, sont profondément attachés à leur agriculture, mais ils ne veulent pas subir les conséquences d'un développement incontrôlé. Ils ne s'intéressent plus seulement à la qualité des produits qu'ils consomment. Ils sont de plus en plus nombreux à se préoccuper des conditions dans lesquelles ces produits ont été élaborés. Maîtriser la qualité de nos pratiques agricoles, maîtriser leur impact sur notre environnement, maîtriser la traçabilité des produits, c'est aujourd'hui un impératif absolu.
Dans ce domaine, les agriculteurs ont, il faut le reconnaître, déjà fait un effort considérable. Les pesticides et les engrais sont désormais utilisés de manière raisonnée, la gestion de l'eau est plus responsable. Avec la réforme de la politique agricole commune, les aides sont désormais conditionnées au respect de critères environnementaux très stricts.
Je sais que les agriculteurs sont prêts à s'engager encore davantage. Car l'environnement, ce n'est pas seulement une contrainte, c'est une formidable opportunité de développement économique. Je pense en particulier aux produits de l'agriculture biologique. Aujourd'hui l'offre française est très inférieure à la demande. En 2005, la moitié des produits biologiques vendus en France étaient des produits d'importation.
Pour développer cette agriculture, nous avons déjà pris des mesures fortes, comme le crédit d'impôt instauré par la loi d'orientation agricole. Nous nous sommes engagés pour faire inscrire des aides à la conversion et, pour la première fois, au maintien de l'agriculture biologique dans le cadre de la prochaine programmation européenne de développement rural.
Pour encourager davantage son développement, nous avons décidé de proposer aux collectivités qui le souhaitent une exonération de la Taxe sur le foncier non bâti pour les terres en agriculture biologique.
3. Rester maîtres de notre avenir agricole, c'est enfin bien sûr, innover.
La recherche et l'innovation, c'est la clé de notre avenir. C'est particulièrement vrai pour l'agriculture comme pour l'industrie agroalimentaire. La société André Bazin en est la meilleure preuve.
Cher Philippe Wagner, avec vos 250 collaborateurs, vous vous êtes mobilisés sans relâche pour développer un savoir-faire original. Vous avez su investir le secteur des produits alimentaires intermédiaires pour vous placer au premier rang sur ce segment de marché.
Ce succès est exemplaire du dynamisme et de la puissance d'innovation de notre industrie agro-alimentaire, une industrie qui s'appuie très largement sur la production agricole nationale. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si cette industrie est le deuxième gisement d'emplois industriels français et le secteur qui résiste le mieux aux délocalisations.
L'innovation, elle est aussi au coeur de notre agriculture. Aujourd'hui, de nouvelles filières se mettent en place, de nouveaux débouchés apparaissent. Les usages non alimentaires se développent.
Je pense par exemple à la chimie verte : la France doit être au rendez-vous de cette nouvelle révolution technologique. Il s'agit de développer des alternatives à la pétrochimie. Le Président de la République a fixé l'objectif de remplacer l'équivalent de 15% des produits pétroliers par des produits issus de la chimie verte en 2015. Pour y parvenir, l'agence de l'innovation industrielle est fortement mobilisée.
Je pense aussi aux biocarburants. C'est à la fois un atout essentiel pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre et améliorer l'indépendance énergétique de notre pays, c'est aussi un formidable moyen de diversifier les débouchés de notre agriculture. Dans ce domaine, nous avons fixé des objectifs ambitieux d'incorporation de biocarburants dans les carburants : près de 6% dès 2008 et 10% à l'horizon 2015.
Pour atteindre ces objectifs, 21 usines nouvelles seront construites dans 14 régions. Cela représente un investissement de plus d'1,2 milliard d'euros.
Nous avons également annoncé la création d'une nouvelle filière : la filière flex-fuel E-85, premier carburant de l'après pétrole. Je signerai lundi une charte avec les différents acteurs de cette filière afin de permettre le développement de ce carburant dès 2007.
Enfin, comme l'a annoncé le Président de la République, nous engagerons la conception d'une deuxième génération de procédés. Deux projets pilotes très prometteurs seront prochainement lancés pour tirer parti de la totalité des plantes.
Vous le voyez, l'innovation est essentielle pour garantir l'avenir de notre agriculture. Mais elle doit bien sûr être maîtrisée. Prenez la question des organismes génétiquement modifiés.
Dans ce domaine, nous devons parvenir à concilier deux principes :
D'abord, un principe de progrès, d'innovation. Les OGM offrent de véritables perspectives pour relever des défis majeurs auxquels nous sommes confrontés : l'alimentation d'une population mondiale toujours plus nombreuse, l'élaboration de nouveaux médicaments. La France ne peut pas, ne doit pas rester à l'écart du progrès scientifique.
Ensuite, nous devons bien sûr appliquer un principe de précaution. Le progrès scientifique ne doit pas se faire de manière incontrôlée, sans évaluer les conséquences sur l'environnement, sur la santé, et bien sûr, sur le bien être de tous. Nous devons le maîtriser.
Pour concilier ces deux principes, nous devons avancer par le dialogue, dans la confiance et le respect de la règle de droit. C'est le sens même de notre démocratie.
Dans notre pays, aucune culture OGM ne peut être menée sans qu'ait été démontrée l'absence d'effets sur la santé publique et l'environnement. Néanmoins, je vois que les français sont inquiets. C'est pourquoi, la transparence doit être totale et sans attendre le vote de la loi OGM, j'ai demandé que soit mis en place, dès 2007, le registre national des cultures OGM qui sera rendu public et régulièrement mis à jour.
En contrepartie, les destructions de champs et de productions, la mise à sac d'infrastructures de recherche, sont inacceptables. Ils seront donc systématiquement et sévèrement sanctionnés.
Chers amis,
Pour conclure, je voudrais vous faire part d'une conviction forte : nous devons encore réduire les inégalités entre les territoires. Il doit être aussi facile de vivre à la campagne qu'en ville. Non seulement parce que c'est l'attente des Français, qui sont profondément attachés au monde rural. Mais aussi parce que c'est un principe de justice. . Cela suppose d'abord de garantir l'accès à des services publics de qualité partout sur notre territoire. Pour cela, nous devons être capables d'élaborer des solutions nouvelles pour mieux répondre aux attentes et aux besoins des habitants.
J'ai par exemple visité en Lozère un « point service public ». Dans un village où il n'y avait jusqu'alors aucun service administratif, les habitants peuvent désormais avoir accès à l'ANPE, à la caisse d'allocations familiales ou encore au centre des impôts grâce à un système de visio-conférence.
Trouver des solutions nouvelles aux besoins des campagnes, c'est aussi ce que nous avons voulu faire à travers le plan petite enfance. La création de 40 000 places de crèches supplémentaires sur 5 ans bénéficiera bien sûr aux zones rurales. Au-delà, l'aide à la création de crèches dans les petites et moyennes entreprises, l'autorisation à titre expérimental de micro-crèches qui accueilleront entre 3 et 9 enfants, répondront aux besoins spécifiques des territoires ruraux. Quand on vit dans un village ou dans une habitation isolée, on ne doit pas avoir à se poser la question pour la garde de ses enfants.
Vivre aussi facilement à la campagne qu'en ville, cela veut dire aussi avoir accès à toutes les nouvelles technologies qui sont de plus en plus indispensables à la vie quotidienne.
Je pense d'abord à la téléphonie mobile. Avec Christian Estrosi, nous avons accéléré le déploiement du « plan de couverture en téléphonie mobile ». Fin 2007, toutes les communes de France auront accès à la téléphonie de deuxième génération.
Je pense aussi à l'internet haut-débit. A la fin de l'année, 33 000 communes, soit 98% des Français auront accès à l'ADSL. Pour les 3 500 communes restantes, nous avons lancé en juin dernier le « plan de couverture des zones blanches haut débit ». Toute commune qui le demande pourra être aidée financièrement pour raccorder la mairie et l'école au haut débit.
Vous le voyez, le Gouvernement ne laissera aucun territoire de côté. Nous sommes déterminés à encourager un développement maîtrisé de notre pays. Les Français ne veulent pas se résigner à un laisser-faire qui augmenterait les inégalités entre les individus et entre les territoires. Ils ne veulent pas subir les évolutions de leur pays et du monde. Ils veulent en garder la pleine maîtrise. C'est bien cette prise de conscience que veut accompagner le Gouvernement. Nous devons garder la main sur notre avenir et nous devons construire ensemble un destin commun.
Je vous remercie.Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 13 novembre 2006
Permettez moi d'abord de vous dire tout le plaisir que j'ai aujourd'hui avec Dominique Bussereau et Christian Estrosi d'être parmi vous ici à Breuches, et je ne peux pas commencer ce discours sans peut-être une note personnelle. La première, c'est que ce matin, parlant matinalement avec le Président de la République, je lui ai dit que je me rendais en Haute-Saône et j'ai senti un blanc au bout du fil. J'évoquais la visite de l'entreprise Bazin et je connais son goût pour la cochonnaille, la charcuterie, et d'énumérer les quelques bons produits qui m'attendaient. J'ai senti à cet instant précis qu'il y avait quelque jalousie dans l'écoute présidentielle. Je ne vous cacherai pas qu'il y a aussi pour moi un peu d'émotion parce que je suis en effet ici en Franche-Comté sur une terre maternelle, une terre maternelle pour moi qui comme beaucoup d'entre vous a été élevé à la saucisse de Morteau, qui a grandi à grand renfort de concoyotte et avec un certain nombre de canons de vin jaune ou de vin de paille ; évidemment, ça crée des liens.
Cette visite, elle prend aussi son sens, vous l'avez compris, dans une ambition que nous partageons tous, faire en sorte que nos territoires ruraux, faire en sorte que chacune de nos régions puissent exprimer leurs talents et leurs passions. En survolant ce matin le plateau des Mille Etangs, j'ai pu admirer un patrimoine naturel exceptionnel. Nous l'avons tellement admiré que nous avons longtemps tourné avant de nous poser, quelques stratus indélicats avaient choisi en effet de retarder notre heure d'arrivée, je tiens à m'en excuser auprès de vous. Mais tout au long de la matinée, nous avons vu une terre à l'identité forte, une terre fidèle à ses valeurs de générosité et d'humanisme que vous incarnez tous ici. Cette terre, je ne l'oublie pas, qui est la première à avoir condamné l'esclavage, cette terre qui est une terre de résistance, d'audace et de courage, elle est un exemple pour notre pays tout entier, et c'est vrai Michel qu'à la veille de mon anniversaire, j'ai plaisir à venir me ressourcer ici, à prendre exemple sur des hommes et des femmes qui savent ce que le courage veut dire.
Cette visite, c'est aussi pour moi l'occasion de retrouver des amis.
La députée Maryvonne Briot, dont je veux saluer le travail remarquable en faveur de la création d'un ordre national infirmier. Chère Maryvonne, c'est un combat qui, je le sais, t'a toujours tenu à coeur, un combat que tu as mené sans relâche dans ta vie professionnelle comme sur la scène politique et je suis heureux que ce combat ait porté ses fruits.
Je suis également, vous l'avez compris, heureux de retrouver votre Député, Michel Raison, que je remercie pour son accueil chaleureux.
Cher Michel, nous connaissons tous la force de ton engagement au service de ton territoire et s'il nous arrivait parfois de l'oublier, tu est là pour nous le rappeler. Je sais que la Haute-Saône a connu des difficultés, que l'emploi est ici une bataille quotidienne. Mais quand je vois ta détermination pour porter le projet ambitieux de la zone d'emploi Lure-Luxeuil, quand je vois des entreprises aussi dynamiques que la société saônoise de contreplaqué et de tiroirs ou la société André Bazin, j'ai confiance en l'avenir économique de la Haute-Saône. Quand je vois l'énergie que tu dépenses, avec Alain Joyandet et avec tous les parlementaires de la Haute-Saône, pour désenclaver ton département, notamment avec l'aménagement de la RN 19, je me dis que le Gouvernement a raison de soutenir ce projet et d'accélérer les procédures qui permettront de le mettre en oeuvre.
Cet engagement, cher Michel, c'est aussi celui dont tu fais preuve à l'Assemblée nationale pour répondre aux attentes de nos concitoyens. Je pense notamment à ton action en faveur de l'agriculture française dont tu es l'un des meilleurs spécialistes. Qu'il s'agisse de défendre l'intérêt de nos entreprises agricoles et agroalimentaires, d'encourager les réformes indispensables au dynamisme de notre agriculture, tu as toujours été en première ligne et aujourd'hui, je voudrais t'en remercier. Je veux aussi remercier le président du Conseil général, le président du Conseil régional, parce que je crois que plus que jamais, dans les défis qui sont ceux de notre pays, nous avons besoin d'un esprit républicain.
Je suis convaincu que très au-delà des enjeux de la vie politicienne, très au-delà de l'enjeu de la vie partisane, très au-delà de la droite ou de la gauche. Le grand combat que nous avons à mener pour l'avenir de notre pays, c'est bien, oui c'est vrai, c'est un combat républicain, un grand combat républicain qui rassemble nos énergies et nos forces. Alors cela ne veut pas dire qu'il faut renoncer à nos différences, à nos sensibilités, mais cela veut dire qu'il y a quelques chose qui aujourd'hui est un intérêt supérieur de la nation qui nous rassemble dans un même combat, combat pour une France qui occupe toute sa place sur la scène européenne, combat pour une France qui occupe toute sa place dans le monde et qui défende ses idées, qui défende ses intérêts ; ce combat là aujourd'hui, c'est bien pour le Gouvernement la grande priorité de l'action et c'est vrai que j'ai affirmé que jusqu'au dernier jour, nous étions tenus par ce pacte avec la nation française.
Combat que nous menons ici pour notre agriculture, vous le savez, c'est celui que nous menons, avec Dominique BUSSEREAU, sous l'autorité du Président de la République. Car nous avons une conviction forte : la France est un grand pays agricole, elle doit le rester et elle doit encore progresser, renforcer ses capacités. Nous le voyons avec l'évolution de la démographie mondiale, nous le voyons avec l'évolution des besoins, la France ne doit céder sa place à personne, elle doit renforcer sa position sur la scène internationale. Il y a en effet de plus en plus de bouches à nourrir et il y a une nécessité d'indépendance dans le domaine agricole et alimentaire que nous devons défendre à la tête de l'Union Européenne.
Aujourd'hui, au-delà du rôle qui est le nôtre, rôle stratégique pour la sécurité alimentaire et sanitaire de notre pays, l'agriculture est un moteur de notre dynamisme économique. C'est un secteur qui crée des richesses et des emplois : 1 million d'emplois agricoles, 400 000 emplois dans l'industrie agro-alimentaire. Un secteur qui marque des points tous azimuts à l'étranger : avec un excédent commercial de plus de 8,5 milliards d'euros cette année, la France est le deuxième exportateur mondial de produits agricoles et le premier exportateur mondial pour les produits agricoles transformés.
Alors oui, je comprends que certains convoitent la place qui est la nôtre, la place qui est la nôtre dans ce pouvoir vert, mais c'est un atout pour la France et nous devons rester maîtres de notre avenir agricole.
1. Rester maîtres de notre avenir agricole, c'est d'abord rassembler nos forces.
C'est ce que nous avons fait dans le secteur industriel, avec les pôles de compétitivité, qui unissent les entreprises, les universités, les centres de recherche autour de projets ambitieux. Aujourd'hui, les résultats sont là : partout sur notre territoire, les initiatives se multiplient, des hommes et des femmes conjuguent leurs efforts pour atteindre un même objectif, des dizaines de projets voient le jour dans les secteurs les plus innovants.
Cette volonté de rassemblement, elle doit aussi nous guider pour développer le monde rural.
C'est dans cet esprit que nous avons encouragé le renforcement des interprofessions avec la loi d'orientation agricole. L'objectif, c'est de permettre à nos filières agricoles, de s'organiser et de conquérir des marchés qui évoluent très rapidement. C'est aussi de les aider à faire face aux crises, notamment sanitaires. Ici, en Haute-Saône, je pense tout particulièrement à la fièvre catarrhale ovine, qui touche le Nord et l'Est de la France. Je veux rassurer les filières : l'Etat sera à leurs côtés.
C'est également dans cet esprit de rassemblement qu'avec Dominique Bussereau et Christian Estrosi, nous avons créé les pôles d'excellence rurale.
Le premier appel à candidatures a été un véritable succès : 176 projets ont été labellisés au mois de juin. Le deuxième appel à candidatures a confirmé cet élan puisque nous avons reçu plus de 400 dossiers qui ont été enregistrés, tout ceci témoigne bien du dynamisme de nos campagnes. Partout en France, des collectivités locales, des entreprises, des associations se sont rassemblées pour élaborer ensemble des projets d'avenir pour leur territoire. Devant la qualité des dossiers qui nous ont été présentés, nous avons décidé de labelliser 200 pôles en décembre prochain au lieu des 125 qui avaient été initialement prévus. C'est dire que le mouvement crée a dépassé toutes les espérances. Au total, ce seront donc 376 pôles d'excellence rurale qui auront été labellisés au cours de l'année 2006. De 2006 à 2009, l'Etat engagera ainsi plus de 210 millions d'euros, ce qui permettra de créer et de préserver plus de 25 000 emplois.
Je sais que la Haute-Saône s'est fortement investie dans cette démarche. 2 pôles ont déjà été labellisés : le pôle du Pays des 7 rivières et celui des Pays du Graylois, de Vesoul et du Val de Saône, qui permettra de promouvoir des filières agricoles nouvelles autour du chanvre et des biocarburants. Aujourd'hui, 4 dossiers sont en cours d'examen. Ils sont tous, je dois le dire, de grande qualité, à l'image du projet « Mobilisation du bois et structuration de la filière bois-
énergie ».
Pour encourager le dynamisme des zones rurales, nous pouvons aussi nous appuyer sur les nouveaux contrats Etat-région. Parmi tous les thèmes qui ont émergé du dialogue avec les régions, un grand nombre concerne directement le monde rural : le développement de la filière forestière et des biocarburants, l'installation des jeunes agriculteurs, l'appui à l'industrie agro-alimentaire, la gestion des espaces naturels sensibles, la valorisation du patrimoine ou encore le tourisme vert. En Franche-Comté, les seuls volets agriculture, environnement et aménagement territorial représenteront un investissement de 100 millions d'euros. La filière forestière, les productions agricoles et agro-alimentaires figurent parmi les priorités retenues. Au terme d'échanges constructifs et rapides, le contrat de projet Etat-France-Comté est désormais, et je m'en réjouis, stabilisé. Je veux comme le président Forni m'en féliciter. J'associe les élus des quatre départements et des agglomérations de la région, pour la part active qu'ils ont également jouée à ses côtés dans un esprit républicain.
Pour encourager le dynamisme des zones rurales, j'ai enfin décidé de renforcer les moyens du Fonds national d'aménagement et de développement du territoire (FNADT). Après avoir augmenté ce fonds de 25 millions d'euros cet été, nous avons décidé de lui consacrer 100 millions d'euros supplémentaires dans la prochaine loi de finances. Grâce à cet effort les projets qui ont été acceptés et qui sont prêts aujourd'hui pourront être engagés le plus rapidement possible.
2. Rester maîtres de notre avenir agricole, c'est ensuite promouvoir une agriculture plus respectueuse de l'environnement.
Les Français, nous le savons, sont profondément attachés à leur agriculture, mais ils ne veulent pas subir les conséquences d'un développement incontrôlé. Ils ne s'intéressent plus seulement à la qualité des produits qu'ils consomment. Ils sont de plus en plus nombreux à se préoccuper des conditions dans lesquelles ces produits ont été élaborés. Maîtriser la qualité de nos pratiques agricoles, maîtriser leur impact sur notre environnement, maîtriser la traçabilité des produits, c'est aujourd'hui un impératif absolu.
Dans ce domaine, les agriculteurs ont, il faut le reconnaître, déjà fait un effort considérable. Les pesticides et les engrais sont désormais utilisés de manière raisonnée, la gestion de l'eau est plus responsable. Avec la réforme de la politique agricole commune, les aides sont désormais conditionnées au respect de critères environnementaux très stricts.
Je sais que les agriculteurs sont prêts à s'engager encore davantage. Car l'environnement, ce n'est pas seulement une contrainte, c'est une formidable opportunité de développement économique. Je pense en particulier aux produits de l'agriculture biologique. Aujourd'hui l'offre française est très inférieure à la demande. En 2005, la moitié des produits biologiques vendus en France étaient des produits d'importation.
Pour développer cette agriculture, nous avons déjà pris des mesures fortes, comme le crédit d'impôt instauré par la loi d'orientation agricole. Nous nous sommes engagés pour faire inscrire des aides à la conversion et, pour la première fois, au maintien de l'agriculture biologique dans le cadre de la prochaine programmation européenne de développement rural.
Pour encourager davantage son développement, nous avons décidé de proposer aux collectivités qui le souhaitent une exonération de la Taxe sur le foncier non bâti pour les terres en agriculture biologique.
3. Rester maîtres de notre avenir agricole, c'est enfin bien sûr, innover.
La recherche et l'innovation, c'est la clé de notre avenir. C'est particulièrement vrai pour l'agriculture comme pour l'industrie agroalimentaire. La société André Bazin en est la meilleure preuve.
Cher Philippe Wagner, avec vos 250 collaborateurs, vous vous êtes mobilisés sans relâche pour développer un savoir-faire original. Vous avez su investir le secteur des produits alimentaires intermédiaires pour vous placer au premier rang sur ce segment de marché.
Ce succès est exemplaire du dynamisme et de la puissance d'innovation de notre industrie agro-alimentaire, une industrie qui s'appuie très largement sur la production agricole nationale. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si cette industrie est le deuxième gisement d'emplois industriels français et le secteur qui résiste le mieux aux délocalisations.
L'innovation, elle est aussi au coeur de notre agriculture. Aujourd'hui, de nouvelles filières se mettent en place, de nouveaux débouchés apparaissent. Les usages non alimentaires se développent.
Je pense par exemple à la chimie verte : la France doit être au rendez-vous de cette nouvelle révolution technologique. Il s'agit de développer des alternatives à la pétrochimie. Le Président de la République a fixé l'objectif de remplacer l'équivalent de 15% des produits pétroliers par des produits issus de la chimie verte en 2015. Pour y parvenir, l'agence de l'innovation industrielle est fortement mobilisée.
Je pense aussi aux biocarburants. C'est à la fois un atout essentiel pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre et améliorer l'indépendance énergétique de notre pays, c'est aussi un formidable moyen de diversifier les débouchés de notre agriculture. Dans ce domaine, nous avons fixé des objectifs ambitieux d'incorporation de biocarburants dans les carburants : près de 6% dès 2008 et 10% à l'horizon 2015.
Pour atteindre ces objectifs, 21 usines nouvelles seront construites dans 14 régions. Cela représente un investissement de plus d'1,2 milliard d'euros.
Nous avons également annoncé la création d'une nouvelle filière : la filière flex-fuel E-85, premier carburant de l'après pétrole. Je signerai lundi une charte avec les différents acteurs de cette filière afin de permettre le développement de ce carburant dès 2007.
Enfin, comme l'a annoncé le Président de la République, nous engagerons la conception d'une deuxième génération de procédés. Deux projets pilotes très prometteurs seront prochainement lancés pour tirer parti de la totalité des plantes.
Vous le voyez, l'innovation est essentielle pour garantir l'avenir de notre agriculture. Mais elle doit bien sûr être maîtrisée. Prenez la question des organismes génétiquement modifiés.
Dans ce domaine, nous devons parvenir à concilier deux principes :
D'abord, un principe de progrès, d'innovation. Les OGM offrent de véritables perspectives pour relever des défis majeurs auxquels nous sommes confrontés : l'alimentation d'une population mondiale toujours plus nombreuse, l'élaboration de nouveaux médicaments. La France ne peut pas, ne doit pas rester à l'écart du progrès scientifique.
Ensuite, nous devons bien sûr appliquer un principe de précaution. Le progrès scientifique ne doit pas se faire de manière incontrôlée, sans évaluer les conséquences sur l'environnement, sur la santé, et bien sûr, sur le bien être de tous. Nous devons le maîtriser.
Pour concilier ces deux principes, nous devons avancer par le dialogue, dans la confiance et le respect de la règle de droit. C'est le sens même de notre démocratie.
Dans notre pays, aucune culture OGM ne peut être menée sans qu'ait été démontrée l'absence d'effets sur la santé publique et l'environnement. Néanmoins, je vois que les français sont inquiets. C'est pourquoi, la transparence doit être totale et sans attendre le vote de la loi OGM, j'ai demandé que soit mis en place, dès 2007, le registre national des cultures OGM qui sera rendu public et régulièrement mis à jour.
En contrepartie, les destructions de champs et de productions, la mise à sac d'infrastructures de recherche, sont inacceptables. Ils seront donc systématiquement et sévèrement sanctionnés.
Chers amis,
Pour conclure, je voudrais vous faire part d'une conviction forte : nous devons encore réduire les inégalités entre les territoires. Il doit être aussi facile de vivre à la campagne qu'en ville. Non seulement parce que c'est l'attente des Français, qui sont profondément attachés au monde rural. Mais aussi parce que c'est un principe de justice. . Cela suppose d'abord de garantir l'accès à des services publics de qualité partout sur notre territoire. Pour cela, nous devons être capables d'élaborer des solutions nouvelles pour mieux répondre aux attentes et aux besoins des habitants.
J'ai par exemple visité en Lozère un « point service public ». Dans un village où il n'y avait jusqu'alors aucun service administratif, les habitants peuvent désormais avoir accès à l'ANPE, à la caisse d'allocations familiales ou encore au centre des impôts grâce à un système de visio-conférence.
Trouver des solutions nouvelles aux besoins des campagnes, c'est aussi ce que nous avons voulu faire à travers le plan petite enfance. La création de 40 000 places de crèches supplémentaires sur 5 ans bénéficiera bien sûr aux zones rurales. Au-delà, l'aide à la création de crèches dans les petites et moyennes entreprises, l'autorisation à titre expérimental de micro-crèches qui accueilleront entre 3 et 9 enfants, répondront aux besoins spécifiques des territoires ruraux. Quand on vit dans un village ou dans une habitation isolée, on ne doit pas avoir à se poser la question pour la garde de ses enfants.
Vivre aussi facilement à la campagne qu'en ville, cela veut dire aussi avoir accès à toutes les nouvelles technologies qui sont de plus en plus indispensables à la vie quotidienne.
Je pense d'abord à la téléphonie mobile. Avec Christian Estrosi, nous avons accéléré le déploiement du « plan de couverture en téléphonie mobile ». Fin 2007, toutes les communes de France auront accès à la téléphonie de deuxième génération.
Je pense aussi à l'internet haut-débit. A la fin de l'année, 33 000 communes, soit 98% des Français auront accès à l'ADSL. Pour les 3 500 communes restantes, nous avons lancé en juin dernier le « plan de couverture des zones blanches haut débit ». Toute commune qui le demande pourra être aidée financièrement pour raccorder la mairie et l'école au haut débit.
Vous le voyez, le Gouvernement ne laissera aucun territoire de côté. Nous sommes déterminés à encourager un développement maîtrisé de notre pays. Les Français ne veulent pas se résigner à un laisser-faire qui augmenterait les inégalités entre les individus et entre les territoires. Ils ne veulent pas subir les évolutions de leur pays et du monde. Ils veulent en garder la pleine maîtrise. C'est bien cette prise de conscience que veut accompagner le Gouvernement. Nous devons garder la main sur notre avenir et nous devons construire ensemble un destin commun.
Je vous remercie.Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 13 novembre 2006