Lettre de Mme Ségolène Royal, députée PS, candidate à l'élection présidentielle de 2007, attirant l'attention de l'Association des journalistes chinois sur la situation de trois journalistes chinois privés de liberté, Pékin le 8 janvier 2007.

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Circonstance : Voyage en Chine du 6 au 9 janvier 2007

Texte intégral

Monsieur le Président de l'Association des Journalistes Chinois,
Au nom de la longue tradition de culture qui unit la Chine et la France, j'ai l'honneur de saluer votre association et à travers elle l'ensemble des journalistes chinois, ainsi que tous ceux qui font profession d'informer.
J'ai le grand privilège d'avoir été invitée par les autorités de la République Populaire de Chine à une visite officielle qui m'a permis d'avoir une connaissance enrichie de la société chinoise.
De nombreuses questions se posent en Chine ayant trait au développement économique, à l'environnement, aux relations internationales dans la mondialisation. J'ai pu discuter de ces questions dans un véritable souci de compréhension mutuelle et de coopération, mais aussi de franchise.
Nous sommes notamment convenus que l'information des citoyens est indispensable pour faire face à ces grands enjeux et élaborer des solutions durables.
La fonction et la liberté d'informer sont dans cet esprit tout-à-fait fondamentales.
Les grandes conventions internationales qui unissent la Chine et la France font de la liberté de communication tout à la fois un principe et une nécessité sociale, quel que soit le support - presse, radio, audiovisuel, internet. J'ai d'ailleurs constaté le développement des métiers de l'information en Chine, traduction de cette aspiration universelle.
C'est pourquoi je vous fais part de ma préoccupation sur la situation de trois journalistes en particulier, qui sont actuellement privés de libertés :
- Monsieur Zhao Yan
- Monsieur Ching Cheong
- Monsieur Yang Zihi
Je souhaiterais obtenir des informations complètes sur leur situation, la nature de ce qui leur est reproché, leurs lieux et conditions de détention, les sanctions professionnelles susceptibles d'être prises contre eux.
J'attache, comme vous dont c'est le métier, un prix important à la liberté des journalistes de pouvoir exercer leur profession.
C'est pourquoi j'ai souhaité vous faire tenir ce courrier personnellement par deux membres éminents de ma délégation, Monsieur Bruno Le Roux, membre du Parlement français, et Maître Jean-Pierre Mignard, Avocat à la Cour d'Appel de Paris.
Je vous serais reconnaissante de bien vouloir répondre aux inquiétudes exprimées dans ce courrier.
Je vous en remercie et vous prie d'agréer, Monsieur le Président, l'assurance de ma sincère considération.
Source http://www.desirsdavenir.org, le 10 janvier 2007